Chapitre 18

Elle commençait à s'inquiéter.

Et si c'était un piège ?

Et s'il s'était fait prendre ?

Et si...

Un grincement sinistre résonna dans l'entrepôt désert la sortant de ses sombres pensées.

Une ombre s'avança et elle se cacha discrètement dans un coin derrière un tas de planches.

-C'est moi, Mae...

Elle frissonna mais ne bougea pas. Pourtant... C'était bien lui. Elle aurait souhaité courir, se jeter dans ses bras...mais elle avait besoin de preuve. Elle avait passé trop de temps à fuir pour être capturée à cause d'une erreur aussi stupide.

Comme s'il lisait dans ses pensées, l'homme déclara :

-Nous nous sommes rencontrés le 4 septembre 1998, le premier jour d'école. Tu étais habillée en jean et en tee-shirt. Ton pantalon était troué de partout et taché et ton tee-shirt était trop grand, je m'en souviens à merveille. Il faisait beau ce jour-là. Ça fait si longtemps qu'il n'a pas fait beau comme ça.

Elle aussi s'en souvenait à merveille. Lorsqu'il ne restait que le froid et la mort les seules choses auxquelles on pouvait se raccrocher étaient les souvenirs d'une époque meilleure et l'espoir de retrouver les jours heureux.

Elle savait que c'était lui mais la peur de tout perdre la pétrifiait et elle ne réussit pas à bouger.

-Je t'ai trouvé.

Elle sursauta et leva la tête. Il était au-dessus d'elle, derrière les planches en bois et la regardait avec un sourire plein de tendresse.

-Mike !

Elle se leva et le serra dans ses bras.

-Maëlys.

Ils restèrent un instant, sans bouger dans cette position, puis, lentement, l'homme l'écarta de lui.

-Que s'est-il passé ? Demanda-t-il

-C'est...ils...Ils l'ont eue.

Prononcer son prénom était trop difficile, elle savait qu'elle n'y parviendrait pas.

Elle n'eut cependant pas besoin de préciser.

-Depuis combien de temps ?

-Je ne sais pas...Un mois environ...

-Quand se dérouleront les prochaines épreuves ?

-Dans quatre mois.

-Nous n'avons pas beaucoup de temps. Il faut agir vite. Combien de personnes as-tu avec toi ?

-Une vingtaine. Mais ils ne sont pas prêts.

-Ils n'ont pas besoin de l'être. Il faut qu'eux, ils le soient.

-Un télépathe ? Demanda-t-elle

-Oui. Il est temps qu'ils se souviennent.

-Mais s'il n'y arrive pas, si ton sort s'est enfoncé trop profondément ?

-Ne t'en fais pas pour ça, je l'ai senti, elle a commencé à se souvenir.

-Elle...Elle se souvient ?

-Pas encore, mais peut-être qu'elle se rappelle de toi...qui sait...

-J'ai peur Mike...Et si ça ne fonctionnait pas ?

Il prit la tête de la femme dans ses mains et plongea son regard dans le sien.

-Nous allons commencer la révolution, et lorsque ce sera fait, nous allons les sortir de là. Ensembles. Comme toujours.

-Je...

Ses lèvres se mirent à trembler et les mots qui les franchirent ne furent qu'un murmure, mais, heureusement, il suffisait qu'il lise dans ses yeux pour les comprendre, et il les comprit.

-Je l'aime toujours...

-Je sais, répondit-il en l'embrassant sr le front, je sais...

-Il a fait tellement de mal à tellement de gens...Tu crois qu'à elle aussi ?

-Il a peur...Comme nous tous...mais, crois-moi sur parole, jamais il ne la blesserait...Il l'aime plus qu tout au monde...

-J'espère que tu as raison...

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