𝟒𝟑 : Reveal
Felix
Groupe : A Whole Gay Mess
SexyLee :
Les gens
SpearPink :
CrispiesAreGood :
Mdrr t'utilises des memes de ton copain maintenant Pinkie ?
SexyLee :
Ça vous dit qu'on se voie de nouveau chez Binnie ?
SpearPink :
Moi :
Ce qu'il essaie de vous dire
C'est que vous ne pouvez pas
Ses parents sont revenus
SexyLee :
Ah merde
MinnieMouse :
TurtlePower :
HAHA CHEH
SexyLee :
JOneSquirrel :
Fais pas le malin babe
Regarde ce que j'ai en stock
CrispiesAreGood :
C'est parti en bataille de memes j'ai vu flou
Je pense qu'il faut que SuperCrispy intervienne
DesertFoxie :
Wow un nouveau super héros
Tiens pour la peine
DesertFoxie a renommé CrispiesAreGood en SuperCrispy.
SuperCrispy :
Merci bébé
Donc
CESSEZ IMMÉDIATEMENT VOTRE MESS ET RENDEZ-VOUS TOUS CHEZ FÉFÉ
EXÉCUTION !!!
Moi :
SpearPink :
SexyLee :
Binnie est atteint de felixite
C'est une maladie très grave
Il a une addiction à son copain
SpearPink :
SexyLee :
Mais jpp
Sauvez-le
✵
— Eh Felix ! Vous avez fait quoi, avec Bin ? ironisa Minho.
Je piquai un fard en constatant les suçons dans mon cou, et essayai de les cacher en remontant le col de mon hoodie. Changbin décocha un regard assassin au plus âgé, ce qui le fit fuir.
— Je paris que toi et Jisung, c'était pas mieux, marmonna-t-il.
Oui, je n'avais donc pas eu d'autres choix que d'accueillir cette bande de fous chez moi. Qui l'aurait cru, qu'en outre, je laisserais un de mes anciens ennemis y pénétrer ? Wonwoo était également venu, mais lui et Vernon avaient vite terminé par s'endormir sur le canapé. Ils avaient l'air éreinté.
Minho était parti avec Chan et Jeongin en cuisine pour faire un gâteau, mais étant donné l'odeur qui se dégageait de la pièce, ça n'allait pas être une réussite.
Seungmin, Hyunjin et Changbin étaient, quant à eux, allés acheter des bières au supermarché du coin.
— Felix ?
Je me retournai face au copain de Minho. Il pointait une photo, les sourcils froncés.
— Qui est-ce ? s'enquit-il d'une voix légèrement tremblante.
— Ma mère.
Jisung écarquilla les yeux et s'étouffa avec sa propre salive, me laissant perplexe.
— Merde...
Je le dévisageai sans comprendre. Je ne connaissais pas vraiment Jisung, mais puisqu'il était devenu le petit ami de Minho, j'en déduisais qu'il ne devait pas être aussi sombre qu'il n'y paraissait.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Son expression pleine de gravité me fit froid dans le dos. Il me scrutait différemment, cette fois-ci, presque comme s'il recherchait quelque chose.
— C'est vrai que tu lui ressembles, murmura-t-il finalement. Comment ai-je fait pour ne pas le remarquer ?
— Tu la connais ?
Il exhala un profond soupir, puis ébouriffa sa chevelure de jais. Hésitant, il cogitait.
— Comment dire... cette femme...
Le visage de Jisung se crispa.
— C'est ma mère.
✵
— Tu peux répéter ? demanda Hyunjin pour la énième fois.
— Tu me fatigues, soupira Jisung. C'est pourtant pas compliqué ! Felix a les mêmes parents que moi, ce qui fait qu'il est mon frère, est donc, également ton cousin.
— Mais comment...?
— Bah je n'en sais rien. Notre père est parti fricoter, notre mère est une connasse, boom, un Jisung et un Felix.
J'étais toujours complètement sous le choc. Je fixais mes amis, absent, entendant leur discussion sans parvenir à y réagir d'une quelconque façon.
— Euh mais attends, déclara soudainement Hyunjin. Vous êtes nés tous les deux le même jour, non ? Ça veut dire que... vous êtes... des faux jumeaux ?
— Oh putain... vous m'avez perdu, lâcha Changbin.
— Toi, occupe-toi de rassurer Lix au lieu de commenter des trucs inutiles.
C'est ainsi que je passai le restant de la soirée dans les bras de mon petit ami, qui me susurrait des mots doux à l'oreille pour me réconforter. Je n'arrivais pas à croire que je puisse avoir un lien de parenté avec Jisung et Hyunjin, d'autant plus que si leur histoire familiale s'avérait réelle...
Je secouai la tête. De toute évidence, je n'avais pas hérité du don. À moins que... peut-être que...
Oui, cela me semblait plausible. Il fallait que j'en discute avec mon cousin et mon... frère. Je devrais probablement inclure Changbin à la discussion, il avait le droit de savoir.
J'espérais juste qu'il ne me prenne pas pour un fou.
Je les avais donc réunis dans une chambre à part en attendant que les autres finissent de préparer le gâteau. J'étais vraiment mal, c'était trop de nouvelles d'un seul coup, et de surcroît, je m'empêtrais dedans. Mais j'avais besoin de connaître toute la vérité.
Si Jisung était bien mon frère et Hyunjin bien mon cousin, et qu'ils étaient tous deux porteurs du don... il y avait une très forte probabilité pour que ce soit également mon cas.
Mais la seule chose qui me venait à l'esprit, c'était l'origine de la voix.
Il était vrai que je ne m'étais jamais penché sur sa provenance. Mais se pourrait-il que depuis tout ce temps, la réponse soit sous mes yeux ?
Les trois m'observaient en silence, attendant que je fasse le premier pas.
— Dites-moi... qu'est-ce que vous ressentez quand votre don s'active ? demandai-je timidement.
— Tu penses que...?
Je me tournai vers Changbin. Son visage n'exprimait pas la peur, uniquement une profonde inquiétude.
Il se faisait toujours du mauvais sang pour moi.
Je tressaillis lorsqu'il se saisit de mes mains pour les entrelacer tendrement des siennes.
— Je n'en sais rien...
Ma voix avait tremblé. Je ne voulais pas qu'on me dise que je n'étais pas normal.
Jisung et Hyunjin se jetèrent des regards tracassés.
— Eh bien, commença le plus grand, je ne sais pas comment ça se présente chez Sungie, mais je vais expliquer comment ça se passe chez moi. Déjà, j'ai extrêmement mal partout, et j'ai très chaud. Je me déconnecte de la réalité, je ne capte plus rien de ce qui se passe autour de moi.
— Je perds toute ma force d'un coup, je n'arrive plus à tenir debout, renchérit mon frère.
— Ensuite, je suppose que c'est différent pour Sung. Pour ma part, j'ai l'impression de recevoir une décharge d'hormones, et que je change de corps, un peu comme un serpent qui mue.
— Moi, j'ai l'impression de devenir d'un seul coup sauvage et incontrôlable. Je sais que je peux faire du mal autour de moi, et c'est douloureux. Le pire, c'est quand je me vois dans un miroir.
Je m'en voulais de faire revivre ces souvenirs à Jisung. Sa voix s'était faite plus faible, et Hyunjin posa alors une main réconfortante sur son épaule.
— Et au niveau de la tête, continua ensuite l'aîné, je perds le contrôle de mes pensées, c'est comme s'il y a...
— Une deuxième conscience.
Jisung et Hyunjin me dévisagèrent avec ébahissement.
— Tu... toi aussi tu crois que tu...?
— J-J'ai souvent l'impression qu'il y a une deuxième conscience en moi qui prend le contrôle de mes pensées et me pousse à faire des choses que je n'aurais jamais fait normalement...
— À ce point-là ? s'étonna Hyunjin. Ça m'a l'air plus puissant que chez nous. C'est comme si c'était uniquement ta tête qui se métamorphosait, contrairement à nous...
— Elle me contrôle uniquement lorsque je suis sous forme hybride, souligna Jisung.
— Pas moi, soupirai-je.
— Cette « conscience » comme vous dites, intervint Changbin, comment elle se manifeste ?
— Par une présence étrangère néfaste, répondit Hyunjin.
— Par un étau, ajouta Jisung.
— Par une voix, renchéris-je finalement.
C'était le seul point commun que je me trouvais avec leur don. Je n'avais aucune transformation physique, aucune perte de force, rien qu'une autre conscience, et cela me pourrissait déjà la vie.
— Est-ce que je peux discuter avec Felix, seul ? s'enquit alors mon petit ami.
Je déglutis, tandis que les deux autres quittèrent la pièce en chuchotant entre eux.
Je fixai le mur en face de moi, sans oser me retourner pour affronter le visage du noiraud.
— Lix.
Je fermai les yeux.
— C'est donc de ça que tu parlais dans ta lettre ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
Le ton de sa voix n'était pas accusateur, uniquement triste. Je ne pus empêcher aux larmes de s'écouler de mes paupières closes.
— Regarde-moi.
Je m'exécutai à contrecœur.
— Eh, Lix... ne pleure pas...
— Pardonne-moi... j'avais peur que tu me prennes pour un dingue...
— Jamais je ne pourrais... Mais alors, c'est pour ça que tu as si peu confiance en toi ?
— J-Je ne veux pas être considéré comme anormal...
Malgré tous mes efforts pour les réprimer, j'éclatai finalement en sanglots et enfouis ma tête dans le cou de Changbin. Ses bras autour de ma taille, son visage dans mes cheveux, sa présence toute entière était profondément rassurante.
— Ça va aller, d'accord ? Je vais t'aider, je les ferai partir, ces voix.
— C'est tellement insupportable...
— Tu es courageux, Felix. Supporter ça depuis tout ce temps, sans en parler ? Tu es sans conteste la personne la plus forte que je connaisse.
« Toi, courageux ? Laisse-moi rire. C'est pathétique. »
— Felix ? s'inquiéta mon copain. Ça va ?
— Dis-lui de me laisser tranquille, je t'en supplie...
« Que veux-tu qu'il fasse ? Il n'a aucun pouvoir sur moi. Et toi, tu es bien trop faible pour me contrer. »
— Lix, écoute-moi, dit Changbin d'un ton ferme. Arrête de te focaliser sur elle et concentre-toi sur moi.
« Qui croit-il être ? Il ne peut rien contre moi. Je suis omniprésente en toi, je peux à tout moment prendre le contrôle de... »
— Felix !
Je levai un regard fiévreux vers le noiraud. Je grimaçai, tandis que d'affreuses douleurs m'oppressaient la tête.
Tout à coup, des lèvres se collèrent aux miennes, et l'impression brumeuse que j'avais eue jusqu'à présent s'évapora brutalement. J'aimais tellement la sensation de la bouche de mon copain contre la mienne, rien ne pouvait m'y distraire.
Lorsque nous nous détachâmes, il se mit à essuyer délicatement les larmes sur mes pommettes.
— Si c'est la seule manière pour que tu te concentres sur moi, ça me va, rit Changbin, un petit sourire en coin sur les lèvres. Ah, et n'essaie pas de me cacher lorsqu'elle te parle, je le vois.
— Comment ?
— Tes yeux deviennent hagards.
— Felix ! appela alors la voix de Chan. Ramène tes freckles ici, on a un problème !
✵
Et moi qui pensais que cette journée ne pourrait pas être pire. Tout comme un film, plein de choses arrivaient en même temps, avec une panoplie de mauvaises nouvelles.
Surtout en ce moment, plus rien n'allait. Heureusement que j'avais Changbin à mes côtés.
Tous réunis au salon, ils me regardaient d'un air grave, la sonnette de la maison résonnant sans cesse dans la pièce.
Je pris une profonde inspiration.
— Je vais y aller, murmurai-je. Restez ici, ne bougez pas.
— T'es sûr ? s'enquit mon petit ami d'une voix vibrante d'anxiété.
Non.
— Oui.
J'allai ouvrir avec appréhension. Que faisait-il ici, maintenant ? Pourquoi ?
Je fis un pas dehors et refermai sèchement la porte derrière moi. Je ne devais pas le laisser entrer.
— Fiston ! T'en as mis du temps à répondre !
— Pourquoi t'es là ? demandai-je froidement.
À ma plus grande surprise, ma voix ne flancha pas.
— Je suis venu te rendre visite, voyons.
— Bien, tu m'as vu, tu peux partir maintenant. Bonne journée.
Je me retournai, mais mon père claqua sa langue contre le palais.
— Qu'est-ce que tu caches dans ma maison ?
Je jetai un œil aux fenêtres, et aperçus le rideau s'agiter. Je poussai un soupir. Ne pouvaient-ils pas rester discrets ?
— Mes amis sont là, répondis-je simplement.
— Ah parce que tu en as, maintenant ?
Je me raidis brutalement. Touché.
— Je plaisante ! ironisa-t-il. Tu ne me les présentes pas ?
— Non.
— Laisse-moi entrer.
Je lâchai un soupir de frustration.
— Retourne fricoter avec des inconnues et laisse-moi vivre ma vie, rétorquai-je brutalement.
— Tiens, tiens... petit Felix serait-il devenu sauvage ?
— Dégage, connard.
— Si tu veux connaître l'identité de ta mère, t'as bien intérêt à me laisser entrer.
— Figure-toi que mon frère me l'a déjà appris.
Mon père sourcilla, à ma plus grande satisfaction.
— Jisung, siffla-t-il entre ses dents.
— C'est exact. Quand est-ce que tu comptais m'en parler ? Et d'ailleurs, j'ai combien de demi-frères et de demi-sœurs ? Parce qu'avec toutes les maîtresses que tu as eues, ça ne m'étonnerait même pas d'en avoir plusieurs centaines.
— C'était pour te protéger que je t'ai éloigné de cette tarée et de son démon de fils !
— Me protéger ? T'as même pas été fichu d'être présent pour moi !
Je sentais une haine sourde bouillir en moi.
« Ne te laisse pas faire. »
Les mots de Changbin me revinrent en tête. Je ne devais pas écouter la voix, bien que cela me semble particulièrement engageant.
— Je suis revenu pour rattraper le temps perdu, alors laisse-moi entrer maintenant !
— Dégage !
Une décharge me traversa soudainement, et ma tête me lança, m'arrachant un geignement.
« Oui... montre-lui de quoi tu es capable. »
Non...
— Attends, ne me dis pas que le démon est ici ?
« Il ne partira pas, tu le sais pertinemment. »
Je ne devrais pas...
« Laisse-toi tenter, Felix. »
— Il a tué sa mère ! Ce n'est qu'un monstre, il n'a rien d'un prétendu « frère », cracha mon père.
Je lâchai prise.
Un crépitement retentit dans ma tête, et des ondes psychiques s'en échappèrent sous mon regard impuissant.
Des orbes diaphanes, semblables à des lames, surgir autour de ma personne.
Les halos jaillissaient des tréfonds de mon esprit et se dirigeaient vers une seule cible : l'homme à quelques mètres devant moi.
Ils le frappèrent de plein fouet et il poussa un hurlement de douleur en plaquant ses mains sur sa tête. Je ne parvenais pas à arrêter les vagues soniques, et il se mit à s'arracher les cheveux en me conjurant de cesser. Ses yeux roulaient dans leurs orbites, un sang poisseux s'écoulait de son nez.
Un fracas sourd retentit, alors que mon père tombait au sol, inconscient.
Les remords m'assaillirent aussitôt, et ce fut le noir.
✵
— Il est capable de lancer des ultrasons...
— C'est incroyable !
Ma tête était posée sur des genoux, probablement ceux de Changbin.
— Felix, comment tu te sens ? souffla celui-ci en sentant que je m'éveillais.
— Binnie...? Je... est-ce qu'il...
« Est-ce que je l'ai tué...? »
— T'inquiète pas, il s'est juste évanoui.
J'exhalai un soupir de soulagement. Je voulus me lever, mais un violent mal de crâne me traversa, et je dus me laisser retomber contre mon copain.
Jisung et Hyunjin me dévisageaient tous deux avec une profonde insistance. Le plus jeune semblait chagriné.
— Où sont les autres ? demandai-je en constatant leur absence.
— Ils sont allés amener ton père à l'hôpital.
Après ce que je venais de faire, je comprenais mieux le sentiment de culpabilité de Jisung.
C'était insoutenable de se sentir aussi... monstrueux.
Il était vrai que je m'étais toujours senti relativement différent, par ma sexualité tout d'abord, et également à cause de la voix. Mais après ce que je venais de commettre...
Je me sentais pire qu'auparavant.
Je me relevai, omettant la douleur qui s'apparentait à un coup de massue sur mon crâne, et cherchai à quitter la pièce. Mais la main de Changbin s'enroulant autour de mon poignet me fit hésiter.
— Felix, arrête. Tu restes ici.
J'obtempérai sans piper mot et m'assis à nouveau. Mon copain prit place à mes côtés et m'enlaça. Je tressaillis, décontenancé.
— Tu m'as fait tellement peur... fais attention, Lixie, promets-le-moi... Je t'aime tellement, je ne veux pas te perdre...
— Tu ne me détestes pas ? bredouillai-je.
— Tu as si peu confiance en toi... Bien sûr que non. Mais ne refais plus jamais ça, je tiens à toi. Compris ?
J'opinai, passant mes bras dans son dos pour répondre à son étreinte.
— Ne m'abandonne pas, murmurai-je.
— Jamais de la vie...
— Je t'aime, Changbin...
— Moi aussi, Lixie...
— C'est trop niais pour nous, on vous laisse, lâcha alors Hyunjin.
— Vous êtes élus couple le plus mignon de notre groupe, se moqua Jisung.
Changbin poussa un soupir et me serra un peu plus fort contre son torse.
✵
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top