Epilogue

Laure

-Prête ? Je regarde Matthew le sourire aux lèvres et lui serre la main le plus fort que je puisse le faire.

-Oui.

-Viens par ici bébé, me dit-il en m'attirant contre lui.

Je ne me fais pas prier et tends mes lèvres vers les siennes. Sa bouche douce contre la mienne me donne le courage qu'il me manquait quelques secondes auparavant. Quand il se détache de moi, il arque un sourcil et je fonds quand il esquisse un sourire en coin.

-Le dernier point de la liste.

-L'avant dernier, contesté-je. On n'a pas fait la soirée mousse chez Nicole.

Matthew rit et je me laisse bercer par ce son si sexy que j'adore.

-Ouai mais comment te dire que je ne me vois pas trop retourner là-bas pour faire cette soirée.

Je ris avec lui, reprenant sa main dans la mienne parce que moi non plus je ne me vois pas du tout repartir là-bas.

Nous sommes partis du jour au lendemain, laissant tout derrière nous, les bonnes comme les mauvaises. Lui, moi, rien d'autre. En seulement six mois beaucoup de choses se sont passées et je ne regretterais jamais d'être partie avec lui. Matthew a eu plusieurs fois ses parents au téléphone et à chacune de celle-ci, ça s'est terminé en dispute. Evidemment, ils lui en veulent de ne pas avoir épousé Sophie. Le père de celle-ci a pété un câble mais on n'en a que faire maintenant. Matthew a donc changé de numéro et je l'ai imité. On a voulu repartir du bon pied, effaçant notre passé comme si on effaçait la craie d'une ardoise. Bien sûr, tout ne s'arrange pas du jour au lendemain mais on a réussi notre but : On est ensemble, plus amoureux que jamais.
Ses doigts s'enlacent aux miens, nous regardons tous les deux le vide qui nous attend.

-C'est haut non ?

-Vaut mieux si tu ne veux pas t'écraser au sol, se marre Matthew. Je lui donne un coup d'épaule qui le fait rigoler et glousse avec lui.

-C'est oui ? demande-t'-il taquin.

Je souris de toutes mes dents, sautillant sur le pont métallique.
*****
Matthew
-Bien sûr que c'est oui !

Je l'attire encore une fois contre mon torse et l'embrasse. Ses lèvres sur les miennes me rendent dingue. Sa langue vient taquiner la mienne avec jeu, amour, tendresse.

-Je t'aime Laure, soufflé-je. Je te promets de t'aimer jusqu'à mon dernier souffle et bien plus encore.

-Je t'aime aussi l'intello. Je suis fière de toi, de nous. Je suis heureuse d'être ici avec toi, à cet instant.

De mes pouces, je lui essuie ses larmes. Elle est tellement belle, tellement sensible, aimante... Je suis heureux de l'avoir fait mienne. Je la regarde dans sa robe blanche et rougis quand elle me surprend à mater son décolleté.

-Pervers, pouffe-t'-elle.

-Je m'en fout, tu es ma femme maintenant. Elle rit en attirant mon visage contre le sien. Je ne me lasserais jamais d'elle, de ses baisers, de son corps.

-Ne me dis pas que tu es marié à une connasse ? feinte-elle.

-Oh si, la pire des connasses en plus, ris-je. Mais je suis trop amoureux d'elle pour la laisser filer avec un autre.

C'est à son tour de rougir et je la trouve tellement mignonne quand elle s'empourpre que je l'embrasse sur le nez.

-Prêts les jeunes mariés ? demande le moniteur, vous vous rappelez des consignes.

Nous hochons tous les deux la tête et je sens la main de Laure se resserrer autour de la mienne. Elle est morte de trouille je le sais mais elle est trop fière pour me le dire. Je la regarde en coin alors que le moniteur répète les consignes de sécurité. Elle est magnifique, vraiment. Elle a dix-huit ans aujourd'hui, et je l'ai épousée le jour même, incapable d'encore attendre. Ses cheveux bruns sont remontés dans un chignon bouclés qu'une coiffeuse lui a fait ce matin. A la mairie, nous avons beaucoup pleuré tous les deux même si Olga était la seule invitée qui était là pour sceller notre amour. Personne à part elle sait à quel point ce mariage compte pour nous, à quel point il est important.

-Tu rêves l'intello.

Je souris quand Laure me surprend à rêvasser et nous écoutons le moniteur en nous plaçant au bord de la passerelle. Seule la pointe de nos chaussures dépasse et je sens mon cœur s'emballer quand le vent fouette nos cheveux. Putain aller Matthew. Je serre moi aussi la main de Laure, me penche légèrement pour m'assurer que nos chevilles soient bien attachées.

-Je compte ? demande Laure.

-Non, je compte avec toi ça va prendre trois heures.

Elle glousse et je m'y mets.

-Un.

-Oh putain l'intello ! On va vraiment faire ça.

-Ouai, ris-je. Deux.

-Oh mon dieu je vais vraiment sauter à l'élastique. Si je fais caca dans ma culotte, ce n'est pas intentionnel. Tu m'aimeras quand même hein ?

-Tu jacasses bébé, pouffé-je. Trois.

Nous sautons.

Cette sensation est fantastique malgré notre cœur qui s'emballe à tout rompre. Laure et moi crions à l'unisson, ne se lâchant pas la main. Je ferme les yeux, revois ma vie défiler à toute vitesse tel un mourant. Elle, son coma, mes nuits blanches à lui tenir la main. Son réveil, ses larmes, son sourire. Nous sur le toit de sa chambre. Un premier baiser échangé dans un abribus. Elle et son franc parler que j'ai appris à adorer. Son père, les coups, ma haine. Mes parents, Sophie, mes études. Le concert, son rire, notre danse. Ses baisers au goût de larmes, au goût d'amour. La plongée, son regard émerveillé quand elle est remontée.

Nos batailles d'oreillers où les plumes virevoltaient dans la chambre avant que je ne lui fasse l'amour. Notre fou-rire quand on s'est désaper à la piscine et l'instant d'après où je l'ai fait grimper innocemment sur ma queue dressée. Ses yeux rieurs, ses sourires réconfortants lors de mon entretien pour un boulot.

Certes je ne suis pas un grand médecin, mais je suis tout de même pédiatre dans un bon hôpital qui n'en a eu que faire de l'avis du père de Sophie. Quand à Laure, elle a repris ses études et je suis fière d'elle, d'être le mari de cette femme exceptionnelle.

-C'était dingue, crie Laure en riant. Complètement dingue.

Je l'aide à se redresser en attrapant l'élastique et je l'embrasse alors qu'Olga crie en applaudissant.

-C'était génial, ris-je. Prête pour une nouvelle liste ?

-Et comment !

Je me suis interdit d'aimer, je l'ai interdit de m'aimer.

Une seule règle à respecter. Mais les règles ne sont-elles pas faites pour être entravées ?

FIN

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