*Chapitre 9 : Cassandre*
【𝓣𝓦】· ʜᴀʀᴄÈʟᴇᴍᴇɴᴛ ·
Je reste encore plantée là comme une idiote. C'est bon, j'ai compris. Je ne représente rien à tes yeux. Pourquoi je pensais le contraire ? Je regarde la salle autour de moi : le tableau, les tables, les sacs. J'ai accepté de rester ici pour en découvrir plus sur toi, sur moi... sur nous. Mais je me trompais. Il n'y a pas de nous. Tous ces rêves étaient... des rêves. De simples rêves. Des fantasmes, des espoirs perdus. Tout n'était qu'illusion. Je soupire et me retrouve en dehors de la classe, peut-être par mécanisme. Je pars vers les escaliers, mes pas résonnent sur le sol. Il n'y a personne dans les couloirs, j'entends au loin à travers les fenêtres ouvertes le brouhaha de la jeunesse. Quand je pousse la porte du rez-de-chaussée, un groupe d'élèves aux uniformes noirs me laisse passer. J'aperçois au loin le groupe qui m'avait accueilli ce matin. Les garçons n'ont pas l'air d'être heureux de me voir approcher. Le regard d'Hector me lance des éclairs et Basile est de marbre. Les élèves plus jeunes et habillés de noir autour d'eux se taisent et leurs amis me fixent d'un air étrange. Je demande, hésitante :
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y a un problème ?
— Tu nous demandes s'il y a un problème ? Tu te fiches de moi ou tu es stupide ? Me rétorque le blond après avoir fait un pas vers moi.
— Mais-
Il ne me laisse pas finir et m'attrape par le col. Mes pieds quittent le sol et je sens son souffle sur mon visage, mentholé et chaud.
— Tu es amie avec cette sorcière depuis le début, avoue ! Les premières l'ont vue avec toi au self ce matin.
— Arrête-
Ma gorge brûle quelques secondes avant qu'il me relâche par terre. Basile a posé une main sur son épaule. Ils me regardent tous les deux, méfiants.
— Laisse-la s'expliquer. Si ça se trouve c'est bidon.
— Très bien. Je t'en prie Cassandre, explique-toi.
Je reprends mon souffle. Depuis combien de temps je tremble comme une feuille ? Calme toi. Je dois trouver une excuse crédible, et vite. Je ne peux pas leur parler de mes rêves et de mes visions. S'ils considèrent Alice comme une sorcière alors qu'elle n'a aucune capacité étrange, je serai un monstre pour eux. Si je modifie un peu la réalité, je paraîtrai plus vraie.
— Merci. Alice est la première personne que j'ai croisée lorsque je suis arrivée ici. Je ne connaissais personne et elle m'a aidée à me repérer dans le campus, c'est tout. Il n'y a rien d'amical entre nous. La prochaine fois évite d'être violent pour si peu.
Il respire une grande goulée d'air avant de se frotter le front avec la paume de la main et de soupirer.
— C'est moi qui suis vraiment stupide. Je suis désolé, j'arrêterai de te parler de cette fille. De toute façon c'est un fantôme dans ce bahut. On ne la voit pratiquement jamais, et quand elle est là elle est invisible. »
La tension disparaît et je fais connaissance avec les élèves plus jeunes du groupe. Leurs tenues m'interpellent et je fini par leur demander pourquoi est-ce que les terminales sont les seules à posséder un uniforme blanc. La sonnerie retentit et ils m'expliquent sur le chemin le système des uniformes et de leur signification. La couleur noire de l'uniforme représente l'ignorance et l'aveuglément des jeunes générations. Chaque année la couleur de la cravate change, symbolisant l'une des couleurs primaires du spectre lumineux et les étapes de la connaissance. Ajoutées les unes aux autres, elles forment la lumière, représentée par la couleur blanche de l'uniforme des terminales. La cravate noire des dernières années représente alors la puissance et l'oubli du passé, pour former les meilleurs élèves de l'école.
Nous nous séparons mais dans la foule qui me dépasse, une main m'attrape par le bras et me tire. Je tombe face à un Basile au regard dur et froid :
« N'oublie pas que je t'ai à l'œil. Hector est quelqu'un qui fait rapidement confiance, mais je ne le suis pas. S'il arrive que tu lui mens, ne serait-ce qu'une fois, tu le regretteras. Il a horreur qu'on le prenne pour un idiot. »
J'acquiesce d'un regard et d'un hochement de tête avant qu'il me lâche. Nous rentrons en classe et le professeur est déjà présent. Sa matière est l'histoire géopolitique. C'est un peu différente de celle que j'avais au lycée publique, mais beaucoup de thèmes sont semblables : le changement climatique et ses répercussion avec la montée des eaux et les migrations, les sécheresses et les tensions liées aux ressources, les organisations terroristes qui contrôlent certains pays face aux firmes ultra puissantes de l'occident. Cependant les liaisons historiques, diplomatiques et politiques semblent bien plus importantes dans ce cours que la géographie —même si celle-ci reste forcément liée. Nous revenons plusieurs fois sur les plus puissantes organisations occidentales et orientales des dernières décennies, et je remarque dans la liste dans un tableau du diaporama que la All for One Company est l'une d'entre elles. Rien d'étonnant pour une firme militaire et scientifique. La rosace colorée de son logo est un peu particulière. A part le fait qu'elle soit sur les thèmes de l'armement et de la recherche, très peu d'informations circulent à son propos. C'est une organisation puissante et prestigieuse pour les élèves qui veulent rejoindre les élites, mais très confidentielle et discrète. Elle est entourée de mystère si on oublie les messages publicitaires de la presse. Et puis, je n'avais jamais envisagé entrer dans une entreprise militaire pour quelque raison que ce soit, alors je n'avais jamais fait de véritable recherche. C'est donc l'occasion d'en apprendre un peu plus.
Je soupire, une main tenant l'une de mes joues. Le professeur avait plutôt décidé de parler d'une organisation européenne spécialisée dans les jeux vidéo et la réalité virtuelle. Je la connaissais depuis longtemps déjà, mais comme je ne parlais qu'un peu anglais et italien à l'époque, je n'avais même pas songé à y postuler. Mon regard s'égare dans le vide alors qu'il donne des chiffres et noms de personnalités. J'entends de nouveau ces paroles dures d'Hector, et les avertissements d'Alice. Elle a raison, ce garçon est dangereux.
Le professeur passe à l'organisation suivante, qui n'est qu'autre que la All for One Company. Je sors de ma torpeur. Les élèves semblent se détendre et certains lâchent même leurs stylos. S'il fait le même type de présentation, alors je les comprends. Quand on a étudié ici depuis des années, raconter l'histoire de l'école devient lassant et inutile. Pourtant le professeur semblait vouloir le faire comme pour toutes les autres entreprises. Je prends soin d'écouter. Je peux glaner des informations que les civils n'ont jamais eues. Elle a été créée par un ancien membre des services secrets et quelques milliardaires qui ont financé son projet, majoritairement scientifique et militaire. Depuis un peu moins de vingt ans, elle possède un cursus interne pour ses propres scientifiques, ingénieurs, forces spéciales et officiers, dont sortent de nombreuses personnalités du pays que je ne connais pas, militaires pour la plupart. J'apprends de plus que certains d'entre eux sont même devenus des spationautes, aujourd'hui sur Mars. L'entreprise est montrée comme sauveuse de nombreuses populations et pays où la migration climatique et politique est croissante. Pourtant, j'ai certaines phrases de mes professeurs dans mon ancien établissement qui résonnent dans le fond de mon esprit. C'est à cause du gaspillage des ressources de l'Occident et des entreprises comme celles-ci que ces pays sont dans la dépendance et dans le besoin d'aide permanent.
Le cours se termine après une autre présentation, à propos d'une agence forestière dont je n'ai pas retenu grand chose. Le groupe m'ayant accueillie me propose de les accompagner pour le repas, et j'accepte, sous l'œil attentif de Basile.
Quand nous arrivons à la cantine, un capharnaüm sans nom me broie les tympans. Nous n'avons pas à attendre pour nous servir, mais les tables sont majoritairement pleines. Hector trouve l'une d'entre elle où certains de ses amis partent dans la minute. Il est certain qu'il leur a demandé de nous laisser la place, mais personne ne bronche. Nous nous installons pour manger et discuter. Hector et Basile évoquent les cours, en particulier cette entreprise de jeux vidéo. Ils ont l'air vraiment intéressés par ce sujet, et j'hésite à m'immiscer dans leur conversation. Les autres parlent des cours de sport de cet après-midi. J'écoute vaguement ce qu'ils racontent, mais le sujet m'intéresse moins, car c'est à propos de boxe ou de judo. Finalement, je décide de parler à Hector, alors qu'il mange ses frites.
« Alors comme ça vous aimez les jeux-vidéos ?
Il acquiesce d'un hochement de tête avant de continuer.
— Oui, bien sûr. Beaucoup dans l'école sont intéressés par tout ce qui est informatique, dont les jeux vidéos.
Basile continue :
— Le seul problème est qu'il est interdit d'avoir internet dans le campus. Donc on ne peut pas jouer en ligne avec d'autres personnes.
— Oui, on me l'a dit quand je suis arrivée. C'est parce qu'ils possèdent des "données sensibles" et qu'ils ne veulent pas les faire fuiter je suppose.
Hector tousse et rit légèrement.
— Certes, c'est en partie à cause de ça. Mais comme tu l'as certainement compris, c'est surtout pour ne pas qu'on puisse avoir accès à nos réseaux sociaux, ou qu'on soit distrait de quelque manière que ce soit.
— Alors vous faites comment pour jouer ?
— Bon, on est pas censés en ramener, mais on a quelques consoles portables, il suffit de se connecter en réseau proche. Après on a quelques ordis portables, mais c'est pour des jeux en solo.
— C'est une bonne idée ! Je devrais—
Je m'arrête dans un mouvement lent. Je ne pourrais jamais rentrer chez moi pour prendre des consoles ou quoi que ce soit. Le directeur ne me laissera jamais sortir. Les garçons remarquent mon expression, et me demandent si je vais bien. Un nouveau prétexte m'arrive naturellement :
— Ne vous en faites pas. Je me demandais si je pouvais jouer avec vous... Peut-être que vous avez vos habitudes, je ne vais pas vous forcer pour m'immiscer.
Hector prend un air pensif, tandis que Basile me fixe toujours, peut-être pour tenter de comprendre mes intentions cachées. Or, je n'en ai aucune. Depuis mon arrivée ici, certes récente, c'est la première fois que je peux me détendre avec des gens. J'ai essayé avec Alice, mais elle n'a pas l'air de vouloir une quelconque amitié... Le premier s'exprime enfin :
— Pourquoi pas. Qu'est-ce que tu aimes comme jeux ? »
Nous continuons à parler de ce sujet tout en finissant nos assiettes. J'aperçois du coin de l'œil Alice s'asseoir à la même table que ce matin, qui semble étrangement vide depuis notre arrivée. Elle ne nous regarde même pas, et nous nous levons pour déposer nos plateaux vides et sortir de la cantine, qui se vide petit à petit. Une amie des garçons m'adresse la parole alors que nous nous dirigeons vers la cour.
« D'ailleurs, tu sais quel sport tu choisiras, Cassandre ?
Je la regarde, interloquée.
— Comment ça ?
— Cet après-midi nous avons cours de sport de combat. Comme tu es nouvelle, je suppose que les professeurs te demanderont de choisir l'un des sports proposés.
— Tu as déjà fait un art martial ? Me demande une autre.
— Je... Je ne sais pas trop, qu'est-ce qu'il y a comme choix ? Je n'ai jamais été portée sur le sport, encore moins sur les sports de combat...
— De ce que j'ai déjà vu, il y a le judo, la boxe, le taekwondo, le karaté... Peut-être de l'aïkido ?
Son amie hoche la tête d'un mouvement d'approbation et ajoute :
— Oui, il y a pas mal d'arts martiaux. Les plus classiques sont le judo, le karaté et la boxe. Par contre, je pense que pour le judo tu ne pourras pas t'ajouter au cours, il y a déjà beaucoup d'élèves.
Je soupire.
— Je t'avoue qu'aucun ne me tente vraiment...
— Ne t'en fais pas ! S'incruste Hector. Il m'attrape avec son bras par l'épaule gentiment, mais je me crispe inconsciemment. Il continue sans rien remarquer. Nous allons t'aider. Le sport c'est toujours mieux à plusieurs. Si tu viens en boxe, on te donnera des conseils.
— Eh ! Dit donc, Hector, tu essayes déjà de chercher des nouveaux camarades à battre ?
C'est une fille qui passe près de nous qui vient de l'interpeller. Ses cheveux coupés courts et noirs jais marquent son visage à la peau cuivrée. Son sourire fait plisser ses yeux en amande alors qu'elle me regarde et dit :
— Vient plutôt au taekwendo, ou dans un cours avec moins d'élèves. Tu progresseras plus vite, puis tu feras travailler tout ton corps, pas que les bras. On se retrouve au gymnase.
Elle part vers le gymnase sans demander son reste. Hector soupire, et Basile ricane avec les autres. Je reste interloquée.
— Qui est cette fille ?
Basile me répond, toujours le sourire aux lèvres.
— C'est Iroha. peut-être la meilleure élève en sport de tout l'établissement. Elle est experte dans beaucoup d'arts martiaux.
— Et elle aime beaucoup taquiner Hector sur ce sujet. Continue quelqu'un.
— Sauf que-
La fille est interrompue par Hector qui râle.
— Oui bon ça va ! On ne va pas en faire tout un plat. De toute façon, Cassandre choisira le sport qu'elle voudra, point. Il reste une demie-heure avant le sport, on peut un peu prendre le soleil non ? »
Les autres acquiescent, et nous nous installons sur un banc et dans l'herbe qui l'entoure. Les filles lancent une nouvelle discussion, cette fois sur cette Iroha, et évoquent les différents sports qu'elle pratique. Je perds un peu le fil de la discussion, et me tourne vers Basile et Hector pour plus d'informations. Or, les deux sont allongés et semblent dormir sous les rayons du soleil. L'une des filles s'approche de moi et chuchote :
« Ils dorment ?
Je réponds avec le même ton :
— Oui je crois.
— Parfait. On va pouvoir parler de choses sérieuses. Ce que je voulais te dire avant d'être coupée toute à l'heure était une information de la plus haute importance.
Elle ricane. Je fronce légèrement les sourcils. De quoi veut-elle parler ?... J'espère que ce n'est pas un truc futile... Les autres se rapprochent aussi, après avoir compris que les garçons s'étaient endormis. Ce cercle fermé, avec des discussions à voix basse me fait penser à une espèce de complot. Dans quoi vont-elles m'embarquer ?
— En réalité, Hector... Elle le regarde une dernière fois, avant de continuer avec un sourire. Il apprécie beaucoup Iroha, si tu vois ce que je veux dire.
Je lâche presque un soupir de soulagement. Ce sont des filles qui aiment les ragots, rien de plus classique.
— Oh, vraiment ? Comment savez-vous ça ?
Une autre continue, avec le même sourire :
— Oh, mais c'est simple. Elle n'arrête pas de le taquiner mais il ne dit jamais rien. Connaissant son tempérament —je pense que tu l'as remarqué— il ne se laisse jamais marcher dessus. Pourtant, quand c'est elle, rien, nothing, nada. Il se contente de soupirer, comme tout à l'heure.
— Donc, avec de simples suppositions vous êtes sûres de ses sentiments ?
— Ce n'est pas de simples suppositions ! C'est certain ! Tu verras quand nous serons au gymnase. Iroha passe souvent dans différents cours pour parler aux profs et voir s'ils ont besoin d'aide. Si jamais elle taquine Hector, ils vont se prendre le bec comme un petit couple pour ensuite se lancer des défis -que Hector perdra forcément.
— Mais peut-être que c'est amical, non ?
— Tu comprendras quand nous y serons.
— Les filles, je ne veux pas vous interrompre mais ça va bientôt sonner. Réveillez les deux loutres et on y va. Termine l'une d'elle. »
Nous réveillons les garçons pour suivre ensuite le chemin que Iroha avait pris plus tôt. Ils se réveillent lentement lorsque nous marchons dans un silence presque coupable. Enfin, c'est comme ça que je le sens. Qui aimerait qu'on complote un couple avec sa personne dans son dos ? Nous arrivons rapidement devant le gymnase, quand nous entendons au loin la sonnerie du bâtiment principal. Nous nous séparons lorsque nous nous dirigeons vers les vestiaires, et j'aperçois Iroha, déjà prête, s'avancer vers moi. Elle porte un survêtement blanc avec le même emblème de l'école au niveau du coeur. Elle semble en posséder un autre dans ses mains. Elle me le tend et dit :
« Voilà ton survêtement. Les profs m'avaient dit qu'ils avaient oublié de t'en donner un, alors voilà. Lorsque le cours sera terminé, tu pourras les voir pour qu'ils t'en donnent des propres.
— Ah, merci ! J'avoue que je n'y avais pas du tout pensé. Tu me sauves. »
Elle me sourit et je fais de même. Elle a l'air gentille. Comment est-ce qu'elle pourrait s'entendre avec un garçon au tempérament explosif comme Hector ? Elle me dépasse pour me laisser. Un flash me parvient quand je sens le parfum de la lessive de ses vêtements.
Une tenue pleine de peintures. Des couleurs. Du bleu et du orange. Tout ça sur un fond vert kaki, marron et gris. Une tenue militaire ? Je cligne des yeux pour me retrouver dans le couloir, seule. Qu'est-ce que cela signifiait ? Ce n'était que des peintures, mais qu'est-ce qu'elles signifiaient ? Elles semblaient presque... projetées ?
Je vois un autre groupe de jeunes me dépasser alors que je reste plantée là. Ils me regardent et avant qu'ils ne disent quelque chose, je me dirige vers la pièce d'où Iroha était sortie et où les filles s'étaient dirigées. Quand j'ouvre la porte, je découvre que c'est bien le vestiaire des filles. Nombreuses sont déjà en survetemement, blanc ou noir en fonction de leur classe. Je m'installe près des filles du groupe pour m'habiller rapidement. Je remarque que beaucoup d'entre elles semblent athlétiques voire musclées. Depuis combien de temps s'entraînent-elles ? Depuis le début de leur scolarité ? Mes mains sont presque frêles à côté de celles de mes voisines qui rangent leurs sacs. Mes poignets et mes avant-bras sont fins après avoir enfilé mon T-shirt face à leurs muscles entraînés. Je deviendrais comme elles en restant ici ? J'enfile le reste de ma tenue alors que les dernières à s'être changées sortent. Il ne reste plus que les filles du groupe d'amis qui discutent et rigolent en m'attendant. Je me lève et elles s'arrêtent pour me regarder.
« On y va ? »
***
Après que les professeurs m'aient présenté les différents sports de combat, je décide de m'orienter vers la boxe avec Hector et ses amis. Basile et l'une des filles partent dans le cours de judo, et nous nous séparons, le groupe réduit se dirigeant vers la salle de boxe. Le chemin me revient alors que je pense à la visite que m'avait faite cette dame à propos du campus. Alice n'était-elle pas non plus dans le cours de boxe ? Quand nous passons la porte, je regrette rapidement mon choix. Plusieurs élèves s'échauffent déjà, et Alice fait partie d'entre eux. De dos, je ne vois que sa silhouette avec à la couronne blonde qui frappe un sac de sable dans un coin de la pièce. Hector ne fait pas attention à elle puisqu'il rejoint d'autres élèves proches du ring. Certains font de même et frappent des sacs de sable, d'autres font des abdos ou du gainage. Ils me présentent à ceux que je n'ai pas encore rencontré, et je ne retiens pas la plupart des noms. Le prof vient à ma rencontre. Il me pose tout un tas de questions à propos de mes activités sportives, et il me propose de d'abord faire un peu de musculation pour ensuite commencer la boxe en elle-même, et ce avec un programme d'exercices. Du gainage, des abdos, des tractions... J'en perds le compte, et à me voir perdue il dit :
« J'imprimerai une fiche d'exercices pour que tu puisses t'en sortir, avec un planning. Par contre, si je te le donne, il faut le suivre à la lettre d'accord ? Il n'y a rien lié à l'alimentation puisque la cantine est déjà très bien pour un régime sportif, tu n'auras que des exercices. »
Pendant que je hoche la tête à ses dires, les garçons ont déjà commencé à faire une compétition de gainage. Certains sur le côté les encouragent en criant et le prof les reprend pour qu'ils fassent moins de bruit. Il me redemande si cela me convient et j'acquiesce. Il s'écarte vers un autre groupe et je me tourne vers les compétiteurs. Hector et un autre garçon sont face à face. Pendant ce temps, les filles se dirigent vers une autre salle adjacente, et certaines font quelques abdos, s'entraident en se tenant les pieds pour soutenir leurs positions. L'une d'entre elles me demande de venir d'un geste de la main. Je m'approche et m'assoie par terre. Une autre compte pour celle qui fait l'exercice.
« Trente, trente et un, trente-deux...
Celle qui tient les pieds de son amie me demande :
— Alors, qu'est-ce que t'as dit le prof ? Il t'as proposé un programme ?
— Oui, il va m'en imprimer un. Je t'avoue que j'ai déjà oublié la moitié des exercices qu'il m'a donné...
— Oh ne t'en fait pas ! Il faut faire chaque exercice un par un. Ne cherche pas à te précipiter, tu ne récoltera que des contractures ou des placages. En plus des courbatures.
— Je vois. Je suppose que je peux commencer par les abdos et le gainage ?
— Oui, viens, on va te montrer. »
Elles se prennent en exemples pour expliquer les positions à prendre ou non et m'aident pendant un bon moment. Le prof dit qu'il nous laisse en autonomie pour le reste de la séance, exceptionnellement, car il doit faire rattraper un cours d'athlétisme à une autre classe. Tous acquiescent lorsqu'il s'éclipse. Ce n'est que lorsque je cherche à faire une pause pour aller aux toilettes que je remarque que Alice a disparu, et que Hector est introuvable.
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Bonjour à tous !
Après avoir reposté les chapitres déjà présents, je passe maintenant aux nouveaux chapitres.
Je n'étais pas très présente dans les NDA, mais je le serais un peu plus désormais. (je ne cherche pas non plus à gêner votre lecture avec mes notes, ne vous en faites pas!)
J'espère que vous aimez Intemporelles, avec Alice, Cassandre et toute la bande ! Leur histoire sera mouvementée et ne fait que commencer (je n'en dis pas plus hihi). Merci beaucoup d'être arrivé jusque là, ça me fait vraiment chaud au cœur !
N'hésitez pas à commenter si vous avez des questions ou des remarques ;)
Eclipse
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