Chapitre 2
Helloo ! Je crois que j'ai eu du mal à faire passer cette idée d'invisibilité, alors en attendant que j'arrive à modifier les premiers chapitres, je pense que je vais mettre les info utiles ici :
En gros, dans ce monde, voir quelqu'un, c'est s'intéresser à lui. Alors au début, quand une personne apparaît et se fait remarquer, on la voit (elle attire notre curiosité), jusqu'à ce qu'on s'en désintéresse. Quand on ne pense plus à elle, elle disparaît à nos yeux.
Après il y a ceux qui attirent plus les regard et ceux qui sont effacés, c'est comme dans la vraie vie quoi.
Lonna, elle, veut être visible par un maximum de personnes. Elle envisage même de devenir "étoile" : connue par tout le monde, et donc toujours visible. Elle attire les regards de part sa popularité, et elle fait tout pour la garder.
Jyn, elle, n'est pas intéressée par tout ça. Elle fait son possible pour que personne ne fasse attention à elle, donc il n'y a pas grand monde qui peut la voir. Si Lonna peut la voir, c'est parce qu'elle s'est faite remarquée dans un accès de colère, et qu'elle s'est donc trahit. Mais vous verrez au fur et à mesure des chapitres que la visibilité n'est pas acquise, et que quand Lonna préfère ne pas penser à Jyn, elle ne la voit pas. (et c'est d'ailleurs ce qui arrive la plupart du temps).
Voilà, je pense que ces quelques éclaircissements s'imposaient. Bonne lecture du chapitre 2 maintenant !
* * * *
🎵 Play Nice - Annie LeBlanc 🎵
- Bonjour Lonna ! je m'impose d'une voix puissante.
La jeune fille sursaute violemment.
- Jyn ! s'énerve-t-elle.
Ses yeux gris se posent sur moi avec colère, mais toute sa fureur ne s'attire qu'un bruyant ricanement de ma part.
- Tu aurais au moins pu te coiffer, critique-t-elle en posant la robe bleue bouffante qu'elle tenait sur son lit. On dirait une sauvage.
Je souris fièrement, bien consciente de l'état déplorable de mes cheveux.
- M'en fou, y a personne pour le voir, décreté-je en m'approchant tout de même de la coiffeuse pour prendre sa brosse et la passer dans mes cheveux emmêlés.
Elle soupire longuement, plus résignée qu'agacée à force.
- Bien dormis ? j'engage encore.
Elle hausse les épaules sans me répondre, puis tire une feuille de brouillon de sous ses cahiers parfaitement empilés sur sa table devant mon regard curieux.
- Tiens, fait-elle en me la confiant. J'ai imaginé pas mal de plans, et celui-là me semble le meilleur.
J'attrape distraitement la feuille couverte d'élégantes boucles bleues et de dessins puis la froisse, sans même la regarder.
- Tu as du chocolat ?
Les pupilles de Lonna se réctrécissent de mépris. Mais devant ma mine tout à fait sérieuse, elle finit par capituler dans un soupire.
- Bon, tu reste là, ordonne-t-elle, intransigeante.
Je hoche innocement la tête et vais m'asseoir sur son lit, glissant mes fesses sur sa couverture moelleuse. Lonna se mord les lèvres en me jettant un dernier regard méfiant puis sors dans le couloir, pas rassurée à l'idée de me laisser seule.
Sa méfiance serait justifiée un autre jour, mais aujourd'hui, j'ai envie de me tenir à carreau. Alors j'attends patiemment son retour en détaillant la chambre du regard, avant que mes yeux retombent sur le papier qu'elle vient de me donner.
Un mot attire alors toute mon attention dès la première lecture : petite sœur.
- Hors de question de mêler sa sœur à ça, je déclare catégoriquement en lui rendant la feuille dès qu'elle regagne sa chambre.
Lonna me dévisage avec une déception glaçante tout en me tendant une plaquette de chocolat au lait, avec l'envie manifeste de la reprendre.
- Je t'ai pas demandé d'accepter mes plans, fait-elle remarquer. Applique-les, c'est tout.
Et puis quoi encore ? Qu'est ce qu'elle croit, cette peste ? Elle devrait pourtant savoir avec le temps que ce n'est pas mon genre de faire ce qu'on m'ordonne sans protester.
Le regard noir que je lui lance la laisse de marbre. Et pourtant, dieu sait toute la haine que je fourre dedans ! On ne touche pas à ma liberté, et encore moins à une adorable petite fille par mon intermédiaire.
- Pour qui tu me prends ? m'indigné-je en lâchant la feuille en l'air, à défaut qu'elle s'en saisisse à temps. C'est pas pour moi cette histoire, démerde toi toute seule.
J'esquisse quelque pas déterminés vers la fenêtre avant qu'elle me rappelle.
- Tu m'as promis de me faire devenir étoile, récite-t-elle mauvaisement.
- Non, le marché, c'est que je fasse mon possible pour que ça arrive, corrigé-je d'un signe de la main. Mais j'ai jamais signé pour m'enfoncer dans tes combines foireuses quand j'estime qu'elles sont juste stupides.
Ses sourcils parfaitement épilés se froncent sous la contrariété. Ah ! C'est bizarre quand les autres ne font pas ce qu'on veut, hein ?
Je commence à me demander comment une fille qui part si bien dans la vie peut être pourrie à ce point. Je suis prête à parier que sous cette peau pâle sans défauts se dessinent des os rongés d'inhumanité, et je dois bien être la seule devant qui elle ne cherche pas à s'en cacher.
Je crois qu'en réalité, être invisible, c'est aussi avoir des lunettes capables de percer l'enveloppe charnelle des personnes pour voir leurs âmes. Ils ne jouent pas des mêmes artifices devant nous que devant les autres visibles, dont le jugement leur importe. Et je peux affirmer, pour en avoir tout les jours la démonstration, que le cœur de Lonna est plus qu'en pierre : il est en diamant d'un noir profond. Pourris, inrayable, et trop surestimé pour son apparente brillance quand au fond, il se révèle plus tranchant qu'une lame aiguisée.
- Delma est une adversaire importante, argue la jeune fille avec conviction. Nous devons à tout prix la mettre au tapis.
- Non, pas à tout prix, m'enteté-je.
- Ah oui ? Et tu propose quoi, toi, dans ta grande bonté, pour me faire gagner ?
Ses joues se marbrent doucement de rouge sous l'effet de la contrariété. Décidément, même en colère, elle est trop mignonne pour paraître dangereuse.
Et c'est sans doute le pire de ses atouts.
- Je pense qu'une menace suffira amplement.
- Ben pas moi ! coupe-t-elle catégoriquement. Il faut vraiment la ratatiner, qu'elle ne revienne plus après.
- Tu sais que dit comme ça, ça en devient trop radicale, je lui fais remarquer. Surtout que c'est pas vraiment justifié...
- Tu rigole ! C'est une de mes principales rivales, c'est amplement justifié !
- Non, je rigole pas, c'est très violent. Tu pousse le bouchon un peu loin là, Lonna.
Elle lève les yeux au ciel, agacée.
- Bon, fais ce que je te dis et ça ira.
Puis elle balaye ses cheveux d'un revers de main, comme si tout était réglé.
Quelle pauvre cruche !
- Non Lonna, je reprends lassement. C'est pas en le répétant que je finirai par l'accepter.
- Je te...
- Un avertissement, c'est tout ce que je ferais, imposé-je dûrement.
Comprenant que cette fois je ne rigole plus, Lonna pousse un long soupir de résignation.
- Tu sais que si ça ne marche pas... commence-t-elle encore.
- Je sais, oui. Mais je sais aussi que ça marchera.
Enfin... du moins j'espère...
La belle jeune fille passe une main sur son visage avant de relever les yeux vers moi, dans un regard chargé d'avertissement auquel je ne réponds que part une mine assurée.
Ce n'est pas à moi qu'elle va apprendre en quoi consiste des menaces, ni que si elles ne marchent pas, il faut les appliquer. Je sais dans quoi je m'engage, et je sais aussi qu'il va falloir trouver les bons mots pour convaincre Delma d'abandonner sa course à l'étoile.
Parce qu'il est hors de question que j'en vienne à toucher un seul des cheveux frisotants de sa petite sœur.
- Tu sais que je n'aime pas te faire confiance, rechigne encore Lonna.
Ah oui je sais, et c'est réciproque !
- Je te laisse faire, finit-elle par capituler après un long temps de réflexion. Mais si ça ne marche pas, on passe à mon plan.
- Entendu, princesse, je m'incline narquoisement, célébrant intérieurement ma victoire.
Elle souffle encore plus profondément pour garder son sang froid.
Je finis par m'avancer vers la fenêtre après un énième salut, resserant ma prise sur mon butin avant de pencher la tête par la fenêtre ouverte.
- Bonne chance, maugré-t-elle dans mon dos.
Je me retourne et lui souris.
- Pas besoin de ça, refusé-je négligemment. Mais merci pour le chocolat !
Puis je saute, attrapant la corde que j'ai pendu au toit pour escalader l'immeuble et glissant tout du long pour regagner le sol, l'esprit fourmillant déjà de diverses phrases à intégrer dans le message que je vais rédiger.
Je vais arranger ça. Oui, et il est hors de question d'en venir au plan de Lonna.
* * * *
Delma, cesse ta course à l'étoile. Ce n'est pas plus un ordre qu'une plaisanterie : c'est un conseil. Ta sœur est en danger, c'est elle ou la visibilité.
J
'ai réussi à t'avoir cet avertissement avant qu'on ne passe à l'acte, alors profite-en pour saisir ta chance et nous empêcher d'aller plus loin. Je t'assure que ça n'en vaut pas la peine, tu as plus à perdre qu'à gagner dans cette affaire. Pense à Glory...
Delma Hostenn, domiciliée à l'appartement 412 de l'immeuble Felixis3 ou au 32 de l'immeuble Patrimon21 selon la semaine, tu n'es plus une inconnue. Alors ne nous cherche pas, tu n'en tirerais rien de bon. Impossible pour toi de nous trouver avant qu'on te mette hors jeu.
Dis toi que des fois, les bonnes choses ne sont pas celles qu'on voudrait qu'elles soient.
À la prochaine, qui j'espère n'arrivera pas avant longtemps.
J.
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