Chan

Moi :
Comment tu vas bébé ?

MyLove💚 :
Bien ^^

Moi :
T'es sûr ?
S'il y a quoi que ce soit, tu peux me le dire tu sais

MyLove💚 :
Non y'a rien

Moi :
Vraiment ?

MyLove💚 :
Oui

Moi :
Dis-moi

MyLove💚 :
Je t'assure que y'a rien Hyung

Moi :
Tu m'as appelé Hyung
C'est encore plus grave que ce que je pensais

MyLove💚 :
😒

Moi :
T'as pas eu de problèmes ?
Pas de trucs bizarres ?
Parce que t'as un comportement étrange

MyLove💚 :
Tout. Va. Bien.

Moi :
Je m'inquiète tu sais
Je veux que si t'as un problème
Même minuscule
Tu m'en parles, d'accord ?

MyLove💚 :
Moui

Moi :
Aww so cuuuuute

MyLove💚 :
Dis Channie
Est-ce que des fois t'as déjà eu l'impression qu'on te suivait ?

Moi :
Je le savais !
Qu'est-ce qui se passe ?

MyLove💚 :
Bah...
Tu vas peut-être trouver ça débile...
Mais genre...
Enfin...
Y'a un mec
Il m'a suivi dans la rue
Et depuis...
Tous les soirs
Je le vois en face de chez moi

Moi :
Putain.
Quoi d'autre ?

MyLove💚 :
Bah il m'a poussé sur la route une fois

Moi :
QUOI ?
Jeongin c'est vraiment grave là
Faut que tu préviennes la police, je sais pas
Mais dis quelque chose !!

MyLove💚 :
Je pensais que c'était juste moi qui hallucinais...

Moi :
Décris-le-moi.

MyLove💚 :
Pourquoi Hyung ?
Qu'est-ce qui se passe ?

Moi :
Dis-moi à quoi il ressemble, merde !

MyLove💚 :
Bah il est plutôt petit
La cinquantaine je dirais
Les cheveux noirs frisés

Moi :
Oh putain sa mère.
Jeongin, ne bouge surtout pas, compris ?
J'arrive.

« Quel connard. Il a osé s'en prendre à Jeong... »

Je me sentais mal, tout était de ma faute. Si je n'avais pas eu ces foutus sentiments envers le Maknae, si j'étais parvenu à les réprimer, si j'avais été plus discret, si je m'étais empêché de l'aimer... rien de tout cela ne serait arrivé.

Je me devais de réparer mes erreurs. Mais comment lutter contre son propre père ? Je ne pouvais pas m'imposer, que ce soit en force, ou en matière de relations. Oui, j'avais beaucoup de connaissances, mais ce n'était rien comparé à mon père. Il pourrait aisément nier ses fautes, tous ses amis prendraient son parti, et alors personne ne me croirait...

Je ne pouvais rien faire, à part l'éloigner de Jeongin. Mais serait-ce suffisant ? Avec sa motivation, rien ne l'empêcherait de s'accaparer assez de pouvoir pour faire détourner toutes les preuves contre lui, puis de m'accuser moi, ou même mon copain. Grâce à ses relations, il pourrait de surcroît le retrouver avec aisance.

Tout ce que ce qui était en mon pouvoir, c'était les menaces. Mais avec quoi pourrais-je le menacer ? Sa femme ? Ses enfants ? Ils m'étaient également chers, il saurait que jamais je ne pourrais leur faire le moindre mal, malgré mon mépris pour ma mère. Avait-il un objet auquel il tenait particulièrement ? Je n'en avais pas souvenir. L'argent ? Est-ce que je pourrais lui promettre une importante somme d'argent en échange de sa promesse de ne plus poursuivre Jeongin ? Mais est-ce que sa promesse suffirait ? Il était d'une sournoiserie perfide, et ça, je ne devais pas l'oublier. Non, ce qui me fallait, c'était quelque chose avec quoi je puisse faire pression.

Je poussai un soupir.

Quelque chose que mon père craignait... L'unique idée qui me venait à l'esprit, c'était les autorités, la justice. C'était ce contre quoi il ne pouvait rien. Mais justement, les liens qu'il était parvenu à nouer après les années l'en protégeaient. Et moi, personne n'était de mon côté... enfin sauf...

— Changbin !

Ne vivais-je pas en ce moment même dans la maison de personnes riches et influentes ?

Je me précipitai vers la chambre du noiraud, et frappai à sa porte. Elle s'ouvrit pour laisser apparaître un Changbin aux cheveux complètement ébouriffés et aux lèvres boursouflées.

— Oups, pardon...

— Qu'est-ce qu'il y a ? grommela-t-il.

— Il faut que tu m'aides, s'il te plaît...

Je m'empressai de lui expliquer la situation, puis lui résumai mon raisonnement, qu'il approuva.

— Hmm... je vais voir ce qu'ils peuvent faire... et puis, je te le dois bien.

— Merci Changbin-ah, t'es le meilleur !

— Non, pas de câlin ! Retire tes sales pattes de moi, seul Lix a le droit de me toucher.

— Je te laisse, je vais voir Jeongin.

— Ouais, assure-toi qu'il soit toujours en vie. Je déconne, c'est bon, pas besoin de me faire cette tête offusquée.

Malgré tout, j'avais vraiment de la chance de l'avoir.

Je me rendis le plus rapidement possible chez Jeongin, puisque je me faisais un sang d'encre pour lui. Je sonnai, et lorsqu'il vint m'ouvrir, je lui sautai presque dessus pour l'étreindre.

— Chan, tu m'étouffes.

— J'ai peur qu'il te fasse du mal...

— Tu sais qui c'est ?

Je ne répondis pas, et le poussai à l'intérieur de la bâtisse, avant de bien fermer la porte à double tour.

— Tu vas bientôt m'expliquer ce qui se passe ! s'énerva Jeongin.

— C'est mon père, bredouillai-je.

— Hein ?

— C'est mon...

— Non, je veux dire... Qu'est-ce qui lui prend ?

— Il est légèrement... homophobe.

— Pas qu'un peu... là c'est clairement de l'obsession !

— Je... c'est pour ça que je ne voulais pas... je savais qu'il... qu'il pourrait... que...

J'éclatai brusquement en sanglots sous le regard désarçonné de mon copain.

— Eh Hyung, c'est pas ta faute...

— On ne d-devrait pas s-sortir ensemble...

— Arrête voir ! C'est pas un connard psychopathe sadique qui m'empêchera de faire ça !

Je sentis soudainement la pression des lèvres humides de Jeongin contre les miennes. Il m'embrassa avec tendresse, comme s'il cherchait à me montrer son amour. Les larmes glissant de mes paupières closes donnaient à notre baiser un goût de sel.

— J'ai demandé à Changbin de m'aider, soufflai-je contre sa bouche.

— Alors fais-lui confiance... il saura tout arranger.

Mon dos percuta durement le mur, ce qui me fit sourire.

— Tiens, ça me rappelle quelque chose, m'amusai-je.

— Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

Jeongin s'humecta la lèvre inférieure avec sa langue, et scella nos bouches à nouveau. Moi qui avais toujours pensé qu'il était un petit être tout mignon, le voir prendre les devants me déstabilisait quelque peu.

J'allais apparemment rester plus longtemps que prévu.

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