Chapitre 17

Cela faisait bientôt une heure que Morgane attendait, seule dans ses appartements. Dakota n'était toujours pas là, et elle commençait à s'inquiéter. Et si sa résistance l'avait lassé ? S'il était allé dans un autre lit pour... Elle poussa un long soupir, s'asseyant sur son lit. Non, il lui avait dit qu'il n'était pas comme cela. Elle devait avoir confiance en lui. Même si cela lui était difficile. Elle se frotta le visage pour maîtriser ses larmes.

Soudain, la rousse avisa le baquet qui trônait à l'opposé de la pièce, toujours empli d'eau chaude. Elle hésita un instant, puis regarda la pendule. Elle patientait depuis suffisamment longtemps, il n'allait sûrement plus venir. A cette pensée, son cœur se serra, mais elle se releva vaillamment en luttant contre les pleurs et se dirigea vers le baquet. Sans réfléchir, elle se déshabilla totalement, puis rentra dans l'eau. La chaleur lui arrachait un souffle surpris, et elle s'enfonça jusqu'aux épaules dans son bain. Elle avait pris l'habitude, en Bretagne, de se baigner dévêtue, contrairement aux femmes qui prenaient leur bain en chemise. Mais la sensation du tissu mouillé qui collait contre son corps la dérangeait, et elle ne le supportait plus. La jeune femme se souvint ensuite que ses longs cheveux étaient lâchés, et n'eut pas envie de passer toute la soirée à attendre qu'ils ne sèchent. Elle se releva, et tendit le bras vers la coiffeuse, où elle attrapa la pince à chignon offerte par Dakota, avant de relever ses cheveux en chignon et d'y ficher le bijou. Puis, elle s'installa confortablement, en fermant les yeux.

Morgane se reposa un instant, dans le silence de sa chambre, avant que la porte ne s'ouvre sans qu'elle ne s'y attende. Elle rouvrit les yeux, et les écarquilla lorsqu'elle vit Dakota dans l'embrasure. Aussitôt, elle se redressa, croisa ses bras sur sa gorge par pudeur, et l'observa silencieusement refermer la porte. Il laissa son regard dériver sur son corps dévêtu, et elle sentit ses joues s'empourprer sans qu'elle n'ose rien dire. Puis, il enleva lentement sa chemise, et elle ne put détacher ses yeux de son torse où se dessinaient les muscles. Jamais elle ne pensait qu'il était si... Parfait, si beau partout. Elle releva sa tête vers son visage, et vit qu'il la fixait avec un sourire amusé. Alors, gênée au plus haut point, elle se détourna, et entendit les vêtements du roi tomber les uns après les autres. Elle se mordit l'intérieur des joues, tentant de respirer calmement afin de se calmer. Puis, la surface de l'eau se troubla, indiquant qu'il rentrait dans le baquet.

L'objet était d'une taille correcte pour une personne, mais dès qu'il y en avait plus, la place était insuffisante. Alors, Morgane sentait les jambes de Dakota autour des siennes, et une vague de chaleur et d'angoisse la frappa toute entière. Elle reporta son attention sur lui en hésitant, et vit qu'il la fixait avec intensité. Lentement, elle desserra ses bras autour de sa gorge, étant couverte par l'eau jusqu'au cou. Pour la détendre, il plaisanta :

« - Je ne savais pas que vous aimiez mes présents au point de les porter même dans le bain... »

Elle porta par réflexe ses mains à sa chevelure, et ce faisant, elle révéla sans le vouloir les rondeurs de sa gorge. Aussitôt, il se pencha vers elle, et prit son visage entre ses mains pour l'embrasser. Une de ses mains descendit le long de son dos, l'autre se plaça sous ses cuisses, et il la souleva pour la serrer tout contre lui. Ses doigts remontèrent sur son cou, puis ôtèrent la pince à chignon, la jetant dans un coin de la pièce, libérant ses cheveux. Sa chevelure rousse cascada dans son dos, et Dakota agrippa sa mâchoire d'une main, sa nuque et ses cheveux de l'autre, sans cesser de l'embrasser.

Malgré sa gêne extrême, elle lui rendit ses baisers, mais bientôt, il ne se contenta plus de sa bouche. Ses lèvres se séparèrent des siennes, et se posèrent sur sa mâchoire, puis sur son cou. Il parsema chaque parcelle de sa peau de baisers, trahissant son désir pour elle. La rousse enserra sa tête de ses bras, enfouissant son visage dans ses cheveux, et ferma les yeux. Jamais elle n'aurait cru pouvoir éprouver tous ces sentiments qui tourbillonnaient en elle, et la bouche de Dakota contre sa peau la faisait se consumer d'amour et de désir. Brusquement, ses lèvres descendirent sur sa gorge, et elle écarquilla les yeux. Elle ne pensait pas qu'un homme puisse être aussi pressant, aussi... Désireux d'elle. Sans qu'elle ne s'y attende, ni qu'elle le veuille, un gémissement de plaisir et d'angoisse lui échappa, et il agrippa brutalement sa taille avant de se relever. Instinctivement, elle entoura sa taille de ses jambes, et serra son cou de ses bras.

Ils sortirent du baquet, puis s'écroulèrent sur le lit dans un enchevêtrement de membres. Aussitôt, le roi reprit sa bouche d'assaut, puis se sépara doucement d'elle pour poser son front sur le sien. Elle haletait à cause du rythme effréné de ses baisers, et il laissa ses doigts parcourir son cou, puis sa gorge, se délectant des frissons qui la parcouraient. Dakota plongea son magnifique regard vert dans le sien, un sourire amusé au coin des lèvres. Lentement, sans la quitter des yeux, il laissa sa main descendre entre ses seins, sur son abdomen, et enfin sur son bas-ventre. Elle entrouvrit les lèvres d'appréhension, ouvrit de grands yeux et voulut protester :

« - Mais que... »

Un cri surpris s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle s'agrippait à ses épaules. Elle se cabra, puis retomba sur l'oreiller, et tendit tous ses muscles. Une chaleur inconnue parcourait tout son corps, mais elle ne pouvait décrocher son regard de celui, satisfait, du souverain. Ses doigts lui procuraient des sensations qu'elle n'aurait jamais imaginées, et elle ne pouvait retenir des bruits de plaisir qui semblaient plaire au roi. Brusquement, la rousse se tendit, se pressant contre Dakota, lâchant un gémissement sonore. Sa peau était recouverte d'un voile de sueur, et elle retomba sur le matelas, le visage rougi, n'osant croiser le regard du brun. Elle respirait par saccades, et une main lui releva doucement le visage. Elle rencontra les yeux verts du roi, qui l'embrassa doucement. Puis, il lui murmura en souriant :

« - Vous étiez... Adorable. »

Toujours muette et haletante, elle secoua la tête. Mais il se pencha sensuellement vers elle, lui susurrant à l'oreille :

« - Et ce n'est que le début. »

Puis, il captura son lobe d'oreille entre ses dents, la faisant frémir, avant de l'embrasser avec passion.

.......................................................................................................................................................

Trois coups frappés à la porte réveillèrent Dakota, qui émergea doucement de son sommeil. Il eut un léger sourire en voyant Morgane agrippée à lui, comme à chaque nuit passée ensemble. Il sentait sa gorge contre son torse, ses cheveux étaient éparpillés sur les draps et sur lui. Tout son corps était pressé contre le sien, et il remarqua que ses joues étaient toujours rosies. C'était une chance qu'elle ait un sommeil lourd, car il pouvait s'éclipser sans qu'elle n'essaye de le retenir. Il se détacha délicatement de son étreinte, et caressa sa peau nue du bout des doigts. Elle frémit dans son sommeil, sa peau se couvrant de chair de poule, et il embrassa doucement ses lèvres avant de se lever. Il s'habilla rapidement avec ses vêtements de la veille, puis ouvrit doucement la porte de la chambre pour tomber face à Castiel. Aussitôt, il demanda :

« - As-tu le cadeau ?

- Oui, tiens. »

Le rouquin lui tendit un écrin, et le brun ferma la porte avant de déposer le coffret sur la coiffeuse. Ensuite, il prit un feuillet, une plume, et écrivit :

« Morgane. Cette nuit avec vous était vraiment fabuleuse. J'attendais une occasion spéciale de vous offrir ce modeste présent, et je l'ai trouvée. J'espère qu'il vous plaira. J'attends avec hâte de vous revoir, ma chère. »

Il déposa le billet sur son présent, et il contempla le corps dévêtu de la rousse, qu'il devinait sous les fins draps, avant de sortir de la pièce et de ses appartements. Aussitôt, Castiel lui demanda :

« - Alors ? Comment était cette nuit ?

- C'était... Surprenant. Elle était vraiment... Je ne sais pas comment dire... »

Il cherchait ses mots, essayant de qualifier la jeune femme. Si on lui avait posé la question la veille au matin, il aurait dit « prude ». Mais après cette nuit, il ne pouvait pas dire cela. Car sans le vouloir, Morgane avait balayé cette image de demoiselle plus que timide. En effet, il avait vu son corps s'éveiller, frémir sous ses caresses, et sans qu'elle ne s'en rende compte, elle demandait toujours plus d'amour, de caresses, de baisers et de sensations. Et c'était cela qui le troublait.

« - Donc ? Elle était comment ? »

Castiel le sortit de ses pensées, et il retint un mouvement irrité. Pour se débarrasser de cette question, il marmonna :

« - Passionnée. »

Aussitôt, son ami eut un rire méprisant, et persifla :

« - Bien sûr. Passionnée... J'imagine qu'elle l'était autant que sa mère ?

- Elles ne peuvent pas être comparées. Cela n'a rien à voir. Marie-Louise... Elle savait ce qu'elle faisait, ce qui ne me déplaisait pas. Elle avait de l'expérience, mais je me suis parfois demandé si elle était sincère au lit, si elle ressentait vraiment ce qu'elle prétendait ressentir. Alors que Morgane... Elle est tellement innocente qu'elle est incapable de faire semblant. Et si tu l'avais vue hier soir... Elle était... »

Il se retint de justesse de dire « parfaite ». Certes, il avait déjà eu dans sa couche d'autres femmes totalement ignorantes, mais aucune n'avait été comme la rousse, aussi désirante de sensations, sans en avoir conscience. Elle l'avait vraiment troublé, même s'il n'avait rien laissé paraître.

Dakota ramena son attention sur Castiel, qui le fixait avec amusement. Le noble finit par hausser les épaules :

« - Tu es amoureux.

- Quoi ? Non, ne dis pas n'importe quoi ! Moi, l'aimer ? Elle ? »

Il était vraiment offusqué. Comment aurait-il pu aimer une femme pareille ? Il secoua la tête :

« - Quand je me serai lassé d'elle, tu pourras la prendre dans ta couche, et tu verras ce que je veux dire.

- Nous verrons bien. »

Le roi hocha la tête sèchement, et le reste du trajet s'effectua en silence. Jamais il n'était tombé amoureux, et cela n'allait pas débuter avec Morgane. Elle n'avait pas l'assurance de sa mère, ni sa beauté, et n'avait pas l'expérience de la Cour qu'avaient toutes ses autres maîtresses. Alors non, il n'était sûrement pas amoureux d'elle. Comment Castiel pouvait-il insinuer qu'il aimait cette pauvre demoiselle, fille d'un noble désargenté, et sans aucune ambition ? C'était stupide.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top