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Puisque je venais de laisser tomber la lettre sous le meuble du salon, il fallait que je trouve un moyen de la récupérer. Ça avait l'air trop important.
J'essaya d'abord avec ma main, mais elle ne passait que très difficilement sous le meuble et je n'atteignait pas l'enveloppe. Ensuite, je pris une petite brosse, mais ce ne fut pas plus concluant.
Je m'assis donc contre le meuble et regarda autour de moi ce qui pourrait me servir, mais rien ne convenait... Stupide effet de surprise qui m'a fait lâcher ce mot!
Je pensais avoir tout essayé et je désespérait d'un jour pouvoir lire ce que contenait cette enveloppe. Je réfléchis encore une ultime fois, j'eus une idée géniale! Je me leva en troisième vitesse et couru à l'étage, dans l'armoire où maman range tout ce qui est utile pour faire le ménage. Je chercha un moment et y trouva rapidement mon bonheur: un grand plumeau pour nettoyer l'intérieur des radiateur où on ne sait pas aller autrement. C'était parfait, exactement ce qu'il me fallait.
Je descendis, passa le plumeau sous le meuble et en sorti ma lettre. Je n'osais pas l'ouvrir, ça me faisait peur. Et si ce qu'elle contenait n'était pas vraiment ce que j'espérais? Ou même tout à fait le contraire? Je ne pouvais pas faire ça. Ou en tout cas, pas tout de suite.
Je me décida donc à faire mes macarons avant, ça me changerait les idées et en plus je me concentre toujours mieux quand je mange.
Parfait, la préparation est longue, j'aurai tout à fait le temps de me vider la tête en les faisant. Je retourna donc au salon, pour chercher le saladier. En passant, je jeta un coup d'œil à l'enveloppe, m'arrêta, fixa un moment l'expéditeur, réfléchis, retourna le mot pour ne laisser apparaître plus que mon nom, et parti faire mes macarons.
Après avoir fini la pâte et tout, je les mis sur la plaque du four et je me dis que pendant les dix minutes de cuisson, je tenterais de répondre. Je mis la plaque au four et m'assis devant mon ordinateur.
Je relis le texte une fois, puis deux, puis trois, et après la quatrième, je me décida. Je commença à taper ''Coucou Lola''. Non, ça ne me plaisait pas, j'effaça et écris ''Hello ma belle''. Non toujours pas, je sens que je dois commencer ce message autrement. Mais comment? Je mis ma tête entre mes mains et réfléchis. Après une minute, j'écris ''Tu as raison Lola, je suis devenue égoïste. Je n'avais plus que lui en tête et je ne réfléchissais pas à ce que je faisais, ni à toi, ni à Abby, ni à personne d'autre. Il n'y avait plus que moi qui comptait. J'ai été tellement stupide que je m'en veux terriblement! Surtout que je ne vois pas comment je vais pouvoir rattraper ça. Comment ais-je pu laisser passer ça? T'as une idée toi? J'espère sincèrement qu'un jour, on pourra oublier tout ça. Mais en attendant, je dois te dire que oui, j'ai été horrible avec Abby, mais mon envie de la voir souffrir comme elle me fait souffrir reste plus forte que tous les autres sentiments que je ressens à son égard. Aucun moment heureux avec elle est assez puissant pour effacer la vue d'Abby main dans la main avec Luca! Et pourtant, Dieu seul sait à quel point j'ai essayer. Mais rien n'y fait. Mon cœur est déchiré, écrasé, griffé, blessé, réduit en bouillie. Même les macarons que je suis en train de faire ne seront pas suffisamment fort pour recoller les morceaux. Et pourtant, c'est des à la framboise hein! Tu imagines? Même si la nourriture remplis souvent les gouffre de tristesse, ça ne fonctionne pas. J'imagine qu'on est plus à l'état de gouffre mais plutôt de trou noir. Je sais qu'elle souffre, mais moi aussi, et il faut bien qu'elle se souvienne que tout ça c'est uniquement de sa faute à la base! Elle doit le savoir. Surtout qu'on dirait qu'elle me provoque exprès. Et en plus, c'est elle qui m'a dit que je bavais soi disant devant lui donc elle a bien du comprendre que j'avais eu le coup de foudre! C'est ma meilleure amie, on n'a besoin de rien de plus qu'un regard pour se comprendre! Bon, je sais donc pas si un jour j'arriverai à lui pardonner ce qu'elle me fait, mais j'espère que toi, tu arrêteras rapidement de m'en vouloir. Surtout que tu me manques, réponds moi vite''.
Juste au moment où je tapais mon dernier mot, la minuterie du four sonna. Waw, timming parfait! J'ouvris donc le four, regarda les macarons qui avaient une couleur parfaite, les sortis et attendis qu'il refroidisse suffisamment pour pouvoir les garnir et les assembler.
Après avoir mis tout mes macarons doubles et rempli de confiture sur une assiette, je parti au salon reprendre la lettre. Je l'ouvris, pris un macaron et commença ma lecture.
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