Premier jour

Je me réveille en sursaut après un énième cauchemar. Ma respiration est rapide et douloureuse alors que j'attrape ma gorge en cherchant de l'air. Pourtant il est là l'air, alors pourquoi. Pourquoi il n'atteint pas mes poumons ?

Je suffoque et me griffe en hurlant silencieusement de l'aide. Ma porte après une dizaine de minutes de torture silencieuse s'ouvre avec fracas et mon père se rapprochant collant se masque à oxygène sur mon nez.

Pour l'avoir longtemps expérimenté je sais très bien qu'il ne sert pas qu'à m'alimenter en oxygène mais il diffuse aussi un sédatif qui me calme immédiatement. Cette fois ne fais pas fausse affaire je m'écroule au lit. Mais je ne veux pas dormir. Je ne veux pas risquer à nouveau de plonger dans ce sommeil, je ne veux plus fermer les yeux et voir ses images affreuses. Alors malgré le sédatif je garde les yeux ouverts, allongée dos à mon père. Il finit par retirer lentement sa main de mes cheveux et repartir vers son lit sûrement. Avant qu'il ne passe la porte je l'entends vaguement marmonner un " Que dieu te préserve " avant qu'il ne referme définitivement la porte.

Je roule des yeux et retire lentement le masque maintenant que je suis seule et surtout que je peux respirer sans aide. Je ne suis pas chrétienne, je ne crois pas en dieux. Mais ma famille oui. Après quelques heures à rester sans rien faire je sens ses effets se dissipés.

Alors que je le relève lentement, la fatigue bien présente se fait ressentir mais un sentiment paradoxale grandit en moi. Celui que oui je suis fatigué mais non je ne veux pas dormir. Et je suis sûr qu'en même allongé je ne ferais que fixer le plafond sans réussir à la plonger dans mon propre inconscient.

Alors je pars prendre une douche et préparer mes affaires, avant de choisir ma tenue je me plante face au miroir et sourit ironiquement à mon être.

L : Et bah Luna. De mieux en mieux tout ça.

J'effleure du doigts les vergetures qui strient la peau de mon ventre et de mes bras avec une mine dégoûtée. Avant de n'être entièrement horrifiée de ma vision j'attrape mes habits et les enfilés prestement. Tout en noir et tout large, ça devrait le faire aujourd'hui.

Puis je descends prendre mes céréales devant la télé. La je croise, à peine en un coup de vent, la silhouette blonde de ma mère avec son éternelle " A ce soir " avant qu'elle ne s'enfuie de cette maison morose. Je me demande à quoi ça sert de revenir si c'est pour partir. Ce que j'entends par là c'est qu'elle revient tard et part tôt. Je ne la croise pas ou alors simplement en coup de vent, et il m'arrive souvent de me demander si elle même se croise.

Je m'assied sur le canapé dégarni, à l'image de son propriétaire, et allume directement la télé. La première chose sur laquelle je tombe alors que j'avale une cuillère de ses céréales en forme de rond, avec un trou et de toutes les couleurs, c'est une émission. Une émission scientifique sur le sommeil.

Un chercheur, sûrement en neurosciences ou science du sommeil, se tient face à l'écran avec son regard sérieux.

"INSOMNIA ou du moins les insomnies sont très dangereuses. Autant pour la santé mentale que pour celle physique. Elle provoquerait : une mémoire en baisse, une plus grande sensibilité, une perte d'attention, une vulnérabilité aux infections virales, une faim continuelle, malmenant des vaisseaux et aussi du cœur, une fatigue constante , des vertiges Et.. des hallucinations. En effet votre cerveau n'est pas assez reposé et commence donc à imaginer des choses. "

Je roule des yeux et éteint la télé d'un geste brusque avant de finir mon bol de céréales et d'attraper mon sac.

-Papa j'y vais !

P : D'accord Luna, fais attention à toi !

Comme toujours papa...

Je détourne le regard et sort de la maison partant à pied de la maison pour me rendre au lycée. J'y suis, à la dernière étape, le terminal. Et je dois vous l'avouer, c'est une étape des plus ennuyeuses.

Quelques heures seulement après mon merveilleux réveil, je me trouve à été dans une salle remplis d'élèves qui ne souhaite pas être là et avec un prof qui souhaite encore moins être là. Et bien sûr pour un cours de Philo des plus...intéressants.

Je glisse ma tête dans mes bras tout en écoutant la voix monotone de mon prof et la parole sans fin de ma meilleure amie, Katniss

K : Tu m'écoutes Luna ?

Je suis épuisé, je veux dormir et je me raccroche à tes stupides histoires de tes mille et un crush. Donc oui je t'écoute.

L : Mm...

K : Mais du coup tu pense que je devrais-

Je relève le visage et pose ma joue dans ma main en observant l'extérieur. Pourquoi moi je ne peux pas y être ?

K : Luna ?

Je relève le visage et la vois me fixer tandis que ses sourcils sont froncés. Elle est debout et ses cheveux blonds sont noués en un chignon haut, j'hausse un sourcil.

L : Pourquoi es- tu debout ?

K : Sûrement car c'est la fin du cours, il faut dormir la nuit hein.

Je roule des yeux et me lève en suivant, heureusement pour moi c'était ma dernière heure étant donné que nous sommes mercredi. Je fais donc un vague au revoir à Katniss avant de repartir vers chez moi.

P : Tu es rentré ?

L : Non, je suis un fantôme. Ouuuuh

P : Ton humour est désastreux.

L : Comme tes cernes.

P : On en parle des tiennes ?

L : Chut. Tu devrais dormir la nuit.

P : L'hôpital qui se fout de la charité. Luna c'est toi qui me réveille avec tes cauchemars, et puisque tu ne peux le faire seul je te donne ton masque prescrit par le médecin. Masque que tu devrais mettre avant de t'endormir.

Je colle un bisou sur sa joue et attrape une tomate cerise avant de lui faire coucou et de remonter à l'étage.

L : Je gère papa ! J'ai pas besoin de ce masque !

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