Chapitre 6: Soirée loin d'être agréable
Une semaine que la nuit des révélations est passé, une semaine que personne ne m'a attaqué, une semaine qu'Éden me harcèle par télépathie afin que j'accepte de commencer la fameuse quête. Et une semaine que mes rêves ont reprit de plus belle.
Toujours les mêmes aux détails près. J'ouvre les yeux sous l'eau et j'entends toujours la même voix féminine qui me chante: To Koutí tis Pandóras. Avant de mourir noyé, je vois la même silhouette scintillante au loin.
Ce matin, je me suis réveillée en sursaut pour ne pas changer. Mais quelque chose d'étrange a retenu mon attention. J'étais littéralement trempée de la tête aux pieds. Mon pyjama était tellement mouillé que j'ai dû l'essorer avant de le mettre dans le panier à linge sale. Mes longs cheveux châtain blond doré étaient dans le même état, tout aplatit et ne ressemblaient strictement à rien. Mes draps profondément imbibés ont atteint mon matelas.
Je ne sais quoi penser de ce nouvel élément. Il est impossible que j'ai transpirée jusqu'à mouiller mon matelas. De plus, le froid commence à pointer le bout de son nez. Mais quelle autre explication pourrait-il y avoir?
Dans quelques heures, notre équipe de basket affronte celle du lycée voisin. C'est le premier match de la saison, on se doit de le gagner. Je sais... Je dis ça comme si c'était moi qui jouais alors que je vais simplement les encourager en secouant des pom-poms avec quelques acrobaties.
Comme d'habitude, les joueurs s'entraînent sur les terrains pendant que nous, cheerleaders, répétons la même chorégraphie près des gradins qui accueilleront des centaines de personnes plus tard.
Le coach des basketteurs est à cran et il le fait clairement sentir.
-Si vous ne remportez pas ce match, je vous assure que les entraînements passeront de la torture à l'enfer! S'écrit-il en sifflant.
De mon côté ce n'est pas mieux, Victoria nous casse les oreilles avec sa voix aiguë.
-Celle qui fera le moindre faux pas, sera virée de l'équipe. Ne me faîtes pas honte, où je vous le ferai ressentir jusqu'à la fin des temps. Tente-t-elle de nous faire peur.
Je lève les yeux au ciel, franchement le coach et elle formeraient le couple parfait. En parlant de couple, quand le coach siffle une pause, la première depuis le début de l'entraînement, Victoria en fait de même avant de courir rejoindre son Marc.
Je jette mes pom-poms par terre et m'installe sur un gradin en buvant une gorgé d'eau quand une voix surgit dans ma tête.
-Prête à te lancer à la grande aventure? Me demande Éden.
Je soupire, et fais le tour du gymnase du regard pour m'apercevoir qu'il est sur le gradin en face ,seul, un sourire craquant scotché aux lèvres.
-Tu peux la faire seul, je n'y participerais jamais. Lachais-je avant de boire une autre gorgée.
-Tu n'as pas le choix.
-Si j'en ai un et c'est non.
-Des ennemis vont bientôt apparaître, si tu tiens à ta vie et à celle de tes proches, nous ferions mieux de nous lancer dans cette quête.
-Pourquoi oseraient-ils s'en prendre à Maria et Érica? Elles n'ont rien avoir là-dedans. Dis-je en le fixant dans les yeux.
-Pour mieux t'atteindre.
-Arrête, d'essayer de me convaincre.
-Je te prends par les sentiments donc je te persuade. Rectifie-t-il.
-Alyssa! On reprend! Toute suite! Me hurle sans délicatesse Victoria.
Je me demande comment je fais pour ne pas péter un cable.
-C'est reparti, me dis-je intérieurement en me levant sous le rire résonnant d'Eden dans ma tête.
Le match devrait commencer dans quelques instants. Les joueurs de chaque équipe réalisent des paniers pour s'échauffer. Juste avant les deux équipes de cheerleaders avaient montrées leurs enchaînements. Mon équipe était passée deuxième sur la musique des Black Eyed Peas, I gotta feeling. Cette chanson me met toute suite dans la bonne humeur et annonce une soirée mémorable.
Les joueurs adverses se saluent entre eux et mes yeux s'attardent sur Eden qui fait face à un adversaire plutôt bizarre. Bizarre, ce mot définit bien ma vie ces derniers temps... Ils portent tous les deux le numéro 13. Eden le toise tandis que son adversaire émet un sourire de psychopathe, c'est limite s'il tire la langue.
Le coup d'envoi est lancé, c'est notre équipe qui écope de l'engagement. Les deux premières périodes passent relativement vite, nous avons l'avantage (38-29). Durant la mi-temps le coach donne des instructions aux joueurs. Le match reprend sous nos encouragements dans une tout autre tournure.
En effet Éden et le psychopathe Harley -son nom est écrit au dos de son maillot- se livrent un duel sans merci. Ils ont une lueur anormale dans le regard que moi seule semble remarquer.
Ils courent dans tous les sens et sautent tel des kangourous très haut. Leurs dribles sont beaucoup plus rapides que la moyenne, mais encore une fois personne ne semble s'en rendre compte même pas le commentateur.
-Les deux numéros 13 tels des tigres affamés se tournent autour. Black récupère la balle et fonce vers le camp adverse, mais Harley apparaît soudainement devant lui et lui reprend la balle avant de courir dans le but de marquer. Harley tente un trois points mais Black s'interpose et reprend en sa possession la balle, il tire à partir du milieu de terrain. Et...eeeeetttt il rentre! mesdames et monsieurs c'est incroyable!
J'en suis bouche bée. Comment peut-t-il réussir cet exploit en plein match? Alors que je me posais la question, une jeune femme banale aux cheveux noir corbeau avec une poussette vint à ma rencontre.
-Mademoiselle. Pouriez-vous m'indiquez les toilettes, s'il vous plaît?
-Oui, il y en a à l'entrée du lycée. Celles du gymnase ne sont pas fonctionnelles.
-Je sais que vous êtes en plein match. Mais pourriez-vous me les montrer, je n'ai vraiment pas le sens de l'orientation. Mon petit garçon a besoin d'être changé. Dit-elle en désignant le petit bébé dans sa poussette.
C'est bien la première fois que je vois un bébé qui n'est pas mignon. Non qu'il soit moche avec ses gros yeux verts mais il dégage quelque chose de froid, il ne bouge pas d'un pouce. Il ne me donne pas du tout envie de le porter.
Elle pourrait demander à n'importe qui mais ça tombe sur moi.
Je soupire intérieurement en regardant Vic me lancer un regard qui veut dire " dépêche-toi ou tu risques de passer un sal quart d'heure la prochaine fois que je te verrais". Oui, oui cours toujours, pensais-je. Les cheerleaders de l'équipe gagnante bouclent la fin de soirée avec ses enchaînements. Je souris à la femme et nous quittons le gymnase.
Une fois dehors, je frissonne en caressant mes bras à cause du temps frisquet qui n'est pourtant pas si glacial. En même temps avec mon uniforme, c'est un peu normal que mon corps ressente le froid. Nous marchons en silence jusqu'à l'entrée du lycée. J'observe la poussette. Pour un bébé qui est réveillé et qui a besoin d'être changé, il est plutôt calme. Je dirais qu'il n'a pas dépassé les 6 mois. Il me regarde droit dans les yeux sans expression. Je le lâche du regard et m'arrête puisque nous sommes devant le bâtiment, la brune en fait de même. Et là je me dis que je suis carrément dans la muise.
La poussette disparaît en un claquement de doigts de la femme, et celle-ci se transforme. Ses vêtements simples deviennent une cape sombre à capuche qui se confond avec ses cheveux, laissant apparaître son haut de la même teinte ainsi qu'un pantalon en cuir caché en partie par des cuissardes. Elle a également des longs gants noirs.
-C'était beaucoup plus facile que je ne le pensais de t'attirer à moi.
-Tu es une démone? Demandais-je même si j'en étais sûr.
-Octriana, envoyée par Hadès afin de mettre fin à ta misérable existence.
-Hades... Le dégénéré qui veut régner sur les deux mondes? Dis-je d'une vois innocente.
Elle plisse les sourcils et je vois bien que ma remarque ne lui a pas plu. C'est bien Alyssa! Accélère l'heure de ta mort.
-Tu as insulté mon maître, tu me donnes une autre raison de te tuer.
Uniquement mon téléphone dans ma main droite, je me demande qui je pourrais appeler pour me sortir de ce problème. Eden? Je n'ai pas son numéro et il me dirait sûrement qu'il avait raison. Erica? Le temps qu'elle arrive je serais surement morte, en quoi pourrait-elle m'aider? Ce serait la même chose pour Maria. Une seule solution me passe par l'esprit.
Je prends mes jambes à mon coup pour rejoindre le gymnase sous le rire de cette diablesse. Arrivée devant la porte celle-ci se ferme, je tente de l'ouvrir de toutes mes forces mais impossible. Dans un élan de frustration je la cogne avec un coup de pied, accompagné d'un juron.
-Tes efforts sont inutiles.
-Et me tuer l'est tout autant, répliquais-je.
-Oh que non.
Pourquoi il n'y a jamais personne dans les parages dans ces moments-là? C'est dingue! Alyssa, respire. Tu as dit que tu te protegerais. Je me tourne vers elle et la défie du regard, pour ne pas laisser apparaître l'angoisse qui me submerge. Je recommence à courir le plus loin possible du lycée, je ne croise personne dans les rues. Mon agresseuse se moque ouvertement de moi.
-Ne cherche pas, tu ne croiseras personne.
Pendant que je cours à toute vitesse -malgré mon manque d'endurance, je ne ressens aucune fatigue, c'est la première fois- la diablesse, vole à petite hauteur derrière moi laissant une certaine distance. Elle aime me voir la fuir, je suis sûr qu'elle pourrait me rattraper en un rien de temps.
Madame semble néanmoins se lasser puisqu'elle commence à m'envoyer une boule de feu basique que j'esquive de justesse, en tournant dans une ruelle éclairée. Une autre frôle presque mon pied provoquant la chute de mon smartphone. Je continue à courir beaucoup plus lentement, en fait je marche. Un dilemme se livre en moi..
Mon smartphone est tout récent, cela ne fait qu'un mois que je l'ai. J'attache une grande valeur sentimentale aux objets que j'ai acquérit après de longues et dures économies. Devrais-je rebrousser chemin pour le reprendre quitte à y perde la vie? Ou continuer à courir jusqu'à ce qu'elle decide de me rattraper? Dans les deux cas, je risque de mourir, donc...
Je choisis de mourir plus rapidement et avance dans la direction de celle qui est prête à mettre fin à mes jours. Je récupère mon téléphone et suis plus qu'heureuse de constater que la vitre de protection a tenu le choc. La diablesse s'est arrêtée à quelques mètres de moi et me regarde ahurit.
-Tu t'es arrêtée pour récupérer ton portable, sérieusement? Dit-elle en se tapant le front et en levant les yeux au ciel.
-Oui, les iphones ne coûtent pas 1$.
-Tu sais que cette erreur peut te coûter cher. Dit-elle en lançant une boule de feu qui atteint mon tibiat.
Je tombe sur les fesses sous l'effet du choc. La douleur de ma jambe ne dure pas bien longtemps, puisque la brulure disparaît aussitôt.
-Tu régénères vraiment très vite, voyons voir ce qu'il en sera de ton si jolie visage.
Elle lance une boule de feu en direction de mon visage et je croise instinctivement mes avant-bras au niveau de celui-ci en fermant les yeux. Quand j'ouvre mes paupières, je me rends compte que je viens de créer une sorte de bouclier jaunâtre transparent autour de moi. Je me relève et ce bouclier ne me quitte pas.
-Le miraculé sait se servir de ses pouvoirs... Dit-elle en s'esclaffant.
Je me contente de la fixer alors qu'elle lance des rafales inutiles contre ma protection. Je l'avoue, je me sens forte et je souris même. J'ajoute un petit doigt d'honneur au tout.
-Tu vas le regretter, sale gamine. S'énerve-t-elle, ce qui me fait rire au éclats.
Mais mon arrogance me rattrape puisque mon bouclier s'estompe brusquement alors qu'elle continue ses rafales de boules de feu. J'arrête de rire et m'affaire à les esquiver en sautant, me baissant ou encore en me décalant mais quelques-unes m'atteignent.
Jusqu'à ce qu'un tigre blanc aux ailes d'anges arrive du ciel et se place devant moi à terre.
-Waouh. Laissais-je échapper de mes lèvres.
Mon agresseuse arrête immédiatement ses attaques.
-Je te laisse. Me lance-t-elle. De toute façon c'est au Faucheur de se charger de toi.
Sur ceux, elle disparaît laissant le même nuage sombre qu'Eden derrière elle. Une minute! Elle a dit le Faucheur. C'est qui lui encore?
Le tigre s'approche de moi et je recule.
-Tu ne te rappelle pas de moi? Dit ce fameux tigre.
Un tigre qui a le don de la parole, quoi de plus normal! Je m'étais dit que plus rien ne m'étonnerait mais cette créature aux ailes d'anges fait valser ma résolution.
-Tu... tu parles? Bégayais-je.
-Ah oui, sous cette forme, tu ne dois pas me reconnaître.
Il se métamorphose en un petit chaton particulier, il possède trois queues. Il est beige mais marrons au niveau des oreilles, du nez, des pattes et au bout de ses queues. De plus sur les zones marron il y a des motifs bleus scintillants. D'ailleurs ses yeux sont de la même couleur.
-Cookie, dis-je tout bas après un long temps de réaction.
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