Chapitre 64: Explications

Alyssa

Alors qu'Enrique m'étirait le bras pour me faire descendre les escaliers, j'avais l'impression que tout autour de moi se passait au ralenti. Je tournai lentement la tête en direction du rire diabolique de l'Angoisseur, qui je ne sais pour quelle raison était plié de rire. C'est sûrement ma naïveté qu'il trouvait si drôle. Si je n'avais pas été aussi dévasté d'apprendre que mon père n'était autre qu'Hadès, je rirais aussi. En soit, qu'il soit Hadès me fait mal, mais j'ai encore bien plus mal en me rendant compte qu'Éden m'avait aussi caché cela. Qu'il m'avait laissé partir avec lui.

Enrique me poussa si fort contre la porte du sous-sol, que celle-ci céda. Je me retrouvai à terre, fixant le cercle de personne en pleine récitation de je-ne-sais-quoi, en une langue plus qu'inconnu. Mon dos me lançait à tel point que je sentis une larme couler. 

-Maître Hadès, s'agenouillèrent-ils tous en une ligne tandis que je me relevais.

-Ne perdez pas votre temps bande d'incapables, gronde-t-il en faisant trembler le sol. 

Hadès me repoussa en arrière avant d'apparaitre face à la personne qui était au centre de la ligne. Il l'attrapa par le cou en se tournant vers moi. C'est ainsi que je découvris une femme aux yeux totalement noirs. De la surface blanchâtre à son iris. Tout était noir. La terreur m'envahit. Je reculais pour me heurter à un mur.

-Flippant ?

Je sursottais à la voix de l'Angoisseur, beaucoup trop près de mon oreille. Je me relevais pour m'éloigner de lui mais il me retint en m'intimant de regarder Hadès.

-Tu n'as encore rien vu, susure-t-il à mon oreille.

-Vois-tu ma chère fille, débute Hadès. J'ai engagé ces sorciers de l'ombre pour te piéger. En effet ils étaient censés faire passer mon Pandemonium pour une maison accueillante et chaleureuse. Le seul problème est que tu ne devais en aucun cas ouvrir une fenêtre sinon comme tu as pu le constater, le charme est rompu. Ils devaient s'assurer constamment que tu ne sois jamais informé.

Je compris que le Pandemonium était le château où nous nous trouvions actuellement. L'Angoisseur m'en avait fait part le soir de notre rencontre. 

-Autant dire que je suis en colère, puisque mon plan initial qui consistait à gagner ta confiance vient de tomber dans le néant.

Il balança à un de ses serviteurs, la boîte de Pandore qu'il m'avait subtilisé avant de faire apparaître un masque rouge sang dans sa main libre. « Enfin de l'action » entendis-je l'Angoisseur. Hadès mit son masque qui me donna la chair de poule, car à l'emplacement de la bouche on pouvait voir les dents d'un squelette où debordaient un liquide noir.

-Olympia, s'il y a bien une chose que tu dois connaître sur moi, ton père, est que je n'aime pas être contrarié.
Sur cette parole, il arracha d'un coup sec la tête de la sorcière de l'ombre. Mon cri se perdit dans les rires des demons. Le corps sans vie retomba tandis qu'il me jeta la tête. Je n'émis aucun mouvement encore choqué de ce que je venais de voir. Il me semblait bien que je tremblais car lors de son jeté, du sang avait giclé sur mon visage. En touchant ce dernier, je me mis à respirer fort. Beaucoup trop fort.

Je m'étais déjà battu, j'avais tué des enchanteurs, affronté la mort. Mais je n'avais jamais assisté à une scène aussi violente.

Le choc que j'avais contracté suite à la nouvelle trahison dont j'avais été victime, n'avait pas encore laissé place à la colère. Cette dernière venait d'apparaitre dans mon cœur tandis qu'Hadès tuait tous les sorciers de l'ombre, qui ne se défendaient même pas. Sans réfléchir à ce que pourrait entrainer mon prochain acte, je m'extirpais aisément de l'emprise de l'Angoisseur pour m'élancer sur Hadès. J'attrape ses poignets et les joints pour les glacer.

-Gêle.

-Tu ne serais pas ma fille si tu n'essayais pas de te défendre, rit Enrique.

D'un geste simpliste, il écarta ses poignets ce qui a pour conséquence de briser la glace. 

-Olympia, dit-il en utilisant son pouvoir de gravité contre moi alors que je serre les dents en tentant de résister. Tu coopère avec moi de ton chef ou je serais contraint d'utiliser la force. Intelligente comme tu es, tu dois avoir compris que tu ne pourras jamais me battre.

Hadès avait raison sur un point je ne pourrais jamais le battre, du moins en face à face. Il dégageait une telle force sombre, qu'une armée entière ne serait pas capable de le battre. 

-Je ne coopérerais jamais avec les mauvais, grinçais-je.

-N'est-ce pas ce que tu as fait avec le Faucheur, me nargue le Prêcheur.

Je serrais les poings prête à me jeter sur lui, mais je ne pouvais toujours pas bouger. Mon regard fit un tour rapide de la pièce. Mais à part les corps sans vie des sorciers de l'ombre, il y avait quelques demons, lePrêcheur, l'Angoisseur, la Chasseuse et le Passeur, qui lui était isolé dans son coin. Bizarrement je ne repérai pas celui qui m'avait trahi, et j'étais plutôt soulagé car je ne me sentais pas de lui faire face maintenant.

-Laissez-moi avec mon adorable unique fille, ordonna Hadès.

Personne ne demanda son reste et nous nous retrouvâmes seuls. Bientôt je n'étais plus retenu par la gravité. Hardes savait que je ne me risquerais pas à l'attaquer maintenant.

-Puisque tu connais à présent mon identité, je vais t'éclairer un peu plus sur mes actions.

Je ne pouvais pas nier que de nombreuses questions se bousculaient dans ma tête.

-Sache que j'ai tout planifié depuis le début.

Je fronçai les sourcils en ne comprenant pas où il voulait en venir.

-Plus jeune, j'aspirai déjà à trouver la boîte de Pandore. Je voulais être celui qui contrôlerait les deux mondes par la terreur. J'ai donc commencé à faire mes recherches sur la prophétie en m'adressant à plusieurs oracles afin de savoir si elle est realisable. Comme tu t'en doutes rien n'est impossible, sourit-il en me désignant d'un signe de tête. J'ai alors entrepris de batifoler avec des êtres purs, en espérant qu'elles tombent enceintes. Rien n'a marché durant des années avant qu'un oracle ne me conseille de procréer avec Cassiopéa, fée de sang royal. Je lui ai sorti mon baratin habituel du démon amouraché d'une créature pure et elle est tombé dans le panneau en croyant me contrôler, alors que c'était moi qui la manipulais. 

Je me mordais la lèvre en réalisant que j'étais plutôt considéré comme un objet. Furieuse. Ce n'était pas assez pour me décrire. Je n'étais qu'une machine qu'on avait cherché à créer pour atteindre un but malveillant. Je me répétais peut-être. Mais qu'avais-je fait pour mériter tout cela?

J'étais à deux doigts de pleurer. Pourquoi ne pouvais-je pas avoir une vie normale? Pourquoi personne ne pouvait m'aimer? 

-Je ne t'ai pas menti sur l'épisode de notre nuit. Ce queCassiopéa ne sait point est que j'ai continué à la surveiller, histoire qu'elle ne porte pas atteinte à ma clé, sourit-il malicieusement. Tu te demandes surement pourquoi je ne t'ai ensuite pas arraché à elle lorsque tu es née.

En effet, cela m'aurait paru bien plus logique.

-Je n'avais pas le coeur à élever un enfant, répondit-il tout simplement. De toute manière, tu te serais retourné contre moi bien assez tôt à cause de ta partie pure. Tu n'aurais jamais adhéré à mes projets. J'ai donc réfléchi à un autre plan, te poussant à me donner la boîte de Pandore. Tout d'abord, je me devais de monter une petite équipe dont les agissements seraient parfaits avec ce que j'attendais. Comme tu l'as découvert récemment, toutes leurs actions n'ont eu pour but que de te pousser à trouver les indices. Cependant nous ne devions pas perdre de crédibilité, donc de temps à autre mes braves devaient se battre contre toi en faintant de vouloir te tuer et te voler des indices. Tu l'auras donc compris, le Faucheur n'a jamais cherché à te tuer intentionnellement.

Je ne savais pas si je devais être heureuse qu'Eden n'est jamais réellement cherché à me tuer, ou suspicieuse qu'il aurait peut-être aimé le faire.

-Ah... le Faucheur, dit Hadès d'une voix pensive. Plus connu sous le nom d'Eden Black ou celui qui t'a trahi. C'est un bon petit. Loyal, compétent et puissant. Un démon parfait pour être mon bras droit. Mais aujourd'hui à cause de toi, il ne peut plus remplir ce rôle.

-En quoi suis-je la cause?

-Il s'est laissé engloutir par ses sentiments pour toi. Le Faucheur a bâclé un bon nombre de missions visant à te faire peur, il pensait que je n'en saurais rien. Grave erreur puisque je sais tout. Et s'il avait su que j'étais Hadès lorsque je vous ai rejoint, il n'aurait pas hésité à me trahir pour toi.

Ma bouche s'entrouvrit légèrement face au ton dédaigneux qu'il utilisait. Je savais pas si je devais croire ses paroles ou si tout cela ne visait qu'une fois de plus à me manipuler. Néanmoins, s'il disait vrai, cela voudrait dire qu'Éden ne savait pas qu'Hadès était mon père. Un petit soulagement voulut prendre possession de mon coeur.

-Est-ce que tout le monde au sein de ce Pandemonium savait depuis longtemps que j'étais ta fille?

-Non, j'en ai fait part aux braves mise à part le Faucheur, il y a quelques jours. Je ne pouvais évidemment point laisser une telle information courir.

Je souffle.

-Cependant je suis prêt à parier que le Faucheur a compris à l'heure qu'il est qui je suis réellement, sourit-il.

-Il n'est pas ici, demandais-je bêtement.

Le rire diabolique d'Hadès, bien plus effrayant que celui de l'Angoisseur, retentit.

-Penses-tu réellement que je garderai à mes côtés une personne susceptible de me trahir?

Je fronçai les sourcils.

-Tu...

-Non, je ne l'ai pas encore tué. Après toutes les années qu'il a passé à mes côtés, il ne mérite pas d'être tué de cette manière. Ce serait bien trop doux. Il va servir d'exemple car il ne faut jamais ne serait-ce pensé à me trahir. Crois-moi bien des individus l'ont regretté. Je vais le faire attendre.

-Attendre quoi?

-Je vais attendre de ne plus avoir besoin de toi pour te tuer devant lui. Ensuite je le ferai encore plus souffrir, en lui apprenant qu'il a accepté refuge chez la personne qui l'a fait orphelin. Et pour terminé, je le tuerai en le torturant devant ton corps en décomposition.

-Tu es horrible...

Le mot était bien assez faible pour le décrire. Ce monstre avait tué les parents d'Éden. Mon père avait tué les parents de celui que j'aimais. Enrique était bien plus pire que Cassiopéa, à côté de lui, elle était un ange.
Une idée folle prit place dans mes pensées. 

Et si Éden avait été sincère avec moi, sentimentalement parlant?

-Devrais-je t'expliquer ce que tu devras faire pour être utile, me coupa Hadès de mes pensées.

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Salut à tous! Nouveau chapitre avec quelques explications :) 

Une question facile.

🌟Que devra faire Alyssa pour Hadès?

L.B.H 💛

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