16
Matthew
-Et on va où ?
Les poings sur les hanches, Laure me scrute de la tête aux pieds tant qu'à moi je prends une valise rangée au-dessus de ma penderie.
-Tu ne veux pas partir avec moi ?
Je dépose la valise sur le lit et l'ouvre avant de la prendre dans mes bras. Elle parait déstabilisée par cette escapade mais je ne peux pas rester avec elle ici alors que mes parents sont présents. Ils ne comprendraient rien à rien.
-Ce n'est pas que je ne veux pas mais lundi à six heures je dois être chez Olga.
Ses mains sur posées sur mon torse m'apaisent parce que malgré les apparences, moi aussi je suis en rogne. Contre eux, contre moi.
-Tu y seras.
Son regard bleu plonge dans le mien et je l'embrasse. Elle est tellement belle qu'elle me fait craquer à la moindre mimique.
-D'accord, souffle-t'-elle contre mes lèvres.
Je souris, frissonne. Je suis fou d'elle. Je me détache d'elle et retourne prendre des vêtements.
Laure rit et je l'observe, un sourcil taquin haussé. Je sais pourquoi elle se fout de ma gueule et je ne peux m'empêcher de sourire.
-Sérieux l'intello ?
-Oui, je réponds.
Elle se lève de la chaise sur laquelle elle était assise et se mord la lèvre inférieure quand elle regarde les deux piles parfaites de fringues dans ma valise. J'aperçois qu'elle me regarde en coin.
-Oh non, ris-je, je te vois venir.
Je tente de refermer la valise mais elle m'en empêche, fourrant ses mains dedans, entre la tirette.
Elle glousse quand je la chatouille pour qu'elle arrête de tout foutre en boule. Putain elle adore me rendre dingue je crois. Quand j'ouvre le sac et que je vois l'état de mes affaires, je soupire. Laure, elle se bidonne et en remet une couche.
-Voilà, dit-elle fièrement, c'est beaucoup mieux !
-Oui si tu adores les plis.
-Oh bébé, ce ne sont que des t-shirts et puis...
Elle attrape le col de mon t-shirt et m'attire vers son visage. Je rougis quand son regard voyage de mes yeux à ma bouche.
-Peut-être que tu n'en auras même pas besoin de ces t-shirts.
Sa voix rauque de désir me fait bander. J'adore quand elle me dit de telles choses et elle le sait. Je saisis ses fesses et la presse contre mon érection. Son regard devient plus sombre quand j'effleure ses lèvres des miennes. Si on pouvait rester dans un hôtel à baiser encore et encore, ce serait parfait. Ses lèvres douces et chaudes bougent en rythme avec les miennes. Ma langue danse sensuellement avec la sienne, je la mordille, aspire sa lèvre pulpeuse dans ma bouche. Je la soulève du sol, excité par ce baiser gourmand qu'elle m'offre.
-Matthew...
Elle gémit et je crois bien que quand elle geint mon prénom, ça me rend fou.
Je la couche directement sur le sol de ma chambre. J'ai envie d'elle, de la sentir sur moi, autour de moi. Je veux goûter chaque partie de son corps, embrasser sa peau partout où elle voudra.
Alors que ma bouche descend le long de son cou, elle me tapote l'épaule.
-Hmmm...
-Tes parents. On ne peut pas faire... Oh putain.
Elle ferme les yeux quand mon doigt s'insinue en elle. Elle est tellement mouillée que le jus de son plaisir inonde son sexe, ma main.
- Ne fais pas de bruit alors.
J'enlève mon doigt et ma langue vient rapidement le remplacer. Je n'ai jamais fait de cunnilingus et j'ai peur qu'elle ne ressente rien. J'ai toujours été légèrement dégoûté à l'idée de lécher la chatte d'une fille mais avec elle... C'est naturel. Je suis d'abord surpris en goûtant le liquide salé mais j'aime ça. Elle est délicieuse. Je la lèche tout en observant ses réactions. Je comprends vite qu'elle adore quand ma langue joue avec son clitoris.
-Matt...
-Chut bébé... Pas de bruit.
Elle se couvre le visage de ses bras tandis que je continue de la dévorer. Quand ses jambes se mettent à trembler autour de mes épaules, je ressens d'abord de la fierté, j'avoue. Je sais la faire jouir avec ma bouche. Sauf que je veux encore sentir cette sensation de dingue quand elle jouit autour de ma queue. Je me relève, détache mon pantalon pour libérer mon sexe.
-Dépêche-toi l'intello.
Je regarde Laure en souriant et ris quand elle m'attire sur elle à l'aide ses pieds. Je m'enfonce en elle, enfouissant ma tête dans son épaule. Elle est bonne, trop bonne. Je bouge en elle avec ardeur, ses ongles se plantent dans mon dos, m'arrachant un râle. Nos bouches se rejoignent, nous échangeons nos souffles saccadés.
-Bébé, jouis...
Elle grogne, son bassin vient à la rencontre du mien ce qui intensifient chaque mouvement. Elle sait ce qu'elle fait, elle sait comment faire pour nous faire jouir.
Nos corps en sueur se frictionnent, nos bouches se redécouvrent, nos mains se supplient. Et nous jouissons dans la seule mélodie qu'est notre respiration.
*****
Laure
Je ne sais pas où on va exactement mais à vrai dire, je m'en tape. Il est là, avec moi et c'est la seule chose qui compte pour l'instant. La seule chose que je sais, c'est que sur le panneau d'affichage, il était mis « Maine ». Ce nom ne me dit absolument rien et je ne sais donc pas à quoi m'attendre sauf qu'on a quatre heures de train. Mais qu'importe...
Je regarde les paysages défiler par la vitre du train et me sens légèrement anxieuse. J'ai peur de ne pas être à l'heure lundi. Si je laisse échapper cette chance, je n'en aurais pas d'autre, j'en ai conscience.
Matthew aurait bien voulu prendre la voiture de ses parents mais ces derniers ont refusé. Bah tiens. Je ne suis pas descendue me présenter, j'étais trop mal à l'aise. Ses parents ont l'air aussi timbrés que mon père et Nicole, même s'ils jouent dans une autre catégorie.
Mais même si je ne fais pas la gueule à Matthew, j'avoue quand même que je suis déçue. Il a quand même vingt-cinq balais et je ne comprends pas tellement pourquoi il ne s'affirme pas devant ses vieux. Même moi qui prenait des coups, j'affrontais mon père ! Et puis, il n'y a rien à faire mais le mot « passe-temps » tourne en boucle dans ma tête. C'est peut-être débile, je n'en sais rien mais ça me fait mal d'être ainsi jugée et puis, ce mot est on ne peut plus juste puisqu'on est ensemble pour un certain laps de temps seulement avant qu'il ne parte se marier.
-Tu soupires encore.
Je regarde la main de Matthew posée sur ma cuisse avant de lui sourire.
-Désolée.
J'enlève les écouteurs de mes oreilles et coupe mon téléphone presque en rade de batterie.
-Tu veux le mien ?
Il sort son portable de sa poche et me le tend, je le prends avec plaisir. J'y branche mes écouteurs, et cherche dans sa playlist. J'opte pour un morceau de Birdy et ferme les yeux, appuyant ma tempe sur la vitre tiède du train. Ce n'est pas spécialement mon type de musique mais je reconnais que l'air y est apaisant.
« je suis une rêveuse
Mais c'est dur de dormir quand tu n'y es pas
Je suis inquiète
Car tu as disparu et c'est tout ce qui me manque.
la terre s'érode sous mes chaussures
...
Ça ne peut pas être de l'amour, ça fait trop mal
Je dois partir.
Je vais survivre et devenir plus forte
Je ne veux pas te supplier de rester... »
Les paroles de cette chanson me troublent et mes larmes ruissèlent discrètement sur mes joues. Elles résument tellement ce que je vis, ce que je ressens. Je sais qu'au bout du chemin je serais seule et pour une fois, ce mot « seule » me fait peur. Je suis déjà tellement habituée à lui, à son sourire, ses mots d'amour... Son départ va être une sacrée claque que je vais me prendre.
Matthew presse sa main sur la mienne et je viens me blottir contre lui. Il ne me pose pas de question et j'en suis soulagée. Je ne veux pas encore lui dire à quel point il va me manquer. Comme le dis la chanson, je ne veux pas le supplier de rester. S'il m'aime assez, il restera. Pour moi.
*****
Quand nous sommes descendus du train, Matthew a hélé un taxi. J'ai ris de le voir tirer les valises en rouspétant sur le poids de la mienne mais après tout, j'ai tout ce qu'il me reste là-dedans. Le taxi nous a déposés devant une maison défraîchie et je ne comprends toujours pas ce qu'on fiche ici.
-C'était la maison de ma tante, dit Matthew en avançant vers le porche. Je regarde autour de moi et le bruit des vagues me fait frémir. Pourtant, je ne vois pas d'eau, nulle part. Juste un terrain immense où trône cette vieille baraque en bois, et des arbres. Des arbres partout.
-C'est la planque parfaite pour un sérial killer.
Matthew éclate de rire en chipotant au trousseau de clés qu'il sort de sa poche.
-Tu as de ces réflexions des fois.
Il a raison et je ne sais pas d'où ça me vient. N'empêche, on est isolé de tout ici, je ne suis même pas sûre qu'on capte le réseau. Je suis Matthew à l'intérieur de la maison et grimace en sentant l'odeur de renfermé qu'elle dégage.
Il se précipite sur les fenêtres qu'il s'empresse d'ouvrir.
-Ca fait longtemps que personne n'est venu ici, dit-il comme pour se justifier.
-Pourquoi ?
Parce qu'il faut reconnaitre que l'intérieur n'est pas mal du tout. Cette maison est telle un chalet en bois, ou une grande cabane. Le mobilier est ancien certes, mais c'est assez cocon. C'est carrément le genre d'endroit dans lequel je voudrais vivre plus tard.
-Parce que ma tante est morte et que ma mère refuse de venir ici.
Je lève les yeux au ciel. Ca ne m'étonne pas de madame fausse-bourge. Je soupire et m'installe sur le canapé poussiéreux pendant que Matthew amène nos valises dans la chambre.
Quand il revient, c'est tout sourire et je l'imite.
-Viens, je veux absolument te montrer quelque chose.
Je me lève, curieuse et prends la main qu'il me tend. Il m'emmène dans le fond de la pièce et j'ouvre la bouche, sans prononcer un seul mot.
De la petite fenêtre sale, on peut voir l'océan. Un phare aussi. Je n'en avais encore jamais vu. J'en ai le souffle coupé. C'est magnifique. Cette étendue d'eau entourée de rochers. Le soleil couchant se reflète dans l'eau et le spectacle est... Waouh.
-C'est beau, hein.
Je sens le sourire de Matthew dans sa voix mais je suis trop subjuguée par la beauté des lieux que pour le regarder.
-Tu veux aller voir ça de plus près ?
-Quoi ? On peut ?
Je me retourne vers lui et il rigole.
-Bien sûr qu'on peut.
Il m'attire contre lui et je me laisse aller à son étreinte.
-Rien que toi et moi. Jusqu'à demain soir.
Je ne retiens plus le sourire qui fend mon visage. L'avoir pour moi toute seule, dans un tel endroit est vraiment surréaliste.
-Amène-moi là-bas alors.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top