Chapitre 2

« Je suis désolée, mais monsieur Leroi n'est pas disponible, appelez pour avoir rendez-vous.
- Mais je vous dis qu'on m'a demandé de venir ici ce matin afin que je puisse rendre la veste de votre patron.
- Je l'aurai su sinon, il n'y a rien dans son agenda.
- Qu'est-ce qui se passe ici ? je tourne la tête et vois l'inconnu que je cherche à voir depuis maintenant dix minutes. Oh, c'est vous ? Suivez-moi, Manon, retardée d'une demi-heure mon prochain rendez-vous. »

Je suis l'homme jusqu'à son bureau et remarque tout de suite une autre présence que la nôtre. Je tourne la tête pour voir une femme, celle des urgences, emmitoufler dans une couverture qui donne envie de s'y réfugier. C'est limite si je ne louche pas dessus, je rêve de dormir paisiblement, un peu comme hier à vrai dire. Je me demande pourquoi elle est ici alors qu'elle a l'air malade, peut-être que l'homme veut la surveiller.

« Je suis désolé, pour l'accueil, commence l'homme en faisant revenir mon intention sur lui. Je vous remercie par ailleurs d'être venu jusqu'ici pour me rendre ma veste et mes effets personnels.
- Je vous en prie, c'était la moindre des choses après ce que vous avez fait pour moi, dis-je timidement.
- Ce n'est rien, si vous avez besoin de quoi que ce soit voici mon numéro personnel, appelez-moi. 
- Merci, je ne vais pas vous retarder davantage dans votre travail, bonne journée. 
- Laissez-moi vous proposer un thé ? C'est la moindre des choses...
- Non merci, mais je préfère rentrer chez moi. »

L'homme me regarde avec un regard contrarié avant de sourire et de hocher la tête, prononçant cette phrase qui me donne envie de fuir : peut-être une autre fois. Je sors rapidement de la pièce, fuyant l'homme et son regard qui m'a troublé plus que nécessaire. Je n'osais pas le regarder, il est tellement beau. Il est grand, fort et il a l'air autoritaire, même si je soupçonne un côté très doux et protecteur. Je ne sais pas pourquoi, peut-être le regard qu'il m'a lancé hier. Je dois me reprendre, une personne comme lui ne s'intéressera jamais à un mec comme moi. Je me sens comme une sous-merde maintenant. En plus, la jeune femme assise sur le canapé dans le bureau à l'air d'être chouchoutée. Ils doivent être ensemble, même au travail l'homme prend soin de sa petite amie. 

Je retourne rapidement chez moi. Je ne supporte pas d'être très longtemps hors de la maison, enfin appartement. Je me demande comment font les gens pour être si à l'aise avec autant de monde autour d'eux. Je me sens toujours angoissé et prêt à exploser à tout moment lorsque quelqu'un m'aborde ou même me parle, voir m'approche. C'était évidemment le cas tout à l'heure avec ce patron un peu trop canon. Il n'a pas l'air d'être humain, ni même d'exister. Il a l'air bien trop parfait. De toute façon, je ne le reverrai pas de sitôt, voir jamais et c'est tant mieux ainsi. Pas besoin de provoquer ma mort pour cette raison, même si pour une beauté pareille ça vaudrait le détour. 

Je secoue la tête pour me vider l'esprit avant de rentrer dans mon appartement et de m'y enfermer. Je m'assois sur le canapé et observe mon appartement qui à l'air propre, trop propre pour que quelqu'un vive ici. Pour autant, je vis dans cet endroit, mais j'ai l'impression d'être un touriste dans mon propre chez-moi. À part dormir et me laver, je ne fais rien d'autre ici.

Mais je me sens tout de même bien ici, dans le salon, j'ai une table basse et un canapé deux places, avec un écran plat accroché au mur. La cuisine est ouverte sur le séjour, avec le strict minimum et un mini frigo qui ne me sert à rien à vrai dire. Ma chambre se résume à un placard intégré entre les murs et un lit deux places. La salle d'eau est assez petite et normale. Et ce qui est bien avec cet appartement, c'est le balcon. Rien de bien extraordinaire, mais ça me suffit amplement, c'est même beaucoup trop. 

Je sursaute en sentant mon téléphone vibrer dans la poche de mon sweat. Je le prends et regarde la notification, Allan vient de m'envoyer un message qui s'inquiète de mon état. Je lui réponds rapidement que tout va bien et m'allonge sur le canapé posant par la même occasion mon téléphone sur la table basse. 

Je souffle en fixant la télé éteinte, je me demande ce que je vais faire maintenant. Je suis en vacances, celle de Pâques. Il ne me reste que quelques mois avant d'être en vacances d'été. Et je ne sais pas quoi faire. J'aimerais aller à Londres, mais rien de tout ça ne m'est accessible. JE suis en dernière année de licence et je n'ai toujours pas fait de demande pour un master, non pas parce que je suis nul en études, mais parce que tout m'est fermé. À cause d'eux, tout ça par fierté.

J'espérais pouvoir m'enfuir de cet endroit, mais même ça, je n'ai pas le droit d'y avoir accès. Je ferme les yeux sachant pertinemment que me remémorer ce que je n'aurai jamais me fera plus de mal qu'autre chose, mais la seule chose que je réussis à faire, c'est de voir le bel inconnu du parking. Son odeur restera dans ma mémoire un long moment. 

Je sursaute en entendant une vibration continue provenant de mon téléphone posé sur la table basse, cette dernière amplifie les vibrations. Je regarde qui m'appelle et voit un numéro inconnu s'afficher. Je fronce les sourcils et me redresse, j'éclaircis ma voix puis décroche. 

« Bonjour, je cherche à joindre monsieur Evans, dit une voix de femme.
- C'est moi, répondis-je anxieux.
- Oh ! Je suis l'assistante de Maitre Lavot, je voulais vous parler de ce que votre avocat a reçu de la part de Maitre Linton, l'avocat de vos parents...
- Ce ne sont pas mes parents.
- Oui, excusez-moi. L'avocat de la famille Adams nous a fait parvenir une demande et nous voudrions vous voir afin de pouvoir en parler.
- Je vois, quand nous devons nous rencontrer ?
- Est-ce que nous pourrons nous voir demain à 11 heures 30 ? »

J'accepte l'heure du rendez-vous et raccroche. Je me lève et vais dans ma chambre. Je me baisse et attrape le sac sous mon lit. Je regarde ce qui me reste, je n'ai pas assez pour payer l'avocat. Comment je vais faire ? Pourquoi je ne peux pas vivre tranquillement ? Ils m'en font baver même quand je me suis libéré de leur emprise. J'essaye de me remémorer les jours où tout allait bien, mais chaque bon souvenir se termine mal. Je ne sais pas comment j'ai fait pour vivre autant de temps, que ce soit à leurs côtés ou loin d'eux. Je décide d'appeler Allan, peut-être qu'il aura une solution. 

« J'arrive dans une heure, pendant ce temps fais moi à manger, j'ai la dalle. Merci ! dit-il avant de raccrocher. »
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Heyy

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