5
-On devrait faire la liste à l'envers, dis-je sérieusement en regardant la feuille. Matthew glousse et je me tourne vers lui.
-Si tu veux mais pas question de suivre le numéro quinze.
-Pourquoi ?
Je ricane alors qu'il rougit. Je n'avais jamais vu un mec qui rougissait autant que lui. Il est timide et j'adore ça.
-Je ne serais pas ton sex-friend Laure.
J'arrête de rire et pose la feuille sur le lit, à côté de moi. Avant qu'il n'ait le temps de dire « ouf » je suis sur ses genoux, mes bras autour de son cou.
-Ah bon ? Pourtant... En bas... Dans le canapé...
Je défais les boutons de sa chemise en partant du dessus. Il observe mes doigts qui dévoilent peu à peu la peau hâlée de son torse.
-J'ai cru, je reprends. Que tu étais bien plus que partant pour faire du sexe avec moi.
Mes lèvres se posent dans son cou, il soupire et ferme les yeux. Je l'embrasse plusieurs fois, aspire sa peau entre mes lèvres. Son érection grossit entre nous. Lui aussi en a envie, il ne peut plus le nier. Mes doigts continuent leur ascension, caressent sa queue à travers son pantalon. Je descends de ses genoux et m'agenouille entre ceux-ci. Son regard est ardent, il mord sa lèvre inférieure quand je détache son pantalon. Sa bite est déjà dressée et je gémis d'excitation quand je passe ma langue sur sa longueur. Je lève mes yeux vers lui. Il a les siens fermés et ne semble plus respirer. Je l'enfonce dans ma bouche tandis que ses doigts se mêlent à mes cheveux. Je vais de plus en plus en vite, il resserre sa prise dans mes cheveux avant de grogner.
-Putain Laure je vais...
Il ne finit pas sa phrase et j'avale sa semence qui se repend en abondance dans ma bouche.
Quand je relève la tête, Matthew me tire sur lui et moule ses lèvres sur les miennes. Je gémis dans sa bouche, il en profite pour enfoncer sa langue dans la mienne. Il est super excité ! Je le sens bien plus chaud encore que tout à l'heure. Ses mains empoignent mes fesses un peu trop fort.
-Doucement l'étalon, ris-je.
-Désolé, sourit-il en m'embrassant encore et encore.
Quand nous sommes à bout de souffle, Matthew m'allonge sur le lit et se positionne à mes côtés. Il caresse doucement une mèche de mes cheveux alors que nos regards ne se quittent pas.
-Je voudrais te dire quelque chose mais tu dois me promettre de ne pas te foutre de ma gueule.
Je ris déjà alors il se renfrogne en se couchant sur le dos.
-Ah non, fais pas le vexé hein ! Dis-moi ce que tu voulais me dire.
Je m'appuie sur le coude, la tête posée dans ma paume et le regarde avec insistance.
-Je... Non laisses tomber.
Il veut se relever mais je le retiens par le bras. Il a l'air vraiment très mal à l'aise et je ne sais pas si j'arriverai à lui tirer les vers du nez.
-Matthew, dis-je doucement. Dis-le moi et je te dirai aussi un truc gênant ou en rapport avec ce que tu me dis. Okay ?
Il fuit mon regard et fixe le sien à sa commode. Après un long moment de silence, il se passe une main dans les cheveux.
-Je suis puceau.
-Oh la vache !
Je plaque les deux mains sur ma bouche alors qu'il me regarde honteusement.
-Ouai comme tu dis.
-Je suis désolée, je souffle. Enfin pas que tu sois puceau hein, je suis désolée pour mon juron. Tu as raison, je devrais apprendre à me taire. Mais euh... Comment ? Tu as vingt-cinq ans non ? Oh merde tu m'as menti ! Tu m'as menti ?
Il rit et je l'observe médusée. PUCEAU ??? Un canon comme lui ? Noooon...
-Mais non je ne t'ai pas menti. Je suis vierge parce que et bien... Tu comprends mes études, mes stages me prennent tout mon temps libre.
-Mais tu as bien dû avoir des occasions ? Tu es beau, intelligent, tu as un regard à se damner !
-Que de compliments, sourit-il. Oui j'en ai eu certaines mais pas de quoi passer le cap, tu comprends ?
-Euh non je ne comprends pas, je réponds en secouant la tête. Ca n'empêche que ça nous fait un nouveau truc sur la liste !
J'attrape la feuille de papier et y annote :
16. Dépuceler Matthew.
Il rit quand il lit par-dessus mon épaule avant de m'attirer contre lui et de m'embrasser. Je veux être sa première. Je veux que ce soit avec moi qui marque le coup.
******
-Où étais-tu ?
Je rentre dans la cuisine et m'installe à la place qui m'est destinée autour de la table.
-Avec des amis.
Je ne lui parlerais pas de Matthew parce que mon père serait capable de foutre la merde.
-Toi ? Des amis ?
Je me sers une cuillerée d'haricots verts sans prendre attention au sarcasme dans sa voix. Nicole toussote et le morveux à mes côtés prend la parole.
-Ben aujourd'hui à l'école, on a fait des bricolages !
-Oh c'est bien ça mon chéri, pinaille l'autre imbécile tandis que mon père me dévisage.
Je sais bien qu'il pense à la même chose que moi : Notre dispute d'hier. Malgré la dureté de son regard je ne baisse pas les yeux et mâche ma bouchée indécemment. Qu'il continue à me faire chier, je continuerai à en faire de même. La gentille Laure qui reste dans son coin à fermer sa gueule est morte dans l'accident. La nouvelle rebelle est devant lui, prête à lui faire la guerre.
*****
-Tu dors ?
J'attends seulement quelques secondes avant de recevoir un texto de Matthew.
-Non. Tu veux que je vienne ?
-M'embrasser sur le toit ?
Je retiens ma respiration mais je suis folle de joie à l'idée qu'il me propose lui-même de venir.
-Peut-être... Mais j'ai une surprise pour toi.
J'écarquille les yeux et deviens aussi excitée qu'une gamine de quinze ans.
-Dépêche-toi de ramener ton cul alors !
Il ne répond plus alors je dépose mon téléphone sur ma table de nuit et enfile la blouse de mon pyjama pour éviter de me retrouver en soutif devant lui, sur le toit.
J'ouvre doucement la fenêtre, évitant de la faire grincer et m'assieds contre le bardage. Je glousse quand j'entends Matthew jurer après les rosiers grimpants. Quand il arrive enfin à côté de moi, je ris devant sa grimace.
-Mais quelle idée de foutre des rosiers !
-Chuttt, ris-je. Ben je suppose que c'est pour éviter des intrus de ton genre qui grimpent sur les toits.
Il rit en me montrant sa main. Je grimace à mon tour en voyant plusieurs épines enfoncées dans sa paume.
-Ne bouge pas d'ici, dis-je en me levant.
Quand je reviens m'asseoir munie de ma pince à épiler, Matthew me tend la main sans même rechigner. La lumière provenant de ma chambre éclaire juste ce qu'il faut et je prends mon temps pour lui enlever chaque épine sans lui faire mal.
-Tu veux du désinfectant ?
-Non ça va mon infirmière personnelle, me répond-t'-il en souriant.
Oh bordel de merde, mon cœur tressaute dans ma poitrine et je me sens rougir à mon tour.
-Tu veux ta surprise ?
-Et comment ! Il me tend un petit sachet en plastique étonnamment léger. Je l'ouvre et y découvre un paquet de boucherie quadrillé.
-Oh non, dis-je en sentant la nausée me gagner. On fait ça maintenant ?
-Ouai.
Il se met à rire contre ses genoux et je lui tape l'arrière de la tête.
-Tu ne veux pas m'embrasser avant ? Parce qu'après je ne suis pas sûre d'être encore en vie.
Je dis ça sur le ton de la plaisanterie mais je ne suis on peut plus sérieuse. Ce truc a l'air d'être immonde.
-Pose ça deux minutes alors, dit-il d'une voix rauque. Je dépose le sachet à mes côtés de sorte à ne pas le faire glisser et me rapproche un peu plus de lui. Il prend mon visage entre ses mains et dépose un baiser léger comme une plume sur mes lèvres. Je souris alors qu'il recule.
-Allez, on y va.
Je hoche la tête et prend le sachet en plastique. J'y retire le paquet et l'ouvre en grimaçant.
Les deux yeux me fixent d'une drôle de façon et je sens déjà que mon estomac ne va pas supporter ce truc dégueu.
Matthew en prend un et je l'imite. C'est visqueux et je fais attention à ne pas le lâcher. On se met face à face, nos genoux se touchent.
-A trois, on le met en bouche, me dit-il.
-J'arrive pas à croire qu'on va faire ça.
-C'est toi qui a voulu faire cette liste je te rappelle. Allez prête ?
Je ferme les yeux, inspire une énorme goulée d'air qui le faire rire et l'écoute.
-Un...
-Attends ! Non c'est vraiment dégueu !
-Deux...
-Oh mon dieu !
-Trois.
Je mets l'œil de bœuf dans ma bouche et ouvres les yeux. Je m'étouffe presque quand je vois sa tête d'écœuré et nous retenons tous les deux nos gloussements. Il me fait signe de croquer et je secoue vivement la tête. Il me prend la main en faisant de gros yeux afin de m'y inciter.
Merde ! Je vais vraiment croquer un œil juste pour lui faire plaisir ? Et bien oui. Sa main autour de la mienne m'y encourage alors quand il presse ses doigts sur les miens, je plisse les yeux et croque. Le liquide que renfermait l'œil m'explose en bouche et je recrache tout en même temps que Matthew. Il explose de rire alors que je sens mon ventre se tordre. J'ai juste le temps de me tourner pour vomir. Jamais je n'avais autant gerber de ma vie. Ce truc est immonde, dégueulasse. Matthew toujours hilare retient mes cheveux en arrière jusqu'à ce que j'aie fini.
- Viens par ici bébé.
Je ne me fais pas prier et grimpe sur ses genoux. Il m'entoure de ses bras alors que je me blottie contre son torse.
-Bébé ? On avait dit pas d'attache, ris-je.
-Non, on avait dit pas de sentiments, pas d'amour. Bien sûr que je suis attaché à toi. La preuve, je viens de faire le truc le plus répugnant de ma vie pour te faire plaisir.
Je glousse et resserre mon étreinte autour de sa taille. Oui il a raison, on s'attache malgré tout.
Nous restons un moment comme cela, enlacés sans dire un seul mot. Je suis bien contre lui, avec lui. Toutes ces années de solitude me semblent lointaines quand il est là. Tout est tellement naturel entre nous, comme si nous nous connaissions depuis des années. Seulement, je sais qu'en début d'année scolaire, il partira et que je serais encore seule. Je retiens mes larmes et me détache de lui. Il a l'air fatigué.
-Ne t'endors pas sur le toit, chuchoté-je. Imagine que tu glisses dans les yeux ou mon vomi.
Il rit doucement quand je me lève.
-Je vais rentrer dormir dans mon lit, ce sera beaucoup mieux.
Je hoche la tête mais ne peux m'empêcher de l'imaginer dans son lit, nu évidemment.
-Okay. Dors bien alors.
Il se penche vers moi mais je l'esquive.
-Non, je viens d'être malade.
Il rit encore et embrasse alors ma main.
-Bonne nuit bébé.
Je frissonne et le regarde descendre. Je grimace pour lui quand j'entends ses insultes dans les rosiers.
Je rentre dans ma chambre, prends une bouteille d'eau et la vide par la fenêtre. Les yeux mâchouillés roulent jusqu'à la corniche tandis que je referme la fenêtre.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top