Ysaïne (Chapitre 162)

Même si j'y répondrai dans quelques jours... j'attends vos commentaires ! Notamment sur ces chapitres (ewilan53  je souhaiterai vraiment savoir ce que tu penses d'Esteban là ! Les autres aussi même si vous l'appréciez moins qu'Idwin ! :p) Merci d'avance parce que là j'ai du mal à me faire un avis... je trouve ces chapitres bizarres... <3

Je regarde avec un mélange d'amusement et d'amitié mon petit dragon se rouler sur le tapis en envoyant des petits jets de flamme réguliers.

Il est superbe... Mais ne s'entend pas du tout avec mon chat. Ils passent leur vie à s'envoyer des crachats à la figure... Je pose sur la table avec un soupir mon écran de travail et laisse mes yeux dériver vers les fenêtres. Dans mes projets immédiats n'entrait pas celui d'avoir à dresser une future dragonne de sept mètres minimum... née à l'état sauvage, ce qui, d'après les manuels que j'ai consulté, ne facilite pas vraiment les choses.

Mais le geste des deux géants d'Azylis me touche. Et je ferai tout mon possible pour prendre soin de Rajah...

Un hologramme se matérialise soudain au dessus de mon écran et me tire de mes pensées. D'un geste, j'accepte l'appel, et, quelques secondes plus tard, l'homme s'incline sur l'image.

-Majesté...

Je lui rends son salut et demande calmement :

-Oui, commandant ?

C'est l'un des hommes les plus influents d'Astra vu qu'il dirige maintenant l'armée régulière que nous sommes en train d'organiser... Mais pour l'heure, son front est barré d'une ride et c'est d'une voix grave qu'il me répond.

-Majesté, ce n'est pas en tant que commandant que je vous appelle aujourd'hui, mais en tant qu'habitant de la capitale. J'ai été désigné par la population pour vous parler d'un problème...

-Ne pourriez-vous pas vous adresser au maire ?

Je suis étonnée de tant de préliminaires mais il secoue la tête.

-Impossible puisque cet appel le concerne directement. Nous ne voulons plus de lui à la tête d'Ivy... C'était un serviteur d'Edilyn.

-Il m'a sauvée la vie commandant.

Ma voix est calme lorsque j'énonce cette vérité. Je ne l'ai pourtant pas révélé souvent... L'homme paraît un instant déstabilisé avant de se reprendre et de dire :

-Une bonne action pour combien de mauvaises majesté ?

Il laisse la question planer et je pince les lèvres. Je sais combien Esteban tient à diriger "sa" ville. Et je déteste l'idée d'être obligée de l'écarter alors que je lui dois tant... même si nous n'échangeons que des regards noirs depuis quelques temps et à peine un "bonjour".

Je me décide à répondre d'une voix très ferme :

-J'entends votre requête commandant. Mais laissez-moi le temps de discuter de tout cela avec le maire lui-même... au revoir, merci du message.

Je n'attends pas davantage et referme la communication. Je m'adosse ensuite au fond de mon siège et jette un coup d'œil au petit dragon venu s'enrouler au pied de mon fauteuil. Il tire sa petite langue fourchue et je me penche pour le caresser entres les oreilles.

Il émet alors un bruit qui ressemble un peu au ronronnement d'un chat... mais en beaucoup plus fort. Je lui murmure en le soulevant et en le posant sur mes genoux :

-À ton avis, je le contacte maintenant Esteban ? Je sens qu'on va encore s'envoyer plein de gentillesses...

Mais je ne suis pas quelqu'un à longtemps tergiverser et je préfère toujours agir qu'attendre en espérant éviter les ennuis.

Je prends donc de nouveau mon écran entre mes doigts et ne tarde pas à appuyer sur la touche "joindre" sous le nom d'Esteban.

Un bip sonore prolongé envahit la pièce mais au bout de deux longues minutes, personne n'a encore décroché. Je raccroche violemment, furieuse, avant de lâcher en direction de mon dragon mais sans vraiment m'adresser à lui :

-Pas possible, il ne décroche plus quand c'est moi maintenant ? Je vais...

-... L'envoyer dans une cellule en prison ?

Je me tourne vers la porte que vient d'ouvrir Camille et hausse les épaules avant de répondre.

-Pourquoi pas. Ça me ferait des vacances !

Camille ne répond pas mais referme le battant avant de s'avancer dans la pièce avec un sourire amusé à la vue du dragon sur mes genoux.

-Heureusement que je n'ai pas amené avec moi Chat.

Drôle de façon d'appeler mon petit matou au poil blanc... Mais elle continue, tranquille :

-Je n'ai pas entendu ce qui te mettait en colère, tu m'expliques ?

-Esteban est injoignable.

Elle me glisse un coup d'œil et je complète avec un petit coup d'œil furibond :

-J'ai besoin de lui parler au sujet de sa mairie. Il doit refuser de décrocher si c'est moi...

-Faux, il ne décroche pas non plus pour moi. Depuis hier.

Je me redresse d'un coup, étonnée, et Rajah pousse un petit sifflement de surprise en se voyant balloté ainsi en tous sens. Ce n'est pas courant de ne pas répondre à un appel quand le moindre écran vous permet de le prendre...

-Pourquoi as-tu essayé de le contacter ?

-Même chose que toi. J'ai reçu plusieurs plaintes des habitants d'Ivy et je voulais voir si on ne pouvait pas régler ça facilement... Ils ont dû se mettre d'accord pour nous contacter entre hier et aujourd'hui.

Je hoche la tête, avant de demander en levant la tête vers elle :

-À ton avis, où est-il passé ?

Je ne peux m'empêcher de songer à Christian brusquement parti sans me prévenir... Camille hausse les épaules à son tour avant de se laisser tomber dans un fauteuil tandis que je fais exactement le contraire et me lève.

-D'après certains de ses collaborateurs, il est chez ses parents.

D'accord, donc pas à l'autre bout du monde, c'est déjà un début. Mais je le trouve légèrement... agaçant. Il me complique encore la vie...! Je lève la main et pose mon dragon sur mon épaule.

Il s'enroule autour de mon cou doucement, de manière à ne pas me griffer ou m'étrangler ce qui serait dommage, et j'ai l'impression un instant plus tard d'avoir une grosse écharpe sur les épaules.

Je reprends la parole et demande à Camille en faisant un pas vers la porte :

-Et c'est où ça ?

Elle esquisse un petit sourire amusé.

-J'étais sûre que ce serait ta prochaine question, te connaissant... Je viens de t'envoyer le lien sur ton écran. C'est tout proche, l'un des villages en bordure d'Ivy.

Je lui adresse un sourire, récupère ma veste qui traînait sur un meuble -j'ai un don pour être... légèrement désordonnée- et attrape une jolie broche en forme de dragon justement, symbole d'Astra, que je bouche sur mon haut.

Si je déteste toujours autant les robes et que je m'efforce de les éviter chaque fois que c'est possible, les bijoux me fascinent en revanche toujours autant !

Rajah pousse un énième petit sifflement et plante ses griffes dans mes épaules pour ne pas tomber avec tous ces mouvements brusques. Je vais demander des manches renforcées de cuir au magasin fournisseur la prochaine fois...

-Parfait alors, je vais voir ce que fabrique Esteban et je reviens. À tout à l'heure !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top