Chapitre 11 : Cassandre

Je regarde dans les différents coins de la pièce, puis scrute les groupes d'élèves qui discutent ou travaillent. Celui des amis d'Hector est sur un banc, assis à ne rien faire. Je m'approche, et aperçois leur air inquiet.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Où est Hector ? Je demande.

Ils me regardent avant que l'un d'entre eux ne soupire de gêne.

— Alice l'a frappé et il l'a poursuivi.

— QUOI ?!

Il remarque ma réaction, peut-être trop exagérée pour une fille qui n'est amie avec quelqu'un que depuis une journée. Les sensations de ce matin et cette étrange vision me reviennent en tête. Et ces débiles n'ont...?

— Et vous n'êtes pas partis les chercher ?! Ou même prévenir quelqu'un ? Depuis quand est-ce qu'ils sont partis ?

Des sueurs chaudes commencent à couler le long de mes muscles. Je sens l'angoisse me serrer le ventre. Non. Non, non ce n'est pas possible. Je l'ai prévenue, elle est au courant. Elle sait qu'il est dangereux, et elle le connait depuis bien plus longtemps que moi. Qu'est-ce qu'il lui a pris ?

Ils ne me répondent pas et regardent le sol, honteux. Les filles qui travaillaient avec moi arrivent dans la pièce alors que je marche en rond, réfléchissant à tenter de trouver une solution dans la panique. D'autres garçons s'approchent à leur tour. Je suis bientôt encerclée alors qu'ils discutent entre eux. Ils m'ont certainement entendue.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Alice et Hector ont disparu.

— A ce qu'ils disent, Alice a frappé Hector.

— Il s'est énervé et l'a coursée.

— Allons prévenir le prof. On pourra commencer à les chercher.

— Commençons déjà à regarder dans le gymnase et les vestiaires. Ils ne peuvent pas être bien loin. »

Certains se dispersent dans le couloir, quand les filles m'attrapent le bras pour que nous partons chercher un professeur. Je sens la sueur sur mes tempes. La voix d'Hector en colère me revient par fragments. S'il l'attrape, il la tuera. Je vois flou alors que nous passons devant différentes salles de sport. Je touche mon front de mes mains, et ferme les yeux pour m'arrêter un instant. Qu'est-ce qu'ils me racontent ? J'entends des voix comme provenant d'un brouillard. J'ai besoin de m'asseoir. De l'eau ! Du calme ! Vite ! J'entends les grincements d'une chaise sur le carrelage et on me pose dessus. J'essaye d'ouvrir les yeux, mais je ne vois rien. Du noir. Du noir partout. Enfin, non. Des ombres floues me parviennent. De longues ombres partant vers le ciel. Des... arbres ? Le souffle saccadé de quelqu'un. Un cœur qui bat après l'effort. Où suis-je ?

« Cassandre...

— Cassandre.

— Cassandre !

Je reviens à moi. Plusieurs visages me regardent attentivement. Certains jeunes, un autre, plus proche, assez vieux. Le prof. Les élèves. Oui, le gymnase. Le cours de sport. Alice !

— Monsieur, Alice et Hector !

— Oui, les autres m'ont prévenu. Est-ce que tu m'entends bien ?

Je hoche la tête. Je sens encore mon coeur battre rapidement. Mais ce n'est pas le mien. Je le sais. Je le sens. Ce n'était pas ce que je voyais, ce que je ressentais. Un lieu ombragé avec des arbres. Est-ce où tu es Alice ?

— Est-ce que tu me vois bien ?

Je hoche une nouvelle fois la tête alors qu'une élève m'apporte une bouteille d'eau. C'est Iroha. Je la remercie et commence à boire. Je n'ai pas une seule minute à perdre.

— Très bien, tu peux parler. Est-ce que tu as mal quelque part ?

Je réponds par la négative, et il continue son auscultation.

— Bon, tu es un peu pâle. Tu as sûrement failli faire un malaise vagal. Tiens, Iroha, reste avec elle le temps qu'elle reprenne ses esprits s'il te plaît. Les autres retournez en cours.

La foule se dissipe petit à petit et les discussions s'éloignent.

— À part vous, les garçons.

Le groupe de Hector se retourne et revient sur ses pas, tout penaud.

— Vous connaissez le caractère de Hector et d'Alice. Je pensais que vous alliez au moins les suivre pour les empêcher de se nuire l'un et l'autre. Vous m'accompagnez pour le chercher.

Ils acquiescent silencieusement et le groupe sort du gymnase. Iroha me regarde finir de boire la bouteille de cinquante centilitres. Elle tente de me rassurer :

— Ne t'en fait pas, ils n'ont pas pu aller bien loin. Ils ne sont pas dans le gymnase, mais forcément dans les alentours.

— C'est bien ça le problème. Ils peuvent être partis n'importe où dans le campus. Et je ne connais rien de cet endroit. Comment j'arriverai à l'aider ?!

J'ai haussé le ton sur le coup, mais je remarque à l'expression d'Iroha que je me suis trop emportée.

— Je suis désolée, ce n'est pas toi. Je me sens si... inutile. C'est tout.

Elle soupire et regarde autour de nous.

— Si tu vas mieux, on peut peut-être chercher nous aussi. Alice est la personne la plus énigmatique de ce bahut, et la chercher c'est tenter de trouver une aiguille dans une botte de foin. Hector la trouvera peut-être puisqu'il la suit de près, alors si on trouve l'un, on trouvera l'autre. Le problème c'est qu'il faut savoir où chercher.

Je me lève, et alors que j'allais lui expliquer ma vision, je marque un temps d'arrêt. Je ne devrais pas en parler. Même si elle est gentille, qui sait ce qu'elle cache, comme Hector ?

—C'est vrai. Laisse moi aller aux toilettes avant.

Même si elle est à moitié vraie, l'excuse des toilettes me permettra de trouver du temps pour connaître les lieux boisés de l'organisation. Les arbres sont presque omniprésents avec les pelouses, mais ils ne sont pas aussi densément rapprochés partout. Il doit exister une forêt, un bois. C'est là-bas que j'aurais le plus de chance de la trouver. En espérant que ce que j'ai vu est ce qu'elle a vu... Pas le temps de tergiverser. Une boule d'angoisse me tiraille encore l'estomac. Qui sait s'il ne l'a pas déjà trouvée ? S'il ne l'a pas déjà frappée ? Je tire la chasse d'eau et sort pour me laver rapidement les mains. Iroha me conduit vers l'extérieur et j'observe les alentours pendant qu'elle réfléchit à voix haute.

— Où est-ce qu'elle aurait bien pu partir ?... Quelqu'un qui fuit une autre personne cherchera une cachette... Encore plus Alice, qui possède moins de force que Hector. Elle ne peut pas l'affronter face à face sur son terrain...

Il y a face à nous un petit espace boisé servant de parc, mais trop décoré de bancs et de bassins pour servir de forêt. Elle n'a pas pu se diriger par là. Je me tourne, pour observer le bâtiment principal avec toutes les salles de classes, et celui de l'internat des filles. Derrière se trouve la cantine, et plus loin l'internat des garçons. Nous marchons pendant quelques secondes quand je me tourne vers Iroha pour l'écouter. Elle analyse la situation comme si elle était la personne elle-même. Or, aucune de nous deux ne connait assez bien Alice pour comprendre où elle aurait pu fuir. Bon sang, comment savoir où tu es, Alice ? Et je vois derrière elle, au loin, de grands arbres hauts de plusieurs mètres. Ils forment un petit bois. Je la coupe dans sa réflexion, pointant du doigt les arbres.

— C'est quoi cette forêt ?

— Oh, le terrain d'entraînement ?

— Un terrain d'entraînement ?

— Oui, c'est où nous passons nos entraînements en situation réelle, parfois nous avons des examens là-bas.

— Est-ce qu'il y a des cachettes ?

— Des cachettes ?... Oui, les bâtiments dans le bois sont faits pour ça. Tu penses que... Peut-être. Elle est connue pour son agilité et sa discrétion malgré son côté mystérieux. Elle a le plus de chances de le semer dans un endroit où elle aura cet avantage de l'agilité et de la discrétion. Allons-y, qui ne tente rien n'a rien. »

Elle se dirige vers notre nouvelle direction à grands pas, et je la suis presque en courant. Tu es forcément par là, Alice. Nous te trouverons.

* * *

Nous arrivons à l'orée de la dite forêt, entourée d'un grillage et d'un filet. Iroha doit voir mon air sceptique car elle pouffe de rire.

« La tête que tu fais.

— On dirait une prison votre truc.

Pour un terrain d'entraînement, c'est assez spécial. J'ai l'impression de me retrouver dans un film ou une série d'action avec des zones contaminées à la radioactivité. Tu t'es vraiment cachée ici, Alice ?

— Je te rassure, ce n'est pas le cas. Il y a deux entrées et sorties. Tous nos entraînements sont bien encadrés, et personne n'a jamais été enfermé ou perdu ici.

Elle continue de marcher vers un espace plutôt déboisé, où différentes structures en bois ou en métal sont installées. Quelques bâtiments ressemblant à des entrepôts nous entourent, mais ils sont peu nombreux. Je remarque des éclaboussures de peinture à certains endroits, et demande :

— Pourquoi est-ce qu'il y a de la peinture ?

Iroha passe au dessus d'un portillon et répond :

— C'est la peinture des billes de paintball. On ne va pas s'entraîner avec de véritables armes.

Des armes ? C'est vrai, c'est une école militaire. Je dois m'y habituer. Je passe au-dessus de la barrière avec plus de difficulté qu'elle, et elle part regarder derrière les bâtiments que j'observais plus tôt. Je l'accompagne, sachant pertinemment que si je la perdais de vue je serais perdue. Elle rebrousse chemin pour partir vers la délimitation de la zone plus boisée derrière les filets. Ils sont eux aussi parsemés de peinture par endroits, ayant reçu des billes perdues. Je comprends mieux leur présence. Nous passons entre les différents filets, quand Iroha s'arrête nette. Elle regarde le sol, et par mimétisme je fais de même. Qu'est-ce qu'il y a sur le sol ?...

— Là.

— Comment ça ? Quoi ? Où ?

— Juste là !

Elle pointe du doigt un endroit particulier, mais je ne remarque aucune différence sur le chemin de terre battue et de poussière. Il y a quelques tâches de peinture, mais cela semble complètement banal dans ce lieu coloré de partout.

— Je ne vois rien. C'est une tâche, et alors ? Attends. Elle n'est pas sèche ?

Quand je m'accroupie aux côtés d'Iroha, j'observe de plus prêt cette tâche. Elle est d'un vert presque fluo. Iroha prend de ses doigts quelque chose de petit. Elle me le montre et dit :

— Une bille. Elle a été éclatée récemment. Mais il n'y a pas eu d'entraînement depuis la fin de la semaine dernière. Quelqu'un est sûrement passé aujourd'hui. Je ne sais pas si c'est Alice ou Hector, mais allons quand même voir. »

Nous sommes désormais dans la zone boisée entourée de filets. Je ne vois même pas la fin de la forêt. Ça, c'est une zone d'entraînement ? C'est immense ! Alors que j'admire la vue, ma camarade n'attend pas mon approbation pour s'avancer entre les arbres et je la suis en trottant. L'odeur de l'humus et des arbres dans les narines, l'ombre qui nous rafraîchit, cet endroit est vraiment agréable. C'est seulement quand j'observe les arbres tachés par moments de peinture de telle ou telle couleur que je comprends qu'ici il est rare de se reposer. C'est un terrain d'exercice militaire, pas un camp pour colonies de vacances. Nous nous approchons d'un lieu qui semble être une vieille maison. Es-tu ici, Alice ? Elle est elle aussi couverte de peinture, comme le petit bâtiment en bois à quelques mètres plus loin. Nous observons à travers les fenêtres du rez-de-chaussée si quelqu'un est présent, puis nous entrons pour fouiller un peu plus, à chaque étage, mais personne ne s'y trouve. Je cache ma déception. Tous les placards et les portes encore debout sont ouverts, comme s'ils avaient étés fouillés avant nous.

« Personne ne laisse tout ouvert comme ça à la fin des entraînements. Nous avons l'obligation de ranger. La bille et les placards, quelqu'un est venu, c'est certain. C'était sûrement eux. Mais cette maison est presque le centre de la forêt. Comment savoir où ils se sont dirigés ensuite....

Alors que nous réfléchissons toutes les deux en silence, je parcours la pièce principale pour tenter de comprendre Alice. Je dois me mettre à sa place. Comme un chasseur traquant sa proie. Car c'est ce que nous faisons. Où es-tu ? Tu as cherché à venir ici pour fuir, pour semer Hector. Iroha l'a très bien compris.

— Est-ce qu'il existe d'autres bâtiments dans la forêt ? Elle a l'air quand même grande. Certainement qu'elle s'est cachée autre part.

Iroha se retourne vers moi. Elle énumère les différents bâtiments :

— Il y a plusieurs bâtiments. Une sorte de hangar, un chalet, des écuries... Et quelques ruines ou voitures abandonnées. Le manoir est le lieu le plus important. Le centre. Ils pourraient être partout à partir de maintenant.

— Mince ! Où es-tu Alice ? »

Je ne remarque que trop tard que j'ai pensé à voix haute. Est-ce que Iroha va relever l'importance que je porte à Alice plutôt qu'à Hector ? Pourtant, le calme s'installe de nouveau quand elle s'assoit dans le vieux canapé usé. Elle croise les jambes et se tient comme le Penseur de Rodin. Elle ne réfléchit plus à voix haute. Je reste debout, statique et désemparée dans ce lieu que je ne connais pas. J'ai beau retourné le problème dans tous les sens, c'est comme avoir un texte à déchiffrer avec seulement un mot sur deux. Je suis dans l'impasse. Je pensais connaître Alice, mais c'était loin d'être le cas. Mes rêves ne m'ont pas aidé, rien ne l'a fait. Rien ne nous a aidé toutes les deux.

Montre moi qu'au moins tu es saine et sauve. Comme tout à l'heure. Montre moi où tu es.

Mais rien. Le vide. Le calme de la forêt, du bruissement de ses feuilles et du piaillement de ses oiseaux. Un soupir s'échappe de mes lèvres. Est-il trop tard, Alice ? Iroha me sort de mes pensées.

« Il n'y a que deux entrées. Donc deux sorties. Ils passeront forcément par l'une d'entre elles pour rentrer à l'internat.

— Peut-être. Mais cet endroit est immense ! Alice peut bien s'être cachée pour attendre la soirée. On ne peut pas attendre jusque là. Nous devons la trouver avant. Il peut lui faire du mal à n'importe quel moment.

Elle me regarde sans un mot. Elle a compris. Je m'inquiète beaucoup trop pour Alice c'est vrai. Mais tu n'as pas vu. Tu n'as pas senti la peur.

— Tu crois que je ne sais pas qu'il est violent ? Qu'il peut la blesser ? Je les connais depuis longtemps. Je sais comment ils réagissent. Nous devons les chercher, c'est certain. Peut-être qu'elle s'est cachée quelque part, mais c'est trop peu probable. Elle a peur de lui. Ils savent tous les deux que Hector la battra s'il la trouve. Rester statique pour elle serait dangereux, bien plus que courir et s'éloigner de lui, même à découvert. Elle finira pas sortir, si elle ne l'a pas déjà fait. Nous devons rester près des sorties pour l'attendre. Tu peux te diriger par là, où se trouve la deuxième entrée. Elle est identique à celle que nous avons traversé.

Elle me pointe du doigt un endroit derrière la maison, et j'acquiesce. Je ne peux faire que ça. Elle les connaît beaucoup mieux que moi, et ça me fait du mal de l'admettre. Pourtant, elle a raison. Elle les fréquente depuis plusieurs années, et je suis arrivée il y a deux jours. Elle continue.

— Je retournerai à l'autre entrée après avoir fouillé les autres bâtiments principaux. Si jamais tu ne la vois pas même après plusieurs heures, retourne au gymnase. Nous préviendrons les profs de sa disparition. »

Même mouvement de tête avant de nous séparer. Je suis la direction qu'elle m'a indiquée en fixant plusieurs points précis, un par un, plutôt alignés et parallèles. Il n'est pas question que je me perde ici, je dois te trouver au plus vite, Alice.

J'atteins une autre petite structure, ressemblant à un châlet. Je regarde rapidement à l'intérieur à travers les fenêtres, mais quand je veux ouvrir la porte, elle est fermée à clef. Elle ne sera pas là. Je continue mon chemin en passant derrière le bâtiment, pour apercevoir au loin sous le feuillage et entre les troncs des arbres une texture grisâtre. Le filet. Je cours pour l'atteindre, et le dépasser. Comme me l'avait indiqué Iroha, les structures sont très semblables, en bois et en acier, accompagnées de bâtiments de réserve. Par réflexe, je cherche derrière les différents murs pour vérifier si Alice n'est pas là. Et justement, la voilà. Je m'arrête d'un coup. Elle est assise et se tourne vers moi, effrayée. Elle ne m'a pas entendue ? Alors qu'elle se relève en une seconde, et commence à courir, je crie :

«Je suis seule ! Il n'est pas là !

Elle s'arrête un instant, pour se retourner et me regarder.

— Qui me dit que tu ne mens pas ?

— Ne me traite pas de menteuse !

— Tu es amie avec ce connard, qui se ressemble s'assemble !

— Je suis peut-être amie avec Hector, c'est vrai, il n'est pas sympa, mais je ne suis pas une menteuse, et encore moins une connasse ! Retire ce que tu viens de dire !

— Ah oui ? Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Pleurer dans les jupons de cet abruti ?

Sa voix se casse à la dernière syllabe. Ses yeux brillent sous les rayons du soleil. Est-ce des larmes que j'aperçois sur ses joues ? Je ne trouve pas de répartie et elle en profite pour cracher sa colère :

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Je ne veux pas de toi, de personne ! Je me suis toujours débrouillée seule ici, et ce n'est pas toi qui va changer ça. Tu ne sais rien de moi, alors n'essaye pas de jouer à la sauveuse. Je ne veux pas de ta pitié.

Je m'approche d'elle à grands pas. Aujourd'hui on dirait qu'ils se mettent à plusieurs pour m'énerver. Elle recule d'un pas mais j'arrive avant qu'elle ne puisse s'enfuir. Ma main vole vers son visage. Elle claque dans le calme de la forêt. Les oiseaux ont arrêté de chanter depuis. Je lui réponds sur le même ton.

— Et tu crois que c'est comme ça qu'on parle aux gens ? Forcément que tu restes seule à les traiter comme ça ! Très bien, tu vas te débrouiller seule à partir de demain, que quelqu'un te harcèle me sera complètement égal. Alors maintenant tu vas m'accompagner au gymnase pour discuter avec les profs de cette droite que tu as donnée à Hector, et on verra après.

Je devrais peut-être regretter mes mots. Je le ferai sûrement dans quelques jours. Mais maintenant, ce n'est pas le cas. La colère bouillonne dans mes veines. Je la tire par le bras, d'une poigne que je ne me connaissais pas. Elle résiste et finit par sortir de mon étreinte en me donnant un coup dans les côtes. Elle me regarde de haut.

— Et toi, que crois-tu ? »

Elle ne fuit pas et attend que je me relève, contrairement à ce que je pensais. Son regard est dur, mais ses yeux encore brillants. Elle marche en direction du gymnase et alors que je suis derrière elle. Je ne la quitte pas du regard. Comment est-ce que notre relation a pu se dégrader à ce point en une journée ?

Je soupire et l'inspecte du coin de l'œil. Nous n'avons pas trouvé Hector, mais d'après son état physique, elle n'a aucune blessure. Lui n'a pas dû la trouver. Nous rentrons dans un silence de mort vers le gymnase, quand j'aperçois le prof se diriger vers nous. Les garçons et Hector sont avec lui.

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