Ode à la femme à la cape
On te regarde l'emporter, comme ça, dans le lointain.
On le voit, accroché à ton bras, s'éloignant dans la lumière
Le frère,
Le mari,
Le grand-père.
Et il ne se retourne pas,
pourtant on l'appelle :
"Reste avec nous
Ne pars pas !"
Et toi, avec ton sourire, tu l'entraînes, tu lui murmures des gentillesses
Et lui, charmé, il te suit.
Nous on est derrière, on pleure, on le supplie
mais il ne nous voit plus,
Le frère,
Le mari,
Le grand-père,
son regard est entièrement plongé dans le tien
si noir.
Et vous partez,
tu suis le chemin des étoiles
et tu lui montres
la douceur
le silence
les merveilles.
Bientôt, vous aussi,
vous serez des étoiles
Et nous, pauvres imbéciles,
qui levons les yeux pour le retrouver
Le frère,
Le mari,
Le grand-père.
Et à peine as-tu fini que déjà tu es de retour,
avec ton instrument à merveilles
à silence
à douceur,
Ton instrument à tristesse ;
et toujours ce sourire,
ce sourire si grand,
immense,
et ton regard noir.
Te revoilà, tu viens vers nous, douce
mais on te maudit,
car tu l'as emporté.
On te dit de partir, que jamais tu nous auras
On fait les braves,
le visage fier malgré les larmes,
et on sourit pour celui qui est parti
dans les étoiles.
Mais toi tu es patiente,
tu attends qu'un ami passe,
qu'on se calme et qu'on finisse par te désirer.
Alors tu reviens,
tu poses tes longs doigts sur nos épaules courbées,
et tu nous entraînes,
tu tires un peu,
parce qu'on n'ose pas.
Viens, viens, tu nous murmures à l'oreille
et nous on se laisse convaincre
tu es si belle
on t'observe sous toutes les coutures, on ne comprend pas comment on a fait
pour te haïr.
Et alors on oublie,
obnubilés par ta vision,
on oublie ceux qu'on laisse
ceux qui pleurent
et on te suit sur ton chemin
vers les étoiles.
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