-Tu aurais dû prendre le temps d'y réfléchir, me cermoneCookie.

Actuellement dans le séjour avec tous les autres. Je viens de terminer de raconter mon escale au Royaume des fées. Assise sur les genoux d'Eden, ce dernier n'a pour l'instant pas réagi. Aaron lui, sourit en écoutant les détails dont Carpediem lui fait part.

-Je n'ai pas l'intention de m'exiler là-bas pour prendre les rênes, le rassurais-je. De plus, je voulais lui faire plaisir, c'est ma gentille grand-mère après tout.

Il est un indéniable que la Reine Calixia est quelqu'un avec un grand coeur -rien à voir avec Cassiopéa. Elle est aimable, douce, à l'écoute, forte d'après les servantes et je le pense aussi. Elle dégage une énergie qui donne envie d'être près d'elle comme si on s'allongeait, en fermant les yeux, sur un hamac et qu'une légère brise tiède nous balançait lentement.

En outre, le Royaume des Fées m'a paru très accueillant bien que le regard de certaines personnes me laissait sceptique. Je n'aurais pas que des amis là-bas. De toute façon, je ne pense pas qu'un jour je pourrais m'y installer totalement mais qui sait... 

Mes pupilles s'accrochent à celles d'Eden mais ce dernier n'a toujours aucune réaction et c'est à peine s'il bouge. On dirait la statue d'un dieu grec sauf que mon Eden ne tape pas la pose.

-Qu'est-ce que tu en penses, lui demandais-je après un temps.

Son regard semble vide, j'ai l'impression qu'il ne me regarde même plus. Ses doigts se promènent distraitement le long de ma cuisse recouverte d'un jogging bordeaux. Après l'interruption fantastique de Carpediem, il ne m'a plus décroché un mot et m'a laissé seule pour que je puisse me changer. Son corps est là mais son esprit est à l'autre bout du monde et peut-être même dans le monde surnaturel et au-delà...

-Eden, l'appelais-je en secouant ma main droite devant son visage.

Il cligne des yeux plusieurs fois avant de daigner me répondre. 

-T'as dit quoi?

Visiblement, il était vraiment perdu dans ses pensées. J'aimerais tant qu'il les partage avec moi... Qu'il me dise ce qui le tracasse. Je ne rigolerais pas s'il a simplement envie de lâcher un pet... Bref. Je voudrais qu'il s'ouvre comme il l'a fait plus tôt. Mais je crois que je peux toujours rêver.

-Que penses-tu de mon couronnement partiel?

-Ok.

Je fronce les sourcils en le dévisageant. Qu'est-ce qu'il a?

-Tu es si fatigué que ça?

-Peut-être bien, dit-il en en passant une main sur son visage.

Je dois bien avouer que même s'il est plus de neuf heures du matin, le sommeil me rattrape puisque je n'ai pas eu le temps de dormir. 

-Allons nous coucher, suggère Cookie. Nous reprendrons cette discussion plus tard.

-Très bien.

Je me lève et entraîne Eden avec moi dans les escaliers tandis que Carpe et Aaron allument la télé. Une fois arrivé à ma chambre, j'arrange les rideaux accrocher à ma fenêtre. Nous nous retrouvons dans une pièce à lumière tamisée puisque j'ai mis en route ma veilleuse. Eden retire mécaniquement ses habits pour ne rester qu'en caleçon. Je détourne difficilement le regard de son pack d'abdominaux et me glisse sous mon epaisse couverture. Bien que le chauffage soit allumé, je ne peux dormir sans ma couverture qu'on soit en été ou en hiver. D'ailleurs, le temps passe tellement vite que demain c'est Noël. Quand Eden s'y glisse aussi, je monte sur lui et repose ma tête sur son torse.

-Qu'est-ce qu'il y a?

Les battements de son coeur sont réguliers et à chaque inspiration qu'il prend, son torse soulève légèrement ma tête. Il pose une main protectrice sur ma hanche avant d'expirer bruyamment.

-Rien.

Je soupire à mon tour et me détache de lui pour dormir de mon côté. Je ne sais pas comment réagir quand il se renferme sur lui-même et je ne vois dans ce cas pas d'autre solution que de lui laisser de l'espace au sens propre comme au figuré. Si je disais que ça ne me fait pas du mal, je mentirais. J'ai l'impression qu'il tient mon coeur entre ses mains et qu'il le broie. Une larme m'échappe et la promesse que je m'étais faite avec Érica s'envole. Nous nous étions promis que nous ne pleurions jamais pour un homme. Je renifle discrètement en fermant les yeux quand un bras s'enroule autour de ma hanche et plaque mon dos contre un torse dur.

-Alyssa...

-C'est bon, dis-je en essayant d'enlever son bras autour de ma taille.

-Écoute-moi s'il te plaît.

Je me tourne, de sorte à ce que nous nous fassions face. Il me caresse la joue en me souriant.

-Pour l'instant, je ne peux rien te dire mais je te promets que bientôt tu seras tout.

Sur ce, il me donne un baiser chaste et je me blottis un peu plus contre lui. 

-J'avais juste une poussière dans l'oeil, me justifiais-je pour mon moment de faiblesse.

Il rit doucement et c'est sur ce son que je m'endors...

***

-To Koutí tis Pandóras... To Koutí tis Pandóras...

Encore une fois, je suis sous le Lac de Naylajini et je serais dire si c'est un rêve ou la réalité. Je marche sur le sable fin en direction de la voix de la nymphe qui peuple seule cette étendue d'eau.

-Cordelia, criais-je.

-Approche....

Contrairement aux précédentes fois, je ne fais pas du surplace et m'avance en apercevant sa silhouette scintillante se rapprocher.

-Tu as fais des progrès chère Olympia.

Je trotine en observant les alentours. Vide. Aucune espèces marines ne se trouves dans ce lac même pas quelques algues ou coquillages.

-La fin est proche comme elle est lointaine... dit-elle une fois que je suis à son niveau.

-Je ne comprends pas.

-La survie du monde dépendra de tes décisions.

Je fronce les sourcils en ne voyant toujours pas où elle voulait en venir. 

-L'indice qui devait me conduire au dernier n'est plus en ma possession... J'ai bien peur qu'à l'heure qu'il est, les hommes d'Hadès soient en train de trouver...

-Nous n'avons plus beaucoup de temps, dit-elle alors que sa silhouette se fait plus transparente. Mais saches que tu disposes d'une autre ressource pour...

Elle disparaît et la fin de sa phrase me vient comme une évidence. Je regarde l'anneau à mon doigt avant de m'écrouler sur le sol en inhalant l'eau. Mes paupières se closent...

Je me redresse en sursaut dans mon lit, en prenant de grande inspiration en enserrant mon cou. Eden interpelé, se redresse aussi en me tenant par les épaules tout en me disant d'inspirer et d'expirer. Je retire de mon cou ma main qui possède la chevalière que j'ai récupérée au Laos. Le rubis de cette dernière brille et mon corps se met à convulser tandis que mes yeux se révulsent.

Un flash survient.

Je revois rapidement les trois endroits où j'ai découvert les indices avant de voir apparaître un nouvel endroit. Toutes sortes de bâtiments anciens couleurs ocres apparaissent, jusqu'à ce que ce flash ne se concentre que sur un seul. Un temple détruit qui ne possède que quinze colonnes.

La prochaine destination est la Grèce.

J'ouvre les yeux et une douleur atroce se repend sur mon poignet. Un tatouage s'inscrit. Un cercle. Pas de trait tirés. C'est un simple cercle avec un diamètre de trois centimètres au minimum. Mes quatre tatouages prennent la moitié de mon avant-bras. J'expire et me rend compte qu'Eden me tient la tête et que derrière lui se trouve Carpediem, Aaron et Cookie. 

-Pourquoi je suis mouillé, demandais-je d'une voix enrouée en touchant mes cheveux.

De l'eau dégoulinait même de mon menton et étrangement je sais que ça n'a rien à voir avec mon rêve bleu. Je fixe Eden dans l'attente d'une réponse.

-Pour te réveiller Carpe à penser à te lancer un seau d'eau, répond Aaron.

Merci Carpe.

Peut-être que si elle n'avait pas eu cette idée aussi fantastique que son irruption il y a quelques heures, j'aurais pu en savoir plus sur notre destination.

-Sortez, leur ordonne froidement Eden.

-Pour qui...

Les mots d'Aaron meurent car Carpediem lui met sa main sur la bouche et le force à sortir de la chambre après m'avoir envoyé un clin d'oeil, qui je me demande est pour quoi. Cookie est sur leurs pas. 

Je suis subjugué quand la porte se referme. Eden me serre fortement dans ses bras en plongeant sa tête dans mon cou. Ma tête doit être vraiment drôle à voir parce que je suis à la limite de lâcher un petit "Wtf". J'ai de quoi être surprise, Eden ne m'a jamais donné autant de tendresse...

Son étreinte se fait plus dure et l'oxygène manque à mon corps. 

-Eden... Tu... m'étouffes.

Il me relâche aussitôt et quand je croise ses iris azur je manque de défaillir tellement j'y descelle  d'inquiétude. 

-Je savais pas quoi faire... murmure-t-il.

Est-ce que j'ai déjà dit qu'Eden était très très mignon? En tout cas il l'est plus que n'importe qui à cet instant. C'est pourquoi je le prends à mon tour dans mes bras en humant son odeur corporelle très agréable. Une de mes mains passe dans ses cheveux quand je l'observe.

-Je vais très bien et mieux que nécessaire, dis-je avec entrain.

Et c'était vrai! Avec ce que je venais de découvrir et la réaction d'Eden suite à mes "convulsions", je n'avais plus envie de dormir alors que le soleil était encore présent signe que je n'avais pas dormi bien longtemps. Je le remarquais grâce aux petites lumières qui passaient à travers les stores se mêlant presque aux lumières de la veilleuse.

-Putain, ne me fait plus flipper comme ça!

Il me pousse et mon dos se retrouve rapidement contre le matelas tandis que je souris malicieusement. Eden se penche pour m'embrasser mais je l'arrête.

-Il y a plus urgent.

***

-Alors rien n'est perdu, s'enthousiasme Carpediem. La chance nous sourit!

J'avais fini par faire des recherches pour trouver l'endroit que j'avais vu lors de mon flash et il s'est révélé être l'Olympiéion, un temple grec dédié à Zeus. Et en le découvrant, je me suis maudite de ne pas avoir pensé ne serait-ce un instant durant la quête, qu'en Grèce il pourrait s'y cacher quelque chose... Enfin bref, Carpediem est à la limite de faire la danse de la joie. On voit à quel point elle avait confiance en moi...

-Vous pensez que la boîte de Pandore se trouve en ces lieux ou qu'un autre indice est dissimulé là-bas, demande Aaron

-Elle doit être là-bas, sourit Carpe.

Pour être honnête, je ne pense pas que nous trouverons la boîte de Pandore là-bas. D'une part, au Laos un flash m'avait fait prendre conscience que la quête se déroulerait en quatre étapes donc quatre indices à trouver si on ne compte pas celui qui était protégé par le comte de Miranador. Il en manque donc un. Cependant il peut très bien y avoir un sixième indice qui ne compte pas vraiment comme une étape, comme l'indice que nous avons volé chez le Comte. D'autre part, ça me semblerait un peu trop facile mais peut-être qu'après tout une épreuve insurmontable m'attend.

-Je ne pense pas, dis-je en attachant mes cheveux. Quand partons-nous?

Non pas que je suis pressé mais je n'ai pas envie de rester ici pour passer mon premier Noël sans Maria. Maria... Qu'est-ce qu'elle me manque. Je donnerais tout pour ne serait-ce la revoir et lui dire les choses que je regrette de ne pas avoir dit plus tôt.

-Tu poses vraiment la question?

Je dévisage Aaron qui engloutit un nem. Je sais que ma question est inappropriée puisque le temps coule à grande vitesse. 

-On pourrait tout simplement y aller demain à l'aube, suggère Cookie. Et fêter le réveillon de Noël. Qui sait, c'est peut-être le dernier et on pourrait...

Je ne prends même pas la peine d'écouter la liste des choses qu'il aimerait que nous fassions tous ensemble et me focalise sur notre potentiel dernier voyage...

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Salut à tous! J'espère que vous avez aimé ce chapitre :)

🌟Qu'est-ce qui tracasse Eden?

🌟Que se passera-t-il en Grèce?

À la semaine prochaine pour en savoir plus!

Sorry pour ne pas avoir publié plus tôt :(