Pleine Lune - Chapitre V
Chapitre 5
J'y réfléchis sérieusement, c'est vrai que Kenaï me semblait parfait pour le rôle mais un tas de mais venait se joindre à mes réflexions en faveur de Dan.
« Prends ton temps, on ne fera rien aujourd'hui, de toute manière il n'y a que Kenaï et moi à la maison, probablement Dan aussi. » me dit-elle en réfléchissant un instant.
Elle se releva en me frottant l'épaule en guise de réconfort.
Le reste de la journée je le passais à errer comme une âme en peine dans la maison, complètement dans mes pensées quand j'eu envie d'entendre une petite voix réconfortante, je m'assis en bas des escaliers et déposais ma tête contre la rambarde. Je ne mis pas longtemps à atteindre ma cible. Alors apparemment je maitrisais vraiment le voyage astral, tant mieux. Je suppose que ça voulait dire que j'avais enfin réussi à créer de vrais liens... Du coup, est ce que ça inclut Dan aussi ? Je sous estimais peut-être un peu mes vrais sentiments pour lui.
« Coucou toi, toujours devant ton mini jardin ? » lui dis-je nonchalamment accoudé à son encadrure de porte.
Elle sursauta avant de se retourner et crier.
« Mamaaaaa ! C'est toi ! »
Elle courut vers moi pour me faire un énorme câlin, elle me fit presque mal d'ailleurs.
« On va marcher un peu ? » lui demandais-je
Elle hocha la tête sans hésiter en réclamant d'être dans mes bras. J'accédais évidemment volontiers à sa requête.
« Tu as l'air préoccupée... Ça ne va pas avec les sorcières ? Le gros chat de Dan m'a dit que tu étais avec eux »
« Oh tu sais des histoires de grand... »
« Oh, tu t'es enfin rendu compte que Dan faisait l'idiot avec toi ? »
« Comment ça ? » lui demandais-je un peu perdue
« Bah à l'école, Kelly a dit que quand un garçon fait l'idiot avec nous, c'est qu'il est baboureux. Et ça se voit depuis le début qu'il fait le paon avec toi, je l'ai vu tout de suite. Comme j'avais dit à Charline que Garett essayerait quelque chose avec elle et le lendemain, BAM il lui fait un bisou. Et puis Dan ferait un très bon papa » me dit-elle avec un sourire angélique jusqu'aux oreilles
« Mais c'est une petite maligne ça » lui dis-je en la chatouillant
Elle rit jusqu'à en pleurer avant de me demander de la poser par terre, je la déposais donc délicatement mais elle me prit, soudain, au dépourvu en tirant mon bras vers elle, je dus m'accroupir rapidement devant elle pour ne pas perdre l'équilibre et m'avachir sur l'herbe.
« Sérieusement mama, je n'ai peut-être que 8 ans mais je ne suis pas aveugle. Tu as vu non seulement comment il te regarde ? C'est vrai qu'il ne t'a pas laissé beaucoup d'ouverture mais si tu le regardes bien parfois sur son visage, un peu dur d'apparence je te l'accorde, l'espace d'une fraction de seconde, une émotion s'échappe de son contrôle. Regarde, tu verras. De toute manière, je sais que j'ai raison c'est comme un don chez moi. Allez file ! Je m'occupe de Glaïeul et des chevaux pour toi. Va sauver nos fesses » me dit-elle très sincèrement
Elle me poussa avec un doigt entre les deux yeux et la sensation de tomber me fit retourner dans mon corps, toujours assis dans les escaliers. Quand j'ouvris les yeux Dan était accroupi devant moi la tête légèrement penché et les mains sur ses cuisses. Il était absolument adorable, non je n'ai pas dit adorable ? Non je voulais dire imbuvable. Qu'est-ce qu'il m'arrive...
« T'as été où ? Parce que tu pleurais et après tu as souris, c'était bizarre. »
Je fis attention à son expression et il cachait son inquiétude derrière cette attitude décontractée du moins j'en avais l'impression, une sensation de déjà vu se fit sentir, cette expression, je l'avais deviné une fois après ma première transformation en renard quand nous étions à l'orée des bois ensemble. Je n'étais pas encore une pro mais j'allais m'exercer. Ces yeux bleus me sondaient et semblaient essayer de transpercer mon âme, mon petit cœur fit un bond avant que je me reprenne.
« Nulle part. » lui mentis-je en souriant très fière de moi.
Merci bébé... Je me relevais brusquement devant lui en le contournant, je le vis du coin de l'œil sourire et s'accouder contre la rembarde. Pourquoi sourit-il ? Je me dirigeai vers le grand salon, j'ouvris la porte et j'eu la surprise de voir la pièce entière étouffée sous des décorations d'anniversaire. Tout le monde portait un chapeau pointu, je mis une main sur ma bouche de surprise avant d'éclater de rire devant la tête blasée de Kenaï et Dyanelis, leurs têtes semblaient dire ; Est-ce que c'est vraiment nécessaire ? Mon sourire fut immédiatement coupé par la sensation de deux mains sur mes épaules et d'un souffle chaud au creux de mon oreille.
« Bon anniversaire »
Evidemment il n'y avait que lui pour vendre la mèche. Je lui souris quand même en le voyant s'éloigner quand il posa son regard sur moi je lui murmurais du bout des lèvres :
« Merci »
La soirée battait son plein, l'ambiance était à la rigolade, tout le monde discutait, rigolait. J'étais avec Allister, Ler et Akira
« Tu bois autre chose que de la tisane mamie ? » se moqua Allister en rigolant
Mais il ne s'attendait absolument à ce qu'Akira l'insulte en japonais ce qui nous fit éclater de rire tous les trois, et je ne sais pas pourquoi mon regard fût attirer en direction de Dan, une fraction de seconde son visage c'était détendu, sa tête légèrement penchée vers moi revînt soudain à la normal et puis son regard se reposa sur Anastasia en face de lui qui semblait très réceptive, Dyanelis qui était avec eux se retourna vers moi en faisant une moue excédée ce qui me fit rire.
Plusieurs fois durant la soirée, j'eu la sensation d'intercepter des « indices » sur le visage de Dan, ce qui me confortait un peu dans mon choix mais quand Kenaï se joignit à nous, il me prit à part et me tendit un paquet.
« Joyeux anniversaire » me dit-il en souriant de toutes ses dents, un peu gêné
« Noooon, il ne fallait pas enfin je veux dire merci mais j'ai passé l'âge des cadeaux » lui répondis-je en prenant le présent dans mes mains.
Je l'ouvris et découvris une peinture, la toile était d'une taille parfaite, pas trop grande ni trop petite. Une femme était assise devant un mur avec la tête légèrement penchée sur la droite, on pouvait apercevoir un sourire sur ses lèvres. Ses cheveux tombaient négligemment sur son épaule gauche alors que son dos fin laissait apparaître un énorme... renard ? Mais...
« C'est moi ? » lui demandais-je ahurie alors que je savais déjà la réponse
« Ouaip, tu me l'as montré l'autre soir après notre transformation et ça m'a inspiré apparemment » me répondit-il en enfonçant ses mains dans ses poches.
Sa gêne était toujours apparente mais je lui pris les joues entre mes mains et embrassais sa joue.
« C'est magnifique, vraiment. »
Je sentais que c'était le moment de lui dire.
« Comme ça je t'emporterais avec moi. »
Il comprit tout de suite ce que je voulus dire et malgré qu'une vague de tristesse passa sur son visage il me dit au creux de l'oreille en se touchant la poitrine :
« Et moi je te garderai là »
« Merci » lui répondis-je en lui frottant le bras
Kenaï s'éloigna et mon regard fut attiré encore par celui de Dan et son expression redevînt si vite impassible que je ne compris pas. Etait-il en colère ? Agacé ?
Après ça son regard ne croisa plus le mien de la soirée, nous nous sommes tous séparés et je suis retournée dans ma chambre. Assise sur mon lit devant ma toile, je méditais cette soirée. J'avais clairement fait mon choix mais c'est vrai que je ne lui avais rien dit du tout. Peut-être attendait-il un signe de ma part, après tout ce matin il avait fait le premier pas. Je devrais aller le voir dans sa chambre, à sa place, j'aurais demandé des explications plus tôt même ! Je me levais bien décider à lui dire, quoi je ne sais pas, mais je suppose que j'improviserai devant lui. J'avais envie d'oublier sa condition et d'oublier tous les défauts que je lui connaissais et que je ne lui connaissais pas pour, je ne sais pas... Je ne sais même pas si nous allions survivre à Lisbeth alors il fallait que je le voie et j'accélérai le pas sans m'en rendre compte.
Je ne savais même pas où était sa chambre mais en passant devant une porte j'entendis sa voix alors je m'apprêtais à frapper quand j'entendis une autre voix.
« Oh Dan remontre-moi comment tu deviens tout chaud. »
Elle appuyait volontairement sur certaines syllabes et je reconnus sans mal la voix d'Anastasia.
« Tes désirs sont des ordres beauté. » lui répondit-il sur un ton moins séduisant mais aguicheur
Je ne voulus pas en entendre plus et je courus vers la porte de sortie, déposai mes affaires sur le palier et me transformai violement en renard ce qui m'arracha un cri de douleur. Peut-être était-il dû à la douleur de mon cœur brisait en mille morceaux ou de mes muscles tendus à l'extrême qui avait semblés se déchirer sous la violence de la transformation. Je courus dans la forêt me trouver un tronc d'arbre et m'y cacher. Je ne voulais voir personne et encore moins entendre les saloperies de Dan et Anastasia. Peut-être que certaines filles auraient vu un challenge, mais moi je n'y voyais qu'un menteur, arrogant et manipulateur. Ce monstre des sentiments ? Laissez-moi rire. Il me voyait comme une poule de plus à mettre sur son tableau de chasse voilà tout. Je soupirais profondément qui se transforma en cris aigu à fendre l'âme. Demain sera un autre jour, ce soir je voulais être un renard pour avoir l'impression de ressentir mes émotions moins intensément, avoir la sensation d'avoir moins mal, avoir juste l'espoir que tout cela ne se soit jamais produit, effleurer le doux rêve que ce ne soit qu'un cauchemar.
J-42. Au lever du jour j'étais toujours en renard quand un bruit me fit sursauter et casser le tronc d'arbre dans lequel je m'étais réfugiée.
« Yo ! Tu fais quoi là au juste ? »
Dyanelis me balança des affaires propres et se retourna. Je soufflais tout en me retransformant.
« Tu sais on a compris que tu te transformais hyper vite et tout mais c'est quoi le but ? »
Je m'habillais rapidement, il faisait froid si tôt. Elle m'avait choisi un débardeur noir près du corps, avec une chemise à carreaux rouge que je portais ouverte accompagnée d'un jean un peu large et une paire de Timberton.
« Fuir. » lui répondis-je en marchant en direction de la maison.
« Ça, ça m'intéresse » me répondit-elle mais je l'ignorais superbement.
Elle me suivit en courant et juste avant la porte d'entrée elle me prit le bras.
« Hé ! Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Je me retournais soudain pour lui faire face.
« Ecoute merci pour l'accueil, l'anniversaire, tout ça mais je dois rentrer chez moi. J'ai encore quelques questions pour Akira et je disparais. »
Elle ouvrit la bouche pour répondre mais je ne lui laissais pas le temps de répliquer je me dirigeai vers l'aura d'Akira sans faire attention autour de moi. Elle était dans la cuisine, assise à table et buvait un thé. Les habitudes ont la vie dure apparemment.
« Akira ça te dérange si je te pose quelques questions avant de partir ? J'ai besoin de quelques réponses et je m'en vais, j'ai une survie à planifier »
« Je suppose que tu veux savoir comment on combat son démon ? Tu as cette lueur sauvage dans le regard qui ne trompe pas. » me répondit Akira calmement.
Je m'assis en face d'elle, ne prenant même pas la peine de répondre.
« Une personne par siècle acquit le pouvoir de se libérer de son démon, la rendant immortel. Il faut que tu saches que les sorcières depuis Héléna et Aglaé n'ont jamais plus été des humaines mais des démons. Hé oui des démons asservis par des démons, quelle ironie, pas vrai ? Je m'explique. Les pouvoirs des démons s'étant mélangé au pouvoir des sorcières originels, ils choisirent des enfants évidemment triés sur le volet pour que tous les démons de l'Enfer en profitent, pour les premiers un peu de pouvoir des sorcières originels leur était injectés assez pour que les sorcières deviennent une race à part entière. Seulement un sorcier s'est un jour rebellé contre son démon dénonçant le fait qu'un jour l'héritage des sorciers et sorcières seraient perdues si personne ne restait vivant. Et avec cette force et cette volonté il combattit son démon et se rendit compte qu'il était immortel, du moins le temps n'avait plus d'emprise sur lui. Il se mit ensuite à réfléchir à un moyen pour qu'il y est toujours plus de sorciers et sorcières à ses côtés et il travailla à un ensorcèlement qui n'aurait pas de limites dans le temps et qui permettrait à un sorcier ou une sorcière par siècle de combattre son démon. Il en mourra d'épuisement mais réussi. Nous n'avons que des suppositions car il ne notait rien. Je suppose qu'il a lié son sort au sang des sorcières originels qui courent en nous. C'est comme un gène qui s'activerait. Il suffit d'un déclencheur et je peux clairement voir dans tes yeux que tu as eu le tien... Ta mère a eu son déclencheur aussi mais elle l'a ignoré... La mère d'Hailey l'a eu aussi, elle était la sorcière de ce siècle. Maintenant comment on bat son démon, je peux juste te dire que tu trouveras les réponses en toi le moment venu. »
« Parfait ça m'ira bien, merci pour tout. »
Je tournais les talons pour partir quand elle m'interpella.
« Alice ! »
Je tournai la tête pour planter mon regard d'acier dans le sien.
« Ne renie pas tes sentiments trop longtemps... Tu en auras besoin... Et malheureusement pour toi jeune fille, il va falloir que tu restes un peu plus parmi nous, ne sois pas naïve, tu crois que je t'aurais fait emmener jusqu'ici juste pour quelques questions ? »
Elle me pointa la place en face d'elle, pour que je m'y assois, je suppose. Je m'exécutais en l'écoutant attentivement.
« Si je te laisse partir comme ça, aujourd'hui, tu ne surviras pas c'est du gâchis. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on doit travailler. Par exemple, tu dois plus te servir du pouvoir de Kyuubi, tu dois le contrôler pour que son pouvoir ne fasse qu'un avec le tien sans qu'il ne te consume, et tu dois plus travailler ton aptitude à repousser les sorts. Parce que je trouve que Dyanelis a facilement réussi à te trouver, à rentrer dans ta tête et Kenaï t'a facilement calmé l'autre jour. Sans parler des intrusions de Lisbeth. »
Je baissais la tête, elle avait parfaitement raison, je voulais démentir, me donner des excuses mais je n'en fis rien. Elle avait raison point final.
« Qu'est-ce que tu peux faire pour moi, mamie ? »
Elle me sourit et me tendit sa tasse.
« Tu crois que je vais, de 1 boire après toi et de 2 boire la tasse d'une spécialiste en poison ? » lui répondis-je méfiante
Son sourire s'agrandit un peu plus.
« Dan vient par ici s'il te plaît » l'appela-t-elle avec une voix exagérément vieillie
Ces pas me firent l'effet d'un couteau qui se plante dans mon cœur en rythme avec chacune de ses foulées jusqu'à ce qu'il rentre dans la pièce et que mon cœur se serre, au bord de l'arrêt. Il fallait absolument que j'arrête de penser à lui, sois forte. Je relevai la tête qui semblait s'être cachée dans mes épaules, j'allais lui faire face de la manière la plus digne possible.
« Pourrais-tu gouter mon thé et me dire s'il n'est pas trop chaud, je me suis brûlée une fois et kof kof ma gorge est un peu irritée. »
Il ne me regarda pas une seconde, tant mieux et bu le thé sans hésiter, sans broncher mais pour une raison inconnue il recracha le breuvage par terre et se serra la gorge.
« Je peux faire beaucoup plus que tu ne crois » me répondit-elle en me regardant avec un sourire complice.
Nous sommes sortis de la pièce sans même prêter plus attention à Dan qui selon Akira « s'en remettra ». Je me sentais puissante je dois l'avouer, si j'avais été dans un western j'aurais soufflé sur le bout de mon arme.
« Tu sais ça fait un moment qu'on t'observe de loin, qu'on voit à quel point tu deviens de plus en plus forte. Tu peux devenir une grande sorcière, bien plus puissante que nous tous réunis grâce à lui » me dit-elle en me pointant le ventre du doigt.
« En plus j'ai vu que ta spécialité commençait à pointer le bout de son nez, la même que la mienne qui plus est alors je vais te partager quelques-unes de mes potions maison comme ce poison instantané pour vampire. »
Je l'écoutais attentivement sans l'interrompre de peur de louper quelque chose d'important. Je vus au loin Dyanelis nous faire des grands signes en souriant de toutes ses dents devant une souche d'arbre.
« D'abord je voudrais que tu fusionnes ton énergie à celle de Kyuubi »
Nous avons marché en silence jusqu'à Dyanelis qui semblait ravie de nous aider.
« Toujours là madame je dois partir ? » me dit-elle en souriant de toutes ses dents.
« Tout doux. Assis toi là » rétorqua Akira avant que j'ouvre même la bouche.
Je remarquais tout de suite au sol le cercle de concentration magique fait avec du sel, seulement celui-là était dessiné avec des motifs à l'intérieur pour se concentrer sur son propre pouvoir. Je m'assis en tailleur sur le tronc d'arbre et je sentis tout de suite son énergie bouillonnait en moi. Je la laissais sortir comme on ouvrirait une vanne mais c'était extrêmement dur à contenir, j'essayais de jouer le rôle de la cocotte-minute jusqu'à ce que j'entende la voix de Dyanelis :
« Reviens »
Et j'ouvris aussitôt les yeux, le souffle coupé j'articulai péniblement :
« On recommence. »
Cette fois-ci en fermant les yeux j'essayai quelque chose d'un peu différent. Je me focalisais sur mon énergie dans son intégralité, un orbe où mon pouvoir tourbillonnerait sans cesse. A côté je me visualisais celui de Kyuubi mais la réalité de son pouvoir me pétrifia. Il m'avait laissé voir tout son pouvoir et je rouvris automatiquement les yeux, la peur me gagna avant que mes yeux effrayés croisent ceux d'Akira. Elle se tenait debout face à moi, un livre dans la main quand son regard croisa le mien elle comprit immédiatement, ferma les yeux en même temps que son bouquin d'une main.
« Son pouvoir est quitte ou double. Mais, si ta mère l'a mis en toi c'est qu'elle savait que tu pourrais le gérer. Et je le crois aussi, de toute manière dis-toi que tu n'as pas d'autres choix, tu ne peux pas constamment compter sur ses interventions divines »
Je levais les yeux en ciel, elle avait encore une fois parfaitement raison alors je me remis immédiatement au travail avant de les fermer et de me reconcentrer sur mes orbes. Celle de Kyuubi était toujours aussi impressionnante. C'est comme si mon pouvoir était une fourmi sur la Terre est le sien la galaxie toute entière. Je savais d'ores et déjà que je ne pourrais pas tout assimiler mais je pris une petite miette après l'autre que j'essayais de faire tourner dans le même sens que mon pouvoir. J'ai essayé jusqu'à ce que le soleil se couche et qu'Akira décrète qu'il était l'heure de prendre des forces.
Je rentrais dans la maison complètement lessivée, je n'avais qu'une envie, DORMIR. Mais Akira avait vraisemblablement d'autres desseins pour moi, comme manger avec tout le monde y compris Dan.
Après m'être rendue compte que je n'avais pas le choix, je me retrouvais avec tout le monde à table sauf les moines que je ne voyais jamais. J'avais préparé un vrai festin, un couscous, ok un couscous c'est pas un festin mais la quantité que j'avais fait, si. De plus, quoi de plus indiqué avec un froid grandissant dehors et une tablée digne d'une équipe de foot. Je fis passer les plats et m'assis à la seule place qui restait soit en face de Dan. Ce que je voulais comme une assise discrète et tranquille se transforma en assise digne des plus gros éléphants avec en prime un soupir venant du plus profond de mon âme. Kenaï à côté de moi rigola à gorge déployé en me donnant un coup de coude dans l'épaule. J'eu vaguement l'impression que mon épaule n'était brusquement plus rattachée à mon corps et la douleur se fit soudain lancinante mais devant son insouciance je me frottai le bras et l'observai les sourcils froncés en souriant, ce qui devait faire une drôle de combinaison. Dan me regardait à peine et quand il daignait me regarder j'avais le droit à un regard de dégout. Pardon ? C'est la meilleure celle-là.
Au début du repas, je l'ignorais royalement et puis finalement il m'énervait trop :
« Anastasia ? Le couscous t'a bien réchauffé ? Parce que hier soir tu semblais avoir besoin d'un gros chauffage. »
Il leva des yeux d'abord surpris vers moi puis ses iris devinrent deux icebergs qui semblaient vouloir me tuer sur place, elle se contenta d'un regard complice en direction de Dan, leva les sourcils puis posa une main sur sa bouche, accompagné d'un :
« Oops ! »
Je pris mon assiette à moitié pleine et sortis de table. Tout ça c'était trop pour moi, soutenir ce regard de glace alors que je n'avais rien fait et lui qui était en tort, non. Je ne suis plus à l'école maternelle pour supporter des gamineries pareilles. Une fois mes affaires dans le lavabo j'accélérai le pas pour aller dehors, il fallait que je m'entraîne je n'avais pas de temps à perdre avec un boulet. Seulement un boulet reste un boulet en toutes circonstances, donc à peine avais-je passé la porte je sentis une main puissante et froide me prendre le bras.
« C'est nouveau que tu donnes des leçons ? » me dit Dan calmement.
Ses yeux semblaient essayer de me sonder.
« Pas aussi nouveau que toi qui couche avec n'importe qui. »
« Arrête » se défenda-t-il plus agressif
« Sinon quoi ? Je vais finir par habiter au boulevard des allongées ? »
Je me rapprochais pour lui murmurer à l'oreille.
« Vas-y, mais attention les chatons griffent. »
J'arrachais mon bras de sa poigne pour partir et le laisser comme un idiot les bras ballants.
« Je ne te comprends pas. Je n'y arrive pas Alice. »
Soudain j'explosai de colère, je revins sur mes quelques pas pour planter mes yeux dans les siens.
« C'est moi qui ne te comprends pas. Ou plutôt si je te comprends trop bien mais j'ai été trop naïve, je pensais que tu en avais vraiment quelque chose à faire de moi mais en fait Dan ne se souci que de Dan. De ses propres désirs et rien d'autre. Je t'ai pris pour quelqu'un que tu n'étais pas. »
Je vis dans ses yeux passer de la tristesse mais elle fut aussi fugace que sa colère fut brutale.
« Tu te fous de moi ? C'est qui qui s'est amusé à batifoler avec l'indien ? Tu n'as rien trouvé de mieux ? Et ne me dis pas que tu n'as rien fait, je l'ai entendu te parler de ta marque, il a bien fallu que tu te déshabilles pour lui montrer, alors il embrasse mieux que moi ? Peut être as-tu besoin d'un panel plus large pour pouvoir en jug... »
Il ne finit pas sa phrase que je réussi à lui décoller une baffe de toute mes forces, l'espace d'une seconde j'avais réussi à fusionner assez d'énergie entre moi et Kyuubi pour que mon mouvement soit si rapide qu'il ne le voit pas venir.
« N'oublie jamais à qui tu parles. Je ne te le redirais pas. Oh et accessoirement va te faire voir. » lui répondis en lui exhibant mon majeur.
Je n'avais pas pu résister, je bouillonnais littéralement de colère et chacun de ses mots alimentaient un peu plus cette rage en moi. Je partis le plus vite possible vers l'endroit où j'avais passé toute ma journée. Je m'assis, fermai les yeux et entendis la voix de Dyanelis, elle hurlait de toutes ses forces :
« Alice ! C'est pas une bonne idée ! »
Je pris immédiatement une grosse quantité d'énergie que je mélangeais à la mienne et je sentis comme une onde de choc autour de moi, je pouvais ressentir cette énergie décuplée couler dans mes veines, je me sentais puissante mais il fallait que je reste concentrer sur ma tâche. J'y arrivais alors, sans attendre je pris encore une grosse quantité d'énergie, je sentis cette fois la terre trembler autour de moi mais cette fois-ci c'est comme si toute cette énergie soudain accumulée brûlait chaque cellule de mon corps, je rouvris rapidement les yeux pour constater avec stupéfaction des milliers des pierres retombées au sol autour de moi, je regardais mon poing se serrer, pouvant sentir qu'une petite partie de son énergie restait en moi ce qui me conforta pour la suite.
« Demain on passe à la suite. » dis-je en direction de Dyanelis.
Tout le monde s'était regroupé autour de moi et me regardaient stupéfait mais je plantais mes yeux pleins de rage dans ceux de Dan, devant sa mine déconfite je lui fis un clin d'œil par pure provocation auquel il répondit par un sourire sinistre. Il ne s'imaginait même pas l'effet qu'il avait sur moi, c'est comme si par ce seul regard il me défiait, mais il ne savait pas à quel point j'aimais les défis. Je marchais en direction de la maison en ignorant tout le monde, mon regard était toujours planté dans celui de Dan et en passant à côté de lui je mis une main sur son épaule en lui susurrant comme des mots doux au creux de l'oreille :
« Demain on réglera nos comptes, un peu de patience blondinet. »
Je lui serrais l'épaule comme une menace mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde pourtant il le fit :
« Prépare toi chaton, je ne me retiendrais pas. »
« J'y compte bien, chéri »
J'appuyais volontairement sur le surnom pour qu'il comprenne toute ma rage et ma colère. Mais il sourit alors que mon regard se détacha pour observer Anastasia qui bouillonnait littéralement.
« ANASTASIA ! » cria Akira
Je sus à ce moment, que j'avais dépassé son stade. Elle avait essayé de me faire quelque chose mais je n'avais littéralement rien senti, pas même un effleurement.
« Juste par curiosité, tu as essayé quoi ? Un sort d'illusion peut être ? Parce que ça ne m'a pas touché. » lui demandais-je en lâchant l'épaule de Dan pour rentrer.
Je levais la main dans sa direction pour lui signifier que peu importe ce qu'elle me répondrait ça ne m'intéresserait pas.
J-41. Je me levais d'un pas décidé. Aujourd'hui allait être le premier jour du reste de ma vie. Le jour où je prendrais enfin ma vie en main au lieu d'en être la victime, j'en serais l'actrice principale. Je ne subirai plus et je protégerai les miens coûte que coûte.
« Je sais qu'il te tarde que l'entraînement se finisse pour aller chercher des noisettes à Dan mais laisse-moi t'expliquer comment va se passer ton entraînement à partir de maintenant. » me dit calmement Akira
« Dans un premier temps, je veux que tu continues à malaxer le plus d'énergie possible de Kyuubi avec la tienne. Il y a probablement un moment où son énergie sera tellement présente que tu auras l'impression de te consumer intérieurement, c'est normal. C'est ton corps qui rejette cette énergie qui n'est pas la sienne. Etant une protection naturelle des sorcières contre les attaques, je ne peux rien faire pour toi, pour cela il va falloir que tu t'entraînes afin que cette énergie mélangée soit naturelle. Je m'explique, tu es en combat tu as besoin de plus d'énergie, tu n'auras pas le temps de t'assoir pour en faire plus, le but est qu'il arrive tout seul, déjà mélangé prêt à l'emploi. C'est pour cette raison qu'il faut programmer ton corps à en faire. Secundo, Dan ici présent, épaulé par Kenaï t'apprendront comment se battre, parce que le combat rapproché c'est loin d'être inné et chaque avantage que tu peux avoir sur elle est un plus. Pour finir, on fera un peu de cuisine toutes les deux » ajouta-t-elle avec un clin d'œil.
Je jetais un coup d'œil en direction de Dan qui me faisait face les bras croisés, un sourire carnassier sur le visage. Je pouvais voir dans ses yeux bleu acier qui me toisaient qu'on pensait la même chose. Plus vite j'aurais fini, plus vite on réglera nos comptes. Je gardais cette image dans ma tête tout le long de mon entraînement, et comme souvent en ce moment c'est lui qui m'aida sans même qu'il ne le sache, sans qu'il ne s'en rende compte, lui comme moi...
J-39. La lune m'observait comme toujours, belle, lumineuse, elle m'observait, moi, à genoux, à bout de souffle, le sang coulant le long de mes lèvres, du creux de mes oreilles longeant mes yeux avant de tomber lourdement au sol comme de profondes larmes d'épuisement, des larmes directement venues du fond de mon âme. Je regardais la flaque de sang qui commençait à se former au sol, le temps me paraissait stoppé. Je n'entendais plus personne autour de moi, jusqu'à ce qu'un éclair fende le ciel accompagné d'un grondement sourd, la pluie l'accompagna rapidement mais après ça je n'entendis rien à part un son aigüe perçant et continu. J'avais l'étrange sensation que mes épaules et toutes mes articulations frottaient les unes contre les autres, accompagnés de vibrations douloureuses. Mes jambes elles ne voulaient plus me porter, où du moins elles étaient dans un tel état de fatigue qu'elles ne pouvaient plus. Mon corps entier était tendu à l'extrême par ma fatigue, j'étais à la limite même de ma réserve d'énergie. La pluie battante transformait ma pelouse ensanglantée en terre meuble, mes mains s'y enfonçaient mais je n'avais plus la force... Soudain je sentis deux mains puissantes et terriblement froide sur moi, on me souleva brusquement et à ce moment je me rendis compte à quel point j'avais d'os puisqu'ils craquèrent tous comme si j'étais resté dans cette position trop longtemps. Tout se précipita soudain. Avant même que je ne me rende compte j'étais assise sur le rebord de la salle de bain, Dan m'enlevait mes chaussures tout en faisant couler de l'eau, je n'entendais pas l'eau mais je pouvais sentir la vibration de l'eau sur la baignoire. Il me souleva ensuite en me tenant debout pour me rincer toute habillée. Puis il m'assit devant lui en laissant couler l'eau du robinet, je pouvais sentir l'eau chaude sur moi sans aucun son à part ce bruit sourd constant. Sa main essuya le bord de mes oreilles, et mon visage délicatement en prenant de l'eau entre ses mains, l'eau devînt vite rouge tout autour de moi, mais il était toujours aussi doux. Il m'avait toujours impressionné pour son self-control autour du sang. Puis quand l'eau arriva à bon niveau, il me retourna toujours comme si j'étais en cristal, mes muscles commençaient à se détendre dans l'eau bouillante et je lus sur ses lèvres :
« Fais-moi confiance »
Il tira délicatement sur mes jambes pour qu'elles sortent de la baignoire mais ma tête, elle, fût soudain submergée, mes cheveux flottaient naturellement autour de moi quand soudain je sentis dans mes oreilles deux pressions comme si deux bouchons s'étaient brusquement enlevés. Et Dan poussa mes jambes pour que ma tête refasse surface, j'eu l'impression de revivre. Tous les sons alentour étaient revenus, le cliquetis de l'eau s'échappant du robinet, la respiration de Dan, les pas dans le couloir, la pluie, l'orage et le vent qui martelaient dehors.
« Ça va mieux ? Tu avais les oreilles bouchées par deux petits caillots sang » me dit-il une ride d'inquiétude entre les deux yeux.
Je ne pris pas la peine de répondre et bien malgré que mes vêtements collent à mon corps inconfortablement, je me remis contre lui pour retrouver cette sensation indescriptible. Je lâchais prise dans ses bras, fermant les yeux sous ses petites caresses au creux de mon cou jusque dans mes cheveux où il laissa ses doigts tourbillonnaient, massant mon cuir chevelu, des frissons de plaisir me secouèrent violemment alors que je sentis son corps se tendre contre le mien avant que son visage chaud ne se colle à mon épaule. Je pouvais sentir qu'un sourire lui fendait le visage, ce qui me fit sourire aussi. Nous sommes restés jusqu'à ce que l'eau soit froide après ça il sortit le premier du bain, enleva son tee shirt et il m'offrit le spectacle de son dos musclé, mais je ne m'attendais pas à voir son dos dans cet état. D'énormes cicatrices lui lacéraient le dos, des fines, des profondes, des longues et des courtes mais son dos semblait avoir été mutilés. Il ne me laissa pas le temps de faire un commentaire, il me souleva sans mal de la baignoire, je m'accrochais au rebord du lavabo, je ne me sentais pas en forme du tout mais je pouvais quand même me sécher et changer mes habits. Les questions sur la provenance de ses cicatrices me préoccupèrent bien plus que mon état. Il m'avait laissé des sous-vêtements et un tee shirt un peu grand sur la panière. En portant le tee shirt à mon nez je reconnus son odeur. Il avait fait au plus vite je suppose. Je me séchais légèrement les cheveux et le rejoignis dans sa chambre juste en face.
Il était assis sur le lit, je le surpris apparemment puisqu'il leva la tête d'un seul coup pour me dévisager. Il lui fallut moins d'une seconde pour se lever et me soutenir avant que je ne tombe de fatigue devant lui. Il entoura sa nuque avec mes mains et me souleva aisément sous les fesses pour me diriger directement sous les draps. Je ne pus m'empêcher un petit commentaire :
« Ça défile en ce moment, ici »
Un sourire se dessina sur son visage comme s'il s'y attendait mais continua à contourner le lit sans répondre et il s'allongea auprès de moi. Son regard croisa le mien et j'y vis une profonde tendresse qui me déstabilisa. Les sentiments que je vis dans ces yeux me semblaient si pur, ce qui donnait à son visage une douceur que je ne lui connaissais pas...
« Il n'y a que toi que j'accepte dans mon lit. » me répondit-il finalement toujours aussi tendre en remettant en place une mèche de cheveux derrière mes oreilles.
Probablement sous la pression, de mon regard qui faisait des allers retours entre lui et la chambre. Alors quand je l'avais surpris c'était dans sa chambre à elle, je suppose. Mais mon cerveau me remit vite sur le droit chemin de la curiosité.
« Ces cicatrices... Je pensais que les vampires guérissaient... » lui demandais-je prudemment en me rapprochant de lui.
Mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien, je m'étais mise de côté pour le voir encore mieux une de mes mains sous ma tête je le regardais avec attention. Il croisa mon regard plusieurs fois le fuyant à chaque fois rapidement puis il se tourna vers moi réduisant encore l'espace nous séparant, ses lèvres frôlaient presque les miennes, j'en arrivais mal à le regarder dans les yeux tellement il était proche.
« Tu as encore la force d'être curieuse apparemment » me répondit-il en riant doucement
Je secouais la tête, ce qui me fit frôler ses lèvres, il avait fermé les yeux une fraction de seconde comme pour apprécier cette caresse fugace avant de les rouvrir en souriant.
« Avant je n'étais pas le genre de vampire fréquentable, d'ailleurs j'aurais pu être sur ton journal intime. C'est comme ça que s'appelait ton cahier de chasseuse de tête il me semble ? Je n'avais aucun respect pour la race humaine alors même que je me voilais complètement la face, moi aussi je faisais parti de cette race... Un jour, une femme m'a ouvert les yeux et m'a mise devant mon reflet. J'étais devenu une crasse, je me dégoutais moi-même. Alors j'ai fait ce qu'un homme fait quand il veut se sentir utile à une communauté. Il part à la guerre. Je suis naïvement parti pour le Viet Nam, pensant que probablement je me rachèterais une conduite, sur place j'avais l'impression de faire parti d'une famille mais une fois devant nos ennemies, quand il a fallu tirer et tuer, je l'ai fait, mais je ne sais pas j'ai eu comme un flash quand la balle est partie. Je tuais toujours. Pour une autre cause que moi-même mais le fait était là je me retrouvais encore à tuer des gens. Je me suis donc arrangé pour faire parti des renseignements, j'étais assez bon en infiltration mais je me suis fait choper une nuit par une sorcière. Et elle m'a fait passer un sale quart d'heure avant de me livrer aux soldats vietnamiens. Là-bas ils m'ont tellement torturé que ma peau n'arrivait plus à cicatriser en plus avec ce climat humide les plaies restaient moites, alors quand mon équipe m'a extrait j'avais pu m'occuper des plaies que je voyais mais je n'avais rien pu faire pour mon dos en plus du fait que je dormais dessus la nuit à même un sol plein d'eau dû à un trou dans le plafond. N'aillant plus d'équipe médical, on m'a recousu avec ce qui trainait, fils de fer, barbelé et pour seul anesthésiant le whisky. Je peux affirmer qu'on ressent la douleur, je crois que je n'ai jamais autant souffert de toute ma vie même ma transformation n'était qu'un rite de passage à côté. Et j'ai guéri, puis les marques ne sont jamais parties. »
Je touchais son dos du bout des doigts comme si j'allais lui faire mal mais je pouvais clairement sentir le relief des cicatrices sous mes mains.
« Ce n'est pas plus mal. C'est une partie de ma vie que je n'oublierai jamais et ça me va très bien comme ça. En plus les cicatrices ça fait dur à cuire » ajouta-t-il en souriant de toutes ses dents.
Il avait beau très bien camoufler sa tristesse elle était là. Mais je ne voulais pas l'embêter plus avec mes questions, je voyais très bien qu'il était désormais dans ses pensées. Je me sentais un peu coupable d'avoir laisser passer cette expression innocente qu'il arborait fièrement, il y a quelques minutes. Mes mains continuèrent leurs caresses jusqu'à son épaule, sa nuque avant de caresser son visage, cette barbe qui me laissait toujours perplexe. Elle ne poussait pas et il ne semblait pas en être gêner pour la raser, ces lèvres parfaites qui s'étiraient parfois dans un sourire à fendre l'âme, le bord de son visage carré, ses yeux perçants, ces sourcils avancés et fournies qui donnaient à son regard une profondeur et un mystère sans égal, son front souvent inquiet mais jamais marqué et ses cheveux blonds constamment en bataille, brosser uniquement par sa main. Je surpris son regard sur moi alors que mon cœur et ma respiration trahissaient quelques ratés.
« Habituellement on ne fait pas attention aux yeux des gens. Je veux dire parfois ils sont d'une couleur avec d'autres et les tâches qui l'abritent impressionnent mais depuis que je te connais je vois le regard autrement, d'ailleurs j'ai même une préférence pour ton œil doré. Je ne saurais dire s'il est même marron ou vert, je pense qu'il est tellement vert qu'on dirait du jaune... Mais ces yeux ont la particularité de voir toujours le bon côté chez les autres. C'est un peu narcissique même »
Je n'en attendis pas plus pour approcher un tout petit peu mon visage de sien et l'embrasser. A ce moment, rien n'était important, tout pouvait être remis à plus tard notre dispute, nos différents, nos égos. Pour le moment il n'y avait que lui, moi et ces sentiments qui me chatouillaient mais que je refusais encore de regarder en face. Cependant, je comprenais parfaitement ce qu'il ressentait, ce n'était pas du tout narcissique, je lui ai juste redonner confiance aux gens qui l'entoure en lui prouvant qu'il était quelqu'un de bien parce que je le pense au plus profond de moi depuis que je l'ai vu pour la première fois, j'ai remarqué qu'il était différent. Je lui ai montré ce qu'on lui cache depuis bien trop longtemps, ce qu'il semble lui aussi avoir oublié, la bonté. Ses lèvres contre les miennes m'embrassaient dans un baiser désespéré comme si nous l'avions attendus depuis bien trop longtemps, lui ne prenait même pas la peine de reprendre son souffle alors que moi je suffoquais entre deux baisers pour ne pas arrêter ce moment si doux et qui je sais sera fugace. Sa main s'employa à frôler chaque parcelle de mon corps ce qui m'arracha encore des frissons le long de l'échine, ces caresses ressemblaient à une douce torture. C'est quand il m'agrippa le visage à deux mains en intensifiant son baiser que je l'arrêtais l'espace d'un court instant.
« Je t'ai donné une fausse impression de fille facile, désolée. » lui dis-je essoufflée
Il rit franchement avant de me répondre.
« Chaton, tu en serais parfaitement incapable dans ton état mais tu as encore beaucoup de ressources. Pour parler. »
« Pour parler. » répétais-je après lui
Nous nous sommes finalement endormis après quelques baisers enflammés je ne tenais plus la cadence clairement.
J-38. Le soleil perça à travers les rideaux de la chambre, l'orage avait complètement disparu laissant place au beau temps. Après quelques clignements d'œil difficiles je me retournais pour découvrir le visage de Dan endormi contre mon oreiller, sur le dos, un bras sous ma tête et ce visage que j'avais déjà remarqué si paisible... Je dois l'avouer ces moments de tendresses avec lui m'avaient manqué parce que j'ai beau tout tenir à bout de bras en ce moment, je manquais un peu de ça. Hailey n'étant pas là, me manquant horriblement en plus et ces disputes avec Dan m'avait fait me sentir tellement seule, que j'en avais presque oublié ce que ça fait d'être... D'être quoi ? Me demandais-je en regardant Dan. Appréciée ? Est-ce que tu m'apprécies Dan ? Quel genre de sentiments nourris-tu à mon égard ? Comment me vois-tu ? Je le regardais silencieusement comme si les réponses allaient venir tout droit de sa bouche mais elle resta fermée. Je soupirais longuement et pris mon courage à deux mains pour déplacer mon corps, légèrement désarticulé par la fatigue encore présente au fin fond de mon squelette, sur le sien. Je me couchais le ventre sur le sien et me blottis, les deux bras serraient contre mes flancs, au creux de son cou. Comment je vais faire aujourd'hui pour te détester assez afin d'avoir un entraînement un tant soit peu sérieux ? Je me rendormis avec encore une myriade de questions en tête et pas l'ébauche d'une réponse mais comme bien souvent avec mes questions il fallait juste que j'attende et la réponse se présenterait à moi, tout simplement. L'attente.
Je le sentis soupirer d'aise avant de m'enfermer dans ses bras. J'étais dans le meilleur endroit du monde. Nous sommes restés ainsi un bon moment avant que j'entende la voix d'Akira derrière la porte :
« Allez les jeunes, debout, il est 11h ! »
J'ouvris difficilement les yeux, m'enlevai de l'étreinte confortable dans laquelle je m'étais blottie et me levais en m'étirant. Quelques os craquèrent sous la pression mais la plupart restaient encore bloqués.
« Un coup de main ? » me demanda Dan en se levant.
J'acquiesçai avec plaisir mais alors que je m'attendais à ce qu'il accède directement à sa requête il se posta devant moi, les yeux plongés dans les miens il mit sa main sous mon menton exerçant une légère pression pour que je lève la tête un peu plus. Je me mis naturellement sur la pointe des pieds et nos lèvres se rencontrèrent avec une douceur divine et éphémère puisque contrairement à nos échanges enflammés d'hier soir il se contenta d'un seul baiser avant de venir derrière moi. Il me demanda de garder mes bras croisés sur ma poitrine et de me détendre au maximum puis il me souleva avant de me secouer de haut en bas.
« O.H M.O.N D.I.E.U ! » criais-je
Chacun de mes os craquèrent en harmonie me laissant une jouissance intérieur ultime. Quand il me reposa j'avais l'impression d'être neuve.
« Merci ! » lui dis-je en le regardant un sourcil levé.
Je me demandais où il avait bien pu apprendre une technique si douloureuse et à la fois si orgastique. Ma main massait délicatement ma nuque quand il me répondit :
« Ce n'est rien comparé à tout ce que je peux faire pour toi, chaton. »
Mes joues me donnèrent l'impression d'être deux feux incandescents, il avait murmuré ça si sensuellement à mon oreille appuyant certaines syllabes lascivement. Je repris vite mes esprits pour lui répondre avant qu'il ne s'imagine que sa proposition me faisait un quelconque effet ou encore pire que je pourrais, probablement, dans un avenir incertain, accepter.
« Oh non, ne t'imagines que nous deux ça puisse aller au-delà d'un rapport purement amical. Je veux dire, ok hier soir, c'était particulier, j'avais froid, j'étais fatigué, sourde alors tu as profité d'une pauvre femme handicapée mais ne t'imagine pas que j'envisagerai même l'idée de sortir avec le père d'adoption de ma fille parce que ça n'arrivera pas. Il est trop volage. » lui dis-je d'un ton mal assuré
Un sourire se dessina sur son visage puis il se caressa le dessous du menton en levant les yeux en l'air avant de reposer son regard sur moi et caler ses poings sur ses hanches.
« Permets-moi de te dire que ton discours à quelques zones d'ombres. Tout d'abord, est ce que je pourrais savoir madame pourquoi, en cette douce matinée, m'avez-vous pris pour un coussin géant ? De plus pourquoi m'avez-vous embrassé au réveil si tout ça n'était qu'un fourvoiement de ma part ? Et pour finir pourquoi seriez-vous la mère de cette fillette et moi seulement le père d'adoption ? Permettez-moi de vous dire que j'émets une réserve légitime quant à la véracité de vos paroles. »
Je me forçais à ne pas sourire avant de lâcher un sourire jusqu'aux dents ! Il pouvait être adorable quand il voulait. L'évidence s'imposa soudain à moi, je savais maintenant ce que je devais faire et il avait parfaitement raison je me voilais trop la face. Mon regard se perdit une seconde au sol avant de se reposer sur lui, il vit tout de suite que quelque chose avait changé mais il ne le montra qu'à travers une expression fugace que je réussis à décrypter. Je m'approchais de lui, me mis sur la pointe des pieds et dirigeai ma bouche vers son oreille, une main sur sa joue.
« Tu as raison Watson. On ne s'est juste pas rencontré à la bonne époque... » lui chuchotais-je avec regrets
Je me reculai un peu pour l'observer restant quand même proche de lui, pour le détailler comme si c'était la dernière fois, j'essayai d'imprimer dans ma mémoire ses traits, son regard, et cette expression étrange sur son visage. Même si je regardais mes sentiments en face, même si je le pouvais, cette relation serait vouée à l'échec. Dans le meilleur des cas, il vivrait éternellement et je ne serais qu'une goutte d'eau dans son existence, on se ferait mal mutuellement sans compter que certains vampires sont atteints de stérilité, je ne suis pas sûre d'être prête pour peut-être renoncer à d'autres enfants encore une douleur évitable, sans parler de la vie que je lui offrirai n'est peut-être pas celle qu'il attend ni qu'il veuille. Je faisais là un choix purement adulte et raisonnable alors je tournais les talons avec du chagrin mais aucun remords. Je pris les affaires qui avaient été déposé devant sa chambre et partis en direction de la mienne pour me changer. Je ne m'attendais pas à ce qu'il comprenne mon choix mais c'était le mien à faire pour nous deux donc il se devait de le respecter et moi peu importe sa réaction je me devais de la respecter. J'avoue qu'il me faciliterait la tâche en me détestant, le sentiment d'être détester est beaucoup plus facile à gérer que l'amour... Du moins je le crois.
Je me changeai et partis dans la cuisine. Je me fis un petit déjeuner, toute seule, puisque nos seuls moments de repas tous ensemble étaient le soir. Bon ok il était 11h30 passé mais peu importe. Je me cuisinais une fournée de cookies végétaliens bien chaud, en une demie heure j'étais en train de les manger avec un bon café. Tant pis pour le repas du midi. Akira me rejoignit à table et s'assit en face de moi en silence, son regard semblait essayer de deviner mes pensées alors je brisais la glace avant de me sentir trop mal à l'aise.
« Alors on est à la deuxième étape, je suppose. » lui dis-je
« Il n'y jamais eu de on dans cette histoire. Seulement, toi. Nous sommes tous juste là de passage pour t'aider, pour partager ce que nous connaissons. Finalement c'est ça notre rôle. »
Elle me parlait comme si elle voulait me vendre sa place alors je souris sans relever. Oui peut-être bien que mes objectifs ses temps-ci ont été bouleversés, peut être que d'autres sont apparus mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, si tu le veux bien Akira. J'ai la vie d'une petite fille a sauvé, et cette fois je veux faire les choses bien, je ne laisserai pas Lis me prendre encore un enfant, tout ça c'est fini.
Hier j'avais réussi, mon énergie ne se mélangeait encore que lentement mais l'automatisme été là après 3 longues journées épuisantes, hier avait été la dernière, celle où malgré mon épuisement, malgré mes saignements et mes douleurs sur chaque muscle j'avais dépassé mes limites. Je l'ai su à la seconde où un tout petit peu d'énergie alliée a coulé dans mes veines sans que je n'aie rien à faire. Je me souviendrais de ce moment toute ma vie, au moment où j'ai vu dans la flaque de mon propre sang l'éclair dans le ciel, j'ai su. J'ai senti cette énergie inhabituelle et hostile qui me torturait depuis 3 longs jours, couler sans douleur. Le seul mot qui m'est venu à l'esprit c'est ; Enfin.
Aujourd'hui je passais donc à l'étape supérieur, celle de l'entraînement au combat. J'en avais besoin puisque je ne m'étais jamais vraiment battue de ma vie, j'avais toujours usé de mes pouvoirs même dans des situations délicates contre des vampires et Lis le sait mieux que personne, c'est justement pour cette raison qu'il fallait que je prenne un avantage supplémentaire, par la surprise. Tout était fin prêt alors je débarrassais mes affaires de table et partis dans la pièce qui selon Akira avait été préparés pour nous. Je montais les escaliers laissant traîner lascivement ma main sur la rambarde en bois lisse puis une fois en haut il y avait une pièce à gauche, une à droite et un couloir. Elle m'avait dit de prendre la porte à gauche alors je posais la main sur le loquet et tournai pour tomber directement sur Dan assis dans une petite salle toute simple recouverte de tatami. Je pensais qu'il y devait y avoir Kenaï aussi, tant pis ou tant mieux je ne sais pas vraiment parce que vu le large sourire de Dan je suppose que ma tenue faisait son petit effet. Les filles m'ont prises pour leur poupée en plastique très clairement, dès qu'elles ont entendus au dîner mon programme d'entraînement complet elles ont préparé mes habits à l'avance pour au moins 2 semaines. Alors ce matin, au programme c'est baskets grises, un short hyper moulant et près du corps, il cachait le bas de mes fesses jusqu'en haut de mon nombril ce qui me donnait un superbe galbe, comme si j'avais des formes. Comme si. Je portais ensuite un sweat large gris que j'enlevais pour laisser découvrir un débardeur blanc large et transparent qui laissait évidemment tout voir sur mon soutien-gorge de sport noir avec des bretelles croisées dans le dos. Physiquement parlant j'étais hyper à l'aise le tissu était très confortable et semblait vraiment stretch par contre moralement parlant j'étais à poil.
« J'ai deux trois trucs à t'expliquer avant qu'on commence » me dit-il calmement coupant court à mes pensées
« J'ai un peu l'impression d'être devant le deuxième adversaire du Dojo c'est marrant » répondis-je un peu distraite, les yeux balayant la salle.
« Il faut que tu m'écoutes là, en fait » m'assura-t-il en s'asseyant les yeux fermés et les bras croisés.
J'avais l'impression d'être une enfant turbulente auquel il donnait beaucoup de patience. Alors je m'assis en face de lui pas trop loin ni trop près. A distance pour que chacun garde tout de même son espace vital.
« Le combat ne s'apprend pas. J'en suis désolé mais c'est comme ça. Si tu n'y arrives pas je ne pourrais rien pour toi. Il y a des gens naturellement très doués et d'autres qui seront toujours nuls même avec des années d'entraînement. Se battre est une capacité avant tout, qui met en œuvre des facteurs multiples : l'équipement, la maîtrise technique des mouvements, les caractéristiques physiques mais aussi et surtout, l'agressivité, le mordant, la férocité. La maîtrise de tous ces facteurs permet d'anticiper, d'économiser tes ressources pendant que l'autre épuise les siennes. Chacune de ces capacités se combinent les unes avec les autres, il ne s'agit pas de manœuvres uniques. Par exemple, une ficelle comme toi ne peut pas compter sur sa force physique mais sur sa rapidité donc un mélange de caractéristique physique et d'agressivité. Le combat est un tout quand il se déroule. C'est une interaction, mi réfléchis, mi réflexe. Il y a beaucoup de choses qui se passent pendant un combat sans parler des coups, c'est un véritable jeu d'échec avec comme prix, ta vie. Dès que les adversaires sont face à face le combat commence pour toi. Il faut que tu analyses toutes les premières informations en ta possession, la position générale du corps en face de toi, les émotions sur son visage. Tout ça t'aidera au mieux pour appréhender le combat, quelqu'un d'expérimenté te dira dès les premières minutes le vainqueur rien qu'en analysant. Pour résumer le combat se passe en 3 phases l'initiative, l'attaque et la défense. Si tu les dissocies c'est une chance de gagner en moins que tu perds. C'est tout pour moi, par contre je ne suis pas prof, je vais pas passer l'après-midi à répondre à tes questions alors une question et on s'y met » finit-il d'un ton sévère.
Waouh j'avais beaucoup d'informations à digérer d'un coup mais je regardais mes mains tout en serrant mes doigts en poings plusieurs fois, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas y arriver.
« Comment tu sais tout ça ? Je veux dire, dit comme ça c'est comme si tu l'avais vécu des centaines de fois. » lui demandais-je en cherchant ses yeux du regard.
Il fuyait manifestement mon regard puisque qu'il feint de regarder le sol en se levant mais il me répondit :
« L'armée. »
Je savais à l'intonation sèche de sa voix que je n'en saurais pas plus alors je me levais moi aussi mais quand mon regard croisa enfin le sien un quart de seconde ces yeux s'étaient vidés de toute étincelle et il ne semblait plus me regarder moi mais observer un film que seul lui pouvait voir. Je me rapprochai un peu de lui en tendant la main :
« Tu as fait quelle guerre ? » lui demandais-je doucement pour ne pas que ma question le brusque.
Le regard qu'il posa sur moi à cet instant était quasiment indescriptible, je crois que cet instant faisait partie des rares moments dans la vie qu'on ne peut pas ignorer faisant partie de ceux qu'on oublie jamais. Ses yeux reflétaient de la peur, du regret, du désespoir et une souffrance sans égal, ces nuances se mélangeaient pour créer un regard qui me donnait des frissons le long de l'échine. Bien sûr je savais que la guerre n'était pas quelque chose de beau ni à vivre, ni à voir, mais avoir quelqu'un qui vous regarde comme ça quand il ne prononce qu'un mot c'est déroutant. Avec les vampires on ne peut pas vraiment se fier à des mimiques du visage puisqu'ils n'en n'ont aucune, leur visage est figé alors il ne reste que le regard.
« On commence. » me rétorqua-t-il durement en me levant son index pour m'indiquer que j'avais déjà usé d'une question je suppose.
Je soupirai en me reculant, je ne pouvais décemment pas le forcer à me parler malgré que ma curiosité me brûlât.
Une fois en position, je commençais déjà à appliquer sa leçon ; sa posture était relâchée, détendue, avec deux doigts il me provoquait même, en me faisant signe d'avancer. Je n'avais aucune expérience dans le combat alors je décidais de foncer à toute allure sur lui avant de me servir d'un peu d'énergie magique pour esquiver son coup de poing, transformant mon mouvement en glissade, je choisis de profiter de l'ouverture de sa surprise pour faire glisser ma jambe contre son tibia afin de le déstabiliser mais il encaissa mon coup sans broncher avant de se retourner avec sa rapidité vampirique pour me prendre par le bras et me faire voler violement à travers la pièce. Ses paroles me revinrent soudain en tête « il ne s'agit pas de manœuvres uniques » je changeais brusquement de position pour que mes pieds prennent directement l'impact contre le mur d'en face me servant de l'impulsion créée par son attaque. Mon mouvement fonctionna à la perfection avant qu'il ne m'attrape directement le cou en vol ce qui m'arrêta net, me coupant la respiration de douleur. Sa main agrippait à elle seul mon cou tout entier douloureusement, son regard était dur mais pour une raison inconnue je n'avais pas peur de lui. Je savais qu'il ne me ferait rien. Son regard changea soudain et il me lâcha rudement, je pliais un genou pour atterrir dessus et amortir le choc. Je levais des yeux étonnés vers lui mais il évita encore une fois mon regard.
« Tes mouvements sont pas mal, lent mais il y a de l'idée. Tu appliques bien ce que je t'ai dit à savoir qu'il faut s'adapter à la situation et réfléchir, je l'ai remarqué. Mais ton souci c'est que tu ne me prends pas assez pour un vrai ennemi, je vais remédier à ça. Je te conseille de te protéger maintenant. » termina-t-il durement en serrant les dents.
Je compris tout de suite qu'il ne rigolait pas, et d'un côté il avait parfaitement raison. Les vrais combats commençaient maintenant, je n'avais toujours pas peur alors que je devrais, il le fallait pour que je me donne à fond et que tout ça n'est pas servi à rien.
A suivre...
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