𝟑𝟓 : Breathe

Jeongin
J'avais cessé de songer aux incidents qui étaient survenus durant la journée, me concentrant sur les paroles évasives du médecin. Son rapport n'était pas vraiment clair. Il ne cessait de réitérer les mêmes phrases, selon quoi il ne comprenait pas pourquoi la jeune damoiselle était ensanglantée et mal en point. Il savait simplement qu'elle avait de multiples hémorragies internes. Il supposait que son corps avait mal réagi à quelque chose, mais il ignorait quoi.

J'avais ma petite idée, mais je préférais ne rien dire pour l'instant. En tout cas, pas avant que Hyunjin ne m'ait expliqué le pourquoi du comment.

J'avais envoyé un message à Seungmin pour l'informer du fait que son meilleur ami était à l'hôpital. J'avais supposé qu'il connaissait le « secret » de Hyunjin, et ma théorie s'était avérée vraie. Ces deux-là dissimulaient plus que ce que je croyais.

Bizarrement, la transformation physique du grand noiraud ne m'étonnait pas plus que ça. C'était probablement dû au fait que j'avais vécu mon lot d'étrangetés, plus rien ne pouvait réellement m'ébranler.

J'avais interdiction de pénétrer dans sa chambre, alors je longeais les couloirs propres et désinfectés de l'hôpital. J'ignorais où j'allais, j'essayais simplement de me changer les idées. J'étais exténué psychologiquement, j'avais l'impression de devenir parano. Je tressaillais au moindre son, tournais les talons devant chaque ombre. J'étais définitivement traumatisé par ce qui m'était arrivé aujourd'hui.

Malgré mes efforts pour rester hermétique et impassible, je me sentais mal. Une nuée de théories toutes plus exubérantes les unes que les autres envahissaient mes pensées. L'idée que quelqu'un ait pu avoir le désir de me tuer me rendait malade. Quelle pouvait donc être sa motivation ?

Je commençais à me persuader que j'avais tort. La bousculade avait été accidentelle, la poursuite, le simple fruit de mon imagination.

Oui, ce n'était rien de grave, pas vrai ?

MinnieMouse :
J'arrive.

Rien qu'en voyant son message plutôt court, je savais qu'il était anxieux à en être malade. Évidemment. Si cela devait être Chris, je serais dans le même état.

Tiens, en parlant du loup. Les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir, s'effaçant pour laisser place à un jeune homme séduisant à la chevelure blonde plaquée vers l'arrière.

— Chan ? lâchai-je par surprise.

L'Australien releva la tête et écarquilla ses yeux en m'apercevant.

— Jeong...

Sa voix se brisa en un murmure.

— Il faut qu'on parle, l'interrompis-je sèchement.

Sa pomme d'Adam tressaillit, signe qu'il venait de déglutir. Il prit une profonde inspiration, tandis que les portes coulissantes se refermèrent, nous emprisonnant tous les deux dans la cabine.

— Qu'est-ce que tu fais là ? m'enquis-je pour briser le silence pesant.

— J'ai accompagné Changbin. Et toi ?

J'hésitai à lui répondre la vérité.

— Tu peux me le dire.

— Je suis venu voir Hyunjin, marmonnai-je finalement d'un ton détaché.

— Quoi ? Il est à l'hôpital ? Il est blessé ? Pourquoi je ne suis pas au courant ? Qu'est-ce que...

— Calme-toi Chan, il va bien.

« Mouais, c'est ça Jeongin, mens-lui », songeai-je amèrement.

— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? demanda Chris, pas convaincu le moins du monde.

Je choisis soigneusement mes mots.

— Il a fait un malaise, en quelque sorte... Et Felix, qu'est-ce qu'il a ?

— Je n'en sais rien. Je l'ai laissé en tête à tête avec Changbin.

— Tant mieux. Ils ont l'air d'avoir des choses à se dire.

— Qu'est-ce que t'en sais ? s'enquit sarcastiquement l'Australien.

— Je ne suis pas aussi aveugle que tu sembles le croire, Chan. Je sais ce que cachent Hyunjin et Seungmin, ainsi que Minho. Changbin et Felix s'aiment, c'est évident, je connais le petit ami de Vernon... et je sais ce que toi, tu me dissimules.

— C-Comment ça ?

J'avais apparemment dû l'accabler d'un surplus d'informations. L'ascenseur s'était ouvert au premier étage mais mon Hyung restait figé, complètement abasourdi. J'esquissai un petit sourire narquois, satisfait de mon effet.

Je saisis fermement le poignet de Chris et le tirai hors de la cabine, direction les toilettes. Je jetai un coup d'œil aux alentours, mais il n'y avait personne. Parfait. J'y pénétrai et refermai la porte derrière moi. Puis, d'un geste brusque, je plaquai Chan contre le mur le plus proche. J'approchai alors mon visage et chuchotai au creux de son oreille :

— Je sais que tu as des sentiments pour moi.

Le blond frémit et son épiderme se couvrit de frissons. Je pouffai, fier de la réaction que j'avais suscitée chez lui.

— Oh... Je te fais de l'effet, Channie ? ironisai-je.

— N-Non...

— Assume. Dis-moi la même chose qu'à Binnie.

— C-C'est f-faux, Jeong...

— Très bien, soupirai-je. Mais je peux prouver que j'ai raison.

— Comment ?

— T'es sûr que tu veux savoir ?

— Tu ne peux rien prouver, t'essaies juste de me duper.

— Ah ouais ? Voyons comment tu réagis si je fais... ça.

Je plantai mes lèvres dans son cou et l'embrassai doucement. L'Australien se raidit et chercha à se débattre, mais je me mis à sucer sa peau chaude, laissant des traces incarnates sur son épiderme blême. Il ne put empêcher à un léger gémissement de fendre sa bouche.

Il s'agrippa à moi en plantant ses ongles dans la chair de mes épaules, et je déposai des baisers fervents également sur sa clavicule, me rendant jusque dans sa nuque.

— J-Jeong... a-arrête...

Mais lorsque je croisai son regard, j'y aperçus une imploration silencieuse, comme s'il voulait connaître la suite.

— Non, Chan. Je ne vais pas arrêter, parce que visiblement, t'en veux encore.

J'humectai mes lèvres sèches de ma langue, et sans réfléchir, fondis sur celles de mon Hyung avec convoitise. Je commençai alors à l'embrasser avec enfièvrement, prenant le contrôle de sa bouche. Notre baiser n'avait rien de doux, il était sauvage et entreprenant, je ne laissai aucun répit à Chris. Il colla nos hanches l'une contre l'autre, m'arrachant un soupir, puis une de ses mains vint se jucher dans ma nuque, tandis que de l'autre, il souleva doucement mon t-shirt avant de la poser sur ma peau. Il y laissa glisser ses doigts, les faisant remonter vers mon torse, laissant dans son sillage des milliers de frissons.

Des bouffées de chaleur m'envahissaient progressivement, je ne parvenais plus clairement à comprendre ce que je faisais. J'imitai le geste de mon Hyung et effleurai son ventre, tout en continuant de mouvoir mes lèvres contre les siennes.

Nous nous détachâmes pendant quelques instants pour reprendre notre souffle. Nous restâmes ainsi immobiles à quelques centimètres l'un de l'autre.

— Jeong, haleta péniblement Chan, qu'est-ce que tu fais ?

— Ferme-la putain, et profites-en.

Je m'approchai dangereusement proche des lèvres rougies du blondinet en tournant légèrement ma tête de côté, tandis qu'il ne cessait de me tripoter, passant sa main de part et d'autre de mon torse pour caresser ma peau.

J'étais sensible à chacun de ses touchers. J'avais un irrépressible besoin de plus.

J'introduisis brutalement ma langue dans la bouche de Chris et nous nous embrassâmes langoureusement avec passion. De délicieuses sensations me prenaient aux tripes, j'avais énormément chaud malgré la climatisation. Et l'Australien était affreusement sexy, il laissait échapper quelques faibles gémissements dans notre échange véhément. Une de ses mains remontait toujours plus haut, jusqu'à venir tâter mes boutons de chair, tandis que l'autre s'efforçait de déboutonner ma braguette, jouant avec ma ceinture.

Le fracas d'une porte s'ouvrant en claquant me fit prendre conscience de ce que mon Hyung et moi étions en train de faire. Je me détachai brusquement de lui, cognant mon dos contre le mur derrière moi.

— Putain. Mais qu'est-ce que...?!

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