Chapitre 5 : Qui êtes-vous ou qui, quoi, comment ?

Après avoir traversé la pièce, on nous fit signe de nous arrêter au niveau de la partie sans tapis. Je ne sais pas pourquoi, cet endroit me fait peur. Je me dis que si jamais il décidait de nous tuer le sang irait sur le sol et que le fait qu'il n'y est pas de tapis serait juste pour éviter de le tacher. J'essaye de me rassurer en me disant que s'il comptait nous tuer, ils auraient mis une bâche en plastique sur le sol comme dans les films.

Nous ne bougeons plus. Je suis toujours dans les bras d'Hil'. Il me tient toujours avec autant de ferveur contre lui. Ça me rassure un peu. Pas beaucoup... J'ai peur de ce qu'il va arriver.

Avec Hil', on se retrouve face à ce qui me semble une centaine de chaises.

D'ailleurs l'une d'entre elle est tiré par un des homme qui nous ont emmené ici. L'homme semble timide, voir un peu impressionné, j'admets ne pas comprendre pourquoi. Il met la chaise juste en face des autres et fait signe à Hil' de me déposer sur celle-ci. Il ajouta en me fixant.

-C'est avec plaisir que je vous laisse ma chaise. Je m'appelle Felix.

Hil' lui fit les gros yeux, il poussa la chaise avec ses pieds. Puis il me pose dessus et m'entoure de ses bras pour faire comprendre à ce Félix que j'avais déjà quelqu'un. Il est juste derrière moi, comme pour mieux me protéger. Enfin, c'est l'impression que j'ai.

La salle se remplit peu à peu, les chaises les plus en avant, les plus proche de nous sont très vite prise, sauf celle du premier rang.

Ça me fait bizarre, j'ai l'impression d'être un objet de foire, ou d'exposition. Je n'aime pas ça.

Au bout d'un moment, un autre groupe d'homme flippant en noirs entrèrent. La particularité de ce groupe, c'est que tout le monde s'écarte sur leur passage. C'est encore plus effrayant.

Je ne veux pas être là.

Un de ces hommes s'arrête et fronce les sourcils quand il voit que je suis sur une chaise.

-Pourquoi est-elle assise ?

Demande-t-il à l'homme qui est venu nous chercher.

-Elle est blessée au niveau des jambes, répond l'autre.

-Qui avait la charge de les chercher dehors ?

Je grince des dents en entendant les mots qu'il venait d'utiliser. Ils ne nous ont pas chercher mais plutôt enlever. C'est ça le terme exact.

-C'est le groupe de Pierre, répondit l'homme qui était venu nous chercher.

L'autre fit signe à un des hommes à ses côtés. Ce dernier comprit ce que ça voulait dire et partis.

-Bien, si vous permettez, on va commencer dans un instant, juste le temps d'en finir avec cette histoire de blessure... Je m'excuse du retard que nous prenons... Oh, et je m'appelle Robert Fallonnilli, pour vous servir.

Ce Robert avait un sourire en coin. Je ne l'aimais pas lui. Son regard, sa façon d'être quelque chose me dérangeait chez lui. Sans que je ne sache vraiment quoi. Peut-être le fait qu'il me semble être un manipulateur, un calculateur, et que tout ce qu'il faisait c'est parce qu'il a un objectif en tête bien précis, et que Hil' et moi ne sommes qu'un moyen d'atteindre son but.

L'homme à qui Robert avait fait un signe revient, accompagné d'un autre. Robert s'approcha de ce dernier et lui mit une baffe qui fit tourner la tête de l'homme.

-Tu n'avais qu'une mission ! Les amener ici, sans dommage, intact ! Et tu n'es même pas fichu de le faire.

-Elle s'est débattue ! De plus personne n'a rien remarqué quand nous les avons inspecté, sa blessure n'était pas visible.

Robert claque de nouveau sa joue et lui répond d'une voix sec :

-Là n'est pas la question. Il est de notre devoir de savoir accueillir nos invités.

En entendant ses mots, je ne pus m'empêcher d'avaler de travers. Invités ! Pour ça il aurait fallu qu'on ait le choix. Hil' aussi avait tilté en entendant Robert parler.

-Bien, nous pouvons commencer, dit Robert en se tournant vers nous.

A ce moment-là, je sens que la signification de commencer pour Robert Fallonnilli ne nous arrangerait pas Hil' et moi. Alors, ma première idée fut de retarder le commencement.

-Mais qui êtes-vous en faites ? Une secte ? Un culte ? Des cosplayeurs ?

-Ce n'est pas le moment de répondre à ces questions, répondit Robert.

-Si c'est exactement le moment. Pourquoi on est là ? On ne vous a rien fait, et si c'est le cas, je m'excuse, je continue avec un entrain dû au stress.

-Ce n'est pas le moment, les questions viendront après.

-Je ne suis pas d'accord avec ça, répondit Hil'. On est vos invités, c'est vous-même qui l'avez dit. On a donc par ce fait le droit à des réponses.

Bien joué Hil', réutiliser ses mots contre lui, c'est une bonne idée. J'aurais dû y penser. Je jubile dans ma tête, personne ne m'entend ou ne comprends ce que je ressens. Même moi, je ne suis pas sûre. Je dirais que je suis très fière de la répartie de Hil', si je devais expliquer mon état d'esprit.

Robert souffla un grand coup, je crois qu'il n'apprécie pas beaucoup le fait que Hil' et moi soyons autant au taquet pour retarder le commencement de ce je ne sais quoi.

-Encore une fois, ce n'est pas le moment. Je prendrais le temps de vous expliquer tout ça plus tard.

-Pourquoi ne pas nous expliquer maintenant, on est prêt à comprendre nous, répond Hil' avec son inquiétude non-dissimulé dans sa voix.

-Je crains que non, de toute manière vous n'êtes pas en moyen de négocier. C'est moi qui décide. Croyez-moi, d'ici pas longtemps, vous allez m'adorer.

Je sens que quelque chose se prépare. Quand je vois Robert sortir une arme à feu, je prends peur. Je ferme les yeux et attends l'impact. Putain de secte, je viendrais vous hanter. Je me le promets, je le jure sur ma tombe.

J'entends un coup de feu, mais bizarrement je n'ai pas mal. Cependant, je ne sens plus les bras protecteur de Hil' autour de moi. J'ouvre les yeux et me retourne vers Hil'. Je vois ses mains posé sur sa poitrine, sur sa tête une expression de sidération mêlée à de la douleur est affiché. Je souffre pour lui et avec lui. C'est lui qui s'est pris la balle. Était-ce pour me protéger ou parce qu'il était visé. Je ne le sais pas, et ne le saurais probablement jamais. Je le vois lentement tomber par terre, comme si la scène se passait au ralenti. Je voudrais crier mais je ne peux pas, c'est comme si quelque chose s'était bloqué en moi.

Je me redresse de ma chaise, peu m'importe la douleur présente dans mes jambes. Je me jette sur Hil'. Il me regarde intensément.

-Ne ferme pas les yeux, s'il te plaît ne les ferme pas. Je t'interdis de fermer les yeux tu m'entends ? Je te l'interdit !

Je me répète encore et encore, dans l'espoir que Hil' m'obéisse. Je ne veux pas qu'il me laisse. Je suis égoïste, je veux qu'il reste à mes côtés. Je veux qu'il soit toujours là pour me soutenir.

Malheureusement, il ferme ses yeux, lentement, mais sûrement. C'est dur, ça fait mal. J'avais espéré ne jamais avoir à vivre ça... Ou du moins, pas avant très longtemps.

Je laisse Hil' au sol, je me tourne vers les responsables de sa mort. Je suis en colère. Je ne ressens plus rien, ni la douleur, ni même la tristesse. Je ne veux plus qu'une seule chose : les détruire comme eux viennent de me détruire. 

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