Chapitre VI - Partie 1
Le lendemain, lorsqu'elle arriva devant les grilles du lycée elle sentit tous les regards tournés vers elle en raison de son gros bandage à la main. Elle entra tout de même dans son lycée et traversa le couloir pour aller en SVT, qu'elle n'aimait pas vraiment car la professeur était une sorte de psychopathe qui aimait faire disséquer différents animaux dans l'année, bien plus qu'il ne fallait en faire durant l'année. Elle éprouvait en quelque sorte un plaisir sadique d'ouvrir les pauvres petites souris blanches sur son grand bureau. Clara contrairement à elle n'aimait pas du tout cela, elle aurait tout donner pour ne pas toucher ces pauvres petites bêtes. Elle aurait voulu sécher tous les cours de dissection, mais c'était tout à fait impossible, car sa professeur madame Riboulé, ne donnait aucun renseignement sur les cours suivants, personne n'était au courant si ils allaient changer de chapitre, si ils allaient étudier la vie, les tétrapodes ou bien devoir disséquer ces petits animaux sans défense.
Lorsque Clara entra dans la salle, elle vit de petites boîtes blanches disposées sur les tables, recouvertes d'un papier blanc, qui cachait surement une petite souris ou encore une grenouille. Elle recula alors rapidement avant que madame Riboulé ne la voit, et parti en courant. Elle traversa le couloir à vive allure, descendit les escaliers deux par deux et arriva dans le couloir du rez de chaussé où elle reprit une allure tout à fait normale. Elle traversa alors le long couloir d'où elle pouvait apercevoir plusieurs cours se dérouler au même moment. La plupart des professeurs fermaient la porte de leur salle pour ne pas entendre les bruits provenant des couloirs. Clara marchait maintenant du côté où les cours de littérature avaient lieux. Alors qu'elle passait devant une salle ayant la porte ouverte, elle vit assis monsieur Hantz, son professeur de littérature, devant son bureau, corrigeant des copies, n'ayant apparemment pas cours à cette heure-ci. Elle continua son chemin. Elle marchait le long des casiers, seule, pensive et s'arrêta un moment. La jeune fille fit alors demi-tour et de nouveau arrivée devant la porte de mr Hantz, elle respira un bon coup et frappa. Elle se cacha immédiatement par peur.
-Oui ? Répondit-il en tournant sa tête vers le couloir.
Il fallut quelques secondes avant qu'elle ne prenne son courage à deux mains et entre dans le salle. Il était de nouveau plongé dans ses copies. Quand il la vit arriver vers lui, il resta surpris et posa son stylo lentement. Ils se regardèrent durant plusieurs secondes sans qu'aucun des deux individus ne prennent la parole. Elle le fixait, gênée de le déranger, mais étant là pour lui parler, c'était elle qui devait prendre la parole.
-Je peux vous parler ?
Il la regarda et vit l'état de sa main qui était dans un énorme bandage, non le sien mais dans un autre. Il en conclu alors qu'elle avait sans doute été aux urgences.
-Bien sur, répondit-il le sourire aux lèvres, reprenant son stylo en main pour inscrire la note finale du contrôle d'un de ses élèves. La porte étant bien fermée, elle se demanda par quoi elle pouvait bien commencer. Par le début sans doute, mais quand-est ce que tout avait commencé ? Il corrigea quelques fautes d'une copie, attendant qu'elle parle, mais remarquant que ce n'était pas le cas, il posa de nouveau son stylo et tourna de nouveau son regard vers Clara.
-Tu as dit que tu voulais me parler, n'est-ce pas ?
Elle hocha la tête affirmativement.
-Je t'écoute.
Le regard de la jeune fille se baissa vers le sol, elle se focalisa sur sa paire de chaussures.
-Tu n'as pas à avoir peur Clara, je ne suis pas là pour te juger ou encore me moquer de toi
Remarquant qu'elle allait sans doute quitter la salle dans quelques secondes si elle venait à devenir gênée, il prit les choses en main.
-J'ai remarqué que tu as un autre bandage sur ta main, tu as été aux urgences ?
Elle haussa de nouveau son regard vers lui. Elle n'avait pas peur de lui, il avait vraiment l'air de se préoccuper d'elle, de vouloir l'aider, aucune personne n'avait été comme ça auparavant avec elle.
-Oui, mais à l'hôpital, pas aux urgences. Vous aviez bien compressé la plaie, alors ce n'était plus trop une urgence.
Un petit sourire se dessina sur le visage de son professeur, remarquant que la jeune fille timide au fond de la salle de classe avait bel et bien de l'humour.
-Tu as eu combien de points de sutures ?
-Douze.
Il hocha la tête, remarquant que ce n'était pas une petite blessure et qu'elle cela aurait pu s'aggraver si il n'était pas intervenu le jour de cet accident.
-Je peux voir ?
Elle le regarda, surprise de ce qu'il venait de demander.
-Mon bandage ?
Il hocha de nouveau la tête affirmativement, alors elle fit en sorte de maintenir fortement sa manche dans sa main lorsqu'elle lui tendit son point.
-Ça m'a toujours fasciné, dit-il, observant minutieusement le bandage. Ils font un travail extraordinaire, que ce soit les médecins ou encore les pompiers. Ils sauvent des vies, je trouve ça vraiment formidable.
Elle ne cessait de l'observer, il était tellement vrai avec elle, il ne cherchait pas à dire ce qu'elle voulait entendre, il disait ce qu'il pensait et n'avait pas peur des mots.
-Si je n'étais pas devenu professeur, j'aurais été pompier, reprit-il, les yeux rivés sur le bandage, sans pour autant le regarder, il avait l'air ailleurs.
Il se plaça de nouveau devant son bureau, la bouche entrouverte, cherchant à dire quelque chose, mais rien ne sortait de sa bouche. Il tourna son regard vers la jeune fille pendant un moment et regarda de nouveau ses copies, il semblait réfléchir.
-J'ai corrigé ton contrôle.
Après quelques secondes de pause, il reprit.
-Tu l'as totalement loupé. Tu n'as pas la pire note, mais c'est loin d'être la meilleure. Il la fixait de nouveau.
-Tu m'expliques ce qu'il se passe ? Tu as normalement des 15, ce n'était pourtant pas un contrôle difficile, tu aurais du avoir un 16 rien qu'avec l'écoute que tu portes au cours. Tu te rends compte que tu as eu plus de dix points en moins ? Il respira un grand coup. Je ne suis pas là pour te gronder, au contraire, je veux juste comprendre.
Son sac posé entre ses pieds, elle demanda quelle note elle avait obtenu.
-Trois.
Elle qui tenait son portable en main, le laissa tomber. Il se fracassa contre le sol et se déboîta en plusieurs parties. Il la regarda brusquement, surpris de sa réaction. Elle se baissa pour le ramasser, mais n'arrivant à le remboîter à cause de ses mains tremblantes du au stress, elle le ramassa au fond de sa poche de jean.
-Clara.
Elle resta immobile, fixant le sol, attendant qu'il continue.
-Tu te fais ça depuis quand ? Demanda t-il, les yeux fixés sur le coin de son bureau.
-De quoi ?
-Tu sais bien de quoi je parle.
Elle jeta furtivement un coup d'oeil à ses manches, tout était en ordre, elle répondit alors que non, en se relevant.
-Tu te mutiles.
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