CHAPITRE ELEVEN
Les quelques jours qui passèrent furent pénible pour Hope. Elle du faire face aux affres des crises passagères de Blake. Elles surviennent par salve chaque mois et peuvent duré de quelques jours à une semaine. Son père, en voyage d'affaire les a totalement délaissé, comme toujours. Elle est l'hôtesse de cette maison et parfois la sensation d'être une mère avant l'heure. Entre ses cours et ses responsabilités l'écart se creuse et elle suffoque. Finalement, elle avait pris la décision d'éviter les ennuies, Ivy avait pris la mouche comme à son habitude et lui fit la tête pendant quelque jours. Hope se sentit démuni et trouva l'excuse parfaite à déblatérer a son ami : Diner officiel du parti de son père au sein de la villa. Le mensonge glissa tel une rivière et l'attitude froide de son amie laissa place à sa gaieté légendaire.
Aujourd'hui, elle est prête pour un grand changement, c'est elle qui a décidé de prendre les devant. Dix-huit heure et la nuit tombe sur la ville. Hope n'a jamais aimé l'hiver, le soleil se couche trop tôt et la neige cache la magnificence de sa ville natale. Le trajet du retour est animé par les joyeusetés d'une Ivy en pleine forme. Wyatt et Andreas ont fait les frais de sa bonne humeur. C'est une lumière chaude à elle seule, en sa présence la glace se brise et même les plus récalcitrants fondent à son contact. C'est une qualité qu'elle a toujours envier chez elle, Hope est du genre casanière et distante.
Mais lorsqu'on la découvre en profondeur c'est une petite boule d'énergie et une grande optimiste. Elle était plus joyeuse avant, se laissant vivre et vivant des expériences digne d'une adolescente en bonne et dû forme, jusqu'à la maladie de Blake. Sa vie a pris un nouveau virage. Elle a depuis un mal fou à s'entourer pourtant la célébrité lui en a toujours donner l'opportunité. Paradoxal, mais plus les personnes s'évertue à créer des liens avec elle et plus elle s'enfoncer dans sa propre solitude. Dur de vivre dans l'ombre de son père et difficile pour une adolescente de faire ses preuves dans un monde où chacun de ses actes est épier et décortiquer.
Plus ils se rapprochent de sa demeure et plus elle est nerveuse. Est-ce même une bonne idée ? Ivy a même réussi à la convaincre de passer le Week-end chez elle. Avant même d'embarquer elle a appelé à la rescousse à la maison, sa fidèle Carline pour contenir la bête nommée Blake. Étrangement celui-ci a décidé de lui-même de descendre au sous-sol pour s'enfermer dans son bunkers anti-crise psychotique. Le rez-de-chaussée a été aménagé spécialement pour cette occasion. Et dans ces moments là, la villa respire à nouveau et la vie peut reprendre son cours pour quelques heures voir même quelques jours, au gré des envies du jeune Blake.
Carline a fait suivre ses instructions : Rez de chaussé fermé à double tour. Ivy face au grand portail s'extasie, mains sur les hanches, de la ou elle se trouve, sur la grande colline, elle fait face à Marblehead. La villa se situe entre deux petite cluse et à une vue direct sur le port. Ivy, elle, vit au sein de Cambridge, un lieu urbain et étroit, privée et chic. Un tel spectacle est toujours revigorant pour l'esprit. La demeure des Chester est isolé de tous, a l'abri des regards indiscrets.
- Quelle vue ! Ainsi c'est comme ça que tu vis ? Et ben il y a de quoi se taper des barres ici. S'exclame-t-elle en s'avançant vers les gardiens pour les enquiquiner. Tes chiens de gardes, ça leurs arrivent de sourire ou ils font office de figurants dans cette histoire ?
Ils ne sont pas censés broncher d'un pouce, mais l'un d'eux renifle, l'air dédaigneux.
- Vous n'avez rien à faire ici ! L'interpelle-t-il. C'est une propriété privée. J'ai pour ordre de n'autoriser que la Famille Chester.
- Ah bah ça c'est ton problème ! Parce que je vais entrer est plutôt deux fois qu'une ! S'irrite-t-elle.
Son comparse fidèle à un statut de pierre, n'est aucunement déstabilisé. Interpellé par les deux soldats, Hope délaissé Ivy occuper à se chamailler avec la sentinelle et vient a leurs rencontre.
- Je ne crois pas que soit une bonne idée cette affaire. Tu vas au devant de gros ennuie. Je pensais que les attitudes rebelles s'étaient terminé ? S'informe Wyatt, sceptique poser contre la portière.
- J'ai la situation sous contrôle, si ça part en vrille et bien je trouverai une excuse. Je suis bonne dans ce domaine.
Les deux gorilles pousse des grognement, peu convaincu.
- Pas un mot à mon paternel ! Les menace-t-elle.
- Tu sais qu'on peux pas obéir, c'est pas toi notre employeur ! On répond qu'a celui qui nous finance. Intervient Andreas.
Qu'ils le fasse ou pas, il mettrait au moins vingt-cinq heures pour rentrer au bercails. Richard Chester est partie à une conférence a Washington. Il n'aura pas le temps de gérer la crise interne qui risque de ce dérouler au sein de son foyer familial. Un ricanement amère lui échappe. L'argent encore et toujours l'argent. Le monde tourne autour tel un vautour encerclant un cadavre.
- Si ce n'est que ça je vous donne le double de ce qu'il vous paie !
- Tu pense pouvoir acheter notre silence. L'intégrité tu connais non ? C'est pas l'une des devises familiales de la lignée des Chester ?
Andreas éclate de rire, encore une fois c'est un vrai régale d'assister à cette scène. Elle a toujours eu un petit faible pour lui et d'une certaine manière il la toujours su. Piquer à vif, elles s'avancent vers le portail apposant son œil dans le scanner rétinien. Ivy pousse un soupir de stupéfaction.
- Un point pour Wyatt ! Contente toi de filer droit et rentre chez toi !
Et c'est sur ses mots que les deux adolescentes passe le pas et pénètre dans l'antre des Chester, sous les regards réprobateurs des sentinelles silencieux. Béquille en main, Ivy lui porte ses affaires.
- Cette histoire va mal se terminer ! Entend-t-elle Andreas interpeller Wyatt.
- Accordons lui un brin de confiance de temps en temps. Il n'y a qu'elle dans cette grande baraque. Pas facile d'avoir un père toujours en vadrouille. Ça a été pénible pour elle...la disparition de Blake.
Les oreilles à l'affût, elle écoute discrètement. Andreas soupire et hoche la tête en signe d'assentiment. Les deux gardes corps montent dans leurs vans repartent en trombe. Ivy durant la visite de la demeure ne moufte pas. Elle s'attendait à découvrir un château vieux des années milles-neuf cent dépérissant et angoissant mais c'est une villa tout à fait moderne au modèle très Cambridge qui se dévoile. Elle est soulagé de constater que rien ici ne semble effrayant ou potentiellement délabré.
- Toujours convaincu que je vis dans un taudis ?
- Je ne comprend pas ce qui t'as pris si longtemps ! Il n'y a ni cercueil ni cadavre en décomposition dans cette maison. Pourquoi tu hésiter tant ? Elle est superbe.
- Disons que nous les Chester aimons garder un certain mystère.
Et c'est peu dire, des mystères, des secrets et un petit frère mort, pas si mort que ça. La présence d'Ivy la rend mal à l'aise et pourtant elle est aussi très agréable. Elle peut enfin partager une partie de son monde à quelqu'un d'autre que les membres du clan. Carline débarque dans sa démarche élégante, un petit plateau en main, un rafraîchissement aux agrumes et quelques douceurs sucrés. Hope s'empresse de jeter son sac sur l'un des nombreux canapés, s'asseyant sur un des fauteuils en velours, contemplative, surélevant sa jambe contre le petit tabouret en bout de table, endolorie, elle souffle de soulagement. Le feu de la cheminée serpente sur son visage. Ivy dont l'attitude s'est adoucie fait de même.
- C'est un vrai bonheur de faire la connaissance de la fameuse Ivy Graham. J'ai beaucoup entendu parler de toi. Déclare la femme en déposant le plateau sur la grande table en verre.
Ivy rougit de timidité, surprenant, ça ne lui ressemble guère.
- Vraiment ? Enchantée ! Ainsi donc je suis sûr toute les lèvres, plus particulièrement dans les conversation de la célèbre et brillante Hope Chester ! La taquine-t-elle, en s'enfournant un petit biscuit sablé.
Elle lève les yeux au ciel. Ivy trempé jusqu'aux os s'agenouille devant le crépitement de la cheminée, mains tendu vers les flammes, rabattant ses cheveux sur le côté. Elle pousse un soupir d'aise. L'endroit est très cosy et chill, le tapis de fourrure en peau de cerf ajoute de la chaleur et un cote naturel au lieu. Hope s'active à sortir des documents et ses fichiers. Aujourd'hui les professeurs semblent s'être concertés pour leurs octroyer une monstrueuse quantité de travail.
Étrangement, le Professeur Flint lui a épargner ses sarcasmes et une charge de travail supplémentaire. Elle s'est démenée pour s'améliorer et il a apprécier l'effort. Carline s'est éclipsé, l'air nerveuse. Zieutant de temps à autres l'escalier inférieur qui mène au grand rez-de-chaussée. Hope se crispe dans son siège, se bâfrant tout les petits biscuits qui se trouvent à sa portée, à en avoir des crampes. Le bunker est isolé, rien ne peut s'en échapper, personne...pas même un cri. Elle tente de se rassurer tant bien que mal.
- Et si on commencer à travailler nos dissertation ensuite on pourra passer à des choses plus amusantes.
Ivy lui accorde une moue déçue. Elle n'a jamais été du genre studieuse, elle est adepte du moindre effort. Stupéfiant quand on sait qu'elle est deuxième derrière elle dans le score de leurs groupe d'étudiants. Elle se différencie beaucoup l'une de l'autre. Mais comme dit le dicton : les opposés s'attirent ! Hope peut être comparé à la clarté de la lune, discrète, brillante...subjuguante. Ivy est le soleil, brûlante, éclatante et sulfureuse. Elles décident de s'atteler à leurs tâche dans la grande salle de réunion de son père. Ce qui lui vaut d'être vanné par son amie.
- Sérieusement ! Une salle de réunion autant amener l'amphithéâtre avec toi, ça aurait été du pareil au même !
Elle éclate de rire.
- Arrête, concentre toi !
Hope est accoutumé a une certaine routine stricte et étroite, elle aime l'organisation et l'ordre. Elle peu être barbante, c'est un défaut dont elle prend compte. Une manie hérité de son cher paternel, elle grince des dents. Elle aimerait tellement ressembler à sa mère, une tornade dans la vie de ceux qui la côtoyer. Un vent de liberté, de spontanéité et d'amour, sa gorge se serre de chagrin, son estomac se noue. Et c'est dans la bonne humeur et les blagues en tout genre qu'elles s'activent à leurs besogne. Quelques fois, Ivy lui jeter ses fiches à la tronche et s'amuser à imité les dinosaures devant les grandes baies vitrée, provoquant son hilarité. Ivy, que disait-elle a son sujet...un soleil, chaleureux, joyeux et sulfureux.
- Mon dieu, qu'elle horreur ! On peut savoir ce que vous faites ? S'exaspère Carline. Seigneur avez-vous couper les pâtes avec vos couverts ! Signore ! è un sacrilegio !
C'est la seule chose qui retient l'attention de l'ancienne chef étoilée pourtant de l'eau fait sa course sur le sol, une montagne de farine est couché sur le gigantesque plan de travail en marbre. Des éclaboussures d'œuf sont scotché sur les murs. Les deux jeunes filles la tête enfariné se font une bataille de pomme et de mandarine. La cuisine est un véritable carnage alimentaire. Carline est une vrai italienne dans l'âme, elle a passé sa vie à vanter les mérite de son petit patelin en Italie. Les plats italiens se cuisine avec doigté et subtilité.
Le carnage qui se joue ici est une torture pour la vieille italienne. Les pâtes rester depuis dix minutes à cuire dans la casserole ont durcit, les oignons ont été pelé à l'arrache par deux forcenés et ne parlons pas de la sauce tomate, marrons virant sur du gris, par bonheur elle a cramé et dégage une odeur de bruler. Hope plier de rire est à bout de souffle. Carline au pas de course pousse sans ménagement la demoiselle. Concentré et l'air sévère, elle jette l'immondice direction la poubelle sous les yeux effaré d'Ivy. Carline s'attaque à ce qu'elle sait faire de mieux : un repas digne d'un restaurant gastronomique. Une napolitaine qui ne sait pas cuisiner n'est pas italienne.
- Je crois que j'ai enfin trouver un domaine dans lequel tu n'excelle pas Graham. Tu es un danger pour cette cuisine.
Boudeuse, Ivy se renfrogne dans son coin. L'important c'est le cœur qu'elle a mis à l'ouvrage.
- Vous ne connaissez rien à mon art ! C'est l'effort le plus important !
- L'intoxication alimentaire l'est encore plus ! Lui rappelle Hope, larmes aux yeux.
- Seigneur ! Si votre père voyez l'état de sa cuisine, jeune fille ! Vous seriez bon pour un confinement ! S'égosille Carline, dépasser.
- Mais il n'est pas là ! Elle réplique puis ajoute avec joie. Cette journée est la meilleure de toute ma vie !
- Faux ! Ce soir va être la meilleure de ta vie ! Il y a un petit feu de camp au port ! Et il y a Cam, le beau et musclé. Cam Grant, celui qui n'arrête pas de te dévorer des yeux depuis le début d'année.
- Tu remet ça sur le tapis ! Je pourrais jamais sortir de cette tour dorée. Les sentinelles elles veillent ! Ce gars est abject ! C'est pas lui qui coller ses crottes de nez sous les tables en terminales ? Très peu pour moi.
- Rhoo Hope évolue un peu ! Il a changer, regarde moi ce Dieu du sexe qu'il est devenu. Il a toujours été sur tes talons. Tu ne peux pas rester revêche toute ta vie ! Tu es bonne pour aller chez les nonnes.
- Je préfère me donner à de la qualité !
Elle n'a pas beaucoup d'expérience dans les relations charnels. Elle en a eu certes mais sa première fois ne fut pas inoubliable comme certaines adolescentes le prétendent, mais un véritable calvaire. Elle n'avait rien ressenti, pas de frisson dans l'estomac ni l'entrejambe émoustillé. Juste une douleur lancinante et des crampes dans le bas-ventre. Cette expérience fut pour elle, un échec. La seconde fut pareil et ainsi de suite. Elle a fini par abandonner la lutte, puisqu'aucun homme semblait éveiller en elle un quelconques désirs, elle s'employer à s'en donner elle-même. Comme on dit : on est mieux servis que par sois-même. Ivy, elle, tout semblait lui avoir réussi, tout ce qu'elle entreprend se couronne toujours de succès. Autant qu'elle s'en souvienne, Hope a toujours du plancher dur pour être la meilleure, rien ne lui tomber dans les mains par miracle.
- Cause perdu va ! Crois-moi tes sentinelles ne vont pas nous voir venir. J'ai une technique pour ça ! Fait moi confiance !
Le mot tant redouter « confiance ». Il ne faut jamais faire confiance à Ivy Graham ça finit toujours par porteur malheur. Ivy remis de ses émotions tire discrètement la langue vers une Carline trop absorbée par sa tâche. Elle leurs fait sa spécialité, les Ravioli, Tortellini et Agnolotti. Le repas fut copieux, digne de son talent, comme toujours son amie avait eu les yeux plus gros que le ventre. Elle s'est maudit durant tout la soirée, le ventre en vrac, mais un sourire heureux étiré son visage.
Évidemment elles se sont appliquées à nettoyer la pagaille qu'elles avaient causées. Montant dans sa chambre sous les yeux envieux d'une amie qui trop curieuse ne peut s'empêcher de toucher tout ce qui lui tombe sous la main. Même sa lingerie y passe, Calvin Klein, Victoria Secret etc. Un peu plus tard dans la soirée, les trois femmes s'attardent sur la toiture de la villa, allongé tête contre tête, contemplant les étoiles et lumières de la belle Marblehead.
Les derniers rayons du soleil se pose sur la mer offrant le plus magnifique des spectacles. Hope profite que Carline de ses questions accapare Ivy sur ses projets d'avenir pour s'éclipser dans les divers couloirs, s'enfonçant dans les profondeurs du sous-sol où dort la bête, un assiette de raviolis en main. Le carrelage est froid sous ses pieds, le passage étroit. Une forme rectangulaire encastrée dans les murs en brique se distingue dans la pénombre. Elle appose sa main sur la surface métallique et glacée, déverrouillant le code d'accès, la porte s'ouvre dans un bruit sourd.
Une lumière aveugle brise la noirceur du passage, elle plisse les yeux, en fond résonne les bruitages d'une télévision en éveille. Assis sur le sofa, Blake se balance d'avant en arrière captivé par le film. Les fenêtres ouvertes elles laissent filtrés la lumière de la lune et le bruit du vent. Aujourd'hui, Blake est dans une attitude sereine, ses habits sont propres, ses cheveux mi-long boucle d'or ont été peignés avec soin. Son petit lieu sécurisant est banal mais confortable, ici, il dit ne pas entendre les voix, elles ont du mal à passer, le bunker bloquerai leurs ondes.
- Hey salut, frangine !
- Euh...bonjour Blake. Tiens c'est de la part de Carline.
Elle lui tend son assiette et il s'empresse de s'en saisir, gémissant à chaque boucher.
- Mon dieu cette femme est un dieu de la cuisine ! Viens assis-toi, tu te rappelles de Malcolm. Ce qu'on pouvait passer des heures à les regarder. Ça mettait maman en pétard ! Alors tes cours en ce moment ça va ?
- On fait avec ! Je suis dans une phase assez intensive dans mon cursus mais je m'en sortirai. J'm'en sort toujours !
- Tu as déjà choisit ta spécialisation ? Cursus science et politique ? C'est père qui va être content ! Ta choisit Princeton alors ? Maman aurait voulu que tu y ailles...
- Blake, j'ai fini le lycée depuis deux ans maintenant ! Je me suis spécialisé en psychologie à Harvard !
Le choc est si soudain qu'il le désarçonne. Paumer, il plisse les yeux. Un rire nerveux s'échappe de sa gorge, il se gratte la tête, larmes aux yeux.
- Je me suis enfoncé dans ma maladie c'est ça, hein ? Lache-t-il d'un ton chagrin. Mais c'est pas grave, c'est pas important ! Tu es la... tu es la...
Au bord des larmes elle acquiesce. Blake se racle la gorge, se relève et lui fait face, assis sur le pouf.
- La psychologie. Murmure-t-il sourire en coin. Je crois que d'une part ça ne m'étonne pas ! Avec un frère aussi déglinguer que moi, t'avais pas le choix ! Dis-moi simplement que c'était de ton initiative et pas celle des autres cette fois ?
Un silence s'abat sur eux.
- Hope...t'as pas fait ça pour moi, t'es pas aussi stupide, sœurette ! S'exclame-t-il, vexé. Quand apprendras-tu a vivre pour toi ! Je n'ai jamais demandé à être ton fardeau !
- Mais tu l'es devenu ! S'écrie-t-elle pris d'un accès de furie.
Les mots aussitôt échappés, sont à moitié regretter. Il est et sera à jamais sa charge. Qui le fera à par elle, depuis la mort de sa mère, c'est elle qui en est responsable. Elle est devenue sa figure maternelle. C'est cruel mais parfois elle espérais qu'il disparaisse soudainement pour ne plus avoir à porter cette malédiction. Elle se maudit mentalement. C'est son frère... son petit frère et elle l'aime.
- Pardon... j'aurais pas du dire ça.
- J'suis désolé, tellement désolé d'être un boulet pour toi ! Ma vie a pris le pas sur la tienne ! Ce n'est pas de ta responsable.
- Si ça l'est, mon frère, ma responsabilité.
- Je n'ai pas choisit cette vie...Hope ! Je la déteste toute autant qu'elle est. Je n'existe plus aux yeux de la société... je suis mort tu te rappel ? Toi tu as la chance de parcourir le monde, de te mélanger aux autres. J'espère que tu as fait des efforts pour t'intégrer. Tu imagine pas la chance que tu as. J'crois que je préfère mes moments de folie. La au moins je n'ai pas la notion du temps qui passe, j'suis plus vraiment là. Il vaut mieux peut-être que je reste dans mes tourments..
- Dis pas ça ! J'ai besoin de toi sinon comment pourrais-je supporter de vivre avec le Grand Manitou.
- Il me hais et je le hais ! Tout ce qui n'a pas d'utilité pour les Chester finissent au placard.
- Il ne sait pas comment s'y prendre avec toi ! Ça lui fait peur. Il est...
- Il est lui ! Finit-il par dire. Un personnage égocentrisme, arrogant et suffisant. Quand je pense qu'il veut finir à la tête de l'état. Si seulement le monde savait... j'imagine ça tête, s'il venait à découvrir que je fais la une des tabloid et des journaux. Richard Chester tombant de son pied d'estrade ! Rien que pour ça je suis tenter de me montrer au grand jour. Mais si je fais ça....
- Tu me fais tomber avec lui, acheve-t-elle de dire d'une voix sombre.
- Et ça il n'en est pas question, je te laisserai pas essuyer ses échecs et payer pour ses erreurs. Je n'ai que toi en ce monde.
- Et je n'ai que toi en ce monde...
Et elle éclate en sanglot, la douleur lancinante prend le pas. Elle est secouée de toute part par son chagrin. Un chagrin qui régit sa vie depuis la mort de sa mère. Blake reste silencieux respectant sa souffrance, il attend que la tempête passe. Il sait qu'elle déteste ces moment de faiblesse, ils sont pareils. Elle vient s'asseoir à ses côtés sur le pouf, tête contre tête dans un moment de tendresse absolu. Les billes lumineux de Blake le montre au mieux de sa forme. Elle a oublié à quel point il était beau. Ils ont hérité des mêmes yeux électrisant de leurs défunt mère. La lumière du bunker leurs rendent justice. Et cette petite fossette qu'il a toujours lorsqu'il sourit, est elle aussi présente ce soir. C'est lui qui lui ressemble le plus... ces cheveux sablés sont semblables à ce qu'elle posséder.
La douleur n'en est que plus lancinante, aujourd'hui, elle prend conscience de la souffrance que son père a dû endurer en ce confrontant à lui. C'est son portrait craché, l'échec est d'autant plus cuisant pour le paternel. Evy Chester était un génie de la médecine, Blake lui aussi est un virtuose dans son domaine, l'informatique. Cette famille est une belle brochette de talent. C'est lui qui devrait avoir le monopole de la souffrance, c'est d'autant plus honteux pour elle de s'épancher devant lui. Blake a toujours eu une force qui lui fait défaut encore aujourd'hui. Il est tel un puit qui se rempli dans le silence le plus total. La culpabilité la ronge de l'intérieur. Elle a échouer en tant que figure d'autorité et pire encore en tant que sœur. Qu'est ce qui la différencie de son père ? Ne le laisse-t-elle pas souffrir en silence, elle aussi ? En quoi est ce mieux ? Elle pourrait sortir, là tout de suite et mettre fin à ce calvaire de deux ans, le libérer de sa prison dorée mais se condamnerai elle et son père a un futur sans avenir. Blake ne l'accepterai jamais, il serait alors balloté de famille d'accueil en famille d'accueil.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai quelques chose sur la figure, regarde ta tête ! S'exclame-t-il amuser.
- Rien... je suis contente de te voir petit frère. Souffle-t-elle dans un sanglot qu'elle étouffe.
- Ce que tu peux être bizarre mais ta toujours été un peu tarée sur les bords ! Persifle-t-il, gentiment.
Elle rit désarçonné par sa bonne humeur, Hope s'avance, prudente. Les pupilles de son jeune frère brillent d'une lueur joyeuse, elle a affaire à un Blake totalement lucide et Maitre de lui-même. Ça faisait si longtemps... tellement longtemps. Son petit frère est de retour.
- Tu peux parler... Un jour, je nous sortirai de là, on ira loin de tout ce bordel ! A la fin de mes études, on ira au fin fond du monde. Tu n'auras plus jamais à te cacher, j'en fais le serment, sur notre mère.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top