-J'ai encore deux questions, j'enchaine. Qui êtes-vous ? Enfin, je veux dire c'est quoi votre organisation ? Vous êtes une secte, un culte ? Et c'est quoi votre délire d'enlever les gens ? Ça ne compte que comme une question puisque c'est sur le même sujet, j'ai juste été très précise.

Je m'étais senti obligé de me justifier, puisque Robert semblait trouver marrant que mes deux questions se transforme en quatre questions.

-En même tant tu lui dit que tu as deux questions et tu poursuis sur quatre, tu peux comprendre qu'il trouve ça amusant.

Ne commence pas Hil', tu sais très bien ce que je voulais dire par-là.

-Je sais, je sais.

D'ailleurs, tu veux ajouter quelque chose ou les questions que je te pose suffise ?

-Tu poses les bonnes questions, c'est exactement celle que j'aurais posé si j'avais été au commande.

-Pour répondre à votre question, Joséphine, nous sommes une organisation qui aime donner vie aux légendes. C'est un peu complexe à comprendre pour ceux qui ne partage pas notre vision du monde. Et je ne pense pas que vous Hil'saahr et Joséphine partager notre vision du monde, s'explique Robert avec un air mystérieux sur le visage. Et on n'enlève pas les gens, Joséphine, on les aide.

-Alors pourquoi vous nous avez aidé, si on peut appeler ça aider ? Je demande impassible.

-Vous êtes une légende à vous deux. Et vous avez un secret que j'aimerais beaucoup connaître pour pouvoir donner vie à d'autres légendes.

-Qu'est-ce que vous voulez savoir.

Hil' ! Pourquoi tu as pris les commandes ? On a dit que c'est moi qui gérait !

-Je suis désolé, je n'ai pas fait exprès.

Pour ceux qui n'avait pas compris, Hil' curieux venait de poser cette question à Robert, prenant ainsi le contrôle de ma bouche sans mon accord. Et ma voix avait donc changé et est devenue celle de Hil'. C'était étrange de m'entendre parler avec une voix aussi grave.

-D'après les rumeurs, vous avez atteint l'immortalité. Ici, nombreux sont ceux qui veulent savoir comment vous avez faits pour pouvoir fuir la mort.

Robert quitta la petite salle nous laissant seul, à réfléchir sur ce qui nous arrivait. Face à nous se tenait une tasse de thé que Robert nous avait servi au début de notre rencontre dans cette pièce, mais nous ne l'avions pas touché. Je ne pense pas que l'eau soit encore chaude...

-On est immortel nous ?

Hil' venait de poser la question que je me refusais de me poser. Ce n'était pas possible qu'on soit immortel. Tout à un début et tout à une fin. Et la fin de la vie, c'est la mort ! Ce ne serait pas logique d'être immortel.

Je n'en sais rien Hil', je découvre en même temps que toi. En plus, Robert a dit qu'il s'agit de rumeurs. Donc je ne sais pas. Mais je n'espère pas, je n'ai pas envie que ma vie n'ait aucune fin. Je trouverais ça horrible, je ne sais pas pour toi.

-Je ne me suis jamais posé la question. La question qu'on doit se poser maintenant, c'est qu'est-ce qu'on fait ? On reprend une vie normale, comme si ce qui venait d'arriver ne s'était jamais passé...

Ce qui va être plutôt compliqué étant donné que maintenant tu vis en moi.

-Ou alors, on reprend notre ancien but.

C'est-à-dire ?

-Robert a dit que nous avions un passé commun, on devait bien avoir un objectif dans ce passé, un but à atteindre.

Je ne sais pas si tu te rappelles, mais je n'ai aucun souvenir de notre passé commun, j'ai juste, a priori, des souvenirs inventés par mon inconscient pour me protéger, et je pense que toi non plus tu n'as aucun souvenirs de notre passé, à moins que tu ne me caches des choses.

-Non, je n'ai aucun souvenirs non plus, mais on peut commencer par-là, on part à la recherche de tous nos souvenirs et qui on était avant que tout ça nous arrive. Tu n'as pas envie de savoir ce qui nous est arrivé par le passé ?

Je n'en sais rien. J'ai peur de ce qu'on pourrait découvrir. Visiblement dans notre passé, il y avait des gens prêt à tout pour nous mettre hors d'état de nuire, au point qu'on se retrouve maintenant à se poser la question de retrouver nos souvenirs. Et puis comment on pourra subvenir à nos besoins si on ne gagne pas d'argent.

-Tu as bien un héritage qui attends sagement dans une banque non ? On peut l'utiliser le temps de retrouver nos souvenirs et de revenir à une vie normale.

Comment tu sais ça toi ?

-Je suis dans ta tête et j'ai accès à tous tes souvenirs. Qui plus est, tu m'en as déjà parlé.

J'y pense, si je me suis inventé des souvenirs, j'ai pu m'inventé cet héritage. Ou si je ne l'ai pas inventé... Je l'ai obtenu de qui ?

-On se posera la question plus tard. La question pour l'instant est de vérifier si cet héritage existe. S'il existe on part à la recherche de nos souvenirs.

Pour savoir si cet héritage existe, il faut qu'on parte d'ici... Je ne le sens pas ce Robert. Il nous a quand même fait enlever, pour « donner vie à une légende ». Je pense qu'il cache des choses.

-Si tu en doutais, moi j'en suis sûr. On ne peut pas lui faire confiance. Je pense qu'il va essayer de nous faire suivre dès qu'on partira d'ici. C'est pour ça que c'est mieux de partir à la recherche de nos souvenirs que de reprendre une vie normale. On pourra plus facilement les semer, si l'idée de nous suivre leur passerait par la tête.

Si c'est ce que tu veux... Par contre, il nous faut un point de départ... Et là je t'avoue que je suis paumé.

-On n'a qu'à commencer par les rumeurs.

Comment ça ?

-Ici, tout le monde a déjà entendu parler de nous en tant qu'entité. On peut aller se renseigner auprès d'eux. Et à partir de ce qu'il nous auront appris sur les rumeurs, on fera le tri et on se choisira un point de départ. Tu en penses quoi ?

J'en pense que tu es taré, mais que je vais te suivre. Mais je pense que je vais très vite avoir envie d'étrangler tout le monde. Et je ne sais pas pourquoi, je sens que cette aventure tout entière va être très dangereuse.

-Tu n'as qu'à me laisser le contrôle ! On pourrait s'entrainer un peu avant de faire quoi que ce soit ?

Tu vas trop vite pour mes pensées, s'entrainer à quoi ?

-S'entrainer à gérer ton corps à deux ! Maintenant qu'on est deux ici, il faut qu'on sache tout ce qu'on peut faire. Un monde entier s'ouvre à nous, il faut qu'on apprenne à le maitriser.

Pourquoi j'ai l'impression que tu prépares ça depuis le début ?

-Je ne sais pas, poses-toi la question à toi-même.

Comment tu fais pour prendre tout ça aussi bien ?

-Je ne sais pas, j'ai enfin un but concret à atteindre, je suis dans un endroit que j'estime être ma place... Je crois que je ne peux pas prendre les choses mal.

Tant mieux pour toi. Moi, je t'avoue que je suis paumé, et que ça ressemble plus à un rêve qu'autre chose.