Chapitre IX

Clara se leva de son lit et se précipita sur Twitter pour aller voir le compte de Jordi. Il avait tweeté une photo à minuit trente, de lui et d'Anthony. Elle resta dégoutée devant son écran de téléphone. Anthony la dégouttait. Tous les problèmes qu'elle avait était en parti à cause de lui. Remarquant l'heure qu'il était, elle se hâte de s'habiller, d'attraper son sac pour quitter la maison à toute vitesse. Son réveil n'avait pas sonné, et elle était de nouveau en retard. Elle se précipita à la vie scolaire pour prendre un billet de retard lorsqu'elle croisa son professeur qui arrivait de même en retard. Il lui expliqua que cela ne servait à rien de prendre un billet car il n'allait pas l'accepter, puis il prit le chemin de la salle sans trop de hâte. Elle resta choquée de l'attitude de son professeur qui était lui même en retard mais ne voulait pas l'accepter en cours. Elle marcha le long des couloirs, cherchant quelque chose à faire, quand elle se rappela qu'elle devait encore et toujours nettoyer le préau. Clara se trouvait au travail quelques minutes plus tard. La jeune fille avait deux heures pour s'avancer un maximum. Elle tourna le dos à la porte qui menait à la cour, concentré par son "travail" lorsque son professeur de littérature passa dans le couloir et remarqua Clara, un sac en plastique à la main. Il s'arrêta un instant pour être sûr que ça soit elle, puis passa la porte afin de la rejoindre.

-Clara ?

Elle se tourna aussitôt.

-C'est toi qui est chargé de faire les tâches qu'a ordonné le proviseur ?

Elle hocha la tête en continuant son travail.

-Mais, reprit-il, je ne peux pas croire que ça soit toi qui ai fait ça. Il fronça les sourcils un moment. Tu dois faire ça combien de temps ?

-Je ne sais pas.



La sonnerie retentissait dans tous les couloirs du lycée, les lycéens se pressaient dans les allées pour atteindre le portail devant le lycée et allumer une cigarette. Clara ne faisait plus vraiment attention aux regards qui se posaient sur elle dû à son travail ou son accoutrement. Mais elle vit soudainement un papier mouchoir chuter sur le sol alors qu'elle avait passé au peigne fin toute cette partie. Elle vit des chaussures et remonta jusqu'à la tête du propriétaire, qui se trouvait être Anthony. Il pouffait de rire avec un de ses amis. Ne voulant pas avoir d'ennuis, elle l'ignora, lui tourna le dos et était sur le point de partir quand il lui demanda de venir le ramasser. Elle resta sur le coup immobile.

-Je ne crois pas que le proviseur serait content d'apprendre que tu fais mal ton travail, reprit-il en s'empêchant de rire. Ses joues gonflées permettait à Clara de remarquer qu'il se retenait de rire. Quel ingrat. Elle se tourna alors vers lui et le fixa droit dans les yeux sans broncher.

-Tu veux que je t'aide ? Continua t-il en se baissant pour ramasser le mouchoir. Il s'approcha ensuite d'elle et le lui tendit. Cela semblait bizarre, mais elle tendit de même la main et était sur le point de l'attraper quand il le lâcha de nouveau.

-Oups.

Elle voulait en finir maintenant avec son petit jeu. Alors Clara se baissa pour le ramasser et le mit au fond de son sac lorsqu'elle sentit quelque chose couler le long de sa joue. Elle passa sa main sur sa joue et regarda ce qui lui collait dans les doigts. Anthony avait osé lui cracher dessus. Elle respira un bon coup et se releva pour faire face à cet imbécile. Remarquant qu'il ne lâchait pas son ami  du regard en riant, elle le gifla devant les trente paires de yeux qui observaient la scène. Son rire cessa immédiatement et il ne lui fallu que quelques secondes pour attraper violemment Clara par le cou pour la coller ensuite contre un poteau en pierre qui se trouvait derrière elle qui permettait de tenir supporter le préau.

-T'as cru que j'étais qui ? Ton pote ?! Hurla t-il en compressant le cou de la jeune fille. Tu me retouches encore une fois et je te tue ! Tu m'entends ?!

Elle ne pu répondre aux menaces du jeune homme, son souffle se faisant de plus en plus rare. Elle sentait la main se refermer sur son cou. Il lui semblait que c'était la fin, qu'elle allait s'évanouir, quand un lycéen cria qu'un surveillant arrivait. Anthony lâcha immédiatement Clara et se dispersa dans la foule qui s'éparpillait partout dans la cour.


-


Le proviseur avait une réunion dans la soirée, il laissa alors Clara sortir à dix-huit heures du lycée, comme une lycéenne normale. C'était assez étrange, mais elle n'avait jamais été aussi heureuse de finir à dix-huit heures, ça changeait des dix-neuf heures. Elle dépassait le portail du lycée et prenait le chemin du retour quand Jordi l'interpella, se situant au trottoir d'en face. Il vérifia si aucune voiture n'arrivait et traversa rapidement la route pour la rejoindre.

-C'est vrai ce qu'on dit ? Demanda t-il.

-Qu'est-ce qu'on dit ?

-Qu'Antho a faillit t'étrangler cet après-midi.

Elle le regarda fixement pendant un instant puis continua sa marche en silence. Elle ressentait encore les mains de ce pauvre type autour de son cou.

-Il l'a bien mérité.

-De quoi ? Demanda t-elle en tournant son regard vers lui. Il s'arrêta alors en face d'elle.

-Apparemment tu lui as mis une  claque. Et je trouve que tu as eu raison.

-Pourquoi tu ne prends pas sa défense ? Tu es son meilleur ami, tu es censé le protéger non ?

Ils continuèrent de nouveau à marcher l'un à côté de l'autre. Il se mit à réfléchir.

-Ce n'est pas parce qu'on est meilleurs amis que je dois approuver tout ce qu'il fait. Il n'avait pas à te cracher dessus, c'est immonde.

Ils marchaient de nouveau dans un silence total. Clara était mal à l'aise à repenser à la situation de cet après-midi, Anthony lui avait craché dessus, rien qu'en y repensant elle se prendrait bien trois douches d'un coup. Jordi s'arrêta soudainement et se plaça face à elle en souriant.

-Tu veux venir avec moi ?

-Où ?

-Je vais faire un tour au parc après avoir déposé mon sac, ça te dirait de m'accompagner ?

Gênée qu'il puisse lui demander ça, elle continua sa marche sans répondre à sa proposition. Cela lui semblait irréel, et elle ne savait pas vraiment ce qu'elle allait bien pouvoir lui raconter d'intéressant si elle acceptait.

-Allez, viens avec moi.

-Je ne peux pas.

Il lui demanda alors pourquoi, perdant son sourire qui illuminait son visage depuis vingt bonnes secondes.

-Tu es timide ? Continua t-il en souriant de nouveau.

-Oui je suis timide, tu as raison. Mais ce n'est pas vraiment pour ça que je refuse.

-Bah pourquoi alors ? Je ne vais pas te manger tu sais.

Elle s'arrêta en plein milieu du trottoir et le fixa un moment avant de lui avouer la vérité.

-Ma tante ne voudra jamais.

-Ta tante ? Répéta t-il en fronçant les sourcils. Il se mit à réfléchir. Je sais, reprit-il enfin. Il lui attrapa la main. On va y aller maintenant.

Elle protesta, ne voulant pas avoir de nouveau un conflit avec sa tante, mais Jordi, décidé à ne pas lui lâcher la main, la fit avancer sur plusieurs mètres avant qu'elle n'abandonne l'idée de résister et elle le suivit.


Cinq minutes plus tard les deux jeunes adolescents entraient enfin dans le parc. Ils marchèrent côte à côté jusqu'au cœur du parc où se trouvait le plus de verdures et de bancs. Il traversa l'herbe et se posa près d'un lac, dos au soleil. Clara fit attention à ne pas se tâcher les affaires à cause de l'herbes et prit place près de lui. Le soleil lui cognait le dos, cela lui faisait tellement de bien.

-Pourquoi tu m'as parlé de ta tante tout à l'heure ? Demanda t-il en sortant son portable de sa poche de jean. Tu n'as plus de parents ?

-Si si, répondit-elle en regardant une femme courir le long du chemin en sable qui se trouvait à plusieurs mètres d'eux. C'est vraiment compliqué.

Le jeune homme naviguait sur son portable en appuyant à plusieurs reprises sur son écran tactile avant de continuer.

-Mais, reprit-il en regardant une photo sur son portable. Pourquoi tu es souvent seule ? Tu n'avais pas une autre fille avec toi habituellement ?

-Comment tu sais ?

-Je te voyais des fois sur un banc avec une autre fille. Vous alliez tout le temps sur le même banc, à droite du buisson de roses.

-C'est exact.

Son regard se porta ensuite sur une dame qui sortait son petit chien blanc qui semblait être un carlin. Elle aurait tellement voulu avoir un chien à elle toute seule, pour être là pour lui comme lui aurait été là pour elle.

-Elle a déménagé, reprit-elle.

-Ah ouais ? Répliqua t-il en haussant la tête vers elle. Tu es seule maintenant alors, non ?

Elle ne répondit pas, se rendant bel et bien compte qu'elle allait passer le reste de l'année seule, conte les lycéens qui lui faisaient vivre l'enfer chaque jour.

-Non mais c'est pas plus mal des fois, reprit-il en remarquant qu'il avait fait une bourde. Et puis on est tous différents. Certains préfèrent être seuls pendant que d'autres aiment être en groupe, entouré.

-Sauf que moi, dit-elle en s'arrêtant quelques instants, je ne l'ai pas décidé.

Il tourna alors sa tête vers Clara d'un air sérieux. Il se rendait maintenant compte qu'elle se sentait seule, et qu'elle n'aimait pas forcément cela. Elle devait tellement se sentir mal.

-Je peux prendre une photo de toi ?

Elle tourna immédiatement sa tête vers lui, surprise de sa question.

-Quoi ? Pourquoi ?

-Je te dirais après.

Elle n'eut le temps de répondre qu'il plaça son téléphone en face d'elle et cliqua sur le bouton qui enregistra la photo. Jordi resta fixé sur son portable quelques secondes avant de la lui montrer. Elle avait de beaux et longs cheveux bruns, un beau petit nez placé au dessus d'une belle bouche bien dessinée.

-Qu'est-ce que tu vois là ? Demanda t-il d'un ton sérieux.

-Bah, moi.

-Non mais à part ça ? Je veux dire... tu sembles ne pas avoir confiance en toi, et pourtant, tu devrais.

Clara nageait dans l'incompréhension la plus totale. Où voulait-il en venir ?

-Comment ça ? Répliqua t-elle en fronçant les sourcils.

-Mais Clara, reprit-il. Tu as juste à aller voir des gens et ils te parleront. Ils t'accepteraient volontiers dans leur groupe. J'en suis sûr. Tu es... je sais pas, tu es différente.

Différente ? Que voulait-il dire par différente ?

-Et moi, je peux en prendre une de toi ? En profita t-elle.

Il acquiesça la tête que oui. Une fois la photo prise, elle la lui montra, fière qu'elle soit aussi bien réussi, malgré le soleil en fond.

-Tu peux me l'envoyer ? Demanda t-il en souriant.

-Je n'ai pas ton numéro.

Il le lui donna rapidement, ayant hâte de recevoir la photo sur son portable, il la trouvait sublime. Soudainement, l'iphone de Jordi se mit à sonner. Il répondit et raccrocha quelques secondes plus tard.

-C'était ma mère. Je dois rentrer, c'est à mon tour de cuisiner.

Il se leva en souriant, replaça ses cheveux correctement suivit de sa casquette puis releva Clara à son tour en lui attrapant les mains. Ils prirent le chemin du retour ensemble pour sortir du parc avant de prendre chacun un chemin différent pour rentrer.

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