Le soleil se lève à peine mais Hanse fait déjà les cent pas dans le couloir. Il n'a pas pris le temps de s'habiller, il est encore en short et en débardeur et se retrouve là, pieds nus avec son téléphone à la main. Pour ne pas faire de maladresse, il s'assure d'ailleurs de vérifier leurs derniers échanges sur leur conversation.

Depuis trois jours, il n'a pas arrêté de repenser à leur rendez-vous. Il a adoré leur moment complice dans la cabine photo, la manière dont Seungsik l'a attrapé par les hanches alors qu'il risquait de tomber. Il se souvient aussi de leur Milkshake de couple, et de la façon dont il a touché ses lèvres pour y goûter sa chantilly. Mais il s'est surtout remémoré ce baiser, que Seungsik a doucement déposé sur sa joue avant de le quitter. Ce n'était pas un vrai baiser officiel évidemment, mais c'était déjà une autre étape de franchie dans leur relation et il se met déjà à rêver aux prochaines étapes qui l'attendent.

Hanse verrouille son téléphone et tape le code personnel de Seungsik sur la serrure électronique dans un mélange d'excitation et d'embarras. Lorsqu'il entre dans son logement, il remarque que ses stores sont descendus - tandis que lui-même dort sans prendre la peine de fermer ses volets tant il a le sommeil lourd - alors que ses yeux s'habituent à l'obscurité de la pièce, il s'approche lentement du lit sans faire le moindre bruit et dépose doucement son téléphone sur la table de chevet.

Il observe Seungsik étendu-là sur le dos, au milieu de son grand lit, une jambe sous la couette et l'autre par-dessus, son bas de pyjama remontant assez pour dévoiler tout son mollet. Le haut de son pyjama quant à lui est remonté jusqu'au-dessus du nombril, Hanse prend quelques secondes pour profiter du spectacle qui s'offre à lui. Le ventre de Seungsik est un véritable appel aux péchés, il n'est pas trop musclé et semble presque moelleux sur les côtés. Une ligne finement dessinée parcourt le bas de son ventre, en partant de son nombril pour se loger tout droit vers son boxer.

Hanse se perd dans cette contemplation avec l'envie quasiment incontrôlable de toucher ce ventre, cependant il se contient et dirige simplement sa main vers le visage de Seungsik. Il caresse doucement sa joue et remet en place sa frange pour qu'elle ne lui tombe plus sur les yeux.

Il observe avec tendresse Seungsik ouvrir doucement les yeux en s'étirant, lorsqu'il est soudainement attiré vers l'avant par Seungsik pour ce qui semble être un câlin matinal.

-Ça fait trois jours que j'ai un petit ami, dit-il en l'enlaçant énergiquement. Et je ne le croise que brièvement au boulot, c'est trop injuste.

Il a encore le visage collé au torse de Seungsik pendant que ce dernier continue sa déclaration.

-J'adore nos petits tête-à-tête secrets à la cafétéria, dit-il en caressant machinalement les cheveux d'Hanse, encore blottis contre son torse. J'aime beaucoup te croiser dans les couloirs et toucher ta main discrètement, mais je suis vraiment plus que ravi de savoir que je t'aurais pour moi tout seul le temps d'un week-end.

Hanse se sent rougir et profite simplement de l'instant en souriant.

-Tu sens tellement bon, laisse-moi encore une seconde pour en profiter, ajoute Seungsik encore accroché fermement au corps d'Hanse.

Hanse se redresse à contre-coeur et invite Seungsik à se relever à son tour en lui tendant la main.

-Allez, file te doucher, dit Hanse en donnant une petite claque sur les fesses de Seungsik pour plaisanter lorsqu'il sort du lit. Plus vite on sera partis et plus vite on profitera de notre week-end ensemble.

-Tu as pu voir avec Wonhyuk alors ? demande Seungsik en prenant des vêtements dans son armoire. Il peut nous rejoindre chez moi demain ?

-C'est tout bon pour lui, il arrivera en train dimanche, répond Hanse. C'est Subinnie qui va être ravi.

-Il n'en sait rien encore, précise Seungsik en entrant dans la salle de bain. J'ai hâte de le voir rencontrer son Idol préféré.

Il profite de savoir Seungsik sous la douche pour retourner s'allonger dans son lit encore chaud et imprégné de son odeur. L'idée de rencontrer la famille de Seungsik l'intimide un peu mais il ressent surtout de l'impatience, il sait que ce week-end lui permettra de se sentir plus proche de lui.

Lorsqu'il voit Seungsik réapparaître dans la pièce, il le contemple de bas en haut. Il porte un costume de ville sobre et il a mis du gel dans ses cheveux pour dégager son front.

-Tu es tellement, élégant, bredouille Hanse. J'ai intérêt à choisir un autre look si je veux être à la hauteur de ta classe.

-Non, grogne-t-il. Surtout ne change rien ! J'adore nos ressemblances mais j'aime encore plus nos différences. On se complète à notre façon, alors s'il-te-plait ne change rien.

Il observe Seungsik ajouter sa ceinture de pantalon et choisir une montre en cuir pour compléter sa tenue.

-Je ne sais pas encore quelle tenue tu vas choisir, précise-t-il. Mais j'aime tout ce que tu portes Hanse. Ce pantalon en cuir sur toi l'autre jour... C'était très sexy je dois l'avouer.

-Alors comme ça Kang Seungsik aime le cuir, très bien je note, dit-il en riant.

Il sort péniblement du lit de Seungsik afin d'aller se préparer à son tour, récupère son téléphone et pose sa main sur le bas du dos de Seungsik, tandis qu'il le frôle en se dirigeant vers la porte pour rejoindre son propre appartement

-Je t'attendrais dans ma voiture, dit Seungsik. Rejoins-moi quand tu seras prêt. On prendra de quoi manger sur le trajet mais je vais quand même te préparer ton café dans mon thermos.

-Oh mon dieu, mon petit ami est trop parfait, ajoute-t-il en riant.

Devant son dressing Hanse décide d'avoir l'air faussement sage aujourd'hui, avec un pull noir qui s'arrête un peu avant les épaules laissant apercevoir les tatouages sur le haut de son torse. Dans ce pull il sait que ses clavicules apparentes sont encore plus sexy avec un collier tombant dessus. Il complète sa tenue avec un jean troué à plusieurs endroits sur les deux jambes.

En arrivant sur le parking, il regarde Seungsik qui se tient au volant de l'Audi et se souvient du jour du réveillon, quand il avait ressenti cette jalousie à l'idée de savoir un autre homme monter en voiture avec lui. Aujourd'hui c'est lui qui se tient aux côtés de Seungsik dans sa voiture et cette simple idée le fait sourire tandis qu'il s'installe sur le siège passager.

-Comme je le disais, tout ce que tu portes est magnifique, mais là, ce pull, je ... bafouille Seungsik en rougissant. Tu n'as pas peur d'attraper froid ? Je vais mettre du chauffage dans la voiture, je ne veux pas que tu tombes malade, même si moi j'ai déjà chaud, murmure-t-il pour lui-même en détournant son regard du cou d'Hanse.

-Tu n'aurais quand même pas oublié ? dit Hanse faussement indigné.

-Mais oui, c'est vrai ! déclare Seungsik. Tu n'aimes pas la chaleur, autant pour moi, je suis juste un peu perturbé.

Hanse retire ses chaussures et s'installe confortablement en tailleur, puis il lance tout naturellement une playlist avec son téléphone pour leur tenir compagnie le temps du trajet. Il pose délicatement sa main sur celle de Seungsik sur le levier de vitesses, tourne la tête dans sa direction et le regarde tandis qu'il conduit tout en fredonnant légèrement. Il continue de fixer Seungsik jusqu'à voir ses paupières se fermer malgré lui, le sommeil l'emporte tant il se sent apaisé.

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La sensation d'un baiser posé délicatement sur son front sort Hanse de son sommeil. La première chose qu'il voit en ouvrant les yeux sont les lèvres de Seungsik qui se détache seulement du baiser qu'il vient doucement de lui donner. Son visage est si proche du sien qu'il meurt d'envie de le toucher à son tour, mais il ne veut vraiment rien précipiter, alors il sourit simplement à Seungsik en retour.

Quand ils sortent de la voiture ils sont directement accueillis par Subin, qui avance avec son fauteuil jusqu'au bout de l'allée en béton.

-Hyung ! Je suis tellement content de te revoir, s'écrie Subin avec un grand sourire. Ah, tu es venu avec Hanse hyung c'est génial.

-Salut Subinnie, je suis content de te voir, dit Hanse en s'approchant de lui. Tu es encore plus rayonnant et adorable en vrai !

Hanse voit Seungsik attraper son bras et coller son visage près du sien.

-Subinnie, je te présente mon petit ami, ajoute Seungsik en souriant.

-Oh, donc c'était pour Hanse que tu avais besoin de mes précieux conseils ? Alors tu as aimé ce rencard ? demande Subin en tournant la tête vers Hanse.

-C'était parfait oui, merci pour ça, on est comment dire ? ... Un peu des novices dans ce domaine, répond Hanse un peu gêné.

Hanse remarque que Seungsik retourne à la voiture pour récupérer leurs affaires.

-Je vais monter nos sacs en haut, explique-t-il en posant discrètement sa main sur le dos d'Hanse. Rejoins-moi quand tu voudras, ma chambre est celle au bout du couloir.

Il regarde Seungsik s'éloigner en souriant.

-Tu sais, mon frère est quelqu'un de formidable, dit Subin, le visage chargé d'émotions. Il a tellement sacrifié pour moi quand on a eu cet accident. Je veux tellement qu'il connaisse enfin le bonheur lui aussi.

-Subinnie, poursuit-t-il sérieusement. Tu dois savoir que je suis amoureux de Seungsik depuis un certain temps déjà, et que je compte bien tout faire pour le rendre heureux.

-Je n'en doute pas un instant, précise-t-il. J'arrive à cerner les gens facilement, et je vois que tu es quelqu'un de bien. Je vous souhaite vraiment beaucoup de belles choses. Dit m'en plus au sujet de ce rencard. Est-ce qu'il a osé t'embrasser après le film ? demande-t-il curieux.

-On a décidé de prendre notre temps, je ne veux surtout pas le brusquer et je suis prêt à attendre encore bien plus longtemps, répond Hanse avec beaucoup d'assurance. Laisse-moi pousser ton fauteuil jusqu'à l'intérieur, tu veux bien ?

Lorsqu'il atteint enfin le haut des escaliers après avoir aidé Subin à s'installer dans le fauteuil d'escalier électrique, Hanse rejoint Seungsik dans la chambre du fond. Il pénètre dans la pièce et remarque que la décoration est tout ce qu'il y a de plus sobre, mais ça ne l'étonne pas. Il s'avance et s'approche du lit, là il reconnaît la parure dans laquelle il l'avait vu allongé dans ce pyjama ridicule à Noël. Il s'installe alors naturellement sur le lit en se reposant sur ses coudes.

-Ton petit frère est vraiment adorable, c'est difficile de ne pas fondre devant lui, dit Hanse. Il a une maturité et une ouverture d'esprit déconcertante pour son âge. Tu ne lui avais pas précisé que ton rendez-vous était avec un garçon ?

-Non, ça ne m'est même pas venu à l'esprit de le préciser à vrai dire. Pourquoi ? Tu penses que j'aurais dû ?

-Non, je pense au contraire que ça en dit long sur tes intentions et le sérieux que tu apportes à cette relation, explique Hanse.

-Evidement que c'est sérieux, dit Seungsik en le rejoignant sur le lit. Je ne vois pas du tout ça comme une expérience ou un essai Hanse.

Hanse se redresse et attrape la main de Seungsik en souriant pour le remercier dans un silence.

-Ton lit, chuchote Hanse. C'est un lit une place, ça va aller tu penses pour dormir tous les deux dans un matelas si petit ?

-Pourquoi ça n'irait pas ? demande-t-il perplexe.

-À cause de la taille du matelas, tu sais, on va devoir se serrer et je ne voudrais pas que tu te sentes obligé d'un quelconque rapprochement physique.

Il voit Seungsik se lever et lui tendre les bras pour l'enlacer, il se lève et enfouit alors son visage contre son torse.

-Hanse, même dans un matelas immense, j'aurai fini par te faire un câlin. Alors ne t'inquiètes pas pour cette nuit d'accord ? Et puis à l'hôtel le matelas était grand et tu as fini collé à moi comme un petit animal en quête d'affection, ajoute-t-il en riant tandis qu'il cesse d'enlacer Hanse.

Hanse tente de remettre de l'ordre dans ses vêtements en réajustant son pull.

-Tu veux qu'on aille se promener ? propose Seungsik. Le village n'est pas bien grand mais les commerçants sont adorables tu verras.

Il accepte volontiers et suit Seungsik en dehors de la maison.

Tandis qu'ils marchent main dans la main dans la petite bourgade, Hanse constate à quel point l'air frais et le calme de la campagne est bénéfique pour le moral. En entrant dans la seule supérette du village, Hanse est agréablement surpris de voir que les commerçants présents ici connaissent tous Seungsik, mais n'ont aucune réaction négative en le voyant au bras d'un garçon.

Il lâche alors la main de Seungsik et se dirige vers le petit stand de fleurs à disposition. Il prend une rose ainsi qu'un petit bouquet d'orchidées et rejoint Seungsik vers la caisse.

-La rose c'est pour toi, et le bouquet pour ta mère, explique-t-il en lui offrant les deux.

-Je prends ta rose avec plaisir, merci, dit-il en embrassant sa joue pour le remercier. Mais je te laisse le bouquet, tu n'auras qu'à lui offrir toi-même si tu veux, ce sont ses fleurs préférées.

Ils quittent alors la supérette en se tenant par la main et marchent quelques minutes avant d'arriver en silence devant l'église. Hanse admire longuement l'architecture extérieure d'un style gothique à couper le souffle. Depuis longtemps il aime passer du temps dans diverses églises pour se confesser, en arrivant à l'intérieur il s'émerveille devant les immenses et très nombreux vitraux colorés. Il a toujours été fasciné par leur beauté, ils brillent tant qu'il fait soleil, mais quand vient l'obscurité, leur beauté n'apparaît que s'ils sont illuminés de l'intérieur.

Il remarque que Seungsik ne l'accompagne pas à l'intérieur. Sûrement pour le laisser se confesser seul, mais aussi pour avoir un moment privilégié avec sa mère. Après quelques minutes de communion, il le rejoint devant la tombe de Mi-Cha. Quand il arrive, il voit que Seungsik est accroupi, en train de parler tout en posant sa main sur la stèle en marbre.

-Je me sens plus apaisé ces derniers temps, tu sais je t'avais promis que j'essaierais d'être plus heureux, et je pense que je commence enfin à comprendre le sens de ce mot. J'arrête de culpabiliser et je tente de voir le meilleur dans chaque situation. Je m'inquiète encore pour papa qui vit dans la colère malheureusement. Subin lui est une véritable source d'inspiration, il te ressemble énormément maman. Je vais tâcher de venir plus souvent ici, ça fait toujours plaisir à Subin et peut-être qu'avec le temps j'arriverais à apaiser les tourments de papa.

Hanse observe avec tendresse Seungsik, lorsqu'il le voit se retourner et lui adresser un signe de tête pour l'inviter à s'approcher.

-Je te présente Hanse, dit-il en se redressant et en posant sa main sur celle d'Hanse. Je t'ai déjà parlé de lui l'autre jour tu sais. Je sais que de là où tu es tu observes tout et je n'ai aucun doute concernant le fait que tu l'aimes déjà, en tout cas je tenais à te le présenter aujourd'hui.

Hanse se contente de déposer son bouquet d'orchidées sur la tombe et d'y poser délicatement sa main. Il ferme alors les yeux et observe plusieurs secondes de silence, quand il se relève, il essuie une larme du visage de Seungsik et l'enlace fermement.

-On devrait rentrer se mettre au chaud, dit Hanse en entrelaçant ses doigts à ceux de Seungsik.

Il se sent apaisé d'avoir rencontré sa mère et apprécie le fait de se sentir plus proche de Seungsik. Il sait bien ce qu'il vit et ce qu'il peut ressentir. Cette peine, il l'a connue aussi. Il se jure alors d'être là pour lui en toutes circonstances dans son chagrin.

En arrivant Hanse se dirige en cuisine et dépose leurs courses sur la table.

-Tu ne le sais pas encore mais ton petit ami est vraiment doué en cuisine, murmure Seungsik à l'oreille d'Hanse en s'approchant silencieusement de lui. Je cuisinais beaucoup avec ma mère. Je t'apprends une de ses recettes ? propose-t-il en lui tendant un tablier.

-Apparemment moi je suis surtout doué pour craquer sur le bon garçon, ajoute Hanse en tentant d'enfiler le tablier. Par contre pour attacher ce machin, il semblerait que je sois mauvais.

Il regarde alors Seungsik s'approcher de lui, se coller contre son torse, et passer ses mains dans le creux de son dos pour y attacher le nœud du tablier. Hanse ne peut retenir son envie de lui faire un énième câlin.

-Tu es sûr que tu ne vas pas te lasser Hanse ? J'adore tes câlins, mais j'ai peur que tu veuilles encore plus que de simples contacts chastes et timides, demande Seungsik.

En guise de réponse Hanse recule de quelques centimètres à peine, il reste dans ses bras mais dirige ses lèvres vers le cou de Seungsik, juste au-dessus de sa clavicule et y dépose un baiser légèrement plus passionné que ceux auxquels il l'a habitué.

-Tu vois, qu'on ne se contente pas uniquement de câlin chaste, murmure-t-il contre son cou. Je te l'ai déjà dit Seungsik, poursuit-il en quittant son étreinte. Je suivrais ton rythme sans l'ombre d'une hésitation, sans regret et sans pression, mais sache que quand tu voudras plus, je saurais aussi me montrer présent.

Ils s'attèlent en cuisine pour préparer le repas du soir tout en s'échangeant des regards complices tandis qu'ils réalisent cette recette à quatre mains.

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Hanse se sent un peu intimidé devant Mr Kang qui n'avait pas encore daigné montrer son visage depuis son arrivée ce matin, et qui l'a accueilli plutôt froidement. Il ne lui en tient pas rigueur évidemment, il sait que tous les parents ne réagissent pas toujours de la bonne manière face au coming out de leur enfant. Mais là, assis en face du père de Seungsik, il se sent particulièrement gêné. Celui-ci ne lui adresse pas un regard, pas un mot, il l'ignore complètement. Il est quand même soulagé de voir que Seungsik ne s'empêche pas pour autant de poser sa main sur lui ou de le regarder tendrement.

Durant le repas qui se passe dans un silence assez lourd, il remarque que Subin ne cesse jamais de sourire, tandis que Mr Kang lui continue de boire toujours plus. Il se souvient alors des confidences de Seungsik le soir du réveillon concernant son père et l'alcool. Tandis qu'ils attaquent le dessert, Hanse remarque que le père de Seungsik commence à s'agiter en bredouillant dans sa barbe.

-Franchement, un fils handicapé et l'autre qui devient gay, il y a de quoi rire hein ? grommelle Mr Kang en buvant cette fois-ci directement à la bouteille. Ta mère aurait honte de toi Seungsik, heureusement qu'elle n'est plus là pour voir cette énorme blague.

Hanse remarque que Seungsik serre les poings sur ses cuisses pour contenir sa colère. Il pose alors délicatement sa main sur la sienne pour tenter de l'apaiser et décide de s'adresser directement à Mr Kang.

-C'est normal d'avoir peur de l'inconnu vous savez. Vous n'êtes pas le premier père homophobe que je rencontre. Mais s'il-vous-plaît, ne parlez pas au nom des disparus. D'après ce que je sais sur Mi-Cha, elle aurait sans aucun doute accepté le choix de son fils et l'aurait soutenu peu importe son style de vie, ou son orientation sexuelle.

Hanse se redresse subitement de sa chaise.

-Mes parents ne sont plus de ce monde vous savez, ajoute-t-il calmement. Mais si mon père était encore là et qu'il décidait de gâcher cette chance d'être vivant, en se noyant dans l'alcool et la colère, je lui conseillerais d'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.

Personne autour de la table ne prend la parole tandis qu'Hanse continue.

-Vous avez de la chance de vivre auprès d'un fils aimant, qui sourit pleinement à la vie malgré les épreuves qu'il rencontre, dit-il en souriant chaleureusement à Subin. Quant à Seungsik, il est l'une des personnes les plus douces et aimantes que j'ai pu connaître. Soyez fière et aimez-les comme Mi-Cha les aiment.

Il tend sa main vers Seungsik, toujours muet devant la violence des mots de son père, pour l'inviter à quitter la table.

Lorsqu'ils arrivent à l'étage Hanse prend Seungsik par la main et attend de capter son regard.

-J'espère que je n'ai pas été trop brut avec ton père, demande-t-il inquiet.

-Non tu as été parfait, c'est moi qui encore une fois, n'ai pas su quoi dire devant mon propre père. Merci d'avoir pris ma défense, et désolé pour cette ambiance, s'excuse Seungsik. Je vais aller prendre une douche et je te rejoins après dans ma chambre.

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Hanse est accoudé à la fenêtre, il s'est installé là le temps que Seungsik revienne de la salle de bain. Il profite du ciel étoilé et de l'air frais sur son visage pour essayer de réfléchir calmement. La vue sur l'horizon de sa fenêtre est imparable, l'immense arbre juste à côté donne un aspect très apaisant à cet endroit.

Plongé dans sa contemplation, il n'entend pas Seungsik revenir dans la chambre, il ne le remarque que lorsque ce dernier arrive par-derrière et l'enlace en posant sa tête sur son épaule et en plaçant ses mains sur son ventre.

-Il faut parfois laisser aux parents du temps pour accepter qu'ils n'auront pas la vie qu'ils souhaitaient pour leurs enfants. Leur vision de l'avenir et de la famille se trouve brisée et certains ont du mal à accepter ces changements tandis que d'autres ne l'acceptent simplement jamais. Mais tu ne dois jamais remettre en question tes propres choix si tu fais ce qu'il te semble juste ou ce que ton cœur te dicte.

Hanse sent le souffle de Seungsik dans son cou et resserre lui-même la prise de ses mains sur son ventre, pour ressentir encore plus fort cette étreinte.

-Je suis fier de toi tu sais, ajoute-t-il. À ton âge, écouter tes sentiments et assumer comme tu le fais, ça force le respect. Je n'ai jamais eu à me poser la question, j'ai toujours su que j'étais gay, mes parents, ma soeur, mon meilleur ami, tout le monde m'a accepté comme j'étais. Alors je ne peux pas me permettre de comparer, mais sache que tu m'impressionnes Seungsik.

-Merci, dit-il chaleureusement en déposant un baiser sur sa joue.

Il sent Seungsik détacher ses mains de son ventre et le voit s'installer dans son lit lui faisant signe de le rejoindre.

Hanse se dirige vers le bureau et retire son pull, il récupère le premier débardeur qu'il croise dans son sac, il retire ensuite son jean troué et enfile son short de pyjama.

-Tu as une préférence ? demande Seungsik. Tu veux dormir vers le bord ou contre le mur ?

-Contre le mur si ça ne t'ennuie pas, répond Hanse en enjambant le corps de Seungsik pour se poser de l'autre côté du lit. Si je fais encore une terreur nocturne je risquerai de tomber de manière ridicule.

-Si tu as encore une nuit agitée je serai là pour t'apaiser, comme l'autre fois ne t'en fais pas, ajoute Seungsik en s'installant confortablement dans son lit, en tendant son bras vers Hanse pour l'inviter à se coller contre lui.

Hanse s'installe à son tour, il sait qu'être collé à Seungsik est inévitable sur ce matelas, alors il sourit pour lui-même. Il positionne confortablement sa tête contre le torse de Seungsik, dépose doucement sa main sur son ventre et fait passer une de ses jambes au-dessus de la cuisse de Seungsik.

-Je me souviens de toi, dans ton pyjama ridicule l'autre soir, et de nos confidences, murmure Hanse.

-Te parler ce soir-là m'a fait le plus grand bien, j'avais tellement pleuré toute la journée, avoue-t-il en caressant machinalement les cheveux d'Hanse.

-Je sais, j'avais bien vu ton visage tout bouffi d'avoir pleuré, ajoute Hanse. En fait, j'avais même carrément zoomé sur la photo pour te regarder de plus près, ouais j'ai fait mon fanboy j'avoue. Je m'étais même fait la remarque, que tu semblais dormir seul dans un lit une place, ça m'avait rassuré un peu, enfin pas assez apparemment.

-Je voulais tellement être avec vous, je regardais ta photo et je pouvais ressentir le bonheur dans cette grande maison, je me suis même endormi sur cette photo, explique-t-il sa main toujours logée dans les cheveux d'Hanse.

Hanse se redresse doucement sur son coude, pour observer le visage de Seungsik, il a toujours sa main posée sur son ventre, mais il ressent le besoin de le regarder. Au même moment, la main de Seungsik vient délicatement se poser sur la joue d'Hanse, tandis que son autre main exerce une pression sur son dos pour l'inciter à rapprocher son visage du sien.

Seungsik pose délicatement ses lèvres sur les siennes, sans lâcher son visage de sa main. Le baiser est tendre et doux dans un premier temps, puis Hanse sent l'autre main de Seungsik remonter le long de sa colonne vertébrale pour se loger dans sa nuque. Il sent les lèvres de Seungsik s'entrouvrir contre les siennes, laissant glisser dans sa bouche un peu de sa langue. Dans sa fougue, Seungsik tient de plus en plus fermement les cheveux d'Hanse dans sa main. Le baiser devient plus langoureux et Hanse sent une énorme vague de désir monter en lui.

Il tente alors de se raisonner lui-même malgré son excitation.

-On devrait s'arrêter là, souffle Hanse en reprenant sa respiration. J'ai très envie de plus, mais je crois que ce serait mieux de s'arrêter maintenant.

-Tu as raison mais, j'ai déjà très envie de t'embrasser à nouveau, se plaint Seungsik en souriant.

-Dans ce cas, tu n'auras qu'à m'embrasser à notre réveil, conclut Hanse en déposant un rapide baiser contre ses lèvres, avant de retourner se blottir contre son torse.

C'est la première fois qu'Hanse calme ses ardeurs et ignore une érection qui le supplie de beaucoup plus. Mais il se sent en accord avec lui-même et comblé de cette fin de soirée.