Chapitre 44: L'enfer de la Lune Rouge
-Putain! Comment tu as pu leur laisser le choix de partir?
Je lève les yeux au ciel et gravis les escaliers deux par deux, Eden sur mes talons. Ça fait à peine cinq minutes que nous sommes rentrés et il me bassine sur mon intervention.
-Ce qui est fait, est fait, soupirais-je en ouvrant la porte de ma chambre avant de la refermer derrière moi.
Mais évidemment Eden n'est pas de cet avis, puisqu'il pousse la porte avec tellement de force que celle-ci claque contre le mur dans un bruit digne d'une explosion.
Il est en colère... et pas qu'un peu.
-Tu ne comprends pas qu'il ne faut pas avoir de pitié?!
-Je ne suis pas une meurtrière!
Tout cela commence sérieusement à m'énerver.
-Pour le coup, c'est moi qui les aurais tué et tu sais quoi? J'aurais adoré, dit-il dans un rire jaune.
Je le regarde avec effroi avant de reculer d'un pas.
-Mais le sujet n'est pas de savoir si j'aurais aimé ou non, il reprend. Le sujet est que tu es trop faible d'esprit pour une telle quête.
-Comment oses-tu, dis-je dans un murmure.
-Je ne te dis que la vérité, si tu veux empêcher le mal, tu dois faire des compromis et en faire aussi.
Faire du mal, dit-il. Ce sont des mots que je ne veux même pas entendre.
-Je préfère encore mourir avec la fierté d'être resté moi-même, que vivre avec des regrets sur des choses que j'aurais faite.
Je lance mon sac sur mon lit avant d'attraper un élastique sur ma commode pour relever mes cheveux en une queue-de-cheval.
Je peux comprendre qu'Eden est prêt à tout pour sauver son monde mais agir comme l'ennemi n'est pas une solution. C'est même une énorme erreur.
-Quoi qu'il en soit, surgit la voix de Kasey, tu ne peux pas rester vivre ici Alyssa.
Je remarque alors qu'il mange un citron sans avoir enlevé la peau au préalable. De toute façon qui mange un citron comme ça? Ah oui, Kasey.
-Et pourquoi?
-Sachant que tu as le parchemin, les mercenaires d'Hadès viendront bientôt dans le but de le récupérer.
Ils ne sont jamais venus chez moi jusqu'à présent.
-Pour une fois, je suis d'accord avec lui. Viens chez moi pour quelque temps, me propose ou plutôt m'ordonne Eden .
Je le regarde avec de grands yeux en espérant qu'il me dise dans la seconde que tout cela n'est qu'une blague.
-Elle pourrait tout aussi bien venir chez moi, rétorque Kasey.
-Ah ouai? En quoi ta tente est un habitat, Eden rit jaune.
-C'est toujours mieux que de cohabiter avec un individu qui peut nous rendre sourds à force de crier.
-De qui tu parles, demande froidement Eden en s'approchant.
-Oh... Tu te sens viser?
-Non, je sens que je vais viser ta tronche d'abruti avec mon poing.
-Ok, ça suffit, intervenais-je en me pinçant l'arrête du nez. Il est clair que je ne cohabiterais avec aucun de vous deux.
-Très bon choix, dit une voix qui m'apaise.
En voyant Aaron dans l'accablement de la porte, je lui souris avant de m'avancer vers lui et de l'enlacer.
-Où est Carpediem?
-Je l'ai laissé avec la meute, me répondit-il. Elle viendra bientôt.
Même si je n'en savais rien, je suis heureuse qu'Aaron ait pu retrouver sans doute celle à qui il tient le plus. Il le mérite tellement.
-Tu sens bizarre, me dit-il.
Tu m'étonnes, pensais-je. Je ne pue pas pour autant.
-Bon, dis-je en regardant les trois garçons. Sortez que je prenne une douche avant qu'ont debrief.
***
-Je n'arrive pas à croire que vous êtes allés à la recherche du prochain indice sans moi, marmone Aaron.
-Je ne voulais pas te déranger dans tes retrouvailles avec Carpediem.
-Bref, ouvres ce putain d'indice, tonne la voix d'Éden alors qu'il s'enfonce un peu plus dans le canapé.
Je prends une grande inspiration pour m'empêcher de m'énerver. Mes mains s'activent à dérouler le parchemin couleur ocre. Immédiatement mes yeux se focalisent sur ce qu'il présente. Huit rangées de traits tirés à la suite.
Franchement à quoi pouvais-je bien m'attendre? C'est toujours la même chose, c'est-à-dire des indices incompréhensibles au coup d'oeil.
Je ferme les yeux en me concentrant dans l'espoir qu'un flash me surprenne mais rien.
-Pour l'instant je peux pas dire où il se trouve.
-Range-le dans la boîte, m'indique Cookie que j'ai retrouvé dans mon salon après ma douche.
Je m'exécute et active la protection autour de celle-ci avant de planquer la boîte derrière la télé.
-Bien maintenant on fait quoi, questionne Kasey.
-Vous ne bougez pas, dit une nouvelle voix.
En tournant la tête, je reconnais les hommes en cape rouge.
La Lune Rouge...
Sérieusement, on ne peut pas être tranquille cinq minutes?!
-Putain mais c'est quoi ce bordel?! jure Eden en se rendant compte qu'il ne peut pas bouger d'un pouce.
D'ailleurs Kasey, Aaron et Cookie sont dans le même état, moi seuls est libre comme l'air. Je ne perds d'ailleurs pas de temps pour me lever et lancer une boule d'énergie.
Enfin, une boule d'énergie qui ne vient pas.
-Inutile, me dit un des cinq hommes ou femme à voir. Un enchantement t'a été lancer, tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs. Tes amis sont dans le même état sauf qu'en plus ils ne peuvent pas bouger.
-C'est ce qu'on va voir.
Je me souviens que la dernière fois, j'avais réussi à parer leur enchantement. Je peux très bien le refaire. En plus Eden à bouger les lèvres pour parler, il y a de cela quelques instants. Ça prouve que leurs enchantements ne sont pas infaillibles.
L'enchanteur aux cheveux rose fluo lève ses yeux oranges au ciel en constatant mes multiples tentatives pour faire marcher mes pouvoirs.
-Attraper là, ordonne-t-il à deux de ses congénères.
-Sauves-toi Alyssa, entendis-je dire Eden.
Et puis quoi encore...Je me tourne vers mes amis qui m'implore du regard de m'enfuir. Je ne suis pas une lâche, je ne vais pas les laisser derrière moi alors qu'ils sont presque tous prêt à donner leur vie pour la mienne.
-Dois-je vous rappeler que vous n'avez pas le droit d'attaquer un familier dans le monde des humains.
En me référant à l'histoire que Cookie m'avait racontée il y a quelque temps. C'est tout à fait vrai.
-D'une part, nous ne suivons pas les règles du monde surnaturel, se défend l'enchanteur. D'autre part, nous ne vous avons pas attaqué, cher Illirisio, nous vous avons seulement maîtrisé.
-Foutaises! s'exclame Cookie.
Un des enchanteurs s'approche de moi pour me saisir le bras, mais je réagis à temps en lui envoyant mon poing en plein milieu de son nez littéralement déjà tordu.
-Oh la garce... gemit-il de douleur.
-Traite là encore de garce et je te démembre dans la seconde, le menace Eden.
-Il faudrait déjà que tu puisses bouger, dit le "chef" des enchanteurs. Bref, notre reine nous attend, nous avons assez perdu de temps. Frog et Léon emparez-vous d'elle.
Je n'ai même pas le temps de m'attarder sur leur prénoms qu'ils saisissent chacun un de mes bras.
-Lâchez-moi!
-Alyssa, hurle Aaron.
J'intercepte son regard inquiet alors que je passe de force dans un portail aux particules rouges avec les enchanteurs.
***
-Bienvenue au QG de La Lune Rouge, me dit sarcastiquement Bigornau.
Birgornau est celui qui contrôlait les enchanteurs chez moi (celui aux cheveux rose fluo quoi). Disons que pour que je puisse connaître son nom, c'est que nous avons fait de plus en plus connaissance. En effet, le voyage dans le portail ayant duré plus de vingt minutes. Je ne me suis pas gêné pour les questionner, notamment sur le physique. Par exemple, pourquoi mélangeaient-ils autant de couleur dans leur façon de s'habiller?
-Pourquoi ne devrait-on pas les mélanger, m'avait-il répondu. Pourquoi devrions-nous nous plier à un dresscode?
-Ah... Parce que votre tenue actuelle ne vient pas d'un dresscode...
En outre j'avais reposé la question des oreilles. Pourquoi n'en ont-ils pas?
-Et toi pourquoi tu en as, m'a-t-il demandé en retour.
-Pour entendre, avais-je dit avec logique.
-J'entends très bien sans oreilles.
Mon regard se met à fixer les alentour et je manque un temps d'arrêt en observant ce qui se passe.
Sur ma droite, il y a des cages en verre où sont enfermés des créatures de nombreuses espèces différentes. Mon regard s'attarde sur un petit garçon assis dans une cage, il pleure à chaudes larmes sans émettre le moindre son (ou peut-être que la vitre m'empêche d'entendre). Si je me réfère aux longues ailes blanches qui dépassent de son dos, c'est un ange.
Un petit ange.
Un homme à la cape rouge est posté devant sa cage. Je ne perds pas de temps pour m'élancer vers le petit garçon, furieuse mais Bigorneau m'attrape le bras. Je me tourne brutalement vers lui.
-Vous êtes des monstres! Comment pouvez-vous faire cela?!
Il lève les yeux au ciel avant de me mettre des menottes qui ressemblent plus à deux anneaux de lumière.
Il m'entraîne derrière lui et je traîne des pieds en observant ma gauche. Il y a aussi une rangée de cage en verre qui referme des individus qui n'ont rien demandés.
Je tourne la tête en refrénant un cri d'horreur quand un enchanteur coupe à l'aide d'une machette le bras d'une jeune femme. Les larmes me montent.
Est-ce que j'ai atterri en enfer?
Non, je ne pense pas puisque l'enfer est réservé à ceux qui font du mal.
C'est l'enfer de la Lune Rouge, un enfer qui fait souffrir des personnes innocentes!
Une larme m'échappe lorsque je vois un enchanteur arraché les ailes d'ange d'une petite fille qui ne doit même pas avoir cinq ans.
-Ne fais pas ta sensible, rit Bigorneau en me poussant dans un ascenseur.
-Espèce de salopard, dis-je en lui donnant un coup de pied bien placé.
Des gardes rappliquent immédiatement pour me plaquer contre la paroi de l'ascenseur. Bigorneau est à genoux en se tenant les parties intimes. Je pensais pourtant qu'il n'en avait pas... Je porte des seulement des chaussettes blanches et je n'ai rien senti.
Eh oui, ils ne m'ont même pas laissé le temps de mettre des chaussures avant de me kidnapper. Je suis en pyjama du week-end comme j'aime si bien le dire. Jogging et sweat à capuche aux couleurs de bob l'éponge. Maintenant que j'y pense, je devrais être en cours...
-Alors ça tu vas le regretter salope!
Il se lève et m'assigne une gifle si violente que ma joue se cogne contre la paroi de l'ascenseur.
-Laissez-nous! ordonne-t-il
Les gardes s'en vont et il s'empresse d'appuyer sur le bouton -15. Les portes de l'ascenseur se ferment.
-Je vous tuerai tous un par un, hurlais-je alors qu'il se défoule sur moi en me donnant des coups au visage.
On dirait bien que ma décision de rester pacifiste s'est envolé comme Mary Popins avec son parapluie.
-Les rêves ne sont qu'éphémères.
-Comme la durée de ta vie, dis-je en crachant du sang sur sa cape.
Je parie qu'un enchantement contre mon pouvoir de régénération m'a été lancer.
-Utilise bien ta langue tant que tu le peux, me menace-t-il en me poussant pour que je sorte de l'ascenseur.
Le mot horreur n'est pas assez fort pour décrire ce carnage. Des rangées comme en haut mais cette fois-ci ce sont des cellules avec des barreaux. J'entends parfaitement les cris de toutes les victimes. Ce qui ressemble à un mélange d'ours et d'homme est en train de se faire éventrer par un enchanteur.
Je ne me sens pas bien. Surtout lorsque je pense à Aaron qui a failli vivre tout cela!
-Arrêtez!
Les cris d'hommes, de femmes et d'enfants de toutes créatures se mélangent.
Bigorneau me jette dans une cellule en me lançant un regard de malade mentale. Même le Joker semble plus aimable à côté.
-Ton calvaire ne fait que commencer, dit-il avant de s'en aller.
-Comment t'ont-ils capturés? demande une voix féminine
Je tourne la tête en sa direction pour constater qu'elle est enfermée dans la cellule voisine en tenant dans sa main une oreille assez grande et pointue.
Une elfe.
-Longue histoire et toi?
Pas si longue mais compliqué.
-Ces bâtards ont...
Elle s'interrompt quand plus un seul hurlement ne se fait entendre. Nous distinguons seulement le bruit caractéristique de talons qui claquent contre le sol.
Une femme d'une quarantaine d'années se tient face à ma cellule. Une cape rouge recouvre le long de sa silhouette. Ses longs cheveux blonds relevaient en un chignon strict laisse apparaître ses yeux bleus azur. D'un coup elle détache sa cape qui tombe à ses pieds pour dévoiler une longue robe rouge. Mais ce qui attire mon attention est une et une seule aile qui se trouve dans son dos.
Une aile de fée.
Je me lève et m'approche des barreaux pour mieux regarder celle que je devine qui contrôle cette organisation de malade mentale.
Elle sourit mais son sourire est froid sans aucunes émotions.
-Maman... murmurai-je.
~~~
Salut, tout le monde! Je suis désolée de ne pas avoir pu publié de chapitre la semaine dernière mais j'ai prévenu sur mon mur que j'étais pas mal occupé avec le bac blanc. J'espère tout de même que vous avez aimé ce chapitre pour le moins... troublant. C'est quoi ce bordel? Bah c'est insaisissable...
🌟Enfin bref, que se passera-t-il entre Alyssa et cette fameuse blonde?
À bientôt pour en savoir plus! :)
L.B.H💛
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