Chapitre 28: Combat nocturne
Salut, tout le monde. Juste un petit mot pour vous dire que le point de vue extérieur sera finalement dans le prochain chapitre pour des questions de logique et de cohérence.
Bonne lecture!
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Alyssa
-Putain mais c'est qui ce mec, s'exclame ma meilleure amie.
Mes mains se crispent sur le volant et mon regard se contente de suivre la direction des phares de la voiture. Mon esprit est loin quand j'entends Érica vociférer des injures contre cet individu qui nous barre la route.
-Mais quel irresponsable! La police nous aurait désignées coupables si tu l'avais renversé. Ça me donne des envies de meurtres.
Meurtre...
À la fin de la prononciation de ce mot, If I die Young de The Band Perry retentit dans l'habitacle. Mon sang ne fait qu'un tour et mes neurones surchauffent.
-Il faut qu'on parte, dis-je la voix tremblante.
-Tu veux pas aller voir s'il va bien, d'abord, me demande-t-elle.
Si tu savais qui il pourrait être, crois moi tu me demanderais de t'emmener jusqu'en Australie ou peut-être même sur Mars, pensais-je tout bas. À cet instant, je n'espère plus qu'une chose.
Que ce ne soit pas qui je pense.
-Faut vraiment qu'on parte d'ici.
L'homme qui était à distance raisonnable de nous, avance de quelques pas. Je tente de démarrer la voiture en même temps qu'il tend le bras vers nous en s'arrêtant en milieu de chemin. Le moteur ronronne mais les roues ne suivent pas.
-Pourquoi on n'avance pas, demande soudainement anxieuse Érica.
Je défonce de mon pied la pédale de l'accélérateur mais rien n'y fait. La cause, c'est lui. Je m'acharne dessus, sachant pertinament que je ne pourrais pas avancer. Je sais ce qu'il m'attend et je ne veux certainement pas mourir jeune comme je le suggerais il n'y a pas longtemps. Je souffle en laissant tomber avant d'éteindre la radio qui commençait doucement à m'énerver avec cette chanson à la noix.
Est-ce le hasard ou le destin qui me joue encore un de ses tours? Dois-je vraiment émettre des souhaits quant à ce qui suivera si je meurs jeune comme dans la chanson?
Malheureusement, je n'ai pas le temps de m'y pencher. Ma priorité est de mettre Érica à l'abri.
Mais un autre problème pointe le bout de son nez. De part et d'autre de la route s'étend une forêt. Pourquoi a-t-il fallut qu'Érica habite si loin de chez moi?
Il n'empêche que c'est une vraie amie, quand je pense à tous les kilomètres qu'elle se coltine pour venir me chercher et m'emmener au lycée, alors que je suis toujours en retard.
Je tapotai les poches de mon jean et sweat à la recherche de mon téléphone pour appeler Éden à la rescousse puisque Aaron n'a toujours pas refait son apparition. Mais je me rendis compte bien vite, que je l'avais laissé en charge dans ma chambre.
Erica a son smartphone, néanmoins elle n'a pas le numéro d'Eden et moi je ne le connais pas de mémoire.
-Merdouille, jurais-je.
J'allume la lumière intérieure de la voiture avant de détacher ma ceinture et de me tourner vers ma meilleure amie qui est en totale incompréhension.
-Écoute-moi bien et surtout fait tout ce que je te demande.
Elle hoche la tête en avalant difficilement sa salive.
-Cet homme n'est pas humain, il me veut du mal.
-Appelons la police, un séjour en prison ne lui fera pas de mal vu sa dégaine.
-Tu as entendu ce que je viens de te dire.
-Oui et alors?
-On ne peut pas appeler la police, les officiers se feront sans doute tuer en moins de temps qu'il en faut pour le dire.
Comprenant ainsi que cet individu vient du monde surnaturel, Érica ouvre grand la bouche en signe de surprise.
-Quand j'aurais compté jusqu'à trois, tu prendras ma place au volant et t'en ira jusque chez Éden. Tu lui diras où je me trouve.
-Attends, tu veux que je te laisse avec ce pseudo-fou qui veut s'en prendre à toi, ma meilleure amie.
-Oui, ne t'inquiète pas, je sais me défendre, souris-je légèrement.
-Non, il n'en est pas question! Et puis d'abord, pourquoi on voudrait s'en prendre à toi?
-Il se pourrait que je ne t'aie pas tout raconté, dis-je en imitant la voix innocente d'une petite fille.
-Quoi?
-Pas le temps de te raconter mes péripéties, dis-je en voyant l'individu s'approcher visiblement impatient.
-Un, débutais-je.
-Alyssa, pourquoi tes yeux sont multicolores, m'interrompt dans mon comptage Érica en enlevant sa ceinture.
Parfait, je vais pouvoir voir nettement en cette nuit classique sombre.
-Ce n'est rien. Deux.
Je souffle pour me donner du courage tandis qu'Erica marmonne que je devrais tout lui raconter dans les moindres détails.
-Trois, dis-je en ouvrant brusquement ma portière pour en sortir avant de la claquer.
L'air glacé me fouette le visage et me glace les doigts. Qu'est-ce que j'aimerais remonter dans la voiture et pousser le chauffage à fond. Ça m'apprendra à sortir sans veste en plein début d'hiver.
Je m'avance dans une démarche assurée qui contraste avec le rythme effréné de mon coeur. Je m'avance dans mes vêtements basiques en attachant mes cheveux en une queue-de-cheval, en opposition avec cet individu qui porte une cape-robe noire à capuche, qui laisse dépasser le bout de ses bottes en bas et ses mains gantées en haut. Son visage est camouflé d'un masque d'une tête de squelette. Je m'avance en sa direction n'ayant aucune arme à ma disposition hormis mes pouvoirs alors que lui possède une fauche gigantesque. Je m'avance vers lui...
Celui que je soupçonne être le Faucheur.
La psychopathe, la folle dingue Octrianna, a plusieurs foix mentionnés qu'Hadès avait chargé le Faucheur de m'exécuter. Or il ne pouvait pas encore accomplir cette mission puisqu'il en avait une autre me semble-t-il. Je me souviens, le soir de la fête de Vic quand elle m'avait attaquée, elle en avait parlé clairement. Et en voyant la fauche qui se situe dans son dos, la logique n'a jamais été aussi simple à comprendre.
Je m'arrête à environ deux mètres de lui. Je suis plus qu'heureuse que la capacité de mes yeux se soit manifesté. Je sais qu'elle provient de mon côté sombre, sans doute la raison pour laquelle, je ne l'ai pas vue venir.
-Qui es-tu, l'interrogeais-je en espérant me tromper.
-Le Faucheur.
Je déglutis intérieurement alors que mes jambes menacent de me lâcher, tellement elles tremblent. Mais je garde contenance, je ne dois rien laisser paraître.
-Tu pourrais développer.
-Tout ce que tu as besoin de savoir, c'est que tu vas peut-être mourir dans quelques instants.
Sa voix me terrifie et me fait à la fois doucement marrer puisqu'elle est semblable à celle de Dark Vador quand il dit la fameuse phrase culte: "non, je suis ton père".
Trêve de plaisanteries, mon cerveau tilte sur un mot.
-Peut-être? Vous n'êtes pas sûr.
-Tout peut se passer, dit-il simplement.
Il a raison, je ne mourrais pas nécessairement jeune! Rien n'est perdu.
《Je dois te rappeler que tu es immortelle donc ne vieillis pas, par conséquent tu mourras nécessairement jeune?》 se manifeste mon adorable voix intérieure.
Et moi qui suis toi, je dois te rappeler que je vieillis en âge mais pas physiquement. C'est l'âge qui compte, regarde Madonna. Ah, on se la ramène plus, hein?
Bref, pensant subitement à Érica que je n'avais pas vu partir tant mes réflexions sont intéressantes, je me tourne pour voir le 4x4 foncer sur le Faucheur alors que ma meilleure amie me crie en baissant la vitre.
-Tu croyais vraiment que j'allais laisser ma soeur de coeur dans une telle situation!
Je fus touché par ses paroles qui me rechauffèrent instantanément le coeur, mais mon bonheur ne fut que de courte durée quand le Faucheur envoya la voiture déglinguée d'un coup de poing.
-Erica!
Mes réflexes me guidant, je tendis mes bras en direction de la voiture et créai une sorte d'aura qui l'enveloppa comme par magnétisme. Avant que la voiture ne puisse se prendre une succession d'arbre. Je la tirai en exerçant mes pouvoirs d'un coup, ne faisant pas attention au poids de la voiture pour la remettre sur ses roues.
-On a eu chaud.
J'aperçois Érica qui n'en revient pas à l'intérieur. Je lui crie à plein poumon:
-va-t-en et trouve Éden!
Après un dérapage digne d'un grand film d'action, Érica s'engage sur la route mais c'est sans compter sur le Faucheur qui tend le bras comme auparavant ce qui fait arrêter et reculer la voiture en notre sens.
Dans un élan de confiance, je cours en direction du Faucheur avant de lui assigner un coup de pied au bras qu'il tend mais il m'arrête de son autre main.
-Que crois-tu pouvoir faire contre moi?
Il me relâche et me pousse au loin, mes mains s'ecorchent sous les goudrons froid. Je lâche un petit cri douleur, même si elles se rétablissent assez vite. Je vois Érica sortir de la voiture puisque celle-ci n'est plus fonctionnelle à cause de mon agresseur, si j'en crois la fumée qui sort du capot. Arrivée à ma hauteur, elle m'aide à me relever.
-Tu vas bien?
-Toi tu vas bien?
-Oui, soupire-t-elle du fait que j'ai dévié la question.
Je sens mes pupilles multicolores se dilater quand j'aperçois un filet de sang s'écouler du front de ma meilleure amie.
-Putain, mais tu saignes!
Elle touche son front, regarde son doigt puis goûte son sang.
-Je vais bien.
-Non, tu as vu ce que tu viens de faire? Cette fois tu vas accomplir ce que je te dirais.
-Tu, ajoutais-je avant de me faire couper.
Je reculai d'un pas anticipant le lancement de la boule de feu sombre du Faucheur, qui atterissa à moins d'un centimètre de ma basket.
Et lui qui est pressé... Il ne peut pas me laisser placer quelques phrases à ma meilleure amie.
-Erica! Maintenant tu cours tout droit sans jamais t'arrêter, va chez toi on n'est plus très loin!
Ce qui est faux, je veux juste détourner l'attention du Faucheur pour Erica.
-Je te rappelle que le marathon à pied, ce n'est pas trop mon délire. Et Éden dans tout ça?
-Ta sécurité m'importe plus.
Le Faucheur lance une boule de feu en direction d'Érica, je la pousse sur le côté pour qu'elle l'évite.
-Erica, vas-y et coupe par la forêt!
Maintenant qu'elle est partie je me sens plus libre de mes mouvements. Avec un cri combatif je m'elançai en direction du Faucheur en chargeant mes mains d'énergies. Mes poings sont donc entourés d'une sorte de mini barrière ronde dorée. Le faucheur para mon premier coup mais j'arrivai à l'atteindre dès le deuxième en visant son abdomen, il recula seulement de deux pas sous l'impact.
-C'est tout ce dont tu es capable, dit-il.
Il me rendis mon coup et à l'inverse de lui je crachai du sang en me retrouvant éjecter au loin. Mais heureusement, j'arrivai à rester debout.
-Pourquoi Hadès veut-il me tuer, demandais-je en espérant gagner du temps pour reprendre mon souffle alors que je connaissais déjà la réponse.
-Il ne veut pas de concurrent dans la course à la boîte de Pandore. D'ailleurs avant que je ne te tue, dit-il en penchant la tête d'un côté. Où est le parchemin que tu as récupéré au Laos?
-Comme si j'allais te le dire, répondis-je en levant les yeux au ciel.
-C'est toi qui vois.
Il me lança des projectiles de ses mains gantés, me faisant reculer. Sans que je ne m'en rende compte mon corps les esquiva en entreprenant plusieurs saltos en arrière. Comme quoi, la gymnastique sert en dehors du cheerleading.
Je ripostai ensuite en envoyant des boules d'énergie de couleur cyan. Fâcheusement d'un coup de bras, il les envoya valdinguer contre les grands arbres qui composaient la forêt de part et d'autre de la route.
Je cours vers lui pendant qu'il marche lentement en ma direction. Je ne l'avais pas remarqué mais il est grand. Nos deux types de pas résonnent sur le goudrons noir. Quand nous nous rencontrons enfin, j'entrepris de lui faire un crochet du droit mais il m'arreta en enserrant mon point de sa main. Sa poigne était tellement forte que je sentis mes pieds se décoller du sol à mesure qu'il levait son bras.
-Oh non...
-Oh si.
D'un mouvement, il me propulse dans les airs à une vitesse phénoménale. Je crie en m'attendant à retomber lourdement sur le béton.
C'est sans compter sur le fait que je lévite dans les airs.
Comme lorsque je suis arrivée à Naylajini. Je me retrouve à une bonne hauteur au-dessus des arbres. Je sais voler... C'est incroyable mais vrai. Je me sens alors forte et plus que puissante. J'ai l'impression que je peux tout faire en observant la lune d'ici. Je tourne sur moi-même en souriant avant de me rendre compte que ce n'est pas le moment.
-Tu ne peux plus rien faire, le cherchais-je, contente de ma position actuelle.
Par contre, j'aurais mieux fait de me la fermer puisque le Faucheur dégaine sa fauche et saute pour se retrouver à ma hauteur. Merdouille, il sait voler lui aussi.
-Je ne serais pas le faucheur, si je ne savais pas faire une chose aussi enfantine.
D'un coup de fauche, il vise mon ventre et je me retrouve à terre. Mon dos s'arcboute de douleur. Je hurle en fermant les yeux tout en touchant mon ventre en sang. À cet instant, l'intégralité de mon corps me fait à tel point souffrir le martyre que des larmes m'échappent.
J'entends les pas réguliers du Faucheur qui s'approche de moi.
-C'est fini, Alyssa, l'enfant naît d'un miracle.
Mes blessures commencent tout juste à cicatriser. Je le sais à la chaleur qui m'envahit par cette nuit froide. Au moment où je relève la tête, le faucheur n'est plus qu'à quelques mètres de moi. L'angoisse qui m'envahissait s'évapore peu à peu en découvrant l'être qui vient de s'interposer entre nous.
Le faucheur range soudainement sa fauche. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce revirement de situation.
-La prochaine fois, tu n'auras pas autant de chance.
Sur ce, le Faucheur s'en va, laissant un nuage de fumée noire comme trace de son passage...
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J'espère que vous avez aimé ce chapitre. Alyssa est beaucoup plus guerrière à présent.
🌟Que pensez-vous du Faucheur?
🌟Qui a "sauvé" Alyssa?
Comme d'habitude, n'hésitez pas à voter et commenter.
À bientôt pour la suite d'Insaisissable🙊.
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