La papeterie
Je voulais écrire... Pas parce que j'avais quelque chose à raconter mais parce que j'en avais la simple envie. Tous le monde peut un jour avoir envie d'écrire mais moi ça m'a coûté la vie...
Il n'y avait plus de feuilles, d'aucune sorte que ce soit, petits ou grands carreaux, simples ou doubles, canson, vierges ou colorées, chez moi alors je suis allée à la papeterie. J'ai pris mes rollers pour aller plus vite et m'y suis rendue le plus rapidement possible tout en respectant le code de la route... Bon, très rapide le respect du code de la route je l'avoue. Je suis donc arrivée dans la papeterie au coin de ma rue et y suis entrée faisant tinter la sonnette. J'ai dis "bonjour" à madame Dupont, la caissière de cette fameuse papeterie, et me suis aventurée dans les rayons. J'y ai croisé les enfants de madame Louise, la bibliothécaire mais aussi monsieur Jones, notre professeur de français et un autre monsieur que je ne connaissais pas à la carrure imposante, non pas qu'il était musclé mais plutôt volumineux.
Une fois dans le rayon qui m'intéressait, celui des feuilles, je pris tout mon temps pour observer les différentes étagères où elles étaient disposées et surtout le prix de ces dernières qui étaient vendues par paquet d'entre 80g et 100g de feuilles et décida de prendre le paquet de 80g le moins cher.
Je me dirigeai ensuite vers la caisse, madame Dupont me sourit en prenant mon article, je remarqua alors un stylo avec des strass en tourbillon bleu et violet que j'appréciai immédiatement et lui demanda donc de l'ajouter à mes articles. La sonnette de la porte d'entrée tinta au moment où elle me donna un sac en plastique avec mes achats et une policière en uniforme rentra dans la boutique refermant la porte derrière elle, tous les regards ce sont alors tournés vers elle l'air étonné, il n'était pas vraiment commun que des policiers viennent dans une papeterie. Elle regarda chacun de nous un par un avec insistance et annonça d'un ton sanglant "Je vais vous demander de rester calme et de ne pas quitter cette boutique sans autorisation. Chacun de vous devra s'identifier avant de pouvoir avoir accès à la sortie". Un vent de panique s'abattit dans le regard de chacun et l'homme que je ne connaissais pas se leva pour s'approcher de la policière, cette dernière n'eut pas le temps de lui demander quoi que ce soit qu'il m'avait attrapé par les cheveux et tiré à lui en pointant une arme sur ma tempe me faisant lâcher mon petit sac avec mes articles. La policière me regarda affolée, elle ne s'y attendait certainement pas, moi non plus d'ailleurs. Un long silence s'installa, personne n'osait bouger, tous me regardaient, moi et l'homme qui me tenait fermement sans oser dire quoi que ce soit jusqu'à ce que l'homme déclare calmement "Je pense plutôt que vous allez simplement me laisser sortir sans encombre en demandant à vos collègue de ne pas faire de vagues car cette petite pourrait bien y laisser sa vie". La policière ne semblait pas d'accord avec les plans de l'homme, elle engagea donc le dialogue :
- Je suis désolée pour vous mais ça ne va pas être possible, je ne dis pas que la vie de cette jeune fille m'importe peu simplement vous venez d'échapper à mes collègues, comme vous dites, après avoir tenter de faire exploser une banque sans réussite or vous possédez toujours les explosifs alors vous allez gentiment lâcher cette fille et vous débarrasser de cette arme afin de pouvoir vous vider de tous l'explosif que vous avez sur vous.
- C'est moi qui ai une otage, ou plutôt des otages, dit-il en lâchant son arme et sortant de sa poche un boîtier avec un unique bouton rouge tout en continuant de fermement me tenir, si vous ne me laissez pas sortir j'appuie sur ce bouton et tout mes précieux explosifs seront activés et un magnifique nuage de flammes nous enveloppera tous !
La policière avait dans son regard de la haine montrant bien son mépris pour l'homme, je la regardai droit dans les yeux apeurée de savoir que je pourrais mourir et elle essaya de me faire une sourire rassurant en reprenant la discussion :
- Voyons vous ne pouvez pas faire ça, vous mourriez aussi si ça arrivait. Soyez compréhensif, lâchez cette petite et donnez moi ce boîtier, renchérit la policière tout en ramassant calmement l'arme que l'homme venait de lâcher.
- Quelle importance ? Ce sera toujours mieux que d'aller en prison !
- Si vous vous rendez la peine sera moins importante, le juge saura être indulgent et relever votre acte.
- Sottise ! Seul un bon avocat me permettrait d'atténuer ma peine, or sans argent pas de bon avocat. Il resserra son bras sur moi et repris. Vous êtes tous pareil dans ce métier et dans ce monde de toute façon, il n'y en a que pour l'argent !
Je commençais à suffoquer sous la pression de son bras et perdais peu à peu connaissance sous le regard de la policière qui ne réussissait pas à raisonner cet homme apparemment bien malheureux dans sa vie.
"-Et vous pensez que c'est en tuant des innocents que vous aurez plus d'argent et de bonheur ?" S'est alors manifestée madame Dupont laissant sans voix l'homme et lui faisant relâcher son emprise. Je tombai à genoux au sol reprenant mon souffle pendant que l'homme commençait à se raisonner. La policière était en train de s'approcher de lui calmement lorsque soudain il lança "Au point où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre" et en même temps qu'il énonçait ces mots il appuya sur le bouton rouge de sa télécommande déclenchant une gigantesque explosion...
Après le bruit éclatant de cette dernière il n'y eut plus rien, rien de plus que du silence jusqu'à entendre le bruit des alarmes des pompiers, des ambulances et de la police, mais il était déjà trop tard, tous le monde était mort, madame Dupont, les enfants de la bibliothécaire, mon professeur de français, la policière, l'homme responsable de ce massacre et moi, moi une enfant de 16 ans qui était simplement venue acheter des feuilles dans cette papeterie, dans la papeterie du coin de ma rue, qui n'existait plus non plus...
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