Chapitre 5: To Koutí tis Pandóras (bis)
C'est un chapitre rempli en dialogue, avec pas mal d'informations.
N'hésitez pas à me donner des conseils, pour que je puisse améliorer mon écriture.
Merci et bonne lecture :) .
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-Vous n'avez qu'à enfermer cette personne.
-Sauf que cette personne comme tu dis, c'est toi.
Hein?
-Quoi? Émets-je en fronçant les sourcils, sûre de ne pas avoir bien entendu.
-Tu es cet être qui ne devrait pas exister. Dit-il en penchant légèrement la tête tout en caressant son menton.
Trop mignon, pensais-je dans un tel moment.
Saisissant parfaitement ce qu'il raconte, je m'efforce tout de même à ne pas comprendre. Je n'en ai pas envie.
-Je ne comprends pas... Rétorquais-je alors.
-Tu es cette créature naît d'une union impossible entre un être pure et démoniaque. Une procréation indéniablement impossible. Tu es en quelque sorte un miracle. Balance-t-il naturellement en jonglant avec une boule de feu sombre entre ses mains à présent.
Je reste statique fixant un point invisible derrière celui qui me révèle des choses inimaginables. Je ne sais guère quel sentiment j'éprouve actuellement mise à part la sensation d'être profondément perdu. En fin de compte, je me force à me convaincre que tout cela n'est qu'un pur:
-Mensonge... Dis-je tout bas.
-Tu penses vraiment qu'une simple humaine pourrait avoir les rêves que tu fais? Stipule t-il en arrêtant ses jongles.
-Je ne peux te croire! Le regardais-je dans les yeux. Tout le monde rêve, c'est tout à fait normal! Ce que tu dis est insensé! M'emportais-je.
Pourquoi je m'énerve? Au fond de moi j'ai toujours su que je ne suis pas tout à fait normale, mais delà à être une créature d'une telle union... Ce n'est pas vrai... Ce ne peut être vrai.
Un souvenir dont je n'ai aucune connaissance me revient en tête. Je ferme les yeux et m'en imprègne.
C'est moi, je devais avoir 6 ans tout au plus. Je suis seule, assise sur mon lit et parle en une langue inconnue avec une voix féminine, la même qui me parle dans mes rêves. Et je semble parfaitement la comprendre...
-Tu ne veux pas et non ne peux pas me croire. Je sais que c'est difficile puisque avant aujourd'hui tu ne savais rien sur l'autre monde. Me sort Eden de mes "souvenirs" si je puis dire.
J'ouvre aussitôt les yeux pour le regarder, pourquoi tout à coup quelque chose dont je ne me rappelais pas apparaît? Si Éden ne m'avait pas interrompu, j'aurais pu en savoir plus...
En outre, ce n'est pourtant pas le genre de souvenir que l'on oublie...
-D'accord, il existe deux mondes. D'accord tu es un élémentaire et un démon. D'accord la boîte de Pandore existe et je ne sais quoi. Mais comment peux-tu savoir que c'est moi? L'interrogeais-je.
C'est vrai, ça pourrait être n'importe qui. Pourquoi ce serait moi? Le hasard, le destin ou je ne sais quoi s'acharnent t-ils contre moi? Plusieurs personnes seraient heureuses de savoir qu'elles sont des êtres d'exeption. Mais moi, ce n'est pas mon cas.
-L'Oracle de Saphir l'a révélé. Avant que tu ne me pose la question, un oracle est un être qui pratique une divination absolue.
-Je sais ce qu'est un oracle mais qui est l'Oracle de Saphir?
-Un miroir fait de saphir, qui est localisé dans la grotte de la vérité.
-Génial, un miroir qui parle... Soupirais-je...
On aura tout vu... N'empêche s'il est totalement de saphir, il doit valoir une véritable fortune. Et moi qui pense à l'argent dans ces instants...
-Nous irons le voir afin qu'il te révèle ta nature. Tu découvriras ainsi le monde surnaturel.
-Ma nature? Répétais-je.
-Oui, à quelle catégorie de démon et de créature pure tu appar...
-J'accepte le potentiel fait que je ne suis pas totalement humaine. L'interrompais-je.
-Pas du tout humaine. Me coupe-t-il.
Je souffle en levant les yeux au ciel puis réplique:
-Je ne veux pas et peux pas être un démon. Tu te rends compte de ce que c'est?
-Oui puisque j'en suis un. Répond-t-il sèchement.
-Ce n'est pas pour te blesser, mais être un démon.
-Démone. Me reprend-t-il.
-Laisse-moi finir mes phrases! Criais-je avant de reprendre doucement. Ce n'est pas moi...
-Bien sûr que si, tu n'as juste qu'à l'accepter. De plus, tu n'es pas qu'une démone.
-La vérité, est qu'en deux jours tu as complètement chamboulé ma vie! Comment veux-tu que j'accepte d'être quelqu'un de bienfaisant et de malfaisant à la fois? Criais-je à nouveau.
J'ai l'impression que je ne fais que crier depuis plusieurs heures. Le sommeil ne m'aide pas, il doit etre dans les environs de 3h du matin.
En plus Eden se met à rire comme un gorille en tapotant ses genoux, ce qui m'exaspère au plus haut point. Il se fiche de moi?
-Tu dois l'accepter et un démon ne fait pas toujours le mal. Je suis un démon et j'essaie de t'aider. Dit-il en se levant de mon bureau.
Toujours assise sur le lit, je le regarde s'approcher de moi. Eden se retrouve désormais en face de moi debout, me dominant de toute sa hauteur. Tout en me fixant, il fait apparaître dans sa main gauche une dague complètement noire jusqu'au bout de la lame.
-Je vais te prouver que tu n'es pas ce que tu crois être. Dit-il d'un ton neutre.
-Qu'est-ce que...
Il me coupe la parole, c'est une manie chez lui, je dirais. Il me demande:
-Donne-moi ta main.
Il me tend sa main et je lui donne la mienne, qu'il attrape délicatement en m'incitant à me lever. Un frisson agréable s'empare de moi, pour cause son toucher est chaud et réconfortement comme un feu de camp au coucher de soleil.
-Fais-moi confiance, murmure-t-il.
Il tourne ma main qu'il tenait, laissant ainsi apparaître ma paume. À l'instant où il approche la dague de celle-ci, je ferme mes doigts par réflexe.
-Fais-moi confiance, répète-t-il dans un murmure encore une fois.
J'ouvre les doigts et il laisse coulisser la dague le long de ma paume m'arrachant un gémissement de douleur. Il retire la dague. Une ligne de sang se forme, se dispersant en gouttes et s'écoulant le long de mes doigts avant d'atteindre ma moquette. Je vais galérer pour la nettoyer...
Il m'incite à observer. Mes yeux s'écarquillent de stupéfaction. Ma peau se referme d'elle-même, immédiatement la plaie n'est plus visible du tout.
-Comment est-ce possible?
-Est-ce qu'un humain peut accomplir une telle prouesse? Tu as mis 2 secondes à régénérer, ce qui est beaucoup plus rapide que la moyenne pour un être surnaturel, alors pour un humain je ne t'en parles pas. Si quelqu'un veut te tuer, il doit le faire en un coup fatal.
Tout à coup, une migraine survient, et je suis prise de vertige. Mes oreilles sifflent, je prends ma tête entre mes deux mains en fermant les yeux.
Je me vois. Je devais avoir entre 10 et 12 ans. Je suis dans la salle de bain entrain de tester le maquillage de Maria en cachette. Quand subitement, je fais tomber un miroir qui explose en mille morceaux dans un bruit sourd. En tentant de ramasser les débris à mains nues avant que Maria n'arrive, je m'écorche la paume de main.
J'observe celle-ci et la plaie disparaît instantanément. Je ne semble pas surprise mais obnubilée par ce qui va suivre. Maintenant assise par terre à contempler mes mains, de la magie apparaît au creux de celle-ci. Elle n'a pas de couleur. C'est mon pouvoir...
Je reviens à la réalité, je suis assise sur le lit, et Eden est devant moi à genoux.
-Tu vas bien? me demande-t-il.
-Oui, répondis-je un peu déboussolée. Je viens juste d'avoir un flash back.
-Qu'est que tu as vu?
-Quelque chose qui prouve que je ne suis en effet pas humaine et que j'ai deux côtés distincts... Soufflais-je.
À travers mon pouvoir je pouvais voir la lumière et les ténèbres. Comment se fait-il que je ne me souvenais pas d'un événement pareil? Cela n'a absolument aucun sens... Eden repart s'asseoir sur mon bureau, me faisant face.
-J'ai la nette impression que tu es victime d'un sceau qui t'empêche d'avoir accès à tout ce qui concerne ta nature. M'annonce-t-il.
Un sceau... Ce doit être cela. Il y a beaucoup de choses qui m'échappent. Mais pourquoi veut-on me préserver de la vérité?
-Revenons au sujet principal, est-ce que dans tes rêves ou autres, tu as entendu quelque chose d'autre mise à part To Koutí tis Pandóras?
Son accent est impeccable et lui donne un côté séduisant.
-Non, mentis-je.
Je ne vais tout de même pas tout lui dire. De plus, j'ai l'impression que lui aussi me cachent des choses. Il ne faut pas que je perde de vue que c'est un inconnu, qui m'a sauvée certes, mais c'est un inconnu. Et il ne faut surtout pas oublier que c'est un démon.
-Il faut absolument que tu connaisses ta nature.
-Pourquoi tu n'as pas de cornes? Dis-je en changeant à moitié de sujet.
Son rire grave et roque envahit ma chambre à nouveau. On dirait presqu'il va mourir littéralement de rire. Pour une "créature" à moitié démon, il n'en a ni la carrure, ni la personnalité du peu de ce que j'ai pu voir. Après un temps qui semble valoir une décennie, mon cher Adonis se calme.
-Il y a plusieurs types de démon, moi je suis un démon majeur. J'ai une forme humaine et pas mal de pouvoirs.
-Qu'est-ce que je pourrais être comme démon?
-Démon majeur comme moi. Succube ou Alrune, ce que je ne te souhaite pas. Ou bien Déamar, Néor, Bèrzélut, Roènien, Hyurix, etc.
Ces noms sonnent comme les gazouillis d'un bébé à mes oreilles. Je n'assimile rien. Ma fierté, me pousse à ne pas lui demander plus de details sur chacun des termes.
-Certains démons que tu as cités, n'ont pas d'apparence humaine, si? Me contentais-je de demander.
-Non, seulement vu que tu as deux côtés complètement opposés et que tu ne sais même pas ce que tu es. Tu peux être tout et n'importe quoi.
-Et du côté des créatures pures, que pourrais-je être?
Il semble réfléchir, c'est vrai qu'étant un être des ténèbres, il ne doit pas se poser la question. Après quelques secondes, il répond enfin:
-Elfe, Dryade, Hamadryade, ... Naïade, Nymphe, Ondine, Ange... et etc.
-Donc l'enchanteur de l'étoile rouge.
-Lune Rouge, me coupe Eden.
-Lune rouge, si tu préfères. S'il voulait me tuer c'est parce que je suis susceptible d'ouvrir cette boîte?
-Oui et d'ailleurs la Lune Rouge, n'est pas la seule.
Devant mon silence, il reprend:
-Le plus redoutable est sans doute, le démon qui se fait prénommer Hadès.
-Comme le dieu des Enfers. Suggérais-je.
Il hoche la tête en signe de réponse.
-Contrairement à la Lune Rouge.
Dit Éden. Lui veut cette boîte de Pandore et l'ouvrir pour controler les mondes.
S'il veut tant cette boîte, il me kidnapperait et me forcerait à la trouver et l'ouvrir pour lui. Ce n'est pas logique.
-Alors, pourquoi est-ce qu'il voudrait me tuer? Demandais-je perdu.
-Parce qu'il a trouvé un autre moyen paraît-il. Et il ne veut pas de rivals qui se mettent en travers de sa route.
-Mais toi, qu'est-ce que tu attends de moi?
-Que tu trouves cette boîte de Pandore sans l'ouvrir évidemment. Et que l'on la protège par un sceau qui empêchera quiconque de l'ouvrir, même pas toi.
-Je ne me mêlerais pas de ça... Je vais simplement retourner à ma petite vie simple et paisible. Si l'on tente de me tuer, je me défendrais.
-Et si tu meurs. Dit-il cyniquement.
-C'est la vie, on meurt tous un jour.
Devant lui, je suis d'un calme incroyable mais à l'intérieur j'ai si peur.Je devrais être sur mes gardes tout le temps. L'idée idiotte d'en parler à la police me passe par l'esprit, elle me prendrait pour une folle à interner. Finalement quitte à mourir, je ne veux pas remettre en cause mon quotidien pour une quête de la mort.
-Tu es immortel à part si l'on te tue, tu as de la chance. Me fait-il remarquer.
-Cool, je pourrais suivre des générations jusqu'à la nuit des temps! Youpi! Voir mourir tous mes proches. Hourra! C'est vrai que j'ai de quoi être chanceuse. Dis-je ironiquement, bien sûr.
-Arrête un peu, on va se lancer à la quête.
-Non.
-Je te protégerais mieux que quiconque, si tu t'entêtes à ne pas m'écouter, ta petite vie "simple et paisible" comme tu dis, sera un vrai cauchemar.
-J'attends de voir ça. Maintenant si tu veux bien retourner chez toi et me laisser tranquille.
-Tu ne te rends pas compte que l'avenir des deux mondes est entre tes mains.
-Tu es démoniaque, ne me fais pas croire que la fatalité ne te plairait pas. Dis-je en me levant.
-Certes mais comme je te l'ai dit ultérieurement, je ne le suis qu'à moitié. J'aime les ténèbres et je ne m'en cache pas. Néanmoins, si les deux mondes sont plongés tout en entier dans les ténèbres, il n'y aura plus d'équilibre!
-Eden, si cela se trouve, il n'y a rien de compromettant dans la boîte.
-Alyssa, si cela se trouve il y a bel et bien quelque chose de compromettant. Dit-il en imitant ma voix tout en se levant.
Il arrive devant moi et je vois bien qu'il commence à perde patience. Mais je ne changerais pas d'avis. Je ne rentrerais pas dans cette guerre de malade mental. Tout ça pour une boîte, sans façon! Je préfère me faire tuer par un homme sans oreilles aux lèvres violettes.
-Je te suis reconnaissante d'avoir répondu en partie à mes questions. Mais je ne rentrerai pas dans votre cercle vicieux de quête à la noix!
Nous ne sommes plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Son souffle saccadé s'échoue sur mon front et je peux sentir son parfum viril qui sent relativement bon. Quand je relève la tête pour croiser ses magnifiques iris turquoise, une véritable lueur noire y passe. Il est énervé...
Puis Eden disparaît sous mes yeux laissant un petit nuage noir qui s'estompe jusqu'à ne plus être. S'est-il téléporté? De toute façon, plus rien ne m'étonne maintenant...
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