Chapitre 16: Pha That Luang
Cette chambre était tout simplement magnifique. Les murs blancs étaient en harmonie avec la décoration des meubles marrons, camel avec une touche de doré. L' écran plasma dernier cri accroché au mur me donnait envie d'allumer la télé pour regarder une émission dont je ne comprendrais sans doute aucun mot. Le lit king size incitait vivement à se laisser tomber dessus pour ne plus se relever. Mais il y avait un problème.
Nous sommes quatre dans une chambre avec un seul lit double!
Eden nous avait dit que nous separer même pour la nuit n'était pas envisageable, et contre toute attente Aaron était d'accord!
Je refusais catégoriquement jusqu'au moment où je me suis rendu compte que je ne pourrais certainement pas me payer ne serait-ce une nuit dans cet hôtel quatre étoiles. J'avais donc acceptée en décrétant certaines règles.
Premièrement, je dormirais avec Koa sur le lit. Après une pierre-feuille-ciseau, Eden a écopé du canapé et Aaron... de la baignoire ou du jacuzzi. Deuxièmement, mise à part pour Koa une certaine distance physique devait s'instaurer entre nous. Eden m'ayant pris aux mots s'est amusé à me raconter ses capacités en basketball par "télépathie" pendant un bon quart d'heure jusqu'à ce que je lui lance sechement: "ne fais pas comme si de rien était". Troisièmement, je pourrais commander tout ce qu'il me plaira sans débourser le moindre dollars. Et quatrièmement, Koa reste avec nous quoi qu'il arrive.
Mes règles étant acceptés, nous nous sommes directement penchés sur le sujet Koa avec Aaron pendant qu'Eden se tape une sieste sur le canapé. Je suis assise contre la tête du lit avec Koa à mes côtés qui ne cesse de tenir mon t-shirt comme s'il avait peur que je disparaisse, tandis qu'Aaron est en face de nous lui parlant en laotien pour tirer des informations.
Nous avons appris que Koa est un esprit familier, c'est-à-dire un être envoyé sur terre pour trouver un humain susceptible de l'aider dans son devoir, qui est d'éviter que le monde penche totalement dans le mal. Il aide les gardiens. Quand un esprit familier à cent ans, ils meurent puis revient à la vie quelque temps plus tard sous la forme d'un nouveau né jusqu'à grandir.
Koa en est à sa cinquième résurrection qu'il vit très mal. Les gens le traitent comme s'il
était l'enfant du diable, il a été renier par sa famille d'accueil. Eh oui, contrairement à mon familier Cookie, un esprit familier est vu par les humains mais pas entièrement. Ses capacités ne sont pas exposés. Koa a beaucoup souffert dans son village, il se faisait lyncher, insulter et battre par des petites comme de grandes personnes, si j'en crois ses dires.
-Il dit qu'il n'a jamais trouvé son union, me traduit Aaron.
-C'est quoi cette union, demandais-je.
-Au fait, je peux parler anglais, surgit la voix de Koa.
Et ce n'est que maintenant qu'il le dit?
-Une fois que j'ai trouvée l'humain me correspondant, nous fusionnons pour ne former qu'un seul et même être.
-Tu as quel âge dans cette nouvelle vie, lui demandais-je en le plaçant sur mes genoux.
-J'ai quatre ans.
-Bon, on ferait mieux d'établir notre plan pour ce soir, baille Eden en se redressant sur le canapé avant de nous regarder.
-Il faudrait déjà trouvé un moyen d'entrer dans le temple, s'exprime Aaron.
-C'est sûr que si on s'introduit dans ce putain de temple, un mec habillé en multicolore ne passera pas inaperçu, lui fit remarquer Eden.
Vu la manière dont Aaron est habillé, il pourrait presque remplacer un arc-en-ciel après une forte pluie. Il porte un t-shirt bleu avec un bas de jogging vert et des chaussettes jaune.
-Déjà c'est un pyjama décontracté, par contre toi c'est sûr et certain que tu passeras inaperçu avec ton style sombre. Tu devrais mettre de la couleur, ça ne tue pas.
Si tu savais à quel point, ce style fait son charme, songeais-je intérieurement.
-Par contre mes poings tuent donc tu ferais mieux de la fermer, rétorque sèchement Éden.
-Le susceptible, se frottent les mains Aaron. Alyssa, j'espère que tu es un minimum agile.
-Qu'est-ce que tu insinues, dis-je en fronçant les sourcils.
-Que tu dois être un minimum rapide, sans t'offenser, on dirait que tu as du mal à mettre un pied devant l'autre.
-C'est ce qui s'appelle la fatigue et si tu ne veux pas m'offenser, tu ferais mieux de la fermer.
Avec le temps, j'ai decouvert qu'Aaron est une personne qui aime chercher la petite bête, surtout avec des personnes qui risquent de partir au quart de tour. Ce n'est pas méchant en soit, mais quand il s'y met il devient vraiment lourd! Un jour quelqu'un qui n'aura pas notre patience lui rabattra le clapet à coup de machette et je pense qu'à cet instant il comprendra.
-D'accord j'arrête.
-Je peux vous aider à entrer dans le temple, intervient la petite voix de Koa.
-Et comment, demande brusquement Eden faisant sursauter le petit Koa.
-Ne pas lui faire peur, c'est trop te demander, lui lançais-je énervée de son comportement.
Eh oui Adonis, je n'ai pas oublié pour tout à l'heure! Il a osé traiter un être vivant de truc! Pour cet acte c'est lui qui mérite d'être traité comme tel.
Il ne répond pas et je m'adresse calmement à Koa en lui demandant:
-comment tu peux nous faire entrer?
-Je peux vous faire traverser les murs avec moi.
-Sérieusement? Et ça ne fait pas mal! M'exclamais-je à la fois légèrement apeurée mais excitée à l'idée de copier Casper.
Il hoche la tête pour toute réponse. Koa nous aide dans une importante tâche!
-Une fois qu'on est à l'intérieur, on fait quoi?
-Tu nous guides, réponds Eden à ma question.
-De quelle manière?
-On verra
-Nous devrions passer à l'action demain soir pour que l'on puisse aller voir le lieu d'emplacement du temple en journée, dit Aaron.
À l'unanimité, nous sommes tous d'accord. Après avoir dévoré un repas riche en spécialité laotienne. Chacun est allé prendre une douche, se brosser les dents et s'habiller dans la salle de bain bien sûr. Eden qui n'était venu avec aucun bagage est ressorti de la salle de bain avec un t-shirt et short noir. Je le soupçonne d'être retourné à San Diego. Nous nous endormions tous dans une ambiance détendue mais tendue à la fois.
***
Je suis réveillée en sursaut par mon habituel rêve. Je me redresse sur la tête du lit tandis que Koa dort toujours profondément à mes côtés. La pièce est encore plongée dans le noir, seul le rayon de la lune l'éclair. Je tourne la tête vers la fenêtre et constate qu'Eden se tient, les mains dans les poches, en face de celle-ci.
-Tu n'arrives pas à dormir, dit-il d'une voix roque sans se retourner.
Je me lève delicatement du lit pour le rejoindre, une fois à sa hauteur je lui réponds doucement:
-à cause de tu sais quoi et toi?
-Je n'ai pas sommeil.
-Je vois, c'est à cause de ta sieste?
-Je ne dormais pas, c'est juste que je n'aime pas dormir, du coup il ne m'en faut pas beaucoup pour récupérer.
Clairement, j'ai la haine. Il a la chance de pouvoir dormir tranquillement et il ne le fait pas. Adonis dort pour moi!
-Je ne m'excuserai pas pour mon comportement de tout à l'heure au cas où tu t'y attendrais, dit-il tout à coup après un long silence.
Ah oui, dans la ruelle... Il était étrange et pas qu'un peu. De plus, vu la force avec laquelle il tenait mon poignet, il aurait pu aisément le briser en un mouvement. Et puis son regard, on dirait qu'il n'était plus maître de lui-même.
-Pourquoi? Réussis-je à dire après un temps.
-Parce que je ne suis pas celui que tu crois.
Je fronce les sourcils en tournant mes yeux dans sa direction.
-Et qu'est-ce que je crois, d'après toi?
Il me regarde enfin et je me sens flanché. Son regard est dur, c'est un niveau au dessus de son impassibilité comme s'il ne voulait absolument pas que je décèle ne serait-ce une émotion en lui qui le trahirait.
-Tu ferais mieux de dormir, nous aurons besoin de toi au meilleur de ta forme tout à l'heure, dit-il avant de reporter son intention sur Vientiane de nuit.
Sur le petit chemin pour rejoindre le lit, je bute sur quelque chose et me retrouve rapidement par terre, me mangeant la moquette au sol.
-Tu peux pas faire attention, grogne Aaron.
Il avait donc décidé de dormir par terre au lieu de la baignoire ou le jacuzzi. Je me lève difficilement en me tenant le nez qui me fait souffrir le martyr.
-Quelle genre de personne dort par terre au milieu pièce, m'emportais-je avant de filer à la salle de bain.
Je n'avais plus mal mais le sang continuer à filer peu à peu, jusqu'à ce que je me nettoie. Après ce petit accrochage nocturne je retourne à mon pays du rêve bleu...
***
Il était à peu près onze heures quand le room service apporta ce qu'il considère comme le petit déjeuner. Au menu riz gluant ainsi qu'un assortiment de plat. Je ne pris qu'une bouchée, étant donné que je n'arrive pas à manger autant que le soir.
Nous étions désormais tous au pied de la porte appraiter à partir voir le temple de plus près pour que ce soir Eden puisse nous téléporter.
En parlant de ce dernier, depuis qu'il m'avait ordonné d'allait dormir, il ne m'avait plus adressé la parole et encore moins jeté un regard. J'ai comme l'impression que les rôles sont inversés puisque c'est moi qui devrais me comporter comme lui. Mais je ne fais pas plus attention et médite intérieurement pour ce soir.
Nous avions décidaient de prendre un tuk tuk afin d'arriver le plus vite possible. Quand je posais les pieds à terre et respirais à plein poumons, nous étions en face de cet immense temple.
-C'est donc ça le monument le plus sacré de leur pays, siffle Aaron.
Exactement le même que sur la photo, énorme et doré. D'après les informations que j'ai pu trouver et les dire de Koa, il est littéralement couvert d'or, plus précisément de feuilles d'or. Pha that Luang signifie grand stupa doré, il est grandement représentatif du bouddhisme.
Sa structure un peu pyramidale me fait penser à l'Égypte. N'empêche c'est la classe, d'avoir un tel monument dans son pays. Des moines aux cranes rasés avec leurs tenues traditionnelles oranges passe devant le temple et des touristes sortent de ce dernier.
-Bon, nous pouvons repartir, j'ai mémorisé l'endroit, nous dit Eden avant de remonter dans le tuk tuk.
Nous traversons la ville pour arriver à l'hôtel dans le véhicule qui subit le vent dû à sa vitesse et au froid. Mes cheveux virevoltent dans le vent. Vientiane est très différent par rapport à San Diego. Je suis sûre que même le San Diego History Center ne referme pas quelque chose d'aussi important que Le Pha That Luang.
Dire que l'on va entrer par effraction dans le Pha That Luang....
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