Izzy, Cat, Sue, Deb. Mes anciennes amies qui me tentent tous les jours malgré que ce soit de l'histoire ancienne. J'avais vu des gens écrire que le jour où on les rencontre, elles nous colleront à la peau toute notre vie et qu'on ne s'en débarrassera jamais. Je ne les croyais pas. Mais je l'ai expérimenté, et il est vrai qu'elles sont inoubliables. J'ai beau m'en être sortie depuis quelques années, il m'arrive encore de penser à elles. Elles sont restées dans un coin de ma tête, et encore aujourd'hui, elles m'assaillent de pensées sombres. Cat redevient mon amie certaines nuits, celles où je me sens trop mal. Deb est en train de revenir à la charge, Izzy me hante quasiment toutes les nuits. Sue pourrait elle aussi faire son retour. Jamais je ne voudrai le retour de cette sombre période. Les souvenirs accumulés sont bien trop douloureux pour m'en rappeler et y être de nouveau confrontée. Ces nuits infâmes à peser le pour et le contre d'utiliser cette lame tout en souffrant. Je ne veux plus pleurer sans être capable même d'en comprendre la raison.

Mes raisons supposées : la tournure de la société, ma famille, la destruction de tous mes rêves et espoirs, l'impression d'avoir été trahie dans ma confiance. Peut-être que mon refus de vivre dans cette société désastreuse refait surface petit à petit. Depuis quelques jours, l'oppression est remontée en moi. L'impression que mon cœur se contracte dans ma cage thoracique. La douleur est lourde, l'envie de m'en débarrasser est immense. Ce sentiment fort ne me quitte plus, il est devenu mon ami indésirable. L'impression de suffoquer dès que je me lève, à l'idée de devoir affronter une nouvelle journée.