Il se faisait tard désormais, mais le sommeil me manquait, et aussi l'envie de dormir. J'étais à bout de forces, et pourtant ... Je n'y arrivais pas.

Je fouillai dans ma tête, cherchant comment prouver aux autres que je n'avais pas rêver et de prouver l'existence de mon amie. D'ailleurs maintenant que j'y repense. Si ça se trouve il nous avait pas vu parce qu'on était éloignés ou quelque chose du genre.
Et si tout simplement il était jaloux ? Qu'il connaissait Ana mais qu'il ne me l'a pas dit ! Ce qui expliquerait peut-être pourquoi elle me cachait des choses, non ?

Non non ... Je doute que ce soit ça. Fabian est un type honnête, je le sais et je l'ai vu quand il était avec les filles. D'ailleurs, elles-mêmes m'ont dit qu'ils se disaient quasiment tout, alors, s'il la connaissait, il ne me l'aurait pas caché pas vrai ?

Elle ne m'a jamais révélé son nom de famille d'ailleurs... ?
Pourquoi ne m'a-t-elle pas laissé l'accompagner le dernier jour ?
Pourquoi a-t-elle refusé mon invitation pour venir manger chez nous ?

J'étais déboussolé. Je n'y comprenais vraiment plus rien. Des indices étaient pour, d'autres contre. Et si jamais je lui en parlais, elle me prendrait elles aussi pour un fou. Et les autres alors ? Ils ont dû penser quoi quand je suis parti comme ça après leur avoir dit que j'allais leur prouver que je n'étais pas malade. Vous m'imaginez un peu dans un hôpital psychiatrique juste pour avoir aimé une personne que je supposais être ma meilleure amie ?

Est-ce que ça vous plairait vous, qu'on vous prenne pour une vous juste pour avoir des rêves qui se réalisent !?
Pour moi... Ça l'est.
Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie. Et maintenant, ma source de vie, on a décidé de la couper, comme ça, d'un coup, me disant qu'elle était « inexistante ».

Ah oui ?
Et si je vous disais que vous êtes une illusion, ça vous plairait ?
Vous aimeriez vous qu'on vous dise que le monde dans lequel vous vivez n'est qu'un foutu mensonge ?
Assumez, vous ne l'accepteriez pas.
Tout comme moi maintenant.

Alors ? Où vais-je commencer maintenant ?
Je sais. Je vais lui parler, c'est la première chose à faire. Je trouverai bien une solution, un moyen.

Parce que moi, je refuse de ne pas y croire.