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Cela faisait des lustres qu'Alyzabeth n'était pas monté dans cette voiture. Elle salua à peine Kamel et demanda:
- On va voir quel film, au fait ?
- On prendra n'importe lequel, il n'y a que des navets, rit le jeune homme.
Il comptait détendre la jeune femme, mais elle rétorqua:
- Ça risque d'être long, alors, si le film est aussi nul que celui qui m'accompagne.
- Ne soit pas si dure avec moi. Je suis certain que je te manque terriblement.
- Tu me manques autant que me manquerait un taré sans sentiments. Oh, j'oubliais que tu en étais un.
- J'aime toujours ton sens de l'humour, sourit-il.
- Étrange, je ne pensais pas avoir fait de plaisanteries.
- Tu ne vas pas me dire que nos soirées au restaurant ou au cinéma ne te manquent pas ?
- Pourtant, c'est exactement ce que je pense. Je n'ai pas besoin de toi pour m'amuser.
- Bien sûr, tu as Greg, maintenant. Mais soyons honnêtes, il n'a pas le même potentiel financier que moi pour te faire plaisir.
- On ne m'achète pas avec de l'argent.
- Et je suis certain qu'il n'est pas meilleur amant que moi.
Alyzabeth soupira. Bien sûr, elle n'était pas d'accord avec ce qu'il disait, mais elle décida d'arrêter de contredire Kamel. Le silence était une bien meilleure réponse.
Kamel avait raison, le film était vraiment nul. C'était comme s'il fallait que cette soirée soit la plus ennuyante possible pour Alyzabeth. En sortant du cinéma, Kamel s'arrêta devant elle.
- Cette soirée m'a vraiment fait plaisir.
- Tant mieux, ironisa la jeune femme.
- Tu sais... J'ai encore beaucoup de sentiments pour toi.
- Parce que tu en as déjà eu ? répliqua-t-elle amèrement.
- Pourquoi m'avais-tu quitté, déjà ?
- Peut-être parce que tu ne m'as jamais aimé, que tu ne t'intéresses aux femmes que pour ce qu'elles peuvent t'apporter et parce que je n'avais plus assez de doigts sur une main pour compter les différentes femmes avec qui tu m'as trompée.
- Bon, d'accord, ce sont de bonnes raisons.
- Tiens, tu avoues enfin tes torts. Tu t'améliores, dis-moi.
- Aly, j'ai changé depuis.
Elle avait du mal à le croire. D'ailleurs, il avait voulu la revoir pour remplacer Alice, et ça ne jouait pas en sa faveur. Il passa délicatement sa main sur la joue d'Alyzabeth. Elle le repoussa.
- Tu n'avais dit que sortir.
- Mais mon cœur ne peut supporter de te côtoyer sans pouvoir t'aimer...
Ça y était, il recommençait avec ses belles paroles et son doux air. Elle savait qu'elle y était sensible, même très sensible. Cet air l'avait fait pardonner plusieurs infidélités du chorégraphe. Pour ne pas encore tomber dans le piège, elle dit:
- Il faut que j'y aille. Je rentre en métro.
- C'est dangereux, le métro, si tard. Surtout pour une perle comme toi.
- Alors tant pis pour moi, s'il m'arrive quelque chose.
Sur ces mots, elle partit rapidement.
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