s i x / une dose d'espoir

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La dernière semaine de cours s'annonçait, et ça faisait trois jours que je ne t'avais pas vu. 

Tu n'étais pas dans le même lycée que moi. Depuis que j'avais vu ton post sur instagram, je n'avais pas la motivation de parler à qui que ce soit. Même ma mère n'avait pas réussi à me fait dire plus que quelques phrases.

Nous n'étions pas ensemble. Tu ne m'a jamais fait aucune promesse. Alors pourquoi est-ce que ça fait si mal, là, dans mon cœur ? Pourquoi est-ce que tu t'es enfuie ? Pourquoi est-ce que tu n'as pas pris le temps de m'expliquer ?

Si c'était moi, le problème... tu aurais pu me dire. Parce que me laisser sans nouvelles et avec cette image de toi dans les bras d'un autre - ça, ce n'est pas juste. 

Pour la première foi, j'ai détesté la façon dont tu es toujours distante de tout.

Et je me suis demandé si je t'importais si peu, maintenant, pour que tu ne répondes même plus à mes appels. 

Ce jour-là, je suis sortie de mon cours de physique en avance. Alors je me suis assise à une table, toute seule, pour manger. Mais tes amis - mes amis, aussi. Nos amis. Ceux qui sont dans mon lycée : Hazel, Eliza et Jonathan. Ils sont venu s'asseoir à mes côtés. Ma meilleure amie a posé sa main sur mon épaule tout en s'installant sur le banc.

— Ça va ? Tu m'as semblé toute distante pendant le cours de mathématiques tout à l'heure.

J'ai pris sur moi pour hocher la tête. Qu'est-ce que je pouvais lui dire d'autre ?

Elle a lancé un regard aux autres et son air s'est fait plus sérieux. Sa voix était aussi plus faible alors qu'elle leur glissait :

— Elle va pas bien. 

J'ai levé la tête.

— Si, tout va bien, arrête de t'en faire pour un rien.

Mais mon air ne devait pas les avoir convaincus parce que ensuite, chacun leur tour ils ont essayé de me tirer les vers du nez. Mais pouvais-je vraiment leur dire ? Pourquoi pas ? Avais-je peur de leur jugement ? Non. Ce qui s'était passé entre toi et moi était personnel, c'est tout. 

Je n'avais pas non plus touché à ma nourriture. 

— Ella, est ce que c'est ton fr...

— C'est rien. C'est... Juliette. On a eu une petite dispute.

J'avais débité à une telle vitesse que la table devint soudainement silencieuse. Jusqu'à que Jonathan prenne la parole :

—Rassure-toi, c'est probablement rien. Tiens - tu vois, moi aussi je me suis disputée avec elle il n'y a pas longtemps à propos de Nolan. 

Ce nom. Celui dans les bras duquel tu étais sur ta photo. Je n'ai pu m'empêcher de demander confirmation :

— Nolan ? C'est... son copain, c'est ça ?

— Non, avait pouffé Eliza. Ils ne sont plus ensemble depuis longtemps. Mais leur relation est vraiment étrange, et puis maintenant, Nolan n'est plus... il n'est plus une très bonne fréquentation.

— Mais je croyais...

J'ai laissé tomber la fin de ma phrase et j'ai avalé une olive sans croiser le regard de mes amis. Nos amis. Mais Isaac prit un ton que je ne lui connaissais pas : un ton sérieux. Il ne m'avait parlé de cette manière auparavant :

— Tu connais Juliette depuis peu. C'est normal si tu ne la comprends pas toujours... elle a vécu plus de choses que la plupart, et... entre nous, elle a un problème pour s'attacher. Elle cherche toujours à s'éloigner des personnes qu'elle commence à apprécier. Crois-moi, on a eu du mal à la garder avec nous pendant toutes ces années... Peu importe votre problème - ça va s'arranger, t'inquiète pas.

— Tu crois que si elle me repousse, c'est qu'elle m'aime bien ?

Ma fourchette s'était immobilisée dans les airs. Je pense que tout mon corps était tendu. J'espérais profondément une réponse positive de Jonathan - parce que s'il disait oui, il y avait encore une chance.

— C'est presque certain. Ça se voit qu'elle veut être ton amie.

Alors, à cet instant, j'étais déterminée à te montrer qu'Ella Fisher n'allait pas baisser les bras si facilement.