Des souvenirs
C'est l'histoire d'une bande de gamins. Depuis la maternelle, à quelques exceptions près, ils se connaissent tous. Et les nouveaux sont très vite intégrés. Ça vous étonne ? Pas moi.
Vingt-sept. C'est leur nombre. Quinze garçons et douze filles. L'école où ils vont n'est pas très grande, il y a une classe par niveau. Alors forcément, ils ont passé sept ans ensemble, et forcément, ils se connaissent bien. Même si certains se disputent, Même si d'autres se fréquentent moins, ils se soutiennent.
Et puis vient le collège et le drame : la séparation. La fin de sept ans d'harmonie, de stabilité. Les premiers iront dans le collège du même ensemble scolaire, les seconds à l'autre bout de la ville, et d'autres partiront définitivement. Alors les larmes de fin d'année sont amers. Le groupe se scinde inconsciemment. Chacun de son côté dans la cour de récré. Seuls deux duo, les inséparables, les blondes et les basketteurs, osent naviguer entre les deux groupes.
Mais le temps passe et la rancune enfantine s'efface. On s'invite aux anniversaires, aux premières « soirées ». Au fond, il est bon de se retrouver avec ceux qui ont grandit à nos côtés.
Et forcément certains se retrouvent au lycée... La bande d'origine s'est tout de même réduite. Ils ne sont plus que seize. Neuf filles et sept garçons. Le noyau du groupe. Dans la même classe comme par hasard. Une classe de seconde mémorable. Demandez donc aux professeurs, ils se souviennent encore d'eux. Mme Dupuis, professeur de français, était intimement convaincu qu'ils étaient télépathes, ou magiciens...
Crise d'adolescence ? Qu'est ce que c'est que ce mot ? Chez eux ça n'existe pas. La vie c'est cool, autant en profiter, sortie entre potes à volonté. Toujours fourrés les uns chez les autres, sur Skype ou Messenger. Alors oui vous crierez aux chanceux et aux privilégiés, d'avoir une enfance sans problèmes et des parents aimants, pas de problèmes avec la drogue et pas de pensées morbides sur le sens de la vie.
Vous protesterez encore qu'ils faisaient partis des « populaires », chouchoutés par les profs et adulés des autres.
Eh bien non... certains ont touché à la drogue. Certains ont perdu leur parents. Certains avaient certainement le profil geek et timide du rejeté de l'histoire. Mais ils sont restés là, ils se sont soutenus les uns les autres. Parce que la vie est belle et qu'il faut en profiter.
Peut être en effet étaient-ils un peu « populaires ». Mais n'ont jamais rien fait pour l'être.
Râlez autant que vous voulez, ces ados là sont encore aujourd'hui en contact, quand bien même ils sont partis à la fac. Ils ont un point de chute à Reims, un café du centre-ville à la devanture défraîchie. Peut être un jour les croiserez vous là-bas. Le noyau dur de la bande compte sept membres auquel vient se greffer, le temps d'un week-end, ceux qui reviennent d'ailleurs.
Râlez autant que vous voulez, cette histoire est réelle et non exagérée. Il n'est pas nécessaire de passer par la phase plus ou moins violente et tant redouté par les parents de cette fameuse « crise d'ado » pour grandir. Ils ne l'ont pas fait, ou alors pas longtemps.
Ils ont préféré croquer la vie à pleine dent plutôt que de se soucier du regard des autres. Ils ont préféré se soutenir plutôt que de se juger.
Je n'ai pas dit qu'ils étaient parfaits, ni qu'ils n'avaient jamais mis quelqu'un à l'écart. Je n'ai jamais dit qu'ils vivaient chez les Bisounours, mais ils ont choisit d'être heureux.
Ave Cesar ! Et vive les cigognes
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