Conclure le match sur une égalité
Bonjour, bonjour,
Alors ce chapitre est le dernier de la fic et sa conclusion, où enfin nos deux idiots se rendent un peu à la raison ;)
Ceci étant, ne partez pas tout de suite quand vous aurez fini de lire. Ou plutôt, revenez mercredi prochain. Parce que dans un grand élan de luxure, j'ai écrit un gros OS purement lemon en bonus à cette fic. Enfin pour ceux qu'un peu de PWP tente ;) Et qui fait aussi un petit focus sur le "et après".
Sinon, si vous cherchez de la lecture, il y a toujours la fic jumelle de ma copine Barjy : https://www.fanfiction.net/s/12730318/1/A-contre-sens
Bises à tous et merci pour vos reviews <3
_Butch, t'es là ?
V cogna contre le lourd battant sans vraiment parvenir à étouffer la sourde inquiétude qui le hantait depuis deux jours. Butch n'avait répondu à aucun message, pas plus qu'à ses appels. Or, à part dans ses périodes de chaleur, c'était devenu excessivement rare qu'ils restent sans communiquer plus d'une demi-journée.
Il entendit remuer à l'intérieur, preuve que quelqu'un occupait les lieux.
_Butch, c'est toi ? Ouvre ou je défonce cette putain de porte !
Le bruit d'une masse qui s'affale et peine à se traîner résonna.
V s'apprêtait à prendre son élan pour donner un coup d'épaule dans la porte quand la voix de Butch retentit de l'autre côté. Rauque, basse, ravagée. Presque avec la même inflexion que pendant ses chaleurs.
Impossible cependant que cela arrive deux fois dans le même mois.
_Faut que tu t'en ailles, V..., le supplia-t-il.
_Butch, putain. Il se passe quoi là ? Ouvre, nom de Dieu, parce qu'il est hors de question que je me tire tant que tu ne m'auras pas répondu !
D'où il était, V put pratiquement palper l'hésitation de l'autre homme, de quoi augmenter sa fébrilité. Puis le verrou grinça dans son logement et la poignée se trouva abaissée. Le battant s'écarta pour dévoiler un Butch à peine enroulé dans un peignoir défraîchi, le teint cireux, les yeux brillants et le front couvert de sueur.
Instinctivement, V avança la main mais le flic recula dans un grand sursaut, évitant le contact. De plus en plus affolé, V le suivit tandis que Butch se traînait jusqu'à son canapé sur lequel il s'effondra, le dos ployé, la tête entre les mains et son sexe visiblement douloureusement érigé entre ses cuisses.
_Merde, qu'est-ce qu'il se passe ?
N'obtenant pas de réponse, V referma derrière lui et s'approcha. Pas assez pour toucher Butch, mais suffisamment pour imposer sa présence.
_Butch, réponds-moi, exigea-t-il.
Le flic releva le nez, plantant son regard noyé aux pupilles dilatées dans celui de V.
_Tu te souviens de mon histoire de dope, celle qui affecte les omégas ?
Sentant venir les emmerdes, V se dirigea vers la cuisine pour récupérer une bouteille d'eau fraîche qu'il tendit à Butch. Celui-ci se la passa dans le cou en gémissant de soulagement, inconscient de la sensualité brute qui se dégageait de son geste, ou même du désir qu'il pouvait éveiller chez V.
Celui-ci incita son compagnon à poursuivre d'un signe de tête.
_J'ai foncé dans le tas comme un con. Comme d'habitude tu me diras, ricana-t-il. Je me suis fait chopper par un de leurs dealers et deux de ses gorilles. Ces enfoirés m'ont injecté leur merde. J'ai réussi à leur coller une droite avant que ça ne fasse effet pour venir me planquer ici. Mais ça ne me lâche pas depuis deux jours...
Le regard planté dans celui de V, il frissonna avant de se recroqueviller sur lui-même.
_Merde... C'est comme..., tenta-t-il, haletant. Des vagues. Des vagues qui n'en finissent pas. J'ai mal partout tellement je... Oh putain, j'en ai besoin...
_T'as essayé les suppresseurs ? Ça a l'air de « forcer » tes chaleurs.
La mâchoire contractée, Butch secoua la tête.
_Marche pas... C'est pas la même chose. Tu vois pas ? J'ai... Je suis lucide, putain. Mais j'arrive à peine à me traîner. J'ai la tête lourde et tout le corps en feu. C'est...
_Un dérivé du GHB peut-être ? Modifié pour affecter les omégas ?
V réfléchissait à haute voix tout en luttant pour ne pas se laisser submerger par les phéromones de sexe qui emplissaient la pièce. Elles semblaient l'appeler, nées de Butch pour le rendre taré et le pousser dans ses derniers retranchements.
_J'en sais rien et je m'en tape, répondit ce dernier de sa voix rocailleuse. V...
_Y a peut-être un antidote. Un truc qui te ferait redescendre plus vite que ça. Ils ont dit quelque chose ?
_Mais bien sûr, on a tenu une conversation hyper polie et civilisée sur les effets secondaires probables. Allez, arrête de déconner deux minutes.
Le visage de Butch était tordu par le contrôle de fer qu'il s'imposait, et sans doute l'urgence acide qui courait dans chacune de ses terminaisons nerveuses.
_V, faut que tu t'en ailles... Je... Je supporte même pas le contact du tissu. Faut... Je sais pas ce qu'il me faut. Que je me foute à poil déjà... Et après... Han putain... Si tu restes, tu sais ce que... je vais te demander. Et...
Un spasme d'une intensité hors du commun arqua son corps, dévoilant un petit peu plus de son torse couvert de sueur par l'entrebâillement du peignoir. V nota aussi que Butch ne réprimait qu'à grand-peine le geste de poser sa main sur son sexe, sans doute pour tenter de se soulager.
_Je t'emmène à l'hosto. Hors de question que tu restes comme ça !
_V, putain ! Je veux pas aller à l'hosto. Je veux pas qu'un de ces gars me touche. Tu comprends pas ?! Je sais pas ce que je pourrais faire. Ça me rend taré !
Il y avait de la supplication dans les prunelles noisette. Comme ce premier jour dans la ruelle.
Précautionneusement, V s'approcha jusqu'à s'agenouiller en face de Butch, toujours sans le toucher.
_Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ? Tu veux essayer des suppresseurs plus forts ? Je dois pouvoir te trouver ça.
_Tu veux vraiment m'aider ?
Le regard de V fournit une réponse assez explicite pour que Butch trouve le courage de tendre la main. Une main agitée de soubresauts mais paradoxalement ferme. En dépit de l'évidence de son désir, ce fut au tour de V de reculer comme si un aiguillon s'était fiché dans sa poitrine.
_Tu déconnes, j'espère ?
Si Butch fut blessé par cette répartie, il ne le montra pas. Au contraire, une résolution nouvelle s'ancra en lui, jusque sur ses traits contractés.
_J'ai jamais été aussi sérieux...
V se releva et balaya la proposition d'un geste rageur, indifférent aux pulsations de son sexe prisonnier de son pantalon trop serré.
_T'es pas dans ton état normal, Cop. T'as raison, je vais y aller. Je reviens avec d'autres suppresseurs, OK ? Ou ce que je pourrai trouver. N'importe quoi !
Préoccupé, il ne sentit pas venir le mouvement trop vif de Butch qui se leva d'un bond et le plaqua sans douceur au mur. L'air quitta les poumons de V, épinglé contre un corps brûlant. Avide, son agresseur chercha ses yeux.
_V, est-ce que t'as envie de moi ?
_T'as un doute ?
Amer et sarcastique, il pressa son bassin contre celui de Butch qui gémit et convulsa, complètement électrisé par cet infime contact.
_Mais pas comme ça.
_Je suis lucide, gronda Butch. Plus que pendant n'importe quelle putain de chaleur.
_Cop, on t'a camé...
_Je bande dès que je pense à toi. Avec ou sans dope. Depuis des mois...
V déglutit douloureusement alors que Butch s'enhardissait jusqu'à peser sur lui de tout son poids. Son corps solide comme un roc le tentait plus qu'aucun autre avant lui. Un besoin qui ravageait tout sur son passage, jusqu'à la logique.
Il agrippa les hanches de Butch pour entraver ce mouvement qui le rendait dingue et plongea dans les pupilles dilatées par le désir. Jamais il n'aurait fait l'affront à Butch de penser que leurs natures respectives entraient en ligne de compte dans l'équation du désir qui les liait. Le flic ne bandait pas pour n'importe quel alpha, tout comme V ne bandait pas pour les omégas.
Butch le désirait, lui. V. L'alpha dont personne n'osait s'approcher, dont personne ne savait comment percer la carapace. Sauf un certain flic, qui n'avait même pas eu conscience de le faire. Il s'était juste infiltré sous la peau de V, presque à leur insu à tous les deux.
Les menant tout droit à cet instant où reculer n'était plus une option. Où toutes les vérités, jusqu'ici mal dissimulées derrière la façade chancelante de l'amitié, se trouvaient mises en lumière.
_Ne joue pas à ça avec moi, Cop, gronda V, menaçant. Parce qu'une fois que tu seras à moi, il n'y aura pas de retour en arrière possible.
Si V avait escompté effrayer Butch avec son petit discours, il ne put que constater son échec. Le sourire de son flic devint lascif, presque complice, comme s'il l'avait percé à jour depuis longtemps, et sa réponse en fut la preuve.
_Tu crois que ça va prendre avec moi ? Je te connais, V. T'essayes de me foutre les jetons. De jouer les grands méchants alphas qui risque de céder à sa nature. Histoire que si on s'envoie en l'air, ça n'ait pas l'air aussi... important que ça l'est en réalité. Mais, au fond, t'es sérieux, n'est-ce pas ? Tu me veux aussi. Pour toi. À toi. Et pas juste mon cul d'oméga. Sinon tu t'en foutrais de me baiser, quelles que soient les circonstances.
Les mots ricochèrent en V jusqu'à atteindre des parts de lui enfouies et verrouillées depuis des décennies. Depuis que son père lui avait fait comprendre que de s'en remettre à quelqu'un d'autre le rendait faible.
Mais Butch...
Butch n'avait rien de faible. Il était déterminé, intransigeant. Inflexible à sa manière. Oméga ou non, V savait qu'il n'aurait jamais à questionner sa loyauté. Alors oui, il voulait cet homme. Plus qu'il n'avait jamais voulu quoi que ce soit. Il le voulait comme on désire enfin quelque chose pour soi. Pour la première fois de sa vie.
Les traits durs et contractés, il resserra sa prise sur les hanches robustes et se pencha jusqu'à se tenir à un souffle de Butch.
_Dernière chance, Cop.
Ce fut le flic, toujours armé de ce foutu sourire en coin, qui se pencha et captura la bouche de V. Au début, il ne se passa rien. Ou pas grand-chose. L'habituel ballet des lèvres, des langues et des dents qui se croisent pour mieux s'entrechoquer. Puis l'évidence explosa au détour d'un souffle avec la violence d'une charge de C4.
V feula à la manière d'un fauve et arracha le peignoir de Butch qui répondit par une brutalité égale. Avec des gestes barbares, il déchira les vêtements de V, son t-shirt qui se retrouva en lambeaux sur sa poitrine, sa braguette dont les boutons s'envolèrent...
Il n'eut néanmoins pas le temps de terminer, car un mouvement vif inversa leurs positions. Butch se retrouva plaqué au mur, la joue écrasée contre le papier peint défraîchi, le corps de V pesant derrière lui, aussi lourd qu'un semi-remorque.
_Putain, oui !
Le sexe tendu et engorgé de son amant se logea directement entre les lobes offerts de son cul, entamant des va-et-vient secs et rythmiques. Du moins jusqu'à ce que l'infernale moiteur suintant de son intimité ne se répande entre eux, provoquant des bruits de succion proprement obscènes.
V se pencha alors à son oreille dont il mordit sans douceur le lobe, une main sur la hanche de Butch et l'autre autour de sa gorge. Sans serrer, sans entraver ses soubresauts. Juste pour lui faire sentir sa présence.
Comme si Butch aurait pu l'oublier...
_C'est ça que tu veux, Cop ? Vraiment ? Que je te baise comme un soudard contre ton mur ? Comme une pute de bas étage ?
Butch rua, au bord de la déraison tant son besoin de V le mettait au supplice.
_Ouais. C'est ça que je veux. Ta queue. Dans mon cul. Toi... Moi... Je me branle de la logistique.
V se figea, son sexe dur pressé contre l'intimité moite et palpitante, prêt à la pénétrer.
_Cop... T'as déjà fait ça ?
_Qu'est-ce que ça peut foutre ? Je ne suis pas une putain de pucelle. Tu sais bien que le cul d'un oméga est fait pour ça. Se faire baiser.
Il se retrouva décollé du mur avant même d'avoir pu finir de prononcer correctement ce dernier mot.
_Quoi ? V ! Qu'est-ce que tu fous ?
_Sur le canapé, ordonna-t-il. Assis. Maintenant !
Debout, à demi nu, à peine couvert de ses vêtements déchirés, son sexe raide et brillant de l'humidité de Butch, il était magnifique et terrible. Ce fut ce désir ardent auréolant ses traits qui dissuada le flic de protester, même si une part de lui répugnait encore à se soumettre aux injonctions d'un alpha.
Sauf que ça n'était un alpha. C'était V. Juste V.
Butch se laissa tomber sur les coussins, nu, les jambes grandes ouvertes, une main posée sur son sexe pour le caresser. Aussi provocant que V était dominateur.
_Oui, touche-toi, ordonna ce dernier. Doucement. Fais ça bien.
Joueur, Butch cracha dans sa paume, reprit son sexe en main et entreprit de se masturber sans quitter V des yeux. Sa queue, ses testicules. Ce pli encore secret entre ses cuisses.
_Tes jambes, relève-les...
Aucune hésitation. Butch obéit tandis que V se débarrassait des lambeaux de son t-shirt, ainsi que de ses bottes de combat. Il ne conserva que son pantalon de cuir, largement ouvert sur son sexe.
D'un mouvement souple, il s'agenouilla entre les cuisses de son amant, là où la pudeur n'était plus de mise. Ainsi exposé, Butch ne manifesta aucune gêne et laissa l'autre homme se repaître de la vue sur sa queue dressée et son intimité humide.
Les larges paumes se posèrent sur ses cuisses pour les lui écarter davantage. Contraste de peau dorée sur un épiderme d'Irlandais, laiteux. Ce contact presque innocent tira un long gémissement à Butch qui entreprit de se caresser plus fort.
V le retint en superposant ses doigts aux siens.
_Ne jouis pas...
_Alors presse-toi !
Sa nuque renversée sur le dossier, sa bouche ouverte sur son souffle court, ses cheveux humides de transpiration et l'odeur de ses phéromones étaient en train de rendre V complètement dingue. Avec un sourire fauve, il se pencha pour capturer ces lèvres trop rouges et, dans le même mouvement, glissa deux doigts dans l'intimité offerte. Un long frisson secoua Butch qui l'accueillit sans peine, son corps dilaté et trempé s'ajustant avec bonheur à cette intrusion tant attendue.
Pourtant, dès que V cessa de ravager sa bouche, il trouva le moyen de ronchonner.
_C'est ta queue que je veux. Pas tes doigts.
Sadique, V en ajoutant un troisième, son sourire machiavélique placardé sur son visage. Puis un quatrième pour faire bonne mesure.
_Tu sais que je pourrais le faire, n'est-ce pas ? susurra-t-il. Glisser ma main en toi. Tout entière. Et tu aimerais ça...
_C'est ta queue que je veux, répéta Butch en tentant de bien détacher chaque syllabe.
Malgré cela, les doigts inquisiteurs de V lui faisaient perdre la tête. Il avait l'impression d'être touché partout à la fois. Et enfin ce vide en lui commençait à s'apaiser. Comme si la gloutonnerie de son corps se retrouvait enfin nourrie par la présence en lui de son amant.
_Plus !
V accéléra, le caressant et le masturbant plus vite, plus fort, indifférent aux lances de désir qui lui perçaient les reins, à son sexe déjà au bord de l'implosion, à la lourdeur de ses testicules.
Sans bien savoir pourquoi, il poursuivit cette torture un temps qui lui parut infini, poussant Butch au plus près de l'orgasme pour finalement le lui refuser. Parfois il se penchait pour l'embrasser ou lécher les perles liquides venues couronner sa queue. Le goût manqua de lui faire perdre toute retenue et il y retourna de plus en plus fréquemment, jusqu'à s'autoriser à prendre tout entier le sexe roide dans sa bouche.
_Maintenant !
Sous lui, Butch ruait encore et encore. Mais V lui refusa bel et bien le soulagement de la pénétration, le forçant à venir ainsi, dans sa bouche. À partager cette intoxicante saveur qu'il goûta avec une délectation sauvage. Le sperme de Butch envahit sa gorge jusqu'à déborder sur ses lèvres, se perdant dans sa barbe et sur son menton.
Il se redressa, ses doigts caressant toujours la prostate de Butch qui se contorsionnait dans tous les sens tant son orgasme l'avait rendu sensible.
_Nettoie, ordonna V en lui présentant son visage.
_Uniquement... si tu me... baises après, haleta Butch.
Pour toute réponse, V ôta ses doigts, sachant qu'il ne laissait rien d'autre derrière lui qu'une insoutenable sensation de vide. Butch se pencha et entreprit de récupérer de sa langue chaque gouttelette égarée sur le visage rude. Il gémit quand son propre goût se superposa à celui de V.
_Je veux sucer ta queue.
_Décide toi, Cop, ricana l'alpha. Tu ne m'as pas l'air très cohérent. Tu veux ma queue dans ta bouche ou dans ton cul ?
_Enfoiré...
Puis, tandis que Butch mêlait leurs langues pour entrelacer le plus intimement possible leurs saveurs, V le pénétra. D'un coup. Une longue poussée qui ne laissait place ni à l'hésitation ni aux remords.
Butch hurla son nom et le serra à lui broyer la colonne vertébrale.
_Je vais te baiser, Cop, lui assura V. Pendant des heures. Je ne vais pas te lâcher. Et tu vas jouir. Sur ma queue. Encore et encore. Et quand j'aurai décidé que tu en as eu assez, ce sera mon tour de jouir au plus profond de toi. Et tu garderas mon foutre en toi pendant des jours. Mon odeur. Tu seras à moi, O'Neil. Tu entends ?
_Ça fait des mois que je suis à toi, abruti. Alors boucle-la et baise-moi pour de bon !
Bestial et enragé, V se planta dans le corps offert avec la force d'une tornade. Ce mec qu'il pilonnait, ça n'était pas n'importe qui. C'était Butch. Butch qui pouvait tout encaisser de lui, même la brûlure inconvenante de son désir, ce besoin de possession ancré bien au-delà de l'instinct de l'alpha.
Les chairs humides de Butch se refermèrent sur lui pour le retenir et ce qui avait commencé comme un accouplement brutal se transforma rapidement en une prise de possession mutuelle.
L'alpha et son oméga.
L'oméga et son alpha.
Lorsque Butch eut joui sur le canapé, V le força à se dresser sur ses jambes chancelantes pour l'allonger face contre la table et le monter à la manière des animaux. De ses coups de boutoir, il ravageait son amant qui se cassait la voix à hurler son extase, indifférent aux protestations des voisins.
Ils ne se séparèrent pas pour ouvrir la porte quand on sonna pendant une bonne dizaine de minutes. Enragé, V finit même par soulever Butch pour l'épingler contre le panneau de bois, lui intimant de ne rien retenir de ses cris, d'en faire profiter leur visiteur.
Après cela, le reste de la nuit se déroula dans un brouillard de stupre, de sueur et de sperme. Les deux hommes semblaient incapables de se rassasier l'un de l'autre. Et même lorsque V eut joui et se retrouva prisonnier du corps de Butch, il ne put s'empêcher de caresser son amant pour l'amener encore et encore à l'orgasme.
Tout l'appartement était envahi des effluves de leur union et en portait les stigmates. Tissus souillés, meubles brisés, vaisselle ravagée. Et même ainsi, ils peinaient à apaiser une pulsion sans doute moins due à la drogue qu'à la frustration accumulée tout au long des mois précédents.
Lorsqu'enfin ils réussirent à se séparer, ils se soutinrent mutuellement jusqu'à la salle de bain et s'effondrèrent dans le bac à douche, épuisés, vaincus. Satisfaits. Butch ouvrit le jet en grand et ils grognèrent en sentant l'eau froide ruisseler sur leurs corps encore brûlants.
_Comment tu te sens ? réussit à demander V.
En dépit de l'épuisement qui marquait tous ses traits, Butch avait retrouvé ce petit sourire en coin qui lui donnait des airs canailles.
_Bien baisé... Si j'avais su, je t'aurais coincé il y a des mois...
Il reprit aussitôt son sérieux en dépit de l'expression entendue et un peu arrogante de V qui laissait le jet désormais chaud ruisseler sur ses muscles perclus de courbatures.
_V ?
_Hum ?
Butch admira la splendeur de cet homme, de cet alpha. Ses pommettes ciselées, son profil aristocratique que sa barbe ne parvenait pas tout à fait à durcir, ses traits inhabituellement détendus. Son désir renaquit avec une bouffée de chaleur qui ravagea tout sur son passage. Comme si son corps n'en avait pas encore eu assez.
_Tu me laisseras te baiser un jour ?
V ouvrit un œil, à la manière d'un fauve paresseux, jaugeant son amant de la même manière.
_Je sais que... Que ce n'est pas comme ça que ça marche, reprit Butch qui faisait tout son possible pour ne pas avoir l'air de revenir sur sa demande. Que les omégas ne baissent pas les alphas et que...
_Cop...
_Oui ?
_Je t'ai déjà dit qu'on s'en branlait. Alpha, oméga... C'est des conneries. T'as envie de me baiser ? Ça me va aussi.
Sans savoir pourquoi, Butch se sentit gagné par un grand rire qui le secoua et que V observa avec décontraction. Et peut-être une pointe d'autosatisfaction.
_Donc, reprit le flic une fois calmé, ce que tu es en train de me dire, c'est que tu t'en fous ? Qui baise qui, tout ça.
_Ouais, ça y ressemble. Même si je n'aurais rien contre une clope avant qu'on remette ça. Et peut-être aussi un tour au drug store pour un tube de lubrifiant. Je n'ai pas ton cul magique, moi...
L'hilarité gagna de nouveau Butch qui se laissa aller contre la faïence de la douche, de l'eau plein les cheveux.
_Pauvre petit alpha exploité, va...
_Tu m'as lessivé. Assume...
Amusé, Butch entreprit de savonner le corps de V. Ce corps puissant et magnifique qui s'était uni au sien, encore et encore. Ce corps qui, désormais, lui appartenait. Ou presque...
_V ?
_Quoi encore ?
_Le mois prochain, pendant les chaleurs, je ne pense pas que tu devrais te barrer avec la clé de l'appart...
FIN
Notes:
Voilà, c'est la conclusion de cette histoire (même s'il reste un petit morceau à venir). J'espère qu'elle vous aura plu, en dépit de sa petite taille. De mon côté, j'ai bien aimé claquer le cul de certains clichés des omegaverses ;)
Et merci à vous tous qui avez suivi.
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