Chapitre 4: To Koutí tis Pandóras

Je tenais à vous remercier pour les un peu plus de 100 vues. Pour un début je ne m'y attendais pas. Merci également à ceux qui vote et commente. :)
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Bon sang! Qui est cet homme?

Qui qu'il soit, cet inconnu ne m'a l'air pas net du tout et pour couronner le tout, je suis littéralement effrayée. Je crois bien que c'est la première fois que j'ai aussi peur. Je crie depuis au moins une dizaine de minutes et il n'a toujours pas bougé. Il doit sans doute me prendre pour une demeurée... Mais bon, un homme inconnu est dans ma chambre en pleine nuit, ses yeux sont plus que bizarres, donc j'ai bien le droit d'avoir cette réaction, non?

Quand je ferme la bouche et arrête ainsi mon hurlement de folle alliée, je prends le temps de scruter cet étranger. Il porte une cape rouge flamboyante que je vois clairement à travers l'obscurité de ma chambre qui est éclairée seulement par l'étincellement de la pleine lune. Sa cape est si longue que je ne pourrais dire s'il porte des chaussures. Le teint de son visage est très pâle quasi blanc, ses cheveux sont blonds dorés, et ses lèvres sont violettes. Son rouge à lèvres a l'air si naturel, je lui demanderais presque où il l'a acheté si je n'étais pas aussi angoissée. Et ses iris sont orange, un orange brillant, est-ce des lentilles? En bref, cet homme est un véritable arc-en-ciel humain.

Il m'observe depuis tout à l'heure mais ne prononce aucun mot. Il a l'air totalement blasé, ses paupières sont plissées, c'est limite s'il cligne des yeux. De plus, il ne se tient pas droit. J'ai envie de lui dire qu'il faut dormir la nuit, mais je pense que je ne suis pas la mieux placée et surtout je ne suis pas en position de l'enquiquiner.

Tout à coup, il se met à avancer dans ma direction. À chaque pas qu'il entreprend, je recule en poussant un petit cri strident. La peur peut se lire clairement dans mon regard, contrairement au mien le sien est vide. 

Mon dos finit par percuter le mur, toujours là quand il ne faut pas celui-là! Le type s'arrête à environ deux mètres de ma personne. Mais qu'est-ce qu'il me veut à la fin? Me kidnapper? Me violer? Me tuer? Rien qu'à ces idées, mon instinct survie s'éveille. Quoi qu'il compte faire, je ferais tout pour l'en empêcher et me protéger au passage. 

Il y a environ deux ans, je prenais des cours de boxe thaï sous les ordres de Maria pour savoir me défendre en cas de problèmes. En fin de compte, dire que je prenais des cours est une hyperbole, puisque je séchais les cours la plupart du temps, pour aller à la plage avec Érica. Néanmoins je connais les bases, c'est un atout, enfin je l'espère...

Je serre les points en me mettant en position de garde et sautille légèrement pour l'impressionner.

-Tu ne me fais absolument pas peur, mentis-je. Approche pour voir. Rajoutais-je.

Il tend le bras devant moi, la main ouverte, une boule rouge se crée. C'est quoi ce délire? Elle grossit à vue d'oeil, cet effet d'optique est incroyable! Il me faut un plan... Je sais, je vais d'abord essayer de l'esquiver. Et s'il me mettait une rafale? Mais non, le temps qu'il allume une autre mèche de pétard, je peux sauter par la fenêtre et m'enfuir.

Alors que je croyais me recevoir un feu d'artifice en pleine face à force de réflexion. Un bras transperse le torse de l'inconnu laissant apparaître une main. Je sursaute en lâchant un cri plus qu'aigüe en baissant ainsi ma garde. Je me colle pratiquement au mur étant plus qu'apeurée, par ce qui vient de se passer.

La boule rouge que créait le blondinet, diminue jusqu'à ne plus être et son bras retombe le long de son corps. Je regarde par-dessus son épaule et reconnais Eden. Comment est-il entré dans ma chambre lui aussi? Eden retire son bras après avoir dit quelque chose à l'oreille du type mystérieux (si l'on peut dire oreille, car je remarque seulement maintenant qu'il n'en a pas) . L'inconnu éclate en petits fragments violets brillants, oui, en petits fragments violets brillants. Je reste bloqué en ouvrant la bouche sans rien dire. Est-ce que Éden vient de tuer quelqu'un sous mes yeux ou est-ce une blague? S'il l'a tué, depuis quand on explose en fragments en mourant? Mais un détail m'interpelle, Eden n'a aucune trace de sang sur la main...

Les particules disparaissent par la fenêtre en s'envolant. C'est quoi ça encore? 

Je plonge mes yeux dans ceux d'Eden, comme à son habitude, son visage n'exprime rien. Il compte parler ou bien? Parce que moi, je suis en état de choc! Je n'ai ni la force, ni la volonté de parler. Eden me regarde de haut en bas et va s'asseoir sur mon bureau en repoussant des cahiers, qui tombent ainsi par terre. Les mêmes cahiers que j'ai rangés la semaine dernière correctement pour une fois. Non mais pour qui il se prend? Il ne peut pas s'asseoir sur une chaise comme tout le monde.

-Fais comme chez toi! Criais-je hors de moi.

La colère est un bon moyen de sortir d'un état second, j'y penserais la prochaine fois.

-Pas besoin de me le dire et recouvres-toi.

Je jette un coup d'oeil à ma tenue, je porte un short et un débardeur. Pourquoi devrais-je me couvrir? Je ne cherche pas plus longtemps à comprendre et revêts un gilet. J'allume la lumière au passage, puis m'assois sur mon lit. 

Nous nous regardons sans parler. Le silence est tel que, l'on entend juste le vent, qui s'est d'ailleurs calmé. Je voudrais lui poser tant de questions mais rien ne viens. 

Alors que je réfléchissais à la façon d'aborder le sujet de l'homme aux lèvres violettes, Éden réduit le silence à néant.

-Demande-moi ce que tu veux savoir.

J'inspire et expire un bon coup, je ne sais pas si je suis prête réellement à savoir des choses qui pourraient bousculer ma petite vie paisible. Mais ma curiosité l'emporte toujours.

-Est-ce qu'il voulait me tuer auparavant? Commençais-je.

-Oui.

-Pourquoi?

-Tu le seras progressivement, m'indique Adonis.

-Euh... Est-ce que tu as tué cet "homme"? Demandais-je en mimant les guillemets.

-Oui et non. Dit-il avec un sourire en coin.

-Ce n'est pas une réponse.

-Oui, car je lui ai infligé un coup mortel, si tu vois ce que je veux dire. Et non, car il va ressusciter.

Maintenant que j'y pense, il l'a transpersé au niveau du coeur.
Je le regarde interloqué et demande aussitôt:

-l'ère des zombies approche?

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours eu peur que l'humanité s'éteigne ainsi. Ce serait l'apocalypse totale, la fin de la chaîne alimentaire classique.

-La sorcière ne t'a vraiment rien dit... Dit-il tout bas.

-Quelle sorcière? Ça n'existe pas.

-Detrompe-toi. Mais pour l'instant tu n'as rien besoin de savoir sur elle. 

D'accord... Il est passé où son "demande-moi ce que tu veux savoir."

-Le type qui se croyait pour le petit chaperon rouge. C'était bien un humain comme nous, sauf qu'il utilise des pétards pour tuer des gens. Dis-je en espérant que ce soit bien ça. 

Eden part dans un fou rire, je le regarde ne comprenant pas pourquoi.

-C'est un enchanteur qui appartient à l'organisation de la lune rouge. Déclare-t-il.

-Enchanteur? Lune Rouge? Qu'est-ce que tu racontes?

-Tu le seras bien assez tôt.

-Pourquoi tu n'a aucune trace de sang sur ta main? Dis-je en observant celle-ci.

-Parce que ce n'était qu'un spectre.

-Je ne comprends pas.

-Ce n'est pas le plus important pour l'instant. Le monde n'est pas tel que tu l'imagines. Il existe en réalité deux mondes: celui des humains et celui des créatures surnaturelles.

-Tu me fais marcher? 

-Non, je te dis la vérité. 

-Tu mens. Dis-je en me levant.

-Approches-toi et tu verras.

Je m'avance jusqu'au bureau et me retrouve face à lui qui est toujours assis. Il bouge ses mains dans tous les sens faisant apparaître des flammes noires. Est-ce réel? Il arrête ses mouvements et place une de ses mains remplie de flammes près de mon visage. Je ressens une chaleur insoutenable et recule aussitôt jusqu'à m'asseoir sur le lit.

-C'est impossible... Murmurais-je en le voyant éteindre ses flammes sans bouger.

Cela voudrait dire que l'inconnu aux lèvres violettes n'utilisait pas de pétard.

-Pourtant tu l'as vu, donc c'est possible.

-Les créatures surnaturelles peuvent donc venir dans le monde des humains.

-Oui, affirme-t-il. Mais les humains ne peuvent pas venir dans l'autre monde.

-À quoi ressemble le monde surnaturel? L'interrogeais-je curieuse.

-Il y a trop d'endroits différents. Il y en a qui ressemble à ceux sur Terre, d'autres sont fantaisistes, d'autres sombres, etc.

-Admettons que ce soit vrai, toi tu es quoi?

-Je suis à moitié élémentaire.

-C'est quoi un élémentaire?

-Un être capable de maitriser un élément, il y a longtemps il n'y en avait que quatre. À savoir le feu, le vent, la terre et l'eau. De nos jours, il y en a beaucoup plus.

-Donc tu contrôles le feu... Tu es à moitié élémentaire, quelle est ta seconde moitié?

-Je contrôle le feu démoniaque, une variable du feu. Et je suis à moitié démon.

-Je ne sais pas pour quelle raison, mais je crois en tout ce que tu viens de me dire.

-Peut-être parce que c'est la vérité. Rétorque-t-il.

Franchement, qu'est-ce que je fais avec un démon dans ma chambre? 

-Donc ce que j'ai vu au lycée, ce n'était pas des hallucinations et quand tu parlais dans ma tête aussi.

-Exactement.

-Quels sont tes pouvoirs?

-Ça je t'en parlerais un autre jour.

-Ok, c'est toi qui m'as ramené le jour où je me suis évanouie?

-Ouai.

J'hésite mais lui demande tout de même:

-tu as abusé de moi?

-Oui. Répond-t-il simplement.

Une crainte profonde monte en moi, mon rythme cardiaque augmente. Je vais exploser.

-Ta culotte rose était très sexy. Ajoute t-il.

-Pardon?! Hurlais-je comme une hystérique.

Une minute... Hier je ne portais pas une culotte rose, si je me souviens bien.

-Tu devrais voir ta tête. Rit-il. Non je ne t'ai pas violé, très peu pour moi.

-Tu es sûre? Ne m'empêchais-je de lui demander.

-Assurément.

Je soupire lentement, rassurée avant d'en venir au sujet qui me tourmente.

-Qu'est-ce que tu sais sur mes rêves?

-Enfin, tu en viens au sujet le plus
intéressant, ce n'est pas trop tôt.

Je lève les yeux au ciel puis le fixe en me concentrant sur la suite.

-Je ne sais pas ce que tu vois mais je sais que tu entends: To Koutí tis Pandóras.

-Qu'est-ce que ça signifie? M'empressais-je de l'interroger.

-La boîte de Pandore, en grec.

-Qu'est-ce que c'est? 

En fait je me rappelle en avoir entendu parler mais je ne serai dire ce que c'est exactement.

-Si tu veux connaître le mythe en entier, je te conseille Wikipédia. 

Devant mon air outré, il se reprend.

-Bref le plus important, c'est que cette boîte de Pandore renferme quelque chose reliée à la fatalité. Pas besoin de te faire un schéma pour te dire que plusieurs personnes la recherche.

-Dans quel but? Si cela conduit à la fatalité.

-Contrôler le monde par la terreur mais il y a un obstacle.

-Lequel?

-Celui qui pourra ouvrir et trouver la boîte de Pandore, est issu d'une union entre une créature pure et une créature démoniaque. Ce qui est totalement impossible.

-Voilà, personne ne pourra l'avoir.

-Il y a eu un miracle, on va dire.

-Vous n'avez qu'à enfermer cette personne.

-Sauf que cette personne comme tu dis, c'est toi.

Hein?

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