Un tome 2 ?

Un possible prologue qui me trotte dans la tête depuis un moment déjà... je tenais à vous le faire partager car il ouvrira peut être le tome deux des Chroniques ^^ : Garanti sans spoil !!!




Les cloches carillonnent à tout va, elles sonnent l'alerte à travers toute la cité. Le son terrorisent les habitants, ils savent ce que cela annonce.

- Un dragon ! hurlent-ils. Fuyez !

Facile à dire. Dans son état, Mariam ne peut pas aller bien loin. La main posée sur son ventre rond, la femme adresse un regard effrayée à son mari.

- Je vais chercher Anth' et prendre quelques affaires, lui déclare Edmund. Emballe des provisions et attends moi !

Mécaniquement, Mariam s'exécute. Elle vide le garde-manger de tout ce qu'il contient de denrée non périssables. Elle termine son baluchon quand son mari revient avec une fillette de cinq ans dans les bras. La gamine ouvre de grands yeux terrifiés et se cramponne aux épaules de son père. Les deux époux échangent un long regard.

- Il faut sortir au plus vite de la ville, ordonne l'homme. Se diriger vers les collines. Si nous devons être séparés, rendez-vous à la grande Foire de l'Ouest !

Mariam ne dit rien, elle sait qu'elle doit se montrer forte pour Anthéa et son futur bébé. Un dernier baiser et la famille sort de la maison.

Dehors règne un chaos absolu. Les gens courent en tout sens, se bousculent en criant, alors que l'air vibre déjà sous l'impulsion des ailes de la créature qui approche. Tant bien que mal, Edmund se fraye un passage dans la foule déchaînée, Mariam dans son sillage. Ils approchent de la grande avenue principale quand un rugissement les figent. Une immense langue de flamme transperce la nuit à l'autre bout de la cité et remonte vers eux à une vitesse folle. La lumière aveuglante les obligent à fermer les yeux un bref instant. Une odeur de chair et de bois brûlé se répand dans l'air, la température monte de plusieurs degrés. Les hurlements de douleurs s'ajoutent à ceux qui retentissaient déjà.  Mariam rouvre les yeux pour découvrir avec horreur que la créature a répandu son feu tout le long de l'avenue. L'incendie se répand rapidement. Le crépitement des flammes toutes proches et les cris d'Edmund à son oreille la sortent de sa léthargie.

- Il faut trouver un autre chemin !

Un véritable enfer commence alors. Le dragon semble déterminer à raser la cité. À chaque passage, il calcine un nouveau pan de la ville. Les hurlements agressent les oreilles et l'odeur lui remplit le nez. Alors qu'ils traversent une rue dont un côté s'enflamme déjà un bâtiment s'effondre brutalement.

- Mariam, cours ! l'enjoint Edmund en s'élançant, Anthéa toujours dans les bras.

Mais la femme reste figée. Elle sait qu'elle ne pourra pas traverser à temps. Alors elle fait demi-tour. Elle parvient de justesse à échapper à la masse qui s'abat sur elle. La poussière et les braises soulevées la font pleurer et tousser. Elle sent l'enfant qu'elle porte s'agiter  et pose une main protectrice sur son ventre. Elle est seule à présent mais connaît bien la ville et se dirige d'un pas décidé vers une rue attenante.

Au bout de ce qui lui semble des heures, elle arrive enfin aux portes de la cité. La foule s'est clairsemée au rythme des passages du dragon. Couverte de suie et de poussière, brûlée aux bras qu'elle a levé pour protéger son visage, la gorge et les yeux secs, la femme épuisée continue pourtant son périple. Elle doit rejoindre les collines qui bordent la cité. Le ruisseau qui y coule apaisera sa soif et ses maux.

L'aube se lève quand elle se laisse tomber à genoux sur la rive et plonge ses mains dans l'eau courante délicieusement fraîche pour se désaltérer et se nettoyer. La bête est partie, la ville au loin se consume encore. Le vent charrie jusqu'à elle les odeurs nauséabondes de la nuit qui lui semblent imprégner à jamais dans son nez.

Ainsi, c'est cela une attaque de dragon. Mariam frissonne sous l'assaut des souvenirs frais dans son esprit. Il ne lui reste rien. Son époux et sa fille ont disparu, le ballot de provisions a été abandonné au court de la nuit et sa robe est dans un triste état.

Néanmoins ce qui préoccupe la femme, ce sont les contractions qu'elle ressent depuis un moment. Elle aurait dû accoucher seulement le mois prochain, mais toute cette agitation a probablement précipité les choses. Elle caresse doucement son ventre en grimaçant sous l'effet d'une contraction plus violente que les autres.

- Tu as vraiment choisi ton moment, halète-t-elle. N'y a-t-il pas moyen que tu patientes encore un peu ?

Visiblement non. Étrangement, Mariam se sent très calme, comme si toute la peur de cette nuit l'avait laissé entièrement vide et imperméable aux émotions. Courageusement, elle se relève et entreprend de remonter le courant pour trouver un abri. Elle n'a pas fait trois mètres qu'une voix retentit :

- Eh ! Vous là-bas ! Attendez !

La femme pivote lentement. Une silhouette remonte la pente au pas de course dans sa direction. Dans la demi-pénombre, elle peine à la distinguer. Comme la personne se rapproche, elle distingue finalement une armure.

- Vous venez de la ville n'est ce pas ? l'interpelle le soldat en arrivant à son niveau, légèrement essoufflé.

- Oui... la voix de Mariam déraille et elle se racle la gorge pour continuer. Oui, c'est cela j'ai fuit lors de l'attaque, je cherche mon époux et ma fille... Nous devons nous retrouver à la Foire... je ...

Une brusque douleur la fait se plier en deux. Elle manque de tomber et s'agrippe à l'homme qui lui fait face.

- Bon sang, jure-t-il, ne me dites pas que vous êtes en train d'accoucher !

- Je crois bien que si ... gémit-elle doucement.

Le soldat pousse un nouveau juron. Il dépose doucement Mariam au sol et se redresse en enlevant un gant. Il porte la main ainsi dénudée à sa bouche et émets un long sifflement.

Moins d'une minute après, deux autres personnes arrivent en courant.

- Ah tu tombes bien toi ! s'exclame son protecteur en s'adressant au plus petit des deux, cette femme est en train d'accoucher !

- On ne peut pas la laisser ici, répond son interlocuteur. Il faut la ramener ...

À ce moment-là, Mariam perd le cours de la conversation. Les heures suivantes sont floue dans son esprit. Elle ne reprend réellement conscience que quand l'un des nombreux guérisseurs du campement lui dépose son fils dans les bras. Éblouie par le petit être qui vient de naître, elle entend à peine l'homme lui dire :

- Il est quelque peu prématuré mais vigoureux, il devrait survivre sans trop de problème. Vous avez une idée pour le prénom ?

- Il s'appellera Noham...

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