Brouillon #1
Je tiens à vous avertir que contrairement à mes habitudes, ce qui va suivre est quelque peu violent ! Je pense que c'est relativement soft, mais mieux vaut prévenir que guérir !
Vous êtes prévenus.
« La forêt proteste... tu l'entends ? »
Bien sûr que je l'entends, il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas l'entendre. Il y a des intrus dans son sein, ils ne respectent pas les règles, et font un tapage de tous les diables. Je laisse mon esprit se connecter à la forêt. Elle sait où se trouvent les intrus, je dois les chasser d'ici. Mes pieds se laissent guider par les murmures des arbres.
Ombre trotte à mes côtés. La louve noire communique avec la meute, je le sens.
« Ils viendront si l'ennemi est féroce » murmure-t-elle dans mon esprit.
J'approuve d'un mouvement de tête. Soudain je les entends, ils sont à quelques mètres. Sans un bruit, je m'approche et les observe.
Cinq hommes lourdement armés, probablement des mercenaires. Ils encerclent une jeune femme acculée contre un arbre. Ils parlent dans une langue qui m'est inconnue. Je m'accroupis derrière un tronc pour suivre la suite. En réponse à une phrase de la jeune femme, ils éclatent d'un rire gras.
« La femelle respecte les règles, elle se bat pour se défendre. Les autres non. » annonce Ombre le museau en l'air.
Intriguée, j'observe attentivement la scène. Les vêtements de la jeune femme sont sales et déchirés, et à bien y regarder, on lit aisément l'épuisement sur son visage. La lame courte qu'elle tient à la main ne fera pas long feu face à l'équipement de ses poursuivants. Haches, espadon et hallebarde sont brusquement remis au fourreau sur un mot sec de l'homme au centre, probablement le chef. Ils s'approchent lentement d'elle et Ombre grogne doucement à mon oreille.
« Ils ont la même odeur que des cerfs en rut. »
Pour confirmer son affirmation, l'un d'entre eux attrape leur victime par le col et la jette au sol en la désarmant. Elle se débat alors que deux complices la maintienne au sol et que le premier déboucle son ceinturon.
« Les porcs ! » Songeais-je
« Je ne vois pas le rapport avec ces animaux puants que vous enfermez derrière du bois mort. » s'étonne la louve.
« Trop long à expliquer, nous devons intervenir. »
« Enfin tu te décides, que la chasse commence. »
Ombre se redresse et s'étire lentement. Je souris. Elle disparaît sans un bruit dans les sous-bois. Je m'adosse négligemment à un arbre et apostrophe les mercenaires qui s'amusent du spectacle de la femme qui se débat.
- Eh bien ! Que voilà une curieuse manière de commencer la journée, m'exclamai-je en langue commune.
Cinq paires d'yeux lubriques se tournent vers moi. L'un d'eux, une immense hache à double tranchant dans le dos, me lance :
- Allons ma jolie, tu es jalouse ?
Ces compagnons rient et m'encouragent à les rejoindre, j'esquisse un sourire.
- Navrée mais je dois décliner l'invitation, d'autant plus que je suis ici pour vous tuer.
Un silence puis de nouveaux rires gras suivent cette affirmation. Ils commencent à me taper sur les nerfs.
Je sors un couteau de ma ceinture et joue négligemment avec. Ils se moquent toujours, deux d'entre eux se redressent avec l'intention de s'approcher.
D'un seul mouvement fluide, le couteau quitte ma main pour plonger dans la gorge du plus proche qui s'écroule instantanément. Un lourd silence s'installe. J'ai toute leur attention maintenant.
- Petite salope ! s'exclame celui que j'ai identifié comme le chef. Tu vas nous le payer cher !
Ils délaissent leur victime à moitié inconsciente pour dégainer leurs armes et chargent. Ils sont lourds et lents. Je ricane et dégaine deux autres couteaux. Le premier atterrit dans la gorge de celui à la hache. D'un mouvement souple, j'esquive l'espadon du chef et lui plante mon arme dans l'aine. Je me retire aussitôt et pivote pour affronter le suivant, mais il fixe effaré Ombre qui déchire la gorge de son camarade. Il se rend rapidement compte qu'il est le seul survivant. Il a encore son ceinturon à moitié ouvert. Je lui assène un coup de pied bien senti dans l'entre jambe et il se plie en deux. Je l'attrape fermement par les épaules, le redresse et lui tranche la gorge avant de le laisser s'effondrer.
« Violence gratuite. » Me lance la louve avec un regard de reproche.
Je me contente de hausser les épaules et me dirige vers la silhouette appuyée contre l'arbre qui tente vainement de se redresser.
- Ça va ? lançais-je doucement.
« Question stupide, tu penses vraiment qu'elle est en pleine santé ? » m'admoneste Ombre
« Suffit, surveille donc qu'il n'y en ait pas d'autres. » Rétorquai-je.
Elle s'éloigne, vexée et je m'accroupie devant la jeune femme qui lève les bras devant elle pour se protéger.
- N'aie pas peur je ne vais pas te faire de mal, lui dis-je doucement.
Elle baisse lentement les bras et me lance un regard curieux. De près, elle paraît encore plus lamentable. Son arcade gauche est ouverte, elle a de multiple égratignures sur les bras, les jambes et le cou, ainsi que des bleus. Ces longs cheveux châtains sont poisseux de sueur et de sang. Dans ses prunelles bleues, je vois la peur et la fatigue, mais aussi une détermination sans failles et beaucoup de questions. Elle me détaille aussi attentivement que je le fais pour elle. Ce qu'elle voit semble la rassurer.
- Je ... Merci de m'avoir sauvé... balbutie-t-elle.
- Je t'en prie, je devais les tuer de toute façon, ce sont des étrangers qui ne respecte pas les règles, affirmais-je tranquillement.
Mauvaise idée. Je la vois se raidir et reculer instinctivement.
- Mais toi, je n'ai pas besoin de t'éliminer, ajoutai-je précipitamment.
- Oh... tant mieux je suppose, souffla-t-elle.
- Qu'est ce qu'ils te voulaient ? l'interrogeais-je.
Elle soupire et détourne le regard.
- C'est ... compliqué, finit-elle par lâcher.
Je penche la tête sur le côté, interrogative, mais elle fuit mon regard. Le silence s'installe et je comprends qu'elle ne répondra pas. Ou qu'elle me mentira.
- Très bien, garde tes secrets pour toi, dis-je en me redressant.
Je lui tends la main.
- Aller debout, nous avons de la route à faire.
Elle me regarde abasourdie.
- Relève-toi avant que je ne change d'avis, ma générosité a des limites, fit-je un peu sèchement.
Tremblante, elle prend ma main et tire lourdement pour se redresser. À peine debout, elle titube et je la saisit par la taille pour l'empêcher de tomber.
- Hé, protestai-je. Reste avec moi !
- Je crois ... que... je ... ma cheville, geint-elle en s'accrochant à moi.
- Laquelle ?
- Droite...
Je jette un bref regard sur ses pieds, la rassoit et lui ôte la botte du pied en question. Elle ferme les yeux et grimace.
La cheville est rouge, enflée et surtout, complètement tordue. Je grimace à mon tour et revoit mon opinion sur la petite chose fragile devant moi. Marcher avec une fracture de la cheville demande du courage. Ou de la folie. Mais surtout ça allait sérieusement compliquer mes plans.
- C'est cassé, annonçai-je platement.
Elle me regarde effarée. Je me redresse et récupère mes couteaux sur les cadavres, que je nettoie avant de rengainer. Je fourre sa botte dans ma sacoche, la relève et lui tourne le dos.
- Accroche-toi à mes épaules, je vais te porter.
- Tu plaisantes ? s'exclame-t-elle.
Je pivote et la regarde. À nouveau, elle a cet air surpris sur la figure.
- Non je ne plaisante pas, rétorquai-je. Visiblement tu ne peux pas marcher donc c'est la seule solution. A moins que tu ne préfères rester avec les cadavres de tes violeurs potentiels ?
J'ai fait mouche on dirait. Elle me lance un regard outré avant de signifier son accord. Je la laisse grimper sur mon dos et elle gémit comme sa cheville se balance dans le vide.
- Accroche-toi, je connais un endroit pas trop loin où on pourra te soigner, lui murmurai-je.
Elle ne répond pas mais je la sens appuyer sa tête contre mon épaule et me mets en route.
« Tu devrais voir ta tête. » se moque Ombre la langue pendante.
« T'es revenue toi ? » lui lançait-je acerbe.
« J'ai chargé la meute de vérifier les environs. » répond-elle. « Tu vas arriver à la porter jusqu'à l'abri ? »
« J'aurais probablement besoin de ta force, ne t'éloigne pas. » soufflai-je
« Je ne suis jamais loin, tu devrais le savoir.
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