𝟐𝟔 : Love Talk
Changbin
Oh non.
Comme Jeongin était parti sans plus insister, j'en avais déduit qu'il savait.
Chan allait me tuer. Ou plutôt, il allait me décapiter, me torturer et me faire subir une mort lente et affreusement douloureuse.
J'exhalai un soupir résigné, avant de remarquer que Felix à côté de moi se retenait de pouffer. Mais j'étais bien incapable de lui en vouloir, il était tellement adorable.
Son visage aux courbes délicates, son nez parfait, sa peau légèrement hâlée mouchetée de taches de rousseur, sa chevelure châtain, ses lèvres rosacées qui s'étiraient en un doux sourire, ses iris sombres qui semblaient comme m'implorer de l'aider... Il était divinement beau.
Mon cœur battait à la chamade.
Mon vis-à-vis se tourna d'un seul coup vers moi, et je détournai la tête, affreusement gêné de l'avoir observé à la dérobée.
J'avais décidé, puisqu'il vivait seul, de lui proposer d'habiter chez moi. Il commençait à y avoir beaucoup de personnes occupant ma maison, mais j'avais clairement expliqué la situation à mes parents, et ils avaient finalement accepté.
Felix m'avait dit — ou plutôt, écrit — qu'il était Australien, que sa mère était décédée depuis longtemps déjà, et que son père n'était jamais présent pour lui. Je lui avais parlé de Chan, disant qu'il avait les mêmes origines que lui, et ses prunelles s'étaient illuminées, le rendant atrocement mignon.
Argh, je commençais à penser à des trucs bien niais.
— Viens, marmonnai-je. On va en cours.
Le châtain opina du chef. Depuis samedi, il évitait constamment mon regard, un air d'inquiétude mêlé de culpabilité peint sur son doux visage. Je me demandais ce qui le tracassait ainsi, et j'espérais ne rien avoir fait de mal. Je tenais bien trop à lui, le blesser était la dernière chose que je souhaitais.
✵
AussieCat💫 :
SpearB
Tu peux m'aider pour un truc ?
👉🏻👈🏻
Moi :
Bien sûr ^^
Qu'est-ce que je peux faire pour toi ptit chat ?
AussieCat💫 :
Si un de tes amis t'avait menti depuis votre première rencontre
Comment est-ce que tu réagirais ?
Moi :
🤔
Bah ça dépend de la nature du mensonge
AussieCat💫 :
Si c'est un mensonge purement égoïste ?
Si c'est très important ?
Si cet ami ne sait pas comment te le dire ?
S'il n'ose pas te l'avouer par peur que tu le prennes mal ?
Moi :
Dis-moi
T'as menti à ton ami ?
AussieCat💫 :
Oui...
Je regrette
Moi :
Honnêtement
Tu devrais le lui dire
S'il est vraiment ton ami
Il te pardonnera
AussieCat💫 :
J'aimerais bien
Mais je pense pas que j'en serai capable
J'ai si peur...
Moi :
Je suis sûr que tu n'as rien à craindre
Vas-y ptit chat
Je sais que tu peux le faire 💜
AussieCat💫 :
Merci...
Changbin
Moi :
Wait
Comment tu connais mon prénom ?
Vu à 12h33.
✵
— Lix, c'est tes amis, eux ? demandai-je en pointant du doigt deux grands noirauds à l'autre bout de la cour.
Le châtain hocha la tête à l'affirmative.
Minghao et Taehyung, écrivit-il sur son natel.
— Est-ce qu'ils savent pour... tu sais ?
Felix secoua la tête, une expression triste prenant place sur son beau visage. Je comprenais parfaitement qu'il n'ait pas osé le leur dire, aussi je ne rajoutai rien.
— Chris ! appelai-je alors. Ramène tes fossettes ici, on s'en va !
— J'arrive...
Il n'avait pas l'air de savoir que Jeongin était au courant pour ses sentiments. La chance était de mon côté, pour l'instant.
Je voyais bien que le Maknae ne restait pas indifférent à l'attention que lui portait Chan, mais j'ignorais s'il s'agissait d'amour ou de profonde amitié. Quoi qu'il en soit, j'espérais qu'ils se réconcilient bientôt.
J'étais certain qu'ils aimaient leurs présences mutuelles, ils avaient une sorte de besoin de la chaleur corporelle de l'autre. Ils avaient souvent dormi ensemble auparavant, et c'était lorsque Chris avait compris ce qu'il ressentait réellement pour le plus jeune qu'ils avaient pris leurs distances. Mais apparemment, Jeongin ne comptait pas le laisser partir loin de lui, et tant mieux.
Je voulais que mon meilleur ami assume ses sentiments, pas qu'il défère à l'avis de son père. Au fond, peu importait si c'était réciproque ou non, je voulais seulement qu'il s'avoue à lui-même ce qu'il éprouvait.
Je marchais en compagnie de Felix et de Chris, en direction de ma maison. Je ne pus m'empêcher de me dire que, pour une fois, cette richesse excessive servait à quelque chose.
J'avais expressément demandé à ma mère d'acheter un matelas pour le châtain, pour éviter qu'il ne doive dormir sur mon canapé. J'avais veillé de l'installer juste à côté de mon lit, pour pouvoir le rassurer s'il se mettait à paniquer, comme samedi soir.
— Je vais composer de la musique, à plus, bougonna Chan en claquant la porte de sa chambre derrière lui.
Je me tournai vers Felix avec un soupir.
— Tu veux faire quelque chose ? m'enquis-je.
Il me jeta un regard désolé avant de pointer son sac du doigt. Les devoirs avant tout, évidemment.
Nous pénétrâmes dans ma chambre, et je le laissai s'asseoir sur mon lit, tandis que je prenais place à mon bureau. Je relis quelques textes dont j'étais loin d'être satisfait, et entrepris de les modifier. Mais plus aucune parole mélancolique ne me vint, elles étaient uniquement niaises et tendres.
Pourtant, je n'étais pas amoureux. En tout cas, pas que je le sache.
Alors pourquoi à chaque phrase faisant apparaître un sourire béat sur mes lèvres, un visage familier apparaissait dans mon esprit ? Pourquoi ne cessais-je de penser à une personne en particulier ?
Je jetai un œil vers Felix. Pourquoi me mettait-il dans des états pareils ? Pourquoi avais-je une folle envie de le prendre dans mes bras et de le serrer contre moi ?
J'en conclus finalement que je l'aimais peut-être plus que ce j'avais pensé au premier abord.
J'appréciais sa présence, même si elle était silencieuse. J'aimais ses sourires timides, ses doux rires, ses courbes angéliques, tout était parfait chez lui.
J'avais indéniablement des sentiments pour le petit Australien.
Ne pouvant m'arracher à ma contemplation, je le scrutai, tandis qu'il écrivait dans son cahier avec une expression concentrée. Son nez était légèrement retroussé, ses sourcils froncés, et sa bouche esquissait une petite moue boudeuse. Il était beaucoup trop adorable.
Le châtain leva les yeux vers moi, et ses joues s'empourprèrent. Deux fois que je l'observais subrepticement, et deux fois que je me faisais prendre.
— Euh... ça te dirait de jeter un œil à ça ? bredouillai-je en pointant mon texte.
Felix hocha la tête et se leva, avant de prendre place à mes côtés. Je lui tendis la feuille et nos doigts se frôlèrent doucement lorsqu'il s'en saisit. Je remarquai qu'il avait de petites mains.
Il prenait du temps pour lire, étant pas de langue maternelle coréenne, mais cela ne me dérangeait pas pour autant. Mon regard avait trouvé une nouvelle cible : ses lèvres pulpeuses qui tressaillaient parfois lorsqu'il crochait sur un mot.
Elles avaient l'air tellement douces.
Le châtain tourna la tête vers moi. Nous étions proches, trop proches. Son souffle effleurait délicieusement mon visage.
Je louchais toujours sur sa bouche. J'avais envie d'y goûter, juste un peu.
Felix ne broncha pas, il était figé. Son regard était plongé dans le mien, et ce que je crus y discerner me laissa bouche bée.
Il y luisait un pâle éclat de désir lascif.
Complètement abasourdi, mon esprit s'embruma, ma raison se tut brutalement.
Mes lèvres atterrirent sur les siennes.
✵
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