#29

Un mois plus tard. 

Je pourrais vous dire que j'ai réussi à surmonter l'échec de ma relation avec Riley, que j'ai réussi à l'oublier, que j'ai réussi à passer à autre chose, que je me lève le matin, enchantée de recommencer un nouvelle  journée...

Mais ça serait vous mentir...

Me mentir. 

Je n'ai rien surmonté du tout. Le manque se fait sentir à chaque minutes, chaque secondes de ce putain de temps. 

Je me suis lancée corps et âmes dans mes études pour rattraper le retard que j'avais accumulé et pouvoir passer mon master. J'ai tout changé dans ma maison à commencer par ma chambre. Il n'y est venu qu'une seule fois mais ça aura suffit à m'empêcher de dormir tellement je pensais à cette nuit là. 

Je n'ai plus de nouvelles forcément. Il ne reviendra jamais sur ses paroles je le sais. Il ne m'avouera jamais ce qu'il a fait et pourquoi il l'a fait. Même Stan reste silencieux. Je ne lui en veux pas et je comprends qu'il veuille défendre son frère. 

Le mien me dit que tout va bien se passer, que la douleur va s'atténuer chaque jour un peu plus. Mais ce n'est pas vrai. Je le sais maintenant. Chaque jour qui commence, mon coeur se serre et j'ai envie de pleurer mais en le poignardant, Riley l'a tué aussi. Il est aussi dur qu'une pierre maintenant, si bien qu'à chaque fois qu'un homme m'approche, je sors les griffes. 

Il m'a marqué au fer rouge et c'est comme si mon corps rejetait toute personne qui n'est pas Riley. 

- Mlle Benett?

Je sors de ma torpeur. Le bibliothécaire me sourit. 

- C'est l'heure de fermeture

- Oh! excusez-moi j'étais plongée dans mes révisions, je n'ai pas vu l'heure

- Ce n'est pas grave, à demain?

- Oui vous allez devoir me supporter encore un petit moment dis-je avec un sourire timide. 

Il sourit et se dirige vers l'entrée. Je remballe mes affaires à toute vitesse et disparait à l'extérieur. 

Je prends les clefs de ma voiture. Il ne reste plus qu'elle sur le parking. Mon téléphone sonne, je ne regarde pas l'appelant et décroche. 

- Billie

Je pousse un cri de surprise. Mon sac tombe au sol. 

- Billie...réponds moi s'il te plait, j'ai besoin de toi

- Stan?

J'entends un soupir au bout de la ligne. Mais sa voix reste fragile. J'ai l'impression qu'il est malade ou même....blessé?

- Il faut que tu viennes...

- Stan? ça va?

- Non, c'est Riley

Mon coeur s'emballe. Il me trahit. Ma raison ne veut rien savoir mais lui s'active à un point où il pourrait sortir de ma poitrine et aller tout droit vers la prison. Ma respiration se saccade. J'essaie de faire mes exercices de sophrologie qui m'apprennent à me calmer mais rien n'y fait. Il a dit son prénom et mon corps réagit violemment à ça. 

- Billie tu es toujours là?

- Oui, est ce que tu vas bien Stan?

- Pas trop...je me suis fais tabasser hier et ils m'ont pas manqué à vrai dire. 

- Oh non!

J'entre dans mon véhicule et ferme ma porte à clefs. 

- Tu es blessé?

- J'ai deux trois cotes cassees et le nez aussi. 

Je reste un instant silencieuse. Si Stan s'est fait tabasser, Riley n'a pas dû rester de marbre. Je ferme les yeux, faites qu'il n'est rien. 

- Et Riley? 

J'ose demander. Rien que le fait de dire son nom, me donne envie de pleurer. 

- Il va mal Billie.

- Ils l'ont frappé aussi?

- Non, je ne l'ai pas vu depuis un mois.

- Quoi?

Un mois c'est exactement le moment où nous avons rompu. 

Un bruit contre ma vitre me fait sursauter. C'est le bibliothécaire. J'entrouvre ma fenêtre. 

- Votre sac me dit-il en me le montrant.

Je ferme les yeux de dépit. Je ne sais plus ce que je fais. 

- Oh merci beaucoup!

- Allez, rentrez chez vous et reposez-vous! vous en avez besoin. 

- Oui merci. 

- Billie c'est qui ce type? demande Stan

- Le bibliothécaire, je viens de sortir à l'instant, je rentrais chez moi. 

- Ok

- Pourquoi tu ne l'as pas vu depuis un mois?

Je reprends notre conversation en essayant de maitriser ma voix et de ne pas laisser transparaitre la moindre empathie. 

- Depuis que tu es partie, il ne sort plus de sa cellule. Je suis très inquiet. Les gardiens m'ont dit qu'il s'alimentait très peu. Même mon avocat n'a pas pu le voir. Il refuse. 

- Et qu'est ce que je peux y faire?

- Je sais pas... j'ai que toi tu sais et tu comptes pour lui, je me disais que tu pourrais...

- Non Stan ne me demande pas ça... Je ne pourrais pas... pas après ce qu'il a fait et ce qu'il m'a dit...

- Il ne pensait pas un mot de ce qu'il t'a dit et il n'a rien fait, je te promets.

- Stan, je comprends que tu veuilles défendre ton frère, mais les faits sont là. 

- Je sais que c'est difficile de démontrer le contraire mais je t'assure que les apparences sont parfois trompeuses...

- Que veux-tu dire?

Il reste silencieux, comme s'il s'interrogeait sur le fait de me donner des informations. 

- Rien... laisse tomber, je n'aurais pas dû t'appeler, tu es passé à autre chose et je te comprends. Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites. Adieu Billie...

- Stan? attends! Stan?

Le bip retentit. Je regarde mon écran. Il a raccroché. 

Je pose ma tête sur le volant. 

Je pourrais vous dire que je suis passée à autre chose. 

Mais je vous mentirais...

*********************

De la fenêtre de ma cellule, je regarde la cour. J'ai juste envie d'apercevoir mon frère. Il me manque mais je n'ai pas la force de sortir de là. Elle aussi me manque. Elle hante mes jours et mes nuits. J'ai perdu l'appétit et le sommeil. J'ai simplement perdu l'envie de vivre. 

Etre entre quatre murs est ma pénitence et je la subirais jusqu'au bout. Il me reste 5 ans à faire, 5 putains d'années. 

J'aperçois alors la silhouette de mon frère et je suis interpellé par sa démarche. Il y a quelque chose qui cloche. Mon frère boite et il tient son torse avec sa main. Je monte en m'accrochant aux barreaux pour mieux le voir. D'ici je peux voir son visage tuméfié. 

Bordel, il s'est fait tabasser. Je le vois relever la tête vers ma fenêtre. Mais déjà je ne réponds plus de rien. Ils ont osé toucher à mon petit frère. Mes nerfs décuplent ma force. Ça fait longtemps que j'ai envie de frapper sur quelqu'un et c'est le jour. 

- Gardien!!

Je tape contre les barreaux avec force. 

- Calme toi Goelher! qu'est ce que tu as?

- Je veux sortir

Il hausse un sourcil. 

- Ça fait un mois que tu refuses toute sortie et là ça te prend comme ça?

- J'ai besoin d'air

Il prend la clef dans sa poche et ouvre la cellule. Je m'engouffre dans le peu d'espace qu'il y a entre lui et moi. 

- Hey t'es bien pressé?

- C'est bon on peut y aller? dis-je sans hausser le ton. Ce n'est pas le moment de me mettre à dos les gardiens si je veux sortir. 

- Allez avance!

Quand j'arrive dans la cour, la lumière du soleil m'éblouit. Je pose ma main sur mon front pour me faire de l'ombre et essayer de trouver Stan. Je l'aperçois près du matériel à musculation. Il est assis sur un banc. 

Je fonce alors vers lui. 

- Bordel qui t'as fait ça?

Stan sursaute. 

- Riley?

Il se lève tant bien que mal et me saute dans les bras. Je le serre contre moi. Bordel il m'avait manqué ce petit con.

- Ça va?

Il remue la tête sur mon épaule. Il a l'air exténué. 

- Qui t'a fait ça? Je répète ma question et mon ton est sans équivoque. 

Stan me regarde. 

- Ne fais pas ça Riley, c'est pas la peine, ils vont s'en prendre à toi après et tu n'as pas besoin de ça. 

- Putain Stan... Qui t'a fait ça! dis-je en serrant la machoire. 

- Alors les petites tapettes? On s'ennuie? quelqu'un pour me tirer une pipe aujourd'hui?

Je ferme les yeux et je crispe tellement mes poings que mes doigts craquent les uns après les autres. Cette enflure a eu le malheur de lever la main sur mon frère et je n'aurais aucun remord de le démonter tellement j'ai les nerfs à vifs. 

- Riley... dit Stan pour me dissuader de faire ce que je vais faire dans 5, 4, 3, 2, 1

Mon poing part à une vitesse vertigineuse. Le connard ne s'y attendait tellement pas, qu'il vacille et tombe à la renverse. Je ne lui laisse pas le temps de respirer que je lui saute dessus et le bombarde de coups de poings sur le visage, dans les côtes. Son sang gicle sur mon tshirt et cette vue me fait devenir un autre. 

J'ai l'impression de me transformer et devenir sanguinaire. Je frappe et refrappe sans relâche. J'entends les cris et les encouragements. J'entends Stan qui me demande d'arrêter et l'autre connard par terre qui ne réagit plus. 

C'est un coup de matraque qui m'arrête. La vache il ne m'a pas raté. La douleur irradie le bas de mon dos et je tombe sur le côté. 

- Putain Goelher, je t'avais dit de rester tranquille!

Je ferme les yeux. Je suis au bord du malaise. Le manque de nourriture et la fatigue me rendent faible. 

Je me tourne vers ma victime. 

- Ça c'est pour mon frère, connard!

Je lui crache dessus avec le peu de force qu'il me reste. Un autre coup viendra m'achever. Mes yeux se ferment. 

Je me réveille à l'infirmerie de la prison. Mes yeux clignent rapidement et il faut que je m'adapte à la lumière des néons. J'essaie de me relever mais je ne sens plus mon corps, ni mes mains. 

Je les passe devant moi et je les vois maculées de sang. 

Ah ouais l'autre connard...c'est vrai...

ça m'a fait un bien fou. Toute ma frustration de ne plus la voir, le fait qu'il ait blessé mon frère... Il le méritait. 

Je ferme les yeux et son visage apparait. Bordel qu'elle est belle. Jamais je ne pourrais l'oublier. Il faut qu'elle sorte de ma tête, de mon corps...

- Mr Goelher?

Laissez moi penser à elle, laissez moi regarder son visage...

- Mr Goelher?

J'ouvre les yeux et aperçois le médecin. 

- Vous arrivez à vous lever?

Je fais un geste dans ce sens mais j'ai du mal, ma tête tourne. J'ai comme un étourdissement. 

********************

Je me gare dans mon allée et j'aperçois une voiture garée devant chez moi. Je prends mes affaires et me dirige vers ma porte d'entrée. 

- Mlle Benett? 

Quelqu'un arrive en trottinant. Son souffle est coupé. 

Je me tourne vers la personne. 

- Maitre?

- Vous êtes difficile à joindre dit-il dépité.

Il est vrai qu'à chaque fois que j'ai vu son numéro, je n'ai pas répondu à l'appel.

- Je suis très occupée dis-je de très mauvaise fois. 

- J'ai des nouvelles de Riley dit-il rapidement. 

- Oui et? J'en ai eu aussi son frère m'a appelé hier.

- Il s'est passé quelque chose à la prison ce matin. 

Oh mon dieu, je sens qu'il va m'annoncer une mauvaise nouvelle. 

- Il....il

les mots ne sortent pas et l'avocat comprend ma pensée. 

- Non, non ne vous méprenez pas, il s'est battu et il est à l'infirmerie. 

Je soupire, je ne sais pas comment j'aurais réagi s'il m'avait annoncé une terrible nouvelle. 

- Et j'y peux quoi?

- Il faudrait que vous veniez le voir au parloir, il a des choses à vous dire. 

- Je lui ai déjà donné l'occasion de me dire les choses, il ne l'a pas prise!

- Je sais...Son frère m'a donné cette clef.

Je suis tout à coup très curieuse. 

- Qu'est ce que c'est?

- Les clefs de l'appartement de Riley.

Il me vient comme  un fou rire nerveux. 

- Et qu'est ce que vous voulez que j'en fasse?

- Stan m'a dit que vous y trouveriez vos réponses.

Je fronce les sourcils. Qu'est ce que c'est encore cette connerie?

Il prend ma main et y dépose l'objet et un bout de papier. Il rajoute. 

- Il m'a aussi dit que les apparences sont trompeuses parfois, ne l'oubliez pas.

Et je le regarde partir. Ma main se referme sur cette clef et ce bout de papier avec l'adresse notée dessus. 

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💜Hello tout le monde!💜

Alors on en pense quoi de tout ça? Riley qui dépérit, Billie qui se morfond, notre petit Stan qui en prend plein la tête...

Où tout ça va nous mener?🤔

Et c'est quoi encore cette histoire de clef hein Mme l'auteur??🤨

A vous de me dire! Allez à vos coms!

Nouzee pour la photo je me suis dit que tu ne craquerais pas là!! 😂😂

Bisous 😘😘😘

- C💜

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