Bonus : Le posséder

Coucou tout le monde,

voilà, cette fois-ci, c'est vraiment fini pour cette histoire. Donc vous avez au menu un gros bonus plein de sesque et... heu de sesque XD

Au passage un très bon noël à tous et merci à tous ceux qui ont suivi cette fic. Vous êtes top <3



V entre dans le bar et leurs yeux se croisent. Aucun mot n'est nécessaire. D'une simple plongée dans le regard noisette, il sait. À aucun moment il ne fait mine de gagner le comptoir où sont attablés les autres frères. Pas plus que Butch ne fait mine de chercher un prétexte pour se lever, le rejoindre et lui emboîter le pas jusqu'à une porte à la peinture écaillée.

Ils entrent. Ou sortent de la salle. Au choix.

Dans les toilettes, la lumière est chiche. Vacillante. Les néons dégueulasses se reflètent en un éclat terne sur la faïence qui a déjà trop vécu, et une enfilade de portes en mauvais contreplaqué s'ouvre sur des boxs à peine assez larges pour s'y déshabiller.

Quand Butch referme derrière lui, V l'attend déjà, adossé à côté d'un lavabo, la clope à la bouche. Leurs yeux se bousculent à nouveau, s'arriment, se jaugent. Il y a de la violence, de la possessivité et du ressentiment dans cet échange. Autant de renonciation que de résignation.

On ne fuit pas l'évidence, on l'affronte.

Butch arrache sa clope à V et, d'un geste brutal, sans aucun égard, le plaque contre la porte principale, son beau visage sombre aplati contre le battant tagué d'obscénités. La queue déjà rigide du flic frotte contre le cul tendu de son alpha.

Cette manière de baiser, directe et brutale, leur est devenue coutumière. Comme une affirmation. Une revendication. Pas besoin de donner dans la tendresse quand tout a été dit. Le désir sans fard et sans faux semblants se suffit à lui-même. La pulsion. Le besoin.

— Je vais te la mettre, V. Ma queue dans ton cul. Et tu vas crier si fort que tout ce putain de bar saura que je suis en train de te ravager comme une bête.

Possessivité.

En dépit de sa nature d'oméga, Butch a ceci d'un alpha qu'il aime marquer son territoire. Sans doute pour cracher à la face du monde que cet homme que tous pensaient inaccessible est sien. Dans tous les sens du terme. Et pas uniquement parce que la marque des crocs de V demeure incrustée dans sa nuque depuis ses dernières chaleurs.

Il aime quand, marchant dans la rue, les gens se retournent et grimacent, incapables de soutenir la puissance de leurs effluves mêlées. Incapables de déterminer qui baise qui. Perturbés par leur ignorance et ce qu'ils devinent de transgression des normes sociales.

Butch aime se balader ainsi, couvert de la fragrance de V, baignant dans les stigmates des moments de fièvre partagés. Il aime savoir que du cul de V suinte sa semence. Là, à portée de main. Surtout quand il lui suffit de propulser son alpha dans une ruelle pour l'y prendre.

À force de passer leur temps à s'envoyer en l'air, V est presque aussi intimement préparé à la pénétration que son compagnon, et ce en permanence. Butch aime ça. Comme à cet instant, alors qu'il défait la braguette de V d'un geste sec. Il faut toujours batailler avec ces maudits futals en cuir qui collent à la viande. Malgré ça, Butch ne voudrait pas que V s'en défasse, pas pour tout l'or du monde. Le cuir noir moule son cul comme une seconde peau, attirant l'attention de tous les passants. Sauf que le flic sait que ces courbes spectaculaires n'appartiennent qu'à lui. Cette chute de reins, la cambrure de V, les fossettes et les creux de ses fesses, ces globes fermes et musclés qu'il doit écarter à pleines mains pour espérer les faire céder.

Il s'agenouille et respire l'effluve de leurs plaisirs emmêlés à même le corps de V. Un peu de son sperme s'en est échappé, vestige d'une étreinte qui remonte à peine à quelques heures. Butch le lape au creux des cuisses de V, dans ce petit pli odorant et lisse, juste sous les testicules. Sa propre saveur se superpose à celle de la peau de V, à celle de sa sueur. Intoxicante. Musquée. Mâle.

Il y enfouit son visage et V se cambre pour mieux s'offrir. Grognant, les jambes écartées, la main sur son sexe sur lequel il tire déjà comme un damné. Sadique, Butch s'empresse de déboucler sa propre ceinture qu'il utilise pour entraver les poignets de son amant, dans son dos, bas sur ses reins. V proteste à peine. Les phéromones de désir de son oméga l'ont rendu fou.

Seul son visage pressé contre la porte le maintient encore debout, plié en deux qu'il est contre le battant. De l'autre côté, quelqu'un tente d'ouvrir et les secoue.

— Barre-toi, grogne l'alpha enragé.

Même ainsi soumis au désir de Butch, il n'est pas dit que V laissera quelqu'un lui désobéir. Alors que les doigts de son amant se plantent en lui sans douceur, il ne laisse échapper aucun cri d'inconfort. Satisfait de sa conquête, Butch entreprend de lécher la fine pellicule de sueur qui commence à s'accumuler au creux des reins de V. Sa langue suit et explore cette petite crevasse, puis plus bas, jusqu'à rejoindre ses doigts.

Il goûte et pénètre V, offrant un avant-propos de ce qu'il entend faire subir à ce corps qui convulse sous le sien. Puis il se redresse d'un coup et plante son sexe entre les cuisses de V qui les resserre instinctivement. Parfois leurs corps semblent programmés pour se répondre, dans un instinct du plaisir partagé. Un plaisir suant et mordant, aussi sauvage qu'eux.

Sa queue coulisse contre la peau brûlante, lubrifiée par le sperme que Butch n'a pas aspiré de sa bouche. Il se noie et plonge dans sa propre essence. V cogne contre la porte, rendant coup pour coup, torturé par sa queue abandonnée et douloureusement érigée contre son ventre.

Il ne réclamera pas. V ne réclame jamais. Même à la merci de Butch, il ne demande jamais qu'on l'achève ou qu'on le libère. Il ne supplie jamais, surtout pour sa propre délivrance. S'offrir sans concéder la victoire, c'est sa manière à lui de garder le contrôle.

Parfois Butch a tenté de lui arracher cette ultime concession en le poussant dans ses derniers retranchements, le privant de délivrance et d'attention. V n'a jamais cédé. Et lorsque Butch l'abandonnait, baisé comme jamais contre un mur ou un table, le cul ravagé, V se contentait de refermer son cuir sur son sexe plus dur qu'une barre d'acier, le regard noyé de défi.

Ça non plus, Butch n'avait jamais pu le supporter. Alors il prenait une grande respiration, tombait à genoux, rouvrait le pantalon de V et prononçait ces quelques mots.

— Marque-moi.

Et V ressortait sa queue pour se branler rapidement, durement, venant finalement sur le visage offert, dans la bouche ouverte, barbouillant de foutre le visage de son flic que jamais il n'appelait « oméga ». Il était Cop... Juste Cop.

Cet instant n'est pas bien différent. V se mure dans un relatif silence, à peine haché de gémissements et de grondements pendant que Butch s'agrippe à ses hanches à la manière d'un soudard, baisant ses cuisses comme il prendrait son cul.

— Tu sais, dit celui-ci... Parfois, je me dis que j'aurais aimé te voir les baiser. Les autres...

Sous lui, V rue. De plaisir ou d'indignation. Mais toujours sans un mot.

— Ces mecs que tu fourrais avec détachement pour être certain de garder ton précieux contrôle. Je suis sûr qu'aucun ne t'as vu dans cet état. Comme quand je te baise. Ou que tu me baises. Quand ça te rend taré. Quand tu n'en peux plus. Personne d'autre ne saura jamais vraiment comment ton corps répond au mien. Ils devinent, oui. Mais ils ne savent pas.

>Encore maintenant, je crois que ça me ferait bander de te regarder faire. Ce serait notre petit secret. On prendrait un type, un peu au hasard, et on l'attacherait à ta table. Avec les menottes. Les grosses, celles en cuir. Il te trouverait tellement bandant que son cul serait humide rien qu'à l'idée que tu le prennes. Alors je le préparerais pour toi, avec mes doigts et ma bouche. Et toujours avec mes doigts, c'est moi qui planterais ta queue dans son cul.

>Il aimerait ça. Il crierait.

>Pendant un moment, je te regarderais le baiser. Et je sais que tu ne le verrais même pas. Y aurait que toi et moi. Et tout ce à quoi tu pourrais penser, ce serait à mon cul pendant que tu laboures le sien. Tu serais brutal. Il encaisserait. Les omégas savent encaisser. Sauf que personne n'aime ta queue autant que moi, V.

>Alors peut-être que je viendrais vous rejoindre. Que je glisserais ma queue dans sa gorge et ma langue dans ta bouche pendant que tu le baises. Et on le pénétrerait tous les deux. Ce serait tout ce qui compte.

>Et quand il aurait perdu la raison, je l'abandonnerais. Pour prendre ton cul. Pour te pencher sur lui et te baiser comme une chienne. Il ne saurait pas. Ou il devinerait. Quand tes coups de rein deviendraient les miens. Quand on le baiserait tous les deux.

>Tu déchargeraient dans son cul chaud sans le laisser jouir. Et j'irai récupérer ton foutre, V. Parce qu'il n'appartient qu'à moi. Et pendant que je lécherais ce mec pour en ôter toute trace de toi, ce serait à ton tour de me prendre. Parce que je sais que ta queue ne pourrait pas se satisfaire de lui. Tu aurais besoin de moi, et moi seul.

>Tu me prendrais jusqu'à me faire crier ton nom contre sa peau. Alors seulement je jouirais à nouveau, sans même que tu me touches.

>Ça te plairait, mon alpha ?

Butch sent qu'avec ces images crues qu'il déverse sans pudeur dans l'oreille de V, il est sur le point d'obtenir une reddition pleine et totale. Même ce troisième larron invoqué pour pousser V dans ses retranchements n'a plus d'importance. Même si ce gars existe un jour, investit leur lit, ça n'aura pas d'importance. Il ne sera rien de plus qu'un fusible. À peine plus qu'un tampon pressé entre eux et qui n'aurait aucune chance d'atténuer ce brasier dévorant qui menace à chaque instant de les damner.

Parfois cela terrifie Butch. Quand plus rien n'a d'importance. Ni le travail, ni le quotidien, ni la vie elle-même. Quand tout ce qui compte, c'est cet élan de possession mutuelle.

Brûlant et incapable de se contrôler davantage, il écarte brutalement les globes fermes et se plante en V, lui tirant un rugissement. Heureux de son effet, il lui agrippe les cheveux et mord sans pitié dans la nuque offerte.

L'oméga marqué marque son alpha.

Égaux.

Le cul de V représente sans doute un avant-goût du paradis. Une fournaise étroite et demeurée vierge jusqu'à lui. Pour lui. Butch O'Neil.

Personne, pas un alpha, pas un bêta, non personne d'autre n'aurait pu obtenir cela de V. Cette idée rend Butch dingue, lui donne envie de faire hurler son mâle. Peut-être même de sortir de ces chiottes miteux pour prendre le cul de V comme un sauvage, au milieu des tables et des consommateurs ébahis.

Dans un élan de fierté.

Cet homme-là est à moi.

Mien.

Comme s'il avait perçu cet élan fauve, V se contracte, ses reins claquant à la rencontre de ceux de Butch qui se libère avec un feulement de bête en rut. Tout son corps explose en un orgasme barbare et son propre cul palpite, avide. Délaissé.

Il arrive que V s'amuse avec ses jouets lorsqu'il laisse Butch le baiser. Comblant ce manque biologique, cet instinct de l'oméga. Aujourd'hui, cela ne pourrait pas suffire, d'autant qu'ils n'ont rien sous la main.

Butch retourne V et le pousse à s'asseoir par terre, son cul brûlant épousant le sol froid et sale. Ce défi dans les yeux de diamant représente un second orgasme à lui tout seul. Alors Butch glisse son sexe flaccide et souillé entre les lèvres fines, force les angles coupants de cette mâchoire aristocratiques.
V lui offre sa langue, ses yeux fichés dans les siens. Il savoure leurs saveurs mêlées, il suce Butch trop fort, creuse les joues, anticipe le plaisir que causera la douleur de ce « trop », de cet après.

Ils aiment tous deux continuer au-delà de toute limite. Lorsque l'un a trop joui et l'autre pas assez.

On cogne à nouveau contre la porte. Des jurons, des insultes.

Butch sourit, carnassier, et descend comme il peut son jean. Juste de quoi se planter sur le sexe torturé de V, son cul trempé d'anticipation et ses bras arc-boutés contre le panneau de bois. Personne ne passera. Il ne se sent plus d'humeur à partager ou à afficher.

Le sexe de V réveille les soubresauts de son orgasme et il lance ses hanches à l'assaut de ce défi. La prise de son amant sur ses reins lui manque, alors il se penche pour détacher sa ceinture et libérer les poignets de V. Celui-ci en profite pour lui agripper les joues et l'embrasser, le mordre, le dévorer.

La queue de V plonge encore et encore dans le cul offert.

Le plaisir et le rythme ne comptent plus vraiment. Butch l'a marqué. Il sent le sperme chaud de son amant qui s'écoule de son cul encore trop ouvert. Trop vide.

Le flic rebondit sur ses hanches, le corps arqué, la chemise tachée de sueur, la cravate de travers. V l'empoigne et resserre le nœud coulant. Butch sourit plus fort, avec plus de férocité. V pourrait le baiser des heures – il l'a déjà fait – que cela ne suffirait pas. Dans ces moments-là, même l'oxygène devient secondaire. Inutile.

V serre son amant à l'en étouffer, le pousse plus haut sur son abdomen et ajoute ses doigts à l'équation, là où son sexe le pilonne sans relâche. Butch est écartelé sur lui, à bout de souffle, prêt à jouir à nouveau.

Ils échangent un sourire. Sadique et cruel.

Récupérant l'une de ses mains, V dénoue la cravate du flic et enroule le morceau de soie autour de la queue rigide. Butch convulse et se tortille, jure entre ses dents serrées. Il sait qu'il n'obtiendra plus rien de V que ses coups de rein. Le tissu continue de l'envelopper, ne laissant dépasser que son gland purpurin.

Il tente de protester, mais c'est au tour de V de lui saisir les poignets, de les lui ramener le long des hanches et de le pilonner comme un taureau furieux. La porte vibre dans leur dos et une flaque de sperme se forme sous le cul de V. Peu importe.

Leurs odeurs mêlées flotteront pendant des heures pour hanter les lieux.

— C'est fini pour ce soir, Cop, susurre l'alpha. Je vais jouir partout sur ce joli cul et tu vas refermer ton froc. Sans te nettoyer. Tu vas me porter à même la peau. Comme ta queue que tu vas oublier jusqu'à ce que je décide que tu peux y retourner. Peut-être plus tard dans la nuit. Quand tu dormiras et que je te rappellerai que ton cul doit toujours être ouvert pour moi. Ou demain. Peut-être que je t'appellerai pendant que tu bosses et que je t'ordonnerai de te branler dans ce clapier qui te sert de bureau. Pour que personne ne puisse ignorer que tu réponds aux ordres de ton alpha.

Il y a encore quelques mois, ces paroles auraient poussé Butch au paroxysme de la rage. Plus maintenant. Désormais, il se fout bien de ce que les gens peuvent penser de ses désirs d'oméga. Il est libre. Libre de se soumettre à V. Libre de soumettre V. Libre de baiser et d'être baisé.

Ce que les autres s'imaginent du haut de leur petite vie de merde n'a plus aucune importance.

Il se figure la scène que lui décrit son amant et manque de décoller. Son impuissance amuse V qui, soudain, se glisse hors de son corps sans prévenir.

— Suce-moi, ordonne-t-il, tendant sa queue raide à Butch après l'avoir brutalement repoussé en arrière.

Le flic s'exécute, à quatre pattes sur le carrelage d'une couleur douteuse. Il lèche et il dévore comme V l'a fait pour lui. En égal. De ses mains, il pétrit les testicules lourds. De ses doigts, il explore à nouveau le cul oint de sa semence.

V grogne, rue, projette ses hanches en avant et son sexe dans la gorge de Butch.

Tous deux se démènent comme des fauves enragés, les cheveux emmêlés par la sueur, les vêtements collés à leurs corps lourds. Quand V se libère dans la bouche de son amant, sur ses lèvres, son menton, sa barbe, ils empestent tous les deux la transpiration, le sperme et les phéromones de marquage.

Ils s'appartiennent.

De ses lèvres, V nettoie le visage offert. En partie. Peut-être pas tout. Butch lui sourit en réajustant sommairement leurs vêtements. Son jean dans lequel il peine à loger son sexe engorgé et toujours prisonnier de la soie, sa chemise dont un bouton a sauté, le cuir de V, son t-shirt tir-bouchonné sous ses aisselles.

Le miroir lui renvoie l'image de deux hommes en chaleur, à peine satisfaits et pourtant comblés, habités d'une fièvre inexigible. Joueur, V caresse le sexe de son compagnon à travers le tissu, presque jusqu'à l'amener au point de rupture. Ils s'amusent de leur reflet quelques minutes durant, indifférents aux gens qui réinvestissent les lieux en ronchonnant. Indifférents aux regards à la fois réprobateurs et lubriques. Même lorsque V entreprend de pincer et tordre les tétons de son flic pour s'assurer que son excitation ne redescende pas trop vite.

Ils finissent par quitter la salle de bain pour retrouver les autres. Les réactions dans le bar ne sont pas surprenantes. Des expressions goguenardes les suivent, imaginant sans doute tout ce que le grand méchant alpha a pu faire subir à cet oméga pas comme les autres. À ce rebelle qui aurait bien besoin de se voir remis à sa place.

Ni V ni Butch ne les détrompent. L'un et l'autre savent ce qu'il en est. V parce qu'il aime porter la marque de la semence de son amant en lui et Butch parce qu'il sait que, ce soir au moins, sa délivrance n'appartient qu'à V.


Voili voilou. J'espère que ça vous aura plu.

Je vous fais plein de gros bibis, mais je ne vous dis pas tout à fait au revoir, parce que j'ai pas mal d'autres fics dans ma musette pour les mercredis à venir : un bonus pour mon roman "Totally Nuts", du Dragon Age (Hawke/Fenris), du Mass Effect (la suite de ma bromance Shakarian) et si j'arrive à la finir, un gros OS Sterek ;)

Allez, bisous les lapinous. Usez et abusez du chocolat et du champagne !

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