Chapitre 23: Naylajini
Media-
Naughty Boy- Runnin' (Lose it all ) ft Beyoncé, Arrow Benjamin
Pendant ce temps...
Alyssa
Le passage que je traverse me semble infini. Cela doit faire un bon quart d'heure que je crie comme si je faisais l'attraction du totem d'un parc d'attraction. Mon corps traverse à une vitesse beaucoup plus rapide qu'Usain Bolt le couloir bleu électrique du portail. C'est à cet instant même que je me rends compte que je porte toujours ma combinaison pyjama licorne.
Quand j'aperçois une lumière blanche je m'arrête de crier, j'arrive dans un autre univers. Je flotte quelques secondes dans les airs le temps de me repérer. Le ciel est tout blanc et sous mes pieds se trouve une étendue d'eau clair infini. Je respire l'air pur à plein poumons avant de tomber dedans...
Lorsque mon corps entre en contact avec l'eau, j'ai l'impression de tomber sur une tonne d'oreillers plus moelleux les uns que les autres. Par opposition, sous mon poids l'eau s'éclabousse fortement avant de me tirer vers le bas.
Je glisse lentement, droite comme un piqué, mon visage en direction d'un sol qui me semble infini. J'ai l'impression d'être encore dans les airs alors que je vois le ciel qui s'eloigne à mesure que je rejoins le précipice. Mes cheveux me gache la vue et mes paupières se ferment lentement me laissant tomber dans les profondeurs...
Mes yeux s'éveillent d'une lenteur incommensurable, mes doigts bougent lentement signe que mes réflexes sont toujours opérationnels. Je suis au fin fond de l'eau comme dans mon rêve... Je fixe de mon regard bleu, une lumière au loin qui se trouve à la surface.
Je decide de me lever non sans difficulté et scrute les alentours. Je peux respirer comme si j'étais à la surface sans pour autant m'asphyxier. Je ne me sens pas tremper alors que mes cheveux levitent et pareillement pour mes vêtements qui ne sont pas les miens. Au lieu de ma combinaison pyjama, je porte une robe blanche évasée à partir de la taille, se terminant jusqu'à mes genoux. Pied nu, je ressens chaque grain de sable qui me chatouille légèrement.
Les alentours sont vides, il n'y a que de l'eau et du sable à terre. Je marche lentement droit devant sans avoir la moindre idée d'où je veux aller. Au bout de quelques minutes, une voix mélodieuse familière arrive à mes oreilles.
-To Kouti tis Pandóras...To Kouti tis Pandóras...
Cette fameuse phrase...
J'ouvre la bouche pour parler et cette fois je n'inhale pas l'eau, pas comme dans mon rêve. De simple bulles sortent d'entre mes lèvres, remontant jusqu'à la surface.
-Qui est-ce?
La voix continue sa chanson. Je m'avance encore mais j'ai l'impression que ces ondes sonores viennent de toutes les directions.
-To Kouti tis Pandóras...To Kouti tis Pandóras...
-Montrez-vous.
Je me fige quant au loin je remarque une silhouette scintillante qui m'observe. Tellement elle brille je n'arrive pas à la distinguer.
-Viens, chantonne cette même voix.
J'hésite un peu avant de marcher vers elle en étant sur mes gardes. Mais plus le temps passe, plus j'ai l'impression de faire du surplace.
-Viens...
Je commence alors à courir, faisant remonter contre mon gré ma robe au rythme de ma course qui n'a servi à rien. Je m'arrête et cherche une autre solution.
-Viens à moi...
Je regarde cette silhouette qui me demande de venir. Je ne sais pas qui elle est, pourtant je pense qu'elle sait beaucoup de choses, je dois l'approcher.
-Utilise les dons qui t'ont été donner...
Je prends une grande inspiration avant de concentrer mon énergie au creux de mes mains. Cette énergie est aussi noire que blanche mais je ne m'en soucie guère. Je me laisse guider par mes mouvements en tournant sur moi-même les bras tendus, formant ainsi une tornade de magie autour de moi. J'abaisse mes paupières.
Quand je les étire, je suis face à la silhouette. C'est une femme comme j'aurais pu me fier à sa voix. Une belle femme a la taille de guêpe.
L'intégralité de son corps comme sa robe brille d'une lueur dorée. Elle me sourit, je suis obligé de lever la tête pour la regarder dans les yeux.
-Tu es enfin là, dit-elle.
-Vous m'attendiez?
-Effectivement, depuis des lustres.
Je suis tellement impressionné par l'aura qu'elle dégage que je n'ose même pas lui poser de questions.
-Alyssa... La clé de la boîte de Pandore...
-Comment me connaissez-vous et qui êtes-vous?
-Je suis Cordelia, la nymphe des eaux la plus puissante. Mais pour les autres je ne suis qu'un mythe.
-Un mythe?
-Oui, j'habitais il y a des temps au monde surnaturel.
-Où sommes-nous?
-À la fois dans le temps et en même temps en dehors du temps. Mon lac se trouve dans une dimension antérieure.
-Je comprends pas... Un lac n'est pas aussi grand.
-Tu te trouves sous le lac Naylajini. Dans le monde surnaturel, ce n'est qu'une légende. Ce que tu dois comprendre est que tu n'es ni dans le monde des humains ni dans celui des créatures surnaturelles.
-Comment ça se fait que je suis dans l'endroit dont je rêve depuis plusieurs semaines?
Peut-être que je rêve encore? Mais tout cela à l'air si réel que s'en est troublant.
-Le seau qui te retient de ta nature a été créé jadis par moi.
Je fronce les sourcils.
-Pourquoi me parlez-vous de la boîte de Pandore à chaque fois, alors? Pourquoi apparaissez-vous dans mes rêves? Pourquoi je fais ces rêves?
-Parce que dans un sens cette boîte fait partie de toi. Le seau s'affaiblissant au cours du temps, ces rêves ne sont que des indices te permettant de comprendre que tu n'es pas ordinaire.
-Alors pourquoi quelques fois je me suis réveillé tremper?
Je fais référence au jour où je me suis réveillé en étant tout mouillée dans mon lit, et celui où je m'étais réveillée dans ma baignoire pleine.
-Sans t'en rendre compte, tu as été mis en contact avec moi via l'eau. Ce n'est pas la première fois que tu viens ici. Mais tu ne pouvais pas rester suffisamment longtemps pour m'écouter et t'en souvenir.
Je suis stupéfaite, je baisse la tête regardant mes orteils jouer avec ce sable aussi doux qu'une plume. Mais un détail m'interpelle.
-Pourquoi je ne suis pas mouillé alors que lorsque je sors de mon sommeil, je le suis parfois? L'eau de cet immense lac est-elle la même que la grotte de la vérité?
-Malheureusement, je ne peux moi-même pas l'expliquer. L'eau de la grotte de l'Oracle de Saphir est en effet constitué de mon essence puisque j'ai contribué à sa création il y a fort longtemps.
-Quelle est donc ma nature?
-Je ne peux te la révéler ainsi, tu vas devoir la découvrir toi-même mais je t'aiderais.
-Comment?
-En débutant par exemple.
Très logique... Cependant, je redoute de la découvrir. C'est comme si je voulais garder ce mystère pour l'éternité. Je sens que cette revelation va changer ma vie bien plus qu'elle ne l'est maintenant. Je ne veux fuir ce que je suis, je veux fuir ce que je vais devenir...
Je me sens terriblement coupable quand j'en viens à penser seulement maintenant à Érica et Eden. J'espère que je n'ai pas blessé gravement Érica. Je ne m'inquiète guère pour Eden puisqu'il a une capacité de régénération. Et Aaron doit sûrement être en train de dormir tranquillement ce dimanche.
-Es-tu prête, me demande Cordelia. Nous n'avons plus de temps à perdre.
-Oui.
***
Encore sous l'eau, je marche aux côtés de Cordelia. Cela fait quelques minutes que nous le faisons, ce que je n'assimile pas puisqu'il n'y a rien devant nous.
-Où allons-nous?
-Ici, dit-elle en s'arrêtant. Nous nous trouvons désormais au centre du Lac où l'eau est la plus pure.
-Qu'est-ce que ça change?
-Beaucoup de choses. Je vais te faire parvenir des indications qui t'aideront à te souvenir de ta nature et peut-être de plus.
D'un geste de main, Cordelia fait apparaître un écran plat constitué d'eau. Il se démarque de l'eau du lac par les ondulations périodiques qu'il émet.
-Ferme les yeux et plonge ta main droite.
Je m'exécute lentement. Quand mes doigts entrent en contact avec cette source, ils se détendent instantanément. C'est comme si j'étais frappé par un vent de printemps chaleureux mais en même temps frais. Un juste milieu qui me ferait presque me laisser aller dans un repos infini.
Quand j'ouvre à nouveau les yeux en retirant ma main, l'écran est désormais tout blanc avec quelques étincelles.
-Allons découvrir ta première partie m'incite Cordelia en passant à travers l'écran.
Je la suis. Nous sommes toujours sous le lac de Naylajini mais une scène se passe sous mes yeux.
Une silhouette plus dorée que celle de Cordelia tient un bébé dans ces bras. Elle est tellement dorée qu'on ne peut distinguer les traits de son visage. La silhouette chante une berceuse à la petite fille qui gigote en levant ses bras.
-Mon étoile, mon coeur, tu es mon bonheur. Mon iris, dans la nuit, tu es mon guideur...
Cette femme... C'est ma mère et ce bébé, c'est moi... Une larme glisse le long de ma joue se mêlant au Lac.
-Olympia, dors mon soleil.
Olympia, le véritable nom qui m'a été attribuée à la naissance.
-Où est-elle? demandais-je à Cordelia.
-Je ne connais pas son identité, je ne peux le savoir hélas. Concentres-toi et tu en seras plus sur sa nature qui coule à moitié dans tes veines. Même si ce ne sont que des spectres, ce sont tes souvenirs.
Ma mère pose la moi bébé dans un berceau quand je suis endormi. Elle pose à mes côtés un pendentif en or avec un symbole qui m'en dit long sur ma nature. Je m'approche du berceau et prends le pendentif entre mes doigts. Ce qui étonne Cordelia.
-Comment est-ce possible?
Aussitôt nous sommes aspirés par l'écran blanc qui est redevenu transparent. Nous sommes de nouveau au milieu du Lac.
-T'en rappelles-tu?
-Oui de ma moitié, dis-je en enfilant le pendentif en or autour de mon cou.
-Bien, découvrons la seconde. Passe ta main gauche en fermant les yeux.
Je m'exécute. Cette fois-ci ma main me brûle tellement que je cris de douleur. J'ai le sentiment qu'on me carbonise la main. Quand j'ouvre mes paupières, l'écran est à présent noir.
Nous passons l'écran, ce que je vois me subjugue. Je recule de trois pas manquant de tomber tellement j'ai peur. Mon rythme cardiaque s'accélère, j'ai du mal à respirer et mes doigts tremblent. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, même pas lorsque j'ai failli me faire tuer par un enchanteur.
-Ne t'inquiète pas, me rassure Cordelia. Ce n'est qu'un spectre.
Un spectre terrifiant... Il serait peut-être mon père et une partie de moi. Des yeux blancs translucides à en faire peur plus d'un, des ailes noires à l'intérieur rouge, aussi aiguisées qu'une épée. Je ne peux le détailler plus car une aura noire le recouvre.
Alors qu'il allait sans doute parler, une mélodie se fait entendre.
Une mélodie douce mélangée à quelques sons stridants, qui lui retire son charme.
-Tu dois partir, panique Cordelia.
-Pourquoi, dis-je alors que le spectre s'approche.
-Je n'ai pas le temps de t'expliquer.
Elle me prend par les mains et me balance dans un geste en direction de la surface. Je m'eloigne lentement en tendant ma main dans sa direction
alors que le spectre se rapproche d'elle.
-Cordelia!
J'essaie de nager puis de courir en faisant de grandes enjambées pour la rejoindre mais rien y fait je remonte...
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Salut à tous, j'espère que vous avez passés une bonne semaine🙉.
🌟Quel est donc la nature d'Alyssa ou devrais-je dire Olympia?
🌟Qui est réellement ce spectre?
J'espère que vous avez aimés ce chapitre, n'hésitez pas à voter et commenter. À la semaine prochaine🙊.
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