Chapitre 8

Je suis à présent enfermé dans la chambre que m'a prêté Caleb ou du moins cette...cette chose ! Comment j'ai pu lui faire confiance ? J'aurai dû me douter qu'il y eût quelque chose qui clochait derrière toute cette attention. Un homme comme lui n'aurait jamais pu s'intéresser à moi. C'était un piège, cette soirée était carrément préméditée. Il m'a juste entraîné chez lui. Il a usé de ses pouvoirs où je ne sais pas quoi pour me mettre en confiance.

« Maël, ouvre-moi, je peux tout expliquer ! dit-il doucement à travers la porte.
- Je croyais que c'était trop tôt que mon esprit pourrait exploser ?! 
- S'il te plaît, laisse-moi une chance de m'expliqu...
- Non ! Tu...tu es...tu es quoi ? dis-je dans un murmure, je ne pense pas qu'i m'est entendu.
- Un démon, je sursaute en entendant sa réponse, comment il a pu m'entendre ? 
- Tu m'as trahi, tu t'es foutu de moi. Bah oui, comment j'ai pu croire que tu t'intéressais à moi ? Je ne suis rien, je n'ai rien...
- Non, non ! Maël ! Je te promets que je ne me suis pas joué de toi, je suis réellement sincère. Laisse-moi tout t'expliquer ! »

Je ne réponds rien et me recroqueville un peu plus sur moi-même dans le lit. J'ai peur, réellement peur, j'ai l'impression de revenir quelques années en arrière quand je subissais les humeurs de la famille Adams. Je veux que ça s'arrête. J'en ai marre de souffrir, d'être la cible facile.

« Maël, je sais que tu dois avoir peu et je suis désolé, mais comprends-moi. Comment j'aurai pu t'annoncer ce que je suis alors que tu n'as pas totalement confiance en moi. Je voulais que tu le découvres par toi-même, mas pas de cette manière. De plus, je voulais te garder à l'écart de ce monde le plus longtemps possible, me dit-il sincèrement et il reprend plus doucement. Du moins, jusqu'à ce que tu n'aies plus de soucis ans ta vie. »

Je fixe la porte comme si celle-ci allait me donner la réponse que j'attends. Qu'est-ce que je dois faire ? Sans vraiment que je m'en rendre compte, je m'approche de la porte et l'ouvre. Je découvre Caleb, totalement humain, sa beauté en moins. 


« Mae...
- Ne m'approche pas, je veux juste rentrer chez moi. »

Il se recule et hoche la tête en signe de défaite. Il se décale et me laisse passer après quelques minutes, nous sommes à présent dans sa voiture et nous roulons jusqu'à mon appartement. L'ambiance dans l'habitacle l'ambiance est vraiment lourde. J'ai peur sans vraiment avoir peur, c'est sans doute Caleb qui use de ses pouvoirs pour que je ne panique pas et je pourrais presque le remercier pour ça, enfin presque. 

« Maël...
- Non, je veux juste rentrer chez moi et tout oublier »

Son visage exprime la douleur, mais je m'en fiche. Il ne peut pas m'en vouloir pour ça. Je pense avoir tout de même assez bien réagi face à son mensonge. Je sors de la voiture une fois que nous sommes arrivés, sans me retourner, je marche jusqu'à l'entrée de mon immeuble et de m'y engouffrer. Je dois me reposer et rester seul pendant un moment.

Une fois dans mon appartement, je verrouille la porte d'entrée à double tour, je baisse les volets et je m'assois à même le sol devant la table basse du salon et adossé au canapé. Je regarde ce qu'il y a sur ma table basse, plusieurs feuilles de dessins sont posées dessus et chaque dessin est relié à Caleb. Je n'arrive pas à me résoudre de les jeter. Au contraire, je veux encore le dessiner. Alors je prends une feuille et un crayon et je commence à dessiner. Des traits fins, des traits épais, le dessin prend forme petit à petit.

Je finis tout de même par relever le regard et vois que l'heure est presque aux aurores. Je baisse de nouveau le regard sur mon dessin. Ce n'est pas Caleb que je viens de dessiner, du moins sa forme humaine. Je retourne la feuille à la hâte et me lève, mais je suis pris d'un vertige. Je me rattrape tant bien que mal et je sens une odeur étrange flotter dans l'air, je regarde autour de moi, mais rien. L'appartement est propre et pas de reste de nourriture, donc pas possible d'avoir cette odeur ici. Je sursaute en entendant les vibrations régulières de mon téléphone dans ma poche. Je le prends et décroche.

«Maël, n'ouvre à personne et surtout n'invite personne à entrer, même si c'est moi ! m'ordonne Caleb avant de raccrocher. »

Je ne comprends plus rien, mais je ne me sens plus du tout en sécurité ici. Je me sens angoisser tout d'un coup, j'ai envie de d'avoir Caleb à mes côtés-là tout de suite. Pourquoi je dois être si contraire avec moi-même. J'ai peur, la solitude ne m'a pas autant pesé depuis très longtemps. Je dois écouter Caleb ? Où sortir ? Où alors appeler Allan ? Je ne sais pas, mais je n'ai pas à réfléchir davantage puisque j'entends quelqu'un toquer à ma porte. Je m'en approche et regarde par le judas pour y apercevoir une ombre pas du tout humanoïde. Je m'écarte de la porte le plus possible et me laisse glisser au sol contre le mur derrière moi. 

Mon téléphone toujours dans ma main, j'hésite à appeler Caleb, mais entre lui et ce truc derrière ma porte, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Un monstre ok, deux, un peu moins. Des coups un peu plus forts contre ma porte me font baisser mes dernières résistances et je compose le numéro de Caleb.

« Je t'en prie fait vite, la porte ne tiendra pas...dis-je avant qu'il ne parle.
- Tu as vu la chose ? 
- Une ombre bizarre, mais pas du tout humaine.
- Un Shadok, ok écoute-moi bien Maël, tant que tu ne l'invites pas à entrer, il ne pourra pas entrer. Je fais au plus vite ! dit-il avant de raccrocher. »

Je laisse tomer mon téléphone en me recroquevillant sur moi-même. Tout est en train de se détruire autour de moi. Y a encore quelques jours, je vivais avec mes malheurs et là, je vis des trucs de dingues. D'abord, je laisse un inconnu m'entraîner à faire des choses que je n'aurai jamais osé faire, puis cet inconnu, Caleb, est un démon et ce truc derrière ma porte. Je me répète encore et encore, mais rien n'y fait, je n'arrive pas à me faire à l'idée.

Un gros boum me fait relever le regard d'un coup et je me lève puis m'approche de la porte pour regarder à travers le judas. Je ne vois que Caleb ou ce démon...je ne sais pas trop. Il tourne la tête et j'ai l'impression qu'il me fixe, son sourire, même dans cette forme est le même. Je sais que c'est lui et pas autre chose. Sans vraiment réfléchir, je déverrouille la porte et l'ouvre. Le regard de surprise que me lance Caleb me fait rire, enfin intérieurement.

Je ne pense pas être sous son charme, car après tout, je l'ai appelé alors qu'il n'était pas à côté de moi. Ma conscience me dit de lui faire confiance ou du moins lui laisser le bénéfice du doute. Une fois assis sur mon canapé, je regarde Caleb dans les yeux, même si ses yeux sont effrayants sous cette forme.

« Je veux tout savoir, dis-je en l'invitant à entrer. » 
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Heyyy

Voici la suite !! Un avis ?

À la semaine prochaine pour la suite !

Mymy

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