-37-

À la fin de la soirée, Amélie voulut accompagner Alice jusqu'à chez elle, mais la rousse contesta:
- Mais non, t'embête pas, Amalia. Rentre avec Flo, je peux très bien rentrée seule.
Amélie accepta donc et elle partit de son côté avec Florian. Alice commença à longer la rue, en direction de son appartement. Elle regardait ses pieds, avec ses écouteurs vissés sur ses oreilles. Mais elle n'écoutait pas vraiment sa musique, mais elle était plongée dans ses pensées. Cette soirée lui avait fait remonter ses doutes et ses amours. Mais, alors qu'elle était enfermée chez Kamel, elle n'avait pensé qu'à lui. Pas à eux deux, à lui. Ce qui la faisait réfléchir maintenant, c'était comment dire au deuxième qu'elle choisissait le premier. Elle ne voulait pas le faire souffrir, elle l'appréciait beaucoup... Elle vit, au sol, deux ombres s'approcher d'elle. Elle se retourna et tomba nez à nez avec Golan et Julien.
- Il faut qu'on parle, dit Julien, essayant d'être assez autoritaire pour qu'elle le prenne vraiment au sérieux, mais sa voix restait douce lorsqu'il parlait à Alice.
- Écoutez, je ne voulais pas vous faire de mal...
- Tu aurais peut-être dû y penser avant, rétorqua Golan, plus dur dans la voix que son rival.
- Je vous aime tous les deux beaucoup, c'est vrai, mais...
- Il faut que tu fasses un choix, la coupa Julien.
- Et mon choix est fait.
  Cette simple réponse fit réapparaître la tension qui avait disparu entre les deux amis. Ils savaient que le bonheur de l'un provoquerait la tristesse de l'autre. Et ils ne savaient pas où se placer, ils ne savaient pas s'ils voulaient leur propre bonheur, où s'ils préféraient que leur ami soit heureux. Ils étaient partagés. Alice avoua:
- Je t'aime Golan. Je t'ai toujours aimé, j'ai fait une erreur avec Julien, je n'aime que toi.
Un énorme sourire s'affichait sur le visage du néerlandais, mais la stupeur était présente sur celle de Julien. Il prit Alice par le bras et l'emmena un peu plus loin. Golan laissa faire. Il comprenait que Julien voulait parler seul à seul à la jeune rousse. Il attendit donc de son côté.
- Tu es sûre de ce que tu fais, Alice ?
- Je suis vraiment désolée, Ju', mais je l'aime...
- Donc, quand tu me disais que tu m'aimais, tu me mentais ?
- Je pensais t'aimer, vraiment, mais je me suis trompée... Je me suis menti à moi-même...
- Merde... souffla Julien, la gorge serrée.
Il détourna le regard pour ne pas croiser celui de la jeune femme, espérant qu'elle ne remarquerait pas ses larmes dans la nuit. Elle voulut lui prendre la main, le réconforter, mais il recula avant de dire:
- Tu ferais mieux de retourner avec ton copain.
Sur ces mots, il partit. Alice était vraiment attristée par la réaction de Julien, bien qu'elle le comprenait. Elle s'en voulait, tout était de sa faute. À croire qu'elle n'était bonne qu'à faire des conneries... Elle retourna après Golan, qui comprit immédiatement l'état d'esprit de lequel elle était. Il la prit contre lui, où elle se blottit.
- Tu sais que tu n'y es pour rien, affirma-t-il.
Elle ne répondit pas, car elle n'était pas d'accord. Elle se sentait plus responsable que jamais du malheur de quelqu'un qu'elle aimait beaucoup.
- La vie est faite de coïncidences et de hasards qui font que tout le monde ne peut pas avoir tout ce qu'il veut, continua-t-il. Tu as choisi, c'était ton droit. Tu n'allais pas le choisir si tu n'en avais pas envie.
- Hmm...
Il avait compris que ce serait difficile de la convaincre.
- Si Amélie hésitait entre deux garçons, tu lui aurais dit quoi ?
- De choisir celui qu'elle aimait vraiment.
- Même si je dois faire souffrir le deuxième ? demanda Golan, prenant une voix qui était sensée imiter celle d'Amélie, ce qui fit sourire Alice.
- Mais Amélie ne serait pas coupable de la souffrance de l'autre, elle a le droit d'être avec qui elle veut !
Elle remarqua ce qu'elle venait de dire et confirma:
- Tu as raison, Golan.
- Je sais, sourit-il.
Elle l'embrassa tendrement, l'un et l'autre remarquant qu'ils s'étaient manqués.

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