Chapitre 50: En quête de solutions
-La saigner, repondit-elle avec une nonchalance inouïe.
Je tousse brusquement sous l'impact de ses mots. Un morceau de pizza reste bloquée dans ma gorge. J'ai bel et bien entendu, Carpediem veut qu'on me saigne? Elle propose qu'on fasse couler mon sang! Elle est complètement folle. En une phrase qui ne porte que deux mots, elle a reussi à me troubler... L'Angoisseur l'apprécierait fortement.
-À boire, dis-je faiblement.
Je vide le verre que m'a donné Melody pendant que Eden me tapote gentiment le dos.
-Ma douce, commence Aaron, je ne pense pas que ce soit une excellente idée.
-Au contraire, intervient Eden. Ce n'est pas si mauvais que ça.
Je me tourne pour regarder mon copain avec des yeux ronds. La dernière chose à laquelle je m'attendais c'est qu'il supporte l'idée de Carpe.
J'espère profondément qu'il n'est tout de même pas sérieux.
-Ne me regarde pas comme ça, trésor. C'est pour ton bien et je ne vois pas de meilleures solutions.
-Alors ta solution, c'est de me faire souffrir, m'énervais-je en me levant de ses genoux. Tu trouves ça bien?
Il est vrai que c'est Capediem qui a lancé l'idée et que je m'en prends à Eden. Bong sang, c'est tout de même légitime! Comment peut-il penser ne serait-ce qu'une seconde à exécuter ce plan de merde? Si nos places avaient été inversées, je n'y aurais même pas songé. Penser à le blesser intentionnellement ne m'aurait pas plu du tout, même si ce serait pour le sortir d'une souffrance que je ne souhaite même pas à mon pire ennemi. Ce qui me répugne surtout, c'est qu'il ne cherche pas plus loin.
Ça fait moins de trente minutes que nous sommes officiellement ensemble et on dirait que l'on va vivre notre première dispute de couple.
-Mieux vaut souffrir quelques heures, que quelques jours voir quelques semaines, lance-t-il froidement.
-Tu n'essayes même pas de réfléchir à une autre issu!
-Je ne peux visiblement pas réfléchir en même temps que tu m'as me cries dessus!
Eden 1. Alyssa 0
-Ne le prends pas comme ça Aly', dit Carpe. C'est une idée comme une autre, si tu ne le veux pas, on ne te forcera pas.
-Heureusement, dis-je sarcastiquement.
Je prends en main mon carton de pizza et m'empresse de monter les escaliers dans l'optique de rejoindre ma chambre.
-Reste, dit Aaron. On va faire un brain-storming, on trouvera forcément quelque chose.
-Laisse là, elle ne fait que fuir quand ça ne l'arrange pas de toute façon, rit jaune Eden.
Vexée, je claque la porte de ma chambre derrière moi. Eden ne se rend jamais compte que ses mots peuvent blesser. Il m'a en d'autres termes traités de lâche alors que je ne fais qu'exprimer mon point de vue. Le pont de vue de la souffrante! Je m'assois sur mon lit en dévorant ma pizza rageusement et prends conscience que je n'ai pas pris à boire avec moi. Bizarrement Melody ne m'a pas suivi, elle devait être obnubilée par la nourriture. Je redescends donc et les trouve tous dans la même position que quand je les ai quitté.
-On pourrait demander de l'aide à Maxwelliotini, propose Carpediem.
Le fameux ténébreux qui aurait aidé Eden à me retrouver? D'après Aaron c'est un vrai charlatan.
-Tu te rappelles ce qui s'est passé la dernière fois, lui rappelle froidement Aaron.
C'est à cet instant que je choisis de faire mon entrée dans le séjour.
-On ne boude plus, lance Eden quand il me voit.
Il essaye de m'attraper le bras mais je l'évite tout simplement, en ne manquant pas de lui envoyer un regard aussi noir que l'âme de Cassiopéa.
-Je ne boude pas et je suis seulement venue chercher à boire.
Sur ce j'attrape une canette ainsi qu'une barquette de frittes et remonte les escaliers. J'entends des pas derrière moi et je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que le demi-démon me suit. Je soupire exagérément en fermant la porte fortement mais il arrive à se glisser dans ma chambre avant.
-Va-t-en.
-Non, répondit-il en s'allongeant sur mon lit.
Tranquille... Je pousse du pied un morceau de ma défunte table de chevet et m'assieds à même le sol en lui tournant deliberement le dos.
-Tu devrais savoir que ça m'énerve autant que ça m'excite quand tu m'ignores.
Mes joues deviennent soudainement très brulantes. Heureusement que je lui tourne le dos.
-Elle est géniale ta vie, répondis-je d'une voix monotone.
-C'est sûr que depuis que je t'ai...
-Fais attention Eden, tu commence à devenir un blaireau romantique, dis-je en souriant sachant qu'il ne voyait pas mon visage.
-Tu as raison, rit-il. J'ai besoin de mon antidote tout de suite ou je risque de mourir d'une overdose de romantisme spécial blaireau.
Je tourne la tête vers lui pour lui montrer mon lèvement des yeux au ciel mais il n'est plus là.
-Par ici.
-Qu'est-ce...
Le choc des lèvres d'Eden sur les miennes m'interrompt. J'en oublie presque qu'on se cherchait des noises il y a de cela quelques instants. C'est fou comme Eden peut retourner la situation à son avantage, il en devient irrésistible. Sauf que je sais me montrer très rancunière quand il en est nécessaire.
-Non, dis-je en le repoussant.
-Non? répète-t-il en plongeant sa tête sur mon coup pour y déposer des baisers ardents.
J'essaie de réguler ma respiration pour lui montrer que je ne suis pas receptive, du moins que je ne veux pas l'être.
-Non.
-Tu es vraiment chiante, dit-il en me faisant une pichenette.
-Aïe, m'écriais-je faussement en me levant à mon tour.
Il saute sur moi, ce qui a pour conséquence de me faire lâcher un couinement dans un premier temps. Et de nous faire tomber à la renverse sur le lit dans un second temps. Étant au-dessus de moi il se met en quête de me chatouiller, et fragile à ces magouilles je ris comme une folle en me tortionnant dans tous les sens.
-Arrête, je vais faire pipi, l'implorais-je hilare.
-Alors pardonne-moi.
-Il faudrait déjà que... que tu me demandes pardon.
-Ah oui, j'avais oublié, dit en s'arrêtant.
Je roule des yeux à l'extrême avant de pousser son visage pour qu'il sorte les mots que j'attends. C'est fou comme il faut le pousser...
-Je m'excuse.
-On ne s'excuse pas soi-même, le repris-je en souriant.
-C'est à prendre ou à laisser.
-Dans ce cas, je laisse.
Il fait mine de recommencer à me chatouiller et je cède.
-Je prends, dis-je en l'embrassant sur la joue.
Puis soudain, venue de nulle part, une idée emerge dans mon crâne.
-J'ai une idée pour soigner mon mal.
***
C'est ainsi que nous traversont
le champ de hautes herbes vertes pour arriver à la grotte de la vérité. Mon idée consistait tout juste à demander à l'Oracle de Saphir le moyen de faire cesser mes futurs crises. L'Oracle de Saphir m'avait accordé un voeu supplémentaire, lorsque j'avais dénoncé sa manière de tricher. Eden a toute suite acceptée mon idée, de même pour les autres. Cependant nous avons décidé d'aller à la grotte de la vérité seulement en tête à tête. Il est inutile de se ramener avec une armée.
-On y est presque, demandais-je fatigué par la chaleur du soleil qui surplombe le gigantesque champ.
-Ça me rappelle des souvenirs, sourit Eden en marchant un peu plus vite.
-Moi aussi.
J'ai l'impression que c'était hier que nous venions ici, alors que c'était il y a quelques semaines. Le temps passe sacrément vite.
Nous nous arrêtons devant un cratère et je me souviens quand j'avais sauté sur le dos d'Éden en m'écriant: "le sol est de la lave". J'avoue que j'avais été un peu bête sur le coup...
La terre tremble et se fissure, faisant du cratère une ouverture.
-Je suppose que je ne t'aide pas à monter sur mon dos, sourit-il en coin.
-Tu supposes bien, dis-je en m'exécutant.
Mes bras bien accrochés à son cou et mes jambes enroulées autour de sa taille. Eden raffermi sa prise sur mes cuisses et saute dans le trou. Cette fois je ne crie pas de peur mais souris comme une enfant devant son dessin animé préféré.
Nous atterisons dans cette fameuse eau qui ne mouille pas. Je m'éloigne d'Eden pour observer tous ces saphirs qui longent les murs de la grotte. Ce bleu est vraiment magnifique.
-Oracle de Saphir!
Le cri d'Eden resonne et les stalactites en saphirs qui brillaient de mille feux, se regroupent pour ne former qu'un visage en dessous duquel trône un miroir toujours aussi bleu.
-C'est moi, surgit une voix grave qui fait éco provenant du visage de saphir. Oh mais qui revoilà. Comment allez-vous?
-Bien, répondis-je.
Je ne lui retourne pas la question au risque qu'il m'arnaque encore une fois. D'ailleurs avec Eden nous avons réfléchi à la structure de ma question durant tout le trajet. Je n'ai pas le droit à l'erreur.
-Vous avez changé depuis la dernière fois,dit-il.
-Ce doit être les yeux, repondis-je.
Je sais très bien qu'il sait que je connais à présent ma nature.
-C'est cela... Que puis-je faire pour vous, demande-t-il en voyant que je ne comptais pas continuer de blablater.
-Une réponse à une question, lance Eden en s'asseyant dans l'eau.
-J'ai bien peur que votre droit de questions a été utilisé pour vous deux, dit l'Oracle.
Je fronce les sourcils et m'énerve aussitôt.
-Oracle de Saphir vous m'avez donné une question supplémentaire après n'avoir répondu en réalité qu'à une seule de mes questions! Dois-je arracher tous les saphirs de cette grotte pour que vous daignez tenir votre parole?!
-Chère Olympia, je plaisantais juste, rigole-t-il et je me détends aussitôt. Posez-moi votre question.
-J'aime mieux cela, souris-je. Alors... Donnez-moi quelques secondes.
Je souffle et me remémore la question.
-Du sang de deamais coule dans mes veines suite à des mésaventures tumultueuses et je risque de faire des crises qui me réduisent le crâne en miettes, ces prochaines semaines. Alors quels sont les moyens pour que ces crises cessent?
C'est fait, je vois du coin de l'oeil Eden me gratifier un petit sourire puis je me reconcentre sur l'Oracle.
-Il y a plusieurs solutions. Soit vous videz de votre sang...
Je frissonne à cette idée de Carpediem.
-Soit demander à un ténébreux aussi minutieux que le fameux Maxwelliotini de vous préparer une potion, mais il faudra en payer le prix. Soit attendre que les crises cessent évidemment. Soit vous faire mordre par un loup-garou de pure race son venin en viendra à bout, cependant une autre douleur grandira mais celle-ci ne durera tout au plus une heure terrestre. Soit être recouvert de poussière de fée. Et il me semble que j'ai tout dit.
J'ai tout noté en même temps qu'il parlait, dans le bloc note de mon téléphone. Il ne manque plus qu'à trier ces infos et y réfléchir calmement.
-Merci bien cher Oracle, souris-je avec sincérité.
-Mais de rien. Maintenant j'ai à vous parler, dit-il très sérieux.
Je tourne la tête vers Eden et constate qu'il n'est plus là.
-Je l'ai simplement fait remonter à la surface, m'éclaire l'Oracle de Saphir.
-Pourquoi?
-Parce que j'ai à vous parler. Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit la dernière fois.
-Vaguement...
-Je vous avais dit que vous deviez revenir me voir une fois que votre destinée serait en vos mains. Que si vous reveniez plus tôt, c'est que vous êtes l'insaisissable.
Ah oui... Insaisissable... C'est de là que tout est parti. Quand Melody m'avait demandé qui j'étais ce mot était revenu.
-Et alors, demandais-je confuse.
-Je me suis trompé et cela n'arrive jamais.
On dirait bien que sa fierté en a pris un sacré coup...
-Suis-je l'Insaisissable ou non?
-En effet vous êtes l'Insaisissable et votre destinée est à présent entre vos mains.
-Je ne comprends rien.
-Oh vous le comprendrez bientôt, ma chère. Tachez seulement de ne vous fiez qu'à vous-même et de tracer votre destin proprement.
Je cligne des yeux et me revoici à la surface. Les mots que m'a dit l'Oracle ne cessent de tourner en boucles dans ma tête.
-Putain, t'es enfin là, dit Eden en se postant devant moi.
Je fixe son t-shirt sans vraiment le regarder. Il decide alors de lever mon visage vers le sien.
-Qu'est-ce qu'il t'a dit?
-Rien d'important, mentis-je.
~~~
Salut à tous. J'espère que vous avez aimé ce chapitre que j'ai publié un peu plus tôt que prévu :)
🌟Qu'avez-vous pensé du petit tour dans la grotte de la vérité? Et des dires de l'Oracle?
À peut-être dimanche pour la suite! :)
Et mercii, parce que Insaisissable a été classé 9e hier dans la catégorie fantaisie et aujourd'hui 10e . C'est juste incroyable!
L.B.H💛
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