CHAPITRE QUATRE

LE MATIN SUIVANT on était tous à table pour le petit-déjeuner, mon père était déjà parti et Jisoo, la copine (tarée) de ma sœur s'était invitée, personne l'a fait OK ? La meuf elle s'est ramenée comme ça.

C'était un peu gênant mais depuis cinq minutes j'étais entrain de regarder Maria se démener avec le coussin parce que oui madame on n'a pas un salon à l'occidental, ici tu manges par terre, enfin par terre, t'es sur un coussin trop mignon et pas une chaise qui fait mal au cul.

— Maria, si tu veux on va prendre le petit-déjeuner dehors, les chaises sont comme au Canada, proposa Pranpriya.
— Non c'est bon ! Ne vous inquiétez surtout pas je sais très bien m'adapter c'est juste qu'il faut que je trouve THE position !

Ohlala qu'est-ce qu'elle parle vite j'ai rien compris, Pranpriya jeta un rapide coup d'oeil à Jisoo, celle-ci soupira et leva les yeux au plafond, ah bah oui ! Tu profites de notre nourriture donc rend-nous service maintenant ! Les coréennes... jamais contentes !

— Elle a dit qu'elle comptait s'adapter, traduit la moche en soufflant.
— Mais toi tu parles anglais sans comprendre ? Demandais-je à ma sœur.
— Mais si ! Je comprends d'habitude sauf que ta camarade là elle parle trop vite ! En plus elle contracte tous les mots, se plaint-elle.
— Ah personnellement je sais juste lire l'anglais mais pour le comprendre oralement c'est une autre histoire...

Je suis pas si bête vous voyez ! Ça sert à ça d'être un potterhead (NDA: nom des fans de la saga Harry Potter) mais il faudrait vraiment que je m'améliore parce que je compte pas rester en Corée toute ma vie !

On avait acheté des céréales pour Maria parce que si elle change radicalement de régime alimentaire je sens qu'elle va avoir la diarrhée dans la journée. Elle avait un peu honte de manger avec la cuillère devant nous, elle fixait son bol sans oser relever la tête, elle était agitée comme fille mais elle avait pas trop l'air méchante.

De retour dans ma chambre, elle me sourit avant d'ouvrir sa valise, elle fit un mouvement de sourcils assez drôle avant de me tendre un sac un peu moche.

— Je t'ai ramené ça ! Je sais pas quand t'es né mais je trouvais ça pas cool de me ramener les mains vides, m'expliqua-t-elle.
— Maria juste, tu peux parler moins vite et prononcer les mots en entier ?
— OK donc je disais que je t'ai ramené des petits trucs histoire que tu te souviennes de moi, répéta-t-elle plus lentement et surtout EN ARTICULANT.

Qu'est-ce qu'elle m'a encore déniché ? J'ouvris le sac, légèrement apeuré du contenu, bah quoi ? J'appréhende ! On sait jamais avec Maria.

— Mais... Maria... constatais-je avec horreur.

La première chose sur laquelle j'étais tombé était un putain de vibro-masseur ! Attendez peut-être que mes lentilles sont usées et qu'en réalité je tiens juste une banane en plastique.

— Ton papa a l'air de quelqu'un de frustré donc je me suis dis que j'avais raison de t'acheter un vibro car lui il t'aurait certainement pas laissé faire ! Déclara-t-elle en souriant.
— Attends... tu crois que je suis gay ?
— Euh bah... tu m'avais dit que t'aimais bien le maquillage et Gossip Girl.

Alors là j'espère qu'elle rigole parce que... oh mon Dieu ! J'avais carrément zappé ce détail, le choc des cultures ! Ici on est obligé de se maquiller ou même de se faire refaire car sinon NO TRAVAIL.

— Tu t'es basée sur mes goûts et t'en as conclu que j'aimais les bites ? Repris-je.

Face à ma remarque, elle semblait avoir compris que ce qu'elle a pensé n'était pas bien parce que je crois que je la voyais rougir, les renoi qui rougissent c'est un phénomène rare. L'atmosphère était devenue tendu, je la sentais gênée et mal à l'aise, bon on va essayer de passer au-dessus de ce petit incident.

— T'as qu'à l'offrir à Pranpriya, elle est en manque, plaisantais-je histoire de faire passer ce lourd moment.

Son air habituel réapparut sur son minois, son expression faciale changea pour faire place à une grimace perverse, elle rentra son menton, fit un sourire mesquin et hocha la tête. C'est un spécimen rare celle-là.

Je continuais de fouiller dans le sac et tombai sur un pull, je le dépliais et TADAM ! C'était un hoodie avec de multiples logo des fesses de Kim K notre queen nationale.

— OK donc ça ! J'apprécie !
— Sérieux ? Tu regardes les Kardashians ? Demanda-t-elle en sautillant.
— Bah oui ! Après tout, je suis gay !

Elle ria, légèrement crispée, bon déjà elle était moins gênée que tout à l'heure mais elle sentait bien que sa remarque ne serait pas passée avec quelqu'un d'autre. Heureusement pour elle que je suis très cool, très swag.

Maria m'avait aussi offert un bracelet brésilien donc pour lui faire plaisir, je l'avais mis pour aller au lycée avec ah et je vous ai pas raconté le meilleur ! Notre portoricaine favorite a dû enfilé le traditionnel et très chiant uniforme coréen ! C'est-à-dire une horrible chemise jaune pisse et une jupe grise qui ne valorisait en aucun cas votre silhouette donc comme Maria c'est une grosse délinquante, elle avait triché en remplaçant la jupe scolaire par une de ses jupes de la même couleur en espérant que personne ne le remarque.

Les coréens ont peut-être des yeux petits mais sachez qu'ils ont vu avec option panoramique donc elle était pas mal dans la merde.

Déjà à l'entrée du lycée tout le monde nous regardait trop bizarrement, les chuchotements sonnaient comme des bourdonnements, j'entendais parfaitement ce que certains disaient et j'avais juste envie de les taper mais malheureusement j'ai les bras d'un enfant de cinq ans.
Je remarquais Hakyeon et son correspondant, Nigel qui étaient entourés de filles, les coréennes tueraient pour être baisées comme des chiennes par un Blanc mais quand c'est moi qui aie débarqué un an plus tôt, on voulait même pas me toucher avec un bâton.

— Hey ! S'écria Kayee en apparaissant devant nous.

Ce chinois avait l'habitude de me donner un coup de poing au bras à chaque fois qu'il me voyait mais là, quand il vit Maria, monsieur s'était contenté de lui embrasser la main tel un gros fayot et de prendre un accent anglais de merde (bon en vrai j'étais jaloux parce que Kayee il parlait mieux anglais que Trump lui-même).

— Bonjour jolie demoiselle, moi c'est Jackson.

Sérieusement ? Really ? Jackson ? C'était le prénom que sa famille d'accueil lui avait donné quand il était parti en Angleterre mais putain ! Kayee ton prénom il est beau, c'est ta mère qui te l'a donné ! Il représente ton pays ainsi que l'amour de ta maman alors pourquoi tu le changes ?! Désolé de m'énerver mais quand les colons volaient les terres des autres, ils commençaient par changer le prénom des habitants de base histoire de les "laver" de leur sauvagerie, de leur enlever leurs racines ainsi que leur passé.

Là, c'est l'impression que ça me donne sauf que Kayee, personne l'a forcé, il le fait par honte.

— Jackson ? C'est ton véritable prénom ? Questionna Maria, douteuse.
— Bien sûr que non ! Intervins-je.
— Kunpimook ferme-la, elle arrivera jamais à prononcer mon prénom alors autant s'adapter, dit-il en coréen.
— Mais t'es stupide ? Elle est venue ici pour découvrir et pas pour entendre ce qu'il y a chez elle ! Elle s'appelle bien Maria et pas Mary, elle respecte ses parents, elle.

Les chinois c'est des gens très bêtes donc con comme il est il s'était contenté de soupirer comme un gamin et d'aller en cours, corrompu va.

— J'ai pas compris, il s'appelle comment ?
— Kayee, répondis-je.
— C'est joli ! J'ai une amie qui s'appelle comme ça !

Ah bah voilà, elle allait pas s'enfuir en courant. Qu'il est con ce gars.

Donc on allait en cours de coréen avec notre bien-aimée madame Im, c'est une bonne opportunité pour présenter Maria à tous mes amis vu que personne me parle dans ce lycée de merde à part les immigrés, les gros cas sociaux quoi. En classe, on s'était tous mis autour d'elle parce qu'elle avait ramené son fameux sac et qu'elle m'avait dit qu'elle nous donnerait plus de choses.

— Elle est trop belle ta corres' ! Par contre euh... elle va se faire taper pour la jupe... avertit Amber.
— C'est pas grave ! Je la protégerai ! J'ai fait deux heures de Taekwondo en primaire ! Rassura Momo en tapant dans le vide.

Le retour de Kilari, plus vivante que jamais. Maria se faisait salement draguer par Junhui et Han, s'ils pouvaient se calmer ces deux-là ! Je l'ai vu le premier et elle vit chez moi donc ils ont aucune chance en plus Han ils parlent anglais comme un pied c'était tellement jouissif de le voir se foutre la honte.

— Asseyez-vous, ordonna notre prof en rentrant. Maria, en tant que nouvelle élève je te prie de te lever et de te présenter à la classe.

Aïe... j'espère qu'elle va pas capter pour la jupe. J'aurais dû lui casser les deux pieds avant de venir au moins ça lui aurait fait un prétexte pour ne pas se lever.

13/03/2017 + INTÉGRATION

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