CHAPITRE DEUX

AU DÉPART, je ne devais pas m'appeler Kunpimook mais Olivier car selon ma mère ça faisait plus "civilisé" mais heureusement que mon père a rétorqué un truc du style "Non ! Tu donnes pas des prénoms de fruits à mon gosse !" donc je me retrouve avec un prénom imprononçable pour les asiatiques du Nord.

Du coup, quand je suis venu ici, les gens m'ont rebaptisé "Bambam" car selon eux j'étais encore plus débile que l'enfant des Pierres à Feu mais ils peuvent apprendre à prononcer et à aimer mon prénom, c'est pas le parcours du combattant de savoir prononcer "Kun-pi-mook". En plus ici la moitié du lycée a un prénom "occidental" on sait jamais, histoire de bien s'intégrer quand ils iront à l'étranger.

Jackson, Amber, Luhan, Kris, Ten, Victoria et ma grande sœur qu'on adore appeler "Paprika" au lieu de Panpriya en ont fait les frais (par contre elle, elle a vraiment eu droit à son prénom de fruit). Vous allez pas mourir si vous les appeler par leur vrai prénom, je comprends pas pourquoi Jackson ça serait cool et civilisé mais pas Kayee ? Vous vous sentez trop "au-dessus" pour faire l'effort de l'appeler par son véritable prénom, celui que ses parents lui ont transmis avec amour, ah c'est vrai ! Les chinois, personne les aime, j'avais oublié !

On aime que les japonais et coréens mais après, stop ! Quand ça va "trop loin" dans l'Asie, on est moche, pauvre, on a une peau pas belle, des cheveux pas beaux, une culture de sauvage, une croyance absurde parce que oui, le christianisme c'est la vraie religion ! L'islam et le judaïsme aussi ! T'es animiste, bouddhiste, hindouiste ou autre ? Désolé mais ta croyance c'est de la merde, tes Dieux ils existent pas, ta foi elle vaut zéro, voilà.

Bon OK mes propos sont pleins de haine, on va parler de femmes, quoi de plus beau qu'une femme ? Ouais un homme mais moi c'est pas mon truc la sodomie donc vive les nanas ! En Thaïlande j'étais "polygame", je sortais avec absolument toutes les filles de ma ville, sauf ma voisine qui parlait à ses plantes, je parie qu'elle leur roulait des pelles d'ailleurs...

Mais je vous avoue que depuis que je suis en Corée, les femmes c'est pas trop ça. Les coréennes sont belles, toutes les gonzesses sont belles par contre, elles sont chiantes... pas les gonzesses hein ? Les coréennes bordel !

— Eundong, t'es où ce soir ? Demandais-je en souriant, en passant une main dans mes cheveux.
— En tout cas, je serais pas avec toi, elle ferma son bouquin et se barra.

Ah mais c'est pas mon seul râteau: j'en ai connu six des comme ça ! Ma main droite c'est devenue ma meilleure amie les gars !

J'étais en anglais (super) et je dessinais sur mon cahier pendant que le prof écrivait au tableau, Namjoon était à côté de moi, lui il aime bien tout ce qui est étranger, je sais pas pourquoi mais il m'a toujours un peu fait peur ce gars. En fait, il a de gros avertissements de la part du corps enseignant mais il a dix-huit de moyenne, okey dokey. Bon là il dort donc je crois qu'il est inoffensif.

— Donc, commença monsieur Choi en anglais, j'ai reçu un mail provenant du lycée avec lequel nous sommes rattachés au Canada.

Je mis ma main sur le torse de Cetelem qui se trouvait à côté de moi et cherchait son téton, je lui pinçai rapidement et il sursauta sur sa chaise, les yeux grands ouverts, presque comme ceux d'un Blanc. Il me regarda avec son air blasé.

— Y a quoi ? Fit-il.
— Le prof il parle mais j'ai compris que "Canada" donc il parle des corres' ! Tu peux traduire for me please ? Demandais-je en lui faisant les yeux doux.

Namjoon me mima un "OK" avec ses doigts, l'envie me manquait de rentrer mon index dedans (vous savez que vous n'avez aucun amour propre si vous avez compris mon geste), il se positionna en tailleur sur sa chaise avant d'écouter attentivement le prof.

— Les correspondants arriveront la semaine prochaine à cinq heures de l'après-midi, soyez présent à l'aéroport et accueillez les comme il se doit, poursuivit le quarantenaire.
— Euh... il a dit que les corres' ils arriveront la semaine prochaine je crois, à cinq heures du matin et qu'il faudra les attendre au... port ? Traduit le coréen.

Cinq heures du matin ?! Donc il faudra que je me lève à trois heures et demi pour aller chercher Maria ? Puis le port c'est vachement loin de la maison, Pranpriya voudra jamais m'emmener donc... je dois y aller à pied... seul... je vais me faire violer je crois.

Après cette interminable journée de cours, je m'étais dirigé en direction d'une camionnette qui faisait des nouilles sur place, comme j'ai jamais mon porte-monnaie sur moi, c'est Yixing qui allait payer pour moi.

— Bonsoir ! On voudrait des ramen s'il vous plaît ! Commanda le chinois en sortant son billet.

Le cuistot éclata de rire, il se pencha vers nous avant d'appeler son collègue qui était sûrement son neveu ou un truc du genre. Yixing me fixait, les yeux emplit de panique, il était rouge de honte et ne voulait même plus parler.

— Répète ça ? Nous demanda ce gros lard.
— On veut des ramen ! OK ? Donnez-nous des ramen ! On a l'argent ! Répétais-je énervé.
— Mais comment il parle lui ? Les cambodgiens sont vraiment impolis, remarqua la calculette, j'avais envie de lui faire les boutons.
— On a des têtes de cambodgiens ? On est juste venu pour manger !

J'étais énervé, une petite boule de rage se coinça dans ma gorge, je ne pouvais plus parler et étais à deux doigts d'en venir aux mains. Ils continuèrent de se foutre de notre gueule parce qu'on avait mal prononcé le mot ramen pourtant ils ont parfaitement compris pourquoi on était venu ici ! C'est pas une maison close mais un stand de quoi ? DE RAMEN ! Donc j'étais pas venu pour les draguer mais pour leur commander des putains de pâtes !

— On va vous les faire vos ramen, finit par dire le neveu.
— On en veut plus, on va aller manger autre part, ouais OK j'avais une fierté plus grosse que le cul de Nicki Minaj.

On avait terminé dans la boutique de bande-dessinées de Jaebum, il était dehors entrain de fumer en compagnie de Yerin qui avait toujours autant de mal à rouler une clope.

— Jaebum, t'as à manger ? S'empressa de dire Yixing.
— Euh ici c'est pas Intermarché et je suis pas votre mère donc allez bouffer ailleurs, rétorqua-t-il en recrachant sa fumée.
— On est partis à la camionnette près du parc mais cet enculé a pas voulu nous donner à manger ! Expliquais-je.

Vu comment le chinois me toisait je crois qu'il allait finir en dépression, il montra le billet de vingt-milles won à Jaebum, Yerin l'attrapa avant de retourner dans la boutique et d'aller nous chercher les fameuses glaces de Jaebum.

— Vous avez quoi à la place du cerveau ? Tout le monde sait que la famille de Jongin c'est des racistes, pourquoi vous êtes pas allés chez la mère à Taehyung ?
— Mais la plage c'est trop loin ! En plus Taehyung il a dû dire à sa mère qu'on l'embêtait, poursuivais-je.

Jaebum arqua son sourcil percé avant de laisser son mégot flamboyant tomber et de l'écraser avec sa chaussure. Yerin revint avec deux paquets de Mikado et nous les tendit, elle avait toujours pas réussi à rouler sa clope d'ailleurs.

— C'est tout ce qu'il me reste, puis pourquoi vous êtes pas en cours ? Il est même pas dix-neuf heures, remarqua la coréenne.
— Mon daron paie pas les cours du soir, on n'a pas la même mentalité que vous, déclarais-je.
— J'ai pas d'argent puis je supporte de moins en moins les gens au lycée, j'me sens mal quand je vais en cours...

Yixing me faisait vraiment de la peine, son papa est venu chercher du travail ici mais il est carrément exploité, il travaille treize heures par jour et est carrément sous-payer par rapport aux employés coréens. Il voit jamais son père et sa maman c'est la même chose, elle est couturière et gagne à peine de quoi acheter un repas.

— Yixing, si tu vas pas en cours, tu pourras jamais aider tes parents et tu resteras le petit cliché Chinois qui vagabonde au lieu d'aller au lycée, insista Yerin.
— Je sais mais je crois que je vais retourner en Chine les gars, ça fait longtemps que Han et moi on y pense, la maison nous manquent.

C'est pas la culture qui fait l'intelligence mais des fois, c'est des problèmes d'argent qui réduisent l'avenir de certains comme Yixing. La situation ne fait que de se compliquer et on peut pas payer les études, même si on a les capacités, si t'as pas de sous, tu peux rien faire. J'espère réellement qu'il aura son diplôme et qu'il pourra chercher un bon travail pour aider ses parents, je voudrais l'aider mais les temps sont durs et à part me faire traiter comme un esclave dans un boulot de merde, j'pourrais jamais aider financièrement Yixing.

La mentalité des années cinquante avec une société hyper capitaliste, c'est ça la Corée du Sud.

INTÉGRATION +06/04/2017.

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