2• Hector
Ce n'était rien. Quatre heures ne suffisaient pas pour savourer la liberté. Ou peut-être que je m'emballais et que ce n'était seulement qu'un jour où Darya et moi séchions. Peut-être que c'était l'illusion que ces quatre heures soient la liberté qui me faisait sourire autant.
Dans tous les cas, j'étais heureux.
Marchant sur un trottoir bitumé, j'avais le sourire aux lèvres alors que Darya regardait droit devant elle, comme si cette sortie l'importait peu. J'espérais sincèrement que non.
Mais alors que nous avons traversé un parterre de marguerites, j'ai hésité à briser le silence entre nous en ouvrant la bouche. Aussitôt, je me suis ravisé. Je savais que Darya adorait que l'on ne parle pas et que l'on profite simplement du moment sans utiliser les paroles pour exprimer notre ressentiment.
Je suivais Darya. Elle m'emmenait je-ne-savais-où et je me demandais déjà si elle m'attirait dans un petit parc ou sur une place du centre-ville. Elle a bifurqué à gauche et, instinctivement, je savais. Dans ma tête, je me suis imaginé le petit banc de bois, seul au milieu de toute cette herbe verdoyante. Personne n'allait s'y asseoir, je n'ai jamais compris pourquoi.
Une fois de plus nous avons tourné et l'image que je m'étais fabriquée dans ma tête s'est retrouvé devant mes yeux un peu trop ébahis pour un lieu que je connaissais déjà.
J'ai pris la main de Darya et l'ai entraîné vers ce banc.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top